Chevauchée sauvage - ft Jack & Marius

Journée à batifoler, ma tête a du mal à se sortir de mes idées de papillon. Véritables papillons. J’ai trouvé un arbre et il y en avait de partout et j’ai pas fait attention qu’il y avait une grille … juste trois mètres à escalader et me voilà de l’autre côté. Bon d’accord, si je l’avais vu, mais j’ai vraiment une envie de le suivre. J’ai vu comme un dessin de squelette dans son pelage … enfin les plumes de papillons quoi. Des ailes me dit-on à l’oreille. Je souris à l’esprit qui a sans doute oublié que lire dans les pensées des gens c’est hyper impoli et je lui formule un « fuck » mental pour l’inciter à ne pas recommencer. Outré, je le vois qui fait demi-tour et … et merde, j’ai perdu mon papillon. Je soupire et observe les allées qui m’entourent. C’est pas tout, mais où est ce que j’ai encore atterri avec mes conneries ? Je le sens que je vais encore dormir sous un banc juste parce que je suis incapable de retrouver mon appart et que j’ai trop la flemme d’aller regarder une carte. Je frotte mes yeux espérant faire apparaître une solution à mon problème lorsqu’une silhouette d’un blanc immaculé saisi ma rétine. On aurait dit l’image fantomatique d’un animal et je ne peux m’empêcher de suivre mon instinct. Celui qui d’habitude me maintient en vie …
Lorsqu’enfin je revois cette apparition étrange, c’est pour me rendre compte qu’il n’y a priori rien de surnaturel. Mais un sourire se fiche sur mon visage. C’est un lion. Magnifique lion blanc. Je siffle d’admiration et ce dernier tourne sa crinière dans ma direction. Le clair de lune donne une couleur surréelle à son pelage et je m’approche de lui.

« Salut mon beau … »

Si j’ai peur … non, vraiment pas. Je crois que j’ai raté le coche pour une fois et je ne ressens aucune animosité de la part de l’animal. C’est pas censé être des carnivores redoutables. Enfin, si ça se trouve il vient de manger, ou je suis peut-être pas assez à son gout pour lui. Je regarde ma silhouette chétive et me dit que je pourrais reprendre un peu la muscu juste histoire de dire. Je hausse les épaules et m’avance vers lui.

« T’es pas obligé de me trouver appétissant, mais moi j’te trouve à croquer. »

Je suis tellement fier de mon trait d’esprit que je me retrouve devant le fauve en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « steak ». Ma main tendu dans sa direction, je tente de le caresser …

Ooooh, je me fais repousser par le gros minou que s’en est pourtant que plus adorable avec sa grosse pattoune. Je lui adresse une moue boudeuse juste pour la forme avant de soupirer et récupérer ma main pour moi.

« Tant pis pour toi kitty, j’suis un gratouilleur en chef ! »

Moralité, je me prends une réflexion de la part de l’esprit de tout à l’heure qui se moque de moi en toute impunité compte tenu que je ne peux même pas le toucher.

« T’es hyper offensant quand même ! »

J’envoie une poignée de sable que je ramasse au travers du spectre qui se vexe un peu plus et disparaît encore une fois. C’est totalement en sens inverse du matou et je lui tourne le dos littéralement. Je tourne le dos à un énorme fauve sans que cela ne me fasse ciller. Je vous assure, j’ai un putain d’instinct de survie et tout me hurle que je n’ai aucune raison de craindre le lion derrière moi. Absurde. C’est pas possible, mais cette ville m’a montré plus d’une fois que des choses incroyables s’y passent. A commencer, un lion albinos en dehors de sa cage ? Je n’y crois pas trop. Mais bon, comme il veut pas de ma présence, je ne suis que plus tenté à lui tourner autour et je lui adresse un regard suivi d’un clin d’œil alors que je me dirige vers une autre allée du zoo. C’est pas tout, mais je veux visiter. C’est ma toute première fois ici. Pour mon plus grand bonheur, le félin me suit … de loin, mais il me suit, du coup, je lui parle comme si de rien n’était. Oui, je sais, parler à un chat, c’est bête, mais j’aime bien sa présence, je la trouve fun au possible.

« Tu veux que je te dise un secret chaton ? »

Je continue d’avancer, mais à reculons pour jeter un œil au chaton alors que je m’adresse à lui. Juste pour être sûr qu’il n’a pas décroché, puis je reprends en marche avant.

« Ce zoo est peuplé de fantômes. »

Je lui pointe du doigt un coin sombre dans l’une des cages où uns fillette fantomatique continue de jeter des cacahuètes spectrales à des singes imaginaires.

« Il paraît que les animaux peuvent sentir ce genre de choses, moi j’me contente de les voir de partout. »

Je pointe un autre endroit où un type balance ses jambes par-dessus le pont traversant la marre aux crocodiles.

« Tu vois ! Encore un ! »

Je cours en direction du spectre et m’assied à côté de lui.

« Ben alors mon grand, t’es perdu ? »

Il me pointe le ciel un air triste sur son visage et je constate qu’il commence à disparaître. Encore un qui va rater le coche pour ne pas finir dans les limbes … je soupire. Je préfèrerais chevaucher le gros matou et qu’il me transporte de partout à travers le zoo plutôt que ça, mais j’ai une conscience professionnelle envers les morts et je suis né pour les aider à passer.

Je me frotte les mains l’une contre l’autre avant de les disjoindre. La gauche dessine un cercle dans le vide à l’opposé du défunt tandis que l’autre se pose sur son front. Mes mains brillent d’un fin halo de lumière blanche et cela laisse autant une marque sur le front du jeune homme que dans l’air que j’ai brassé dessinant un rond de lumière qui se détache de l’obscurité.

« Allez ! Dégage ! »

Oui, je sais, on a vu mieux comme dernier mot, mais il sourit et son visage atteint en premier la lumière et il disparaît dans un éclair blanc. Je m’étale en arrière, les bras étendus de tout mon long et les jambes toujours pendantes dans le vide. Un regard vers mon copain félin me laisse un air perplexe sur le visage. C’est maintenant un magnifique jeune homme qui me fait face et un sourire enjoué vient me barrer le visage.

« Graou ! Encore mieux ! »

Je lève un regard interrogateur comme si le ciel allait répondre à ma place. Un doigt posé sur ma bouche, je réfléchis sérieusement à la réponse à apporter. Déjà d’une chose, je ne suis pas suicidaire ! Un milliard de fois non et même bien au contraire.

« J’suppose que je sens trop l’âme des gens pour me laisser duper par une apparence d’animal et honnêtement, j’ai un instinct de survie du tonnerre et s’il me dit que je suis pas en danger, je le crois. »

Je m’approche du beau gosse, incapable de décrocher mon regard de la crinière qu’il arbore malgré sa forme humaine. En contrepartie de la blondeur extrême de ses cheveux, son regard accroche par la noirceur de celui-ci, une profondeur sauvage et ses lèvres forment une moue naturelle qui donne juste envie d’embrasser la commissure de ces dernières. A défaut d’être suicidaire, je suis un indécrottable mateur. Une belle femme ? Je ne dis pas non. Un bel homme ? Je saute presque dessus si le message qu’il m’envoie est ok.

« Ta magie est incroyable en tout cas ! »

Je m’approche de lui et tends une main en direction de son visage avant de me raviser. Le félin n’avait aucune envie que je le touche, il en va sans doute de même pour l’humain qui me fait maintenant face.

En revanche, mon regard se perd au-delà, par-dessus son épaule et plus loin encore. Faut dire que la nuit est belle, douce et le zoo est éteint permettant au ciel de se parer de mille et une étoiles. Je souris bêtement avant de reporter mon attention sur le jeune homme et lui adresser un sourire amusé. Je fais le tour de sa personne, jouant avec les graviers qui jonchent le sol de l’allée, dessinant de formes aléatoirement.

« Et toi chaton … Tu vois un taré qui parle dans le vide et tu décides de l’aborder plutôt que de fuir ? »

Je lui retourne sa question de mon point de vue, mais soyons honnête. Des personnes m’ayant fui à la première occasion où elles m’ont vu parler dans le vide, j’en ai eu des tonnes. Je me plante finalement devant lui et croise mes bras sur le torse en attendant sa réponse. Cette rencontre fortuite promet d’être des plus intéressante, j’espère juste qu’il ne va pas me tourner le dos tout de suite, j’ai toujours dans l’idée que de chevaucher ce matou serait des plus plaisants !

Je souris à mon tour. Etre autant l’homme que l’animal … Je l’envie. Moi, je ne suis jamais que Nécro et voir les morts, y’a rien de glamour, alors que félin … Bon, ok je suis un pervers, mais vu l’attitude du mec que j’ai en face de moi et sa démarche justement bien assez féline, c’est hyper sexy, donc moralité, c’est de sa faute. J’acquiesce à mon idée totalement non verbale. Il a le droit de se demander ce que je fou, mais je l’inviterai pas à se perdre dans les méandres de mes pensées, je le souhaite à personne. A sa remarque sur le fait que le blond m’a laissé l’aborder, j’éclate d’un rire ingénu.

« Oui, oui, totalement différent … »

Je veux bien être niais, mais la finalité est la même, il me laisse lui parler et ça a pas l’air de trop lui déplaire, tant bien même je commence à être très proche de lui au point que son odeur me vient aux narines. Et pourtant, je décroche. Je me perds un instant dans l’immensité du ciel avant de revenir poser mes yeux sur lui, le dévorant toujours autant du regard. J’y peux rien, je reviens d’un séjour en mer et je suis un homme, j’ai des besoins et c’est pas le contact chaleureux de Jon qui va les combler … Même de chair et d’os, je ne crois pas que le spectre aspirerait à quelques contacts qu’ils soient entre lui et moi … j’suis sûr que même pour un câlin je pourrais aller me gratter.

« Habituel ? Non, je pense que j’ai vu un truc et j’ai dû vouloir le suivre, mais j’ai déjà oublié quoi. Et toi ? Tu viens de cacher au milieu de tes congénères malheureux d’être en cage ? Parce qu’honnêtement, mis à part que je pense bien que ce soit le seul endroit où tu puisses croiser des lions à Chicago, ça doit pas être les plus heureux du monde … La vie en cage. »

Je hausse les épaules. En fait, c’est triste les zoos quand on y pense, on devrait interdire tout ça et y mettre des humains. Les mêmes qui ont capturé ces animaux, mais j’intellectualise bien trop la chose et j’sens venir la migraine. Je masse ma tempe pour chasser ces pensées saugrenues et je me relance dans une discussion un poil plus croustillante.

« Cela dit, si c’est pour te croiser, je pourrais bien en faire mon habitude de venir dans le coin. »

S’il a pas compris que je le drague, il est bête, sinon, il a le droit de me proposer d’aller boire un verre et de voir où la soirée nous portera …

Oh mon dieu, un homme libre et indomptable … Graou ! S’ilsavait à quel point je pense être libre et indomptable ou indiscipliné … ou indécent ? Bof, j’ai oublié quel mot me caractériserait le mieux, sans doute incorrigible aussi. Moralité, je rate une partie de sa phrase et j’entends juste qu’il parle de stupide humain, soit99% de la population, mais je préfère rester le terrible ingénu qui se méfie de tout le monde autant qu’il accepte le bonbon du type de la camionnette.

« Moralité, on devrait chasser les hommes et j’suis sûr qu’on serait de très bon steak. »

Surtout si on considère que je dirais pas non à croquer un bout de ce bellâtre, d’en faire mon quatre heure et je suis presque sûr aussi que j’aurais été capable de dire cela à voix haute si je ne m’étais pas perdu dans mes pensées une fois encore, un sourire niais sur les lèvres alors que j’imagine ce que donnerais une telle chasse de la manière la plus absurde et comique possible, rien de glauque. Un peu à la Jumanji et sans doute des singes seraient impliqués et peut-être même un hippopotame, mais j’suis pas bien sûr du rôle qu’il jouerait là-dedans.
Mon retour sur terre est brusque et agréable alors que le lion avoue pouvoir apprécier parler à quelqu’un d’autre qu’aux lions d’ici.

« Fais gaffe, beaucoup de gens ont dit ça et l’ont regretté après, mais faut dire que j’ai rarement l’occasion de pouvoir dire aussi que je parle aux morts … généralement, ils pensent plutôt qu’ils sont tombés sur le mec bizarres du coin. Tu comprends vraiment quand ils te parlent ? »

Un soupir m’échappe alors qu’il passe une main dans ses cheveux, comme si la lune venait de perdre un de ses éclats, se reflétant sur lui. Diantre qu’il est beau.

« Un whisky me dirait bien je t’avoue, doit bien y avoir un bar d’ouvert dans le coin si ça te va ? »

C’est le côté écossais, je peux pas dire non à un verre de whisky même s’il était pas explicitement proposé, c’est la première chose à laquelle j’ai pensé. J’adresse un sourire ainsi qu’un clin d’œil au jeune homme avant de prendre une direction totalement au hasard. C’est seulement après cinq minutes à errer que je lui avoue que je sais pas du tout où je nous emmène pour sortir.

« Bon, je capitule, mon sens de l’orientation est potentiellement à 0% et je crois que les flèches sur le sol indiquent la salle des pingouins … regarde. »

Je m’agenouille et désigne un petit pingouin dessiné au cœur de la flèche.

« Merde, j’suis sûr qu’ils dorment en plus à cette heure-ci ! »

C’est trop mignon les pingouins, y’a des îles au nord de l’écosse où on peut en voir, surtout si on part pécher et qu’on se perd en mer et qu’on finit sur une de ces îles. Minuscules et inhabitées, sauf par l’idiot que je suis. Promis, ça m’est arrivé qu’une fois ! et j’avoue que si j’avais pas suivi le pingouin en première place, j’aurais sans doute pas fini sur cette île pendant deux semaines. Mais je digresse et dans ma tête qui plus est, ça laisse un blanc avant que je ne relève mes pupilles vers le félin qui me regarde perdu dans mes pensées.

« Désolé, j’ai tendance à avoir des blancs. »

Je me redresse et cette fois, c’est le blond qui nous guide jusqu’à la sortie.

S’il savait … j’ai l’impression d’avoir été une proie toute ma vie, mais une proie qui sait se défendre et chaque flamme tatouée sur mon bras gauche en témoigne. Heureusement, il n’y en a définitivement pas autant que celles de mon bras droit en hommage aux âmes qui ont passé le voile, mais tout de même beaucoup trop. Tuer ne m’a jamais effrayé et je sais depuis longtemps que les hommes peuvent être les pires créatures que la terre porte autant qu’il peut y avoir des êtres extraordinaires qui méritent d’être rencontrés. J’aime penser que je fais partie plutôt de la seconde catégorie, où en tout cas un entre deux qui penche par-là.

« J’te comprends d’un côté, j’trouve déjà que rien qu’en anglais, y’a déjà bien plus de mots que les humains sont capables d’en utiliser correctement. »

Bien mal nous prend que de me prendre comme référence à suivre pour trouver notre chemin et finalement je m’avoue vaincu par mon manque total d’orientation … oui oiu, je suis cartographe et alors ! Moi, c’est la mer mon domaine, pas les zoos »

« Ça me viendrait même pas à l’idée, ça doit bien faire trois têtes de plus que moi ces bestioles … »

Je ne suis pas un nain de jardin, mais encore une fois, j’suis pas non plus un échassier, alors loin de moi l’idée de me confronter à plus grand que moi dans le règne animal. C’est donc docilement que je finis par suivre le blond, un sourire qui me barre le visage.

« Chouette, c’est rare de rencontrer des gens qui pensent être eux-mêmes étrange et l’avoue sans honte. Après, dit moi si je me trompe, mais j’pense toujours que nos pouvoirs influent énormément ce côté-là et je vois pas bien comment être normal autant quand on peut parler aux morts que quand on peut se changer en lion. Je trouve ça cool. »

Je suis bavard ce soir dis donc ! Entre Jon que j’ai pas vue depuis quelques temps et mes camarades à bord du Hollandais qui ont pas vraiment trop envie de m’accorder du temps pour discutailler, je dois être sacrément en manque de conversation … et d’autres choses, mais bon.

Nous finissons par arriver au fameux bar et je suis content pour une fois d’avoir de l’argent sur moi. Pas des milles et des cents, mais nous ne sommes qu’au début du mois et j’ai enfin accomplie mon premier mois de travail sur le Navire de Liane. Une serveuse au regard sombre s’approche de nous pour prendre notre commande et je me fais plaisir sur le choix du whisky. Je compte pas vider mes maigres économies ainsi, mais pour une fois, ça sera sans regret. Pas que j’aime pas le rhum, mais quand il n’y a que ça comme alcool, on apprend vite à en faire le tour.

« Il y a cinq esprits dans ce bar, donc si tu me vois parler à nouveau tout seul comme un con, c’est qu’y’en a un qui m’a rôdé pour venir taper la discut’. »

Pas que j’en rêve, j’aime bien avoir la paix de temps en temps, mais si j’peux en aider un à passer, j’vais pas non plus lui tourner le dos, c’est pas mon genre.

Au-delà des mots, j’préfère bien plus les expressions pour me faire comprendre, même si ça aussi ça peut être un sacré bordel que d’en utiliser surtout quant on vient d’un bled d’Ecosse avec des références obscures. Je ris rien que de l’imaginer chasser ce poulet géant sous sa forme féline et paradoxalement me voit frissonner d’excitation à l’idée qu’il puisse devenir une telle créature quand bon lui semble. Je ne ferais pas le poids face à lui, pas de doute. Et il ne fait qu’attiser ma curiosité alors qu’il évoque les autres métamorphes … je mordille ma lèvre, me retenant de le harasser de question en attendant que nous trouvions une place où nous assoir pour discuter plus tranquillement autour d’un verre. Je l’informe de la situation spectrale du lieu et esquisse un sourire alors qu’il prend un petit air vexé adorable.

« T’inquiète, ils sont loin d’être mes premiers choix. »

Et soyons honnête, rien que le fait qu’il soit palpable et eux non et déjà un sérieux avantage. On rajoutera le côté félin et son incroyable manière de se mouvoir également sous sa forme humaine et bim, il gagne haut la main. Je regarde le blondinet tremper ses lèvres dans mon verre et sirote à mon tour le breuvage. Je fais tourner les glaçons, regrettant de ne pas avoir précisé à la jeune femme que je le préfère nature pour ne pas le diluer. Ça aussi ça vient avec mes origines, j’y peux rien. Je relève mon regard vers le bel homme qui me tient compagnie et réfléchis quelques secondes avant de répondre.

« Je suis cartographe sur un navire pirate. Je nous fais naviguer en fonction aussi des reliefs. Rendre nos trajets plus sûrs ou plus pertinents selon ce qu’on cherche aussi. Je m’aide aussi de mes capacités de nécro pour les trucs un peu moins évidents depuis la surface. Les noyés pullulent en mer. »

Difficile de réprimer la petite pointe de fierté que j’ai en pensant à mon travail. Pas le côté cartographe, j’adore ça, mais pas sûr que ça intrigue beaucoup de monde, plus le côté pirate que je considère incroyablement cool.

« Je viens de rentrer de mission et j’avais besoin d’air frais et d’un sol stable et comme t’as pu le constater, j’ai une capacité à m’orienter en ville plus que déplorable. Et toi ? »

Je n’imagine pas ce qu’un animal pourrait trouver d’agréable à la faune humaine et citadine, mais sous son apparence humaine, aucun doute qu’il puisse avoir lui aussi un taf et une vie un poil plus ordinaire. J’avale une nouvelle gorgée de whisky et grimace à la brûlure inéluctable que cela produit n’étant pas des plus habitués à l’alcool. J’ignore ensuite royalement un spectre, espérant qu’il ne repère pas ma capacité à le voir et s’imagine qu’on va faire copain-copain. Je m’accroche donc aux lèvres du blond qui m’explique brièvement son quotidien. Honnêtement, je ne connais rien aux métamorphes. La seule autres qui m’a été donné de croiser est une scientifique tarée au doux nom de Perséphone. Elle était à la recherche de truc loufoque et improbable que ça existe, mais j’aime le grain de folie qui l’animait. Ça doit être un truc de métamorphe du coup …