Contrat de mariage?

Il me laisse organiser le mariage comme bon me semble... la bonne blague! J'ai déjà du jouer au bras de fer avec lui pour la date de notre cérémonie. Le mois d'août, pour moi, était la date parfaite. De quoi profiter du soleil, et pourquoi pas nous marier à la plage. Mais non, mon troll lui, il préfère se marier en octobre! Le seul truc cool dans ce mois de l'année... c'est Halloween! Je n'ai pas eu le choix que de céder. Pas parce qu'il est le sponsor officiel de notre cérémonie... mais parce que je le connais assez pour savoir qu'il ne se serait pas pointé si j'avais organisé ça en août et pas en octobre. Je vous jure que si, il en aurait été capable.

En tout cas... puisque monsieur a décidé de fourrer le nez dans mon organisation, je ne lui ai pas laissé le choix que de venir avec moi pour traiter avec le gérant du Pandemonium. Et en grande partie parce qu'il gère beaucoup mieux les négociations que moi, et avec son statut d'homme, de chef d'entreprise et de troll géant, on le prendra bien plus au sérieux que moi. Autrement dit, il est mon atout indispensable pour obtenir le meilleur prix possible. Bah ouais, avoir conscience de mes faiblesses et au final ma plus grande des forces.

Une fois garés prêt de l’établissement, j'enfile mes lunettes de soleil. On a à peine quelques mètres à marcher mais la chaleur est terrible. J'ai l'impression de fondre sur place, une horreur. Mon troll me rejoint et j'en profite pour glisser ma main à l'intérieur de la sienne. Tant pis si monsieur râle parce qu'il a chaud et que ma main est aussi bouillante qu'une cake sorti du four. On va se marier, pour le meilleur et pour le pire. Dans le cas de mon troll, ça va sûrement être pour le pire.

Mes doigts s’entrelacent dans les siens et nous nous rendons à l'intérieur de l'établissement. Ouf! Ils ont la clim, de quoi me réjouir. Une réceptionniste nous accueil et nous demande de patienter.

- Bon... t'es sûr pour octobre? C'est ton dernier mot mon troll?

Un regard vers lui me confirme que ouais, il ne changera pas d'avis sur la date. Tant pis. Je patiente en jouant avec les doigts de mon fiancé. C'est relaxant, de juste pouvoir le toucher. Je n'arrête qu'à l'arrivée d'une nouvelle personne. Un homme, ma foi très sexy. Je retire mes lunettes de soleil que je pose sur le dessus de mon crâne, afin d'avoir une meilleure vue.

- Bonjour, pardonnez mon intrusion, mais je crois que vous désirez me rencontrer au sujet d’un mariage?

Oh! C'est donc avec lui que l'on va traiter? Parfait. Un large sourire apparaît sur mon petit minois alors que je tend ma main dans sa direction.

- En effet, avec mon fiancé on aimerait découvrir les différents services que vous proposez, pour les mariages. On aimerait surtout en savoir plus sur la possibilité de mobiliser vos employés au cours de l'événement.  

Je harponne ensuite le bras de Maxwell, parce que c'est plus fort que moi. J'adore le toucher. Un jour, il va finir par se mettre de l'anti-Axel sur lui. Une espèce de répulsif magique pour que j'arrête de le tripoter autant.

- N'est-ce pas mon troll?

Il soupir. Rien qu'à sa façon de soupirer, mon corps se tend aussitôt.

- Maxwell Abraxas … arrête de m’appeler mon troll en public.

Parfois, ce ne sont pas tant les mots qui blessent mais la manière dont ils sont prononcés. Lorsqu'on est un minimum doué avec les gens, on réalise très vite que l'important n'est pas ce que l'on raconte mais la manière dont on le fait. Ce qu'il vient de me dire, avec un sourire et une voix douce, ça aurait été mignon. Là... c'est vexant, pour ne pas dire humiliant. J'ai l'air de quoi, moi? Si je m'énerve, j'aurais l'air d'une hystérique. Si je demeure muette, je serais alors la femme malmenée par son homme mais qui dit amen à tout. Je frotte donc son dos, comme on le ferait avec un gamin capricieux.

- Mais oui, mon troll.

Beh quoi? Est-ce qu'il peut se montrer d'avantages de mauvaise humeur? Possible mais tant que je ne vois pas d'éclair jaillir de ses doigts, je ne compte pas le laisser s'en tirer à si bon compte. En plus, j'ai vraiment envie qu'il participe à cette étape là de notre mariage.

- Vous avez un bureau où on peut s’installer ?

Je me retiens de justesse de me pincer l'arrête du nez. Non vraiment je crois que je suis conne. Je m'attendais à quoi en l'invitant à venir avec moi? Une potion magique qui le rendrait soudain intéressé par l'organisation du jour censé sceller notre union? Maxwell met plus d'entrain à choisir un canapé pour ses locaux qu'à aider sa femme pour le mariage. Franchement, des fois, ça me démoralise.

- Matthew Savage pour vous servir, suivez moi je vous prie.
- Enchantée, que j'enchaîne en tendant ma main pour le saluer.

Maxwell vient d'une bonne famille, tout comme moi, alors comment est-il possible d'être aussi sauvage et cavalier? Une chance pour nous, ce monsieur Savage ne semble pas se démonter face à la "bonne humeur" du sorcier. J'imagine qu'il a du en voir d'autres... Toujours est-il que pendant qu'on suit le gérant, mes mains se retrouvent étrangement le long de mon corps. Elles ont en marre de vadrouiller sur un homme qui me rembarre pour un oui, un non ou un rien.

- Vous ne voyez aucun inconvénient à prendre un ascenseur?

D'ordinaire non mais sa question, étrangement, m'impose l'image de l'ascenseur de Shining. Vous savez... la fameuse scène où les portes de l’ascenseur s'ouvrent et que des litres de sang se déversent sur les couloirs de l'hôtel. Par chance, lorsque les portes de la cabinent s'ouvrent, rien de tout cela.

- Non, aucun, que je lâche finalement, pas forcément rassurée pour autant.

Un désagréable frisson me parcourt lorsque je grimpe à l'intérieur de cette cage de métal. Un truc me chipote sans que je parvienne à comprendre quoi. Bah... ce sont sûrement les espaces confinés qui m'intimident. C'est donc avec un grand soulagement qu'on descend de cette boîte de conserve pour se diriger vers le bureau de notre hôte.

De justesse, je retiens un sifflement. La décoration empeste le luxe et le bon goût... je me dis que dans un tel environnement, les employés du Pandemonium doivent être de vrais bêtes de travail. De quoi me rassurer pour la pérennité de mon mariage. Je m'installe donc sur un siège, en face du bureau du gérant et je décide de ne pas perdre d'avantages de temps. Chaque seconde ici, je le sens bien, ça irrite un peu plus le monstre à mes côtés.

- Comme précisé plus tôt, avec Maxwell nous comptons nous marier au mois d'octobre. J'ai déjà le lieu où la cérémonie aura lieu mais nous allons manquer de personnel pour assurer le service. Une connaissance nous alors aiguillé jusqu'à vous. On aimerait donc, dans un premier temps, voir avec vous ce qui est faisable et avoir un devis.

Je tourne alors mes yeux candides vers le troll. Notez que j'ai fait l'effort de l'appeler Maxwell... même si c'est en partie parce qu'il m'a bien pris le pompon et qu'il ne mérite même pas un petit nom affectueux dans l'immédiat. Ouais... vive les mariés. Pourtant, un grand sourire ourle mes lèvres. J'ai appris à sauver les apparences depuis... et bien depuis toujours. Inutile de laisser mon ego prendre le pas sur ce qui se joue ici. Il m'a vexé, okay... mais c'est pas comme si c'était nouveau. Hein?

- Tu as autres choses à préciser?

Une autre pique à me lancer dans la gueule, tant qu'on y est?

- Exactement, comme vous la précisé ma promise, nous aimerions effectuer la cérémonie le week-end du 30 – 31 octobre.

J'espérais un grand soleil pour notre mariage mais de vous à moi... entre un soleil radieux ou la possibilité de célébrer la meilleure fête de l'année en même temps que le plus beau jour de ma vie... moi je dis oui. Tout de suite. Maxwell le sait et j'imagine que c'est pour ça qu'il a suggéré cette date. Un bon compromis pour lui, afin de ne pas transpirer dans un costume qu'il aura payé une blinde. Quant à moi, j'aurais double raison de jubiler tous les mois d'octobre. On ne va pas se mentir, je suis incapable de savoir ce qui me fera le plus frétiller de la petite culotte. Fêter nos futurs années de mariage ou célébrer Halloween? J'imagine que Maxwell ne m'en voudra pas si par moment j'oublie notre anniversaire de mariage au profit de la meilleure fête de l'année. Pour nous éviter ça, je lui avais encore laissé la possibilité de changer d'avis. Il maintient octobre... on va garder octobre. L'année prochaine, faudra qu'on se déguise en monstre de Frankenstein et sa fiancée! J'en jubile d'avance et mon esprit réfléchit déjà à la décoration de la maison alors que nous traitons affaire pour le mariage. Focus, Axelonnie.

- C’est mon arrière-grand-père, Abraxas, qui m’a orienté vers vous, je pense qu’il souhaite que nous puissions vivre toute la « magie » du moment si vous voyez ce que je veux dire.

En même temps, au vu de l'héritage génétique de Maxwell et de sa famille, Halloween, c'est tout les jours. La main du sorcier attrape la mienne, ce qui freeze mon cerveau l'espace d'une seconde. Qu'on ne s'y méprenne pas, je suis toujours en colère après lui, toutefois... comment je peux résister à la caresse de son pouce sur ma peau? Est-ce sa façon de se faire pardonner? Ah ah ah! Je pourrais en éclater de rire. Je suis certaine que dans l'esprit de Maxwell, il n'a rien à se faire pardonner. Tout comme je suis certaine qu'il n'a même pas remarqué qu'il m'avait vexé et même si c'était le cas, ça n'est qu'un menu détail pour lui.

- Je ne pense qu’il serait préférable de protéger le lieu à la vue de certains et pour un évènement d’une telle ampleur, vos ressources pourraient bien être indispensable.

J'acquiesce alors que j'ai honte de l'admettre... mais ça fait parti des détails que j'ai zappé. La magie, le surnaturel... c'est tellement ancré dans mon quotidien depuis mon arrivée à Chicago que je n'y prête plus attention. Je parle du monde occulte comme on parle des nouveaux épisodes de Game of throne, c'est naturel et limite un sacrilège de ne pas être à jour sur ces sujets-là. Alors que paradoxalement, je n'y connais pas grand chose.

J'entends mon troll soupirer et instinctivement, je glisse mes doigts entre les siens. Une façon tacite de lui rappeler qu'il a tout mon soutiens, peu importe ce qu'il peut se passer, ou ce qui nous attends. J'ai conscience qu'il a autre chose à gérer que notre mariage, contrairement à moi, cependant, j'apprécie qu'il ai fait l'effort d'être là. En dépit du petit accrochage de tout à l'heure.

- Je voie exactement, ce que vous voulez dire, bienvenue au Pandemonium, que puis-je faire pour vous?

La perplexité s'imprime un instant sur mon visage. Ce qu'il peut faire pour nous? On vient de l'exposer à l'instant. On a besoin de ses employés pour le service à notre mariage. J'ai loupé un épisode? C'est possible que oui. Perdue, je serre un peu plus la main de Maxwell, comme un appel au secours silencieux. Je me suis véritablement égarée dans mes pensées.

- Axel, je te laisse exposer les détails à Monsieur Savage peut-être ? J’ai suivi que de loin tes plans.

Un sourire apparaît à nouveau sur mon visage et je tourne un instant mes deux billes bleutées vers Maxwell, mon sauveur. Okay. Je comprend mieux, j'ai bêtement oublié de préciser les détails. Pour la peine, j'attire la main du sorcier vers moi pour y déposer un baiser et je relâche à contre cœur mon étreinte.

- Pour nous épargner la moindre perte de temps ou manque de compréhension, je suis venue avec un classeur.

Classeur que j'extirpe alors de mon sac à main que je pose sur le bureau du gérant. Il n'est pas bien épais, à peine une cinquantaine de pages. Autant vous dire que c'est la version light de ce que j'ai déjà préparé.

- Vous trouverez les plans de l'endroit où aura lieu la cérémonie. Je vous ai également indiqué le nombre d'invités, quel genre d'invité nous allons recevoir. J'ai également la liste des cocktails et des petits fours. Une suggestion des différentes animations qui pourraient se faire. Bref. Est-ce qu'il vous ai possible de prendre connaissance de tout ça, de votre côté, et qu'on se reprenne un rendez-vous afin qu'on parle plus sérieusement du devis et de la meilleure façon de mettre ça en branle?

Une forme d'impatience grandit en moi à mesure que j'expose mes exigences à Monsieur Savage. J'ai hâte d'arriver à ce jour merveilleux, de me retrouver face à Maxwell et de prononcer le fameux "oui, je le veux". La simple idée de devenir sa femme, d'être officiellement la crapette de sa vie, ça me rend toute chose.  Axelonnie Abraxas, femme aimante d'un troll merveilleux et mère de deux adorables patates baveuses. J'atteins le paroxysme du bonheur! Quoi que... non. Pas encore. Entre deux indications, je gonfle mes joues d'air et expire lentement. Je dois calmer mes nerfs, me rappeler que le mariage n'est pas pour tout de suite. Nous devons régler les préparatifs. Patienter et prendre sur moi, afin d'organiser nos pas le meilleur jour de notre vie, mais le début d'une vie chaque jour plus merveilleuse.

Notre entretien touche à sa fin. Tout du moins, c'est que je pensais. Il semblerait que ce monsieur Savage ai plus d'un tour dans son sac. Intriguée par sa proposition, je lance un petit coup d'oeil à mon troll. J'aime les surprises et j'adore les imprévus, enfin dans une certaine mesure. Je peux vous assurer que les surprises et imprévus au cours de mon mariage, ce sera à bannir. Je ne m'arrache pas les cheveux pour tout organiser si tout se trouve chamboulé à la fin.

Toujours est-il que nous suivons le propriétaire des lieux jusqu'au rez-de-chaussé. Il nous ramène à notre point de départ, à savoir au niveau de l'accueil. Pourtant, un détail me chiffonne, et une poignée de secondes m'est nécessaire pour comprendre ce qui me dérange tant. La décoration a sensiblement changé, j'en suis certaine. Mais comment? Finalement, je secoue faiblement la tête, comme pour chasser cette pensée. Je me trompe sûrement. Une fois devant une porte bien mystérieuse, il nous indique qu'on peut entrer quand bon nous semblera.

- Okay... que je souffle.

Fermer les yeux, visualiser ce que l'on souhaite... et si nos attentes étaient complètement différentes? L'angoisse s'invite et pose ses valises au creux de ma poitrine. Je réalise également la part de surnaturel dans tout ça, ce monde auquel je n'appartiens pas. Ce monde auquel je ne connais rien. Bordel! C'est obligé... rien ne se déroulera comme je l'ai prévu, n'est-ce pas? Je gonfle mes joues d'air et redresse mes épaules. Je ne me laisserais pas avoir par le doute. J'attrape la main de mon troll et décide de suivre les instructions de Monsieur Savage. Je ferme les yeux et commence à visualiser la salle pour notre mariage.

Déjà, je veux que ça se passe en pleine nuit. N'oublions pas que nous comptons un vampire au sein de notre famille. Beaucoup de guirlandes lumineuses pour égayer la salle et donner un côté intimiste, ainsi que des bougies sur les tables... en croisant fort les doigts pour que personne ne déclenche un incendie. Un peu de végétation par endroit pour égayer. Une fontaine de glace en forme de Dark Vardor? Je me retiens de rire toute seule. Je sens déjà mon esprit vagabonder dans tout les sens et j'espère sincèrement ne pas voir des stormtroopers danser en plein milieu de la salle lorsqu'on ouvrira la porte. J'ouvre à nouveau les yeux, serrant un peu plus fort la main de mon troll.

- Je suis prête, et toi?

Des attentes, j'en ai à la pelle. J'ai conscience que j'ai de nombreuses exigences, j'ai conscience que j'attends beaucoup de cette journée. Alors que ce n'est justement que ça... une journée sur toute une vie. Une journée, juste une journée... et je m'acharne à rendre ce moment merveilleux comme si notre bonheur futur en dépendait totalement. C'est faux. Bien évidemment que c'est faux. Surtout que pour Maxwell, cette cérémonie est d'avantages une corvée, un passage obligé. J'aimerais que ça soit autrement, qu'il prenne plaisir à tout organiser avec moi et qu'il s'enthousiasme comme moi. Cependant, j'ai pas de quoi me plaindre. Il subit mes caprices, parfois il fait l'effort de faire semblant de m'écouter alors que je me perd dans mes divagations et surtout, il est là pour me soutenir dans la vie de tout les jours. Alors pour tout ça, je soupir afin de me décharger de cette pression monstre que je me suis mise en l'espace d'une seconde. Si la salle révèle une convention de jeux vidéo, promis, je ne le tuerais pas. Pas tout de suite.

La porte mystère s'ouvre. Mon coeur s'emballe. Bordel que c'est con. Merde! On dirait que ma vie est en jeu et venant d'une personne déjà morte, je trouve que c'est excessivement con. Je serre un peu plus la main de mon troll en pénétrant dans la salle, avant de relâcher la pression. Pauvre Maxwell, j'ai pas envie de broyer ses doigts, même si je ne risque pas de causer énormément de dégât avec ma force de bébé mouche.

Je prend le temps d'observer l'intérieur de la salle, affichant un masque de neutralité. Je ne veux pas m'emballer. Je ne veux pas non plus montrer la moindre déception. Pour une fois, je veux prendre le temps de réfléchir avant d'ouvrir la bouche. Déjà... ça ressemble presque à quelque chose de potable. Je ne sais pas à quoi penser mon troll, mais on est bien dans une cérémonie de mariage. J'ignore les tables ornées de rouge et de bleu car c'est immonde comme assortiment de couleur. En plus, ce n'est pas très bon pour l'équilibre des énergies, enfin... je crois avoir lu ça dans un magazine, entre deux pauses pipi.

La piste de danse, le clair de lune... ça m'arrache malgré tout un sourire. Si je m'écoutais, j'embarquerais mon homme tout de suite pour une petite danse. De quoi le faire ronchonner, alors je m'abstiens. Je lui ferais subir cette corvée le jour J.   

— Tout n'est pas parfait, mais tout n'est pas à jeter non plus.

Initialement, je voulais un lâché de colombe. On m'a "gentiment" fait remarquer que les oiseaux, ça chiait partout. Alors j'ai renoncé à ça. Ensuite, je voulais un château de glace et des pantoufles de verre. J'ai réalisé par moi-même que je n'avais plus huit ans et qu'il s'agissait d'un mariage, pas d'une fête d'anniversaire. J'avais aussi énoncé l'idée de sauter en parachute après le "oui, je le veux". Histoire d'imager le fait qu'on faisait le "grand saut". Encore une fois, on m'a ramené à la réalité. J'ai aussi songé à Las Vegas. Puis finalement, j'ai renoncé toute seule. Las Vegas, ça sera pour l'enterrement de vie de jeune fille. Bref. J'avais un catalogue d'idées toutes plus farfelues les unes que les autres. J'ai ensuite pris le temps de réfléchir à ce qui était le plus important : Maxwell, notre famille, notre union. Et mes exigences ont diminués. Je suis partie sur quelque chose de plus simple. Peut-être trop simple? Maintenant j'hésite. Est-ce que le tout ne manquerait pas de fantaisie? Je me mordille la lèvre, soudainement en plein dilemme. Vous pensez qu'il est encore temps d'engager le groupe Panic! At the disco pour notre mariage? Je glisse un bras autour de mon futur époux et lève mes grands yeux vers lui.

— T'en penses quoi, toi?