Rencontre nocturne - ft Ava

Rencontre nocturne - ft Ava

La nuit est déjà bien avancée. Un calme relatif règne dans les rues de Chicago. Quasi plus aucun véhicule bruyant et de très rares passants qui pressent le pas, prenant garde à bien rester sous la sécurité illusoire que leur offre le halo lumineux des lampadaires.

C’est à ce moment précis de la nuit où Adriel sort. La journée, il attire trop l’attention et le bruit berçant en permanence la cité lui agresse les oreilles. Silencieux, il se met en quête de nourriture. Il ignore pourquoi il reste tapi dans la ville. Il déteste cet endroit puant et grouillant de vie humaine. Il ne sait plus vraiment depuis combien de temps il survit en milieu urbain. Une lune est passée, il en est certain et une deuxième semble approcher, mais elle est encore assez éloignée pour qu’il n’en ressente pas les effets. Mais depuis combien de temps a-t-il fui sa forêt ? Il n’est plus certain de rien. Trois lunes ? Quatre ?

Il cesse ses tentatives pour se souvenir lorsque des éclats de voix lui font tourner la tête. Un groupe de jeunes qui passent, ricanant bruyamment, sur le trottoir largement éclairé. Un grondement lui échappe. Ils ont l’air si sûr d’eux, si inconscients des dangers qui les guettent. Qu’est-ce qui l’empêcherait de leur sauter à la gorge et de les mettre en pièces ? Le lampadaire ridicule qui grésille au-dessus de leur tête ?

Il souffle et se remet en route, longeant les murs ternes, la truffe au vent. Il y a quand même quelques petites choses qu’Adriel aime bien chez les humains qu’il croise ici. Ils ne sont pas observateurs et ils jettent une quantité effrayante de la nourriture comestible. Il trottine vers un fumet de viande cuite qui embaume dans les environs. Il les entend bien avant de les voir, les deux humains qui ont dégotté sa future pitance.

Quand il arrive vers eux, il n’a pas grand-chose à faire pour qu’ils déguerpissent. Grogner, montrer les dents, hérisser sa fourrure... C’est très rare qu’il doive faire plus pour que les humains s’enfuient. Il s’approprie le canard peu entamé, engloutissant la moitié de la bestiole en même pas deux minutes.

Malgré son festin de cette nuit, il reste vigilant aux moindres sons. Et même s’il continue à dévorer le rôti, il entend quelqu’un se rapprocher d’un pas assuré. Il ne s’en préoccupe pas plus que ça, veillant seulement à ne pas tourner le dos au futur intrus.

Très vite, pourtant, il délaisse son repas, focalisant toute son attention sur les pas qui se rapproche : c’est un de ses semblables qui arrive sur lui. Il ignore quelle position adopter. Est-il sur le territoire d’une meute ? Il n’a guère fait attention à cela depuis qu’il rôde à Chicago.

A dire vrai, il ignore même s’il est heureux de croiser un de ses congénères, mais il est trop tard pour fuir maintenant. Alors il attend, les oreilles plaquées à l’arrière, prêt à se défendre si la situation l’exige.

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Rencontre nocturne - ft Adriel

Une nuit ordinaire, dans une ville ordinaire !
Pas si ordinaire que ça d'ailleurs. Rien n'est normale dans cette ville ni ses habitants, ni ses fondations elles-même.
Cette nuit la lune n'est pas pleine, je devrais être dans mon lit, à rattraper les heures de sommeil que je n'ai pas eu cette semaine avec mon travail, mais non, je préfère me balader à pied dans ces rues. Je les connais par cœur; elles ont sillonné mon enfance, mon adolescence.

J'avance sur State Street, observant les devantures des grands commerces comme Puma, lorsque je sens l'odeur d'un loup-garou. Je ne reconnais pas cette odeur, peut-être un membre de la meute arrivé aux abattoirs il y a quelques semaines. Luther avait parlé avec eux et j'avais donc suivit le mouvement, savoir à qui nous avions affaire et les prévenir que nous étions déjà en ville. Nous avions comprit assez vite, que nous ne serions pas amis eux et nous. Ils dégagés un quelque chose qui ne me plaisait pas et ne lui plaisait pas non plus d'ailleurs... peut-être leur côté né-loup qui veut tout gouverné, je ne sais pas. Luther était certes né loup, mais il n'avait aucun mal à accepté les mordus comme ses égaux, ce qui ne semblait pas être leur cas. Lorsque je m'avance, j'aperçois un loup, c'est donc bien un "sang-pur" puisque nous sommes encore loin de la pleine lune. Je ne saurais dire si il s'agit de l'un de ceux rencontrés aux abattoirs ou non, j'espère que non. Mais si ce n'est pas eux, alors qui est-ce ?

Il est sur la défensive ? C'est la meilleure ! C'est moi qui devrait l'être, étant incapable de me transformer. je suis peut-être plus forte qu'un humain lambda, mais je ne ferais pas le poids deux secondes face à un loup, en plus comme lui ... non clairement, j'ai intérêt à la jouer fine, mais je ne suis pas sure que ça fasse partit de mon vocabulaire, on va bien voir...

- Bonsoir ...

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Rencontre nocturne - ft Adriel

Le temps passe mais le loup reste loup et ne se transforme pas. Ca ne va pas être simple pour communiquer. Je devrais partir, mais je ne le fais pas. Au fond de moi je veux en savoir plus sur cette histoire. Qui est-il ? Que fait-il ce soir, transformé, en pleine ville ? Il devrait savoir qu'il y a des chasseurs à Chicago et je ne ressens sur lui aucune autre odeur. Soit il ne fais partie d'aucune meute, soit il l'est a quitté depuis un assez long moment et ça non plus ça ne va pas l'aider dans cette ville s'il est tout seul et sous cette forme. Sans compter la meute venue s'installer il y a peu.

- Tu ne veux pas discuter un moment ? Ca serait quand même plus simple. Je ne peux pas me transformer comme toi, alors niveau communication on repassera.

Si je fais preuve de négligence en lui avouant que je ne pouvais pas me transformer pour l'instant. Je suis sure qu'il le sent que je ne suis pas une sang-pur.

- Si tu veux me suivre, je connais un endroit un peu plus loin où tu pourras te transformer en étant un peu tranquille. En passant je pourrais même récupérer des fringues si t'as besoin. Si t'en as besoin, fais moi juste un petit signe pour que je capte !

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Rencontre nocturne - ft Ava

Il y a trop d'odeurs d'humains différents sur la femme pour qu'il puisse arriver à faire la différence entre un vrai et loup et elle. Intérieurement, il est déçu. Ç'aurait été trop beau de tomber sur un congénère de sang et non pas une pâle copie qui subit les cycles lunaire. Mais il ne fera pas la fine gueule pour cette fois. Il ne réagit pas tout de suite quand elle lui propose des vêtements. Pourquoi il en aurait besoin ? Il ne compte pas rester éternellement sous forme humaine. Juste le temps d'échanger quelques mots, puis il partira. Après tout, il survit dans la ville depuis quelques temps déjà, il peut très bien continuer sans aide.

Pourtant, il jappe brièvement, se souvenant subitement que les citadins sont prudes. Il trottine a ses côtés lorsque la louve se met en marche et emprunte une direction qu'il n'a que rarement prise. Un passant préfère sagement changer de trottoir en les voyant arriver. Finalement, les humains ne sont peut-être pas si stupides.

Il attend patiemment lorsque la jeune femme rentre dans un bâtiment, pour en ressortir avec de quoi le vêtir, puis ils continuent de marcher dans un silence relatif. Adriel entend de plus en plus de véhicules circuler dans les rues adjacentes, sans que cela ne le perturbe outre mesure. S'il ne vient jamais ici, c'est parce que le quartier est plus animé, mais il a envie de faire confiance à l'inconnu. A tort ou à raison, cela ne l'inquiète pas plus que ça. Il sait se défendre et à la moindre menace il n'hésitera pas.

Enfin, elle lui annonce que le lieu où ils se trouvent est tranquille. Par acquis de conscience, il écoute attentivement quelques secondes avant de décider que l'endroit semble désert. Il la regarde déposer les vêtements dans un coin, les oreilles plaquées à l'arrière. Soudainement, il n'a plus vraiment envie de se transformer. Il est bien sous cette forme. Il se sent en sécurité. Il reporte son attention sur l'inconnue qui lui tourne le dos -trop prude- et dans un souffle décide que sous forme humaine, il devrait pouvoir la gérer quand même.

Etrangement, il lui faut quelques instants pour réussir à se transformer, et il ne retient pas un gémissement de douleur lorsque ses os et tendons reprennent taille humaine. Il doit se tenir au mur quelques secondes jusqu'à ce que la sensation de vertige qui l'étreint se dissipe. La sensation d'être debout lui semble un instant étrangère, anormale, avant que ses habitudes ne reviennent des tréfonds de sa mémoire. Après tout, il a vécu bien plus longtemps sous forme humaine que lupine, et il sait faire fonctionner ce corps. Il se saisit des vêtements, qu'il enfile à la hâte. Sans fourrure, il fait beaucoup plus frais.

Une fois vêtu, il reste quelques secondes planté sans bouger, attendant que la femme se retourne. Elle doit bien entendre qu'il ne manipule plus de tissu, non ? Mais dans le doute, il tente de parler. Première essai infructueux, sa voix est rauque et cassée, cela fait trop longtemps qu'il n'a pas discuté, ni même hurlé. Il toussote puis se reprend :

- Tu peux te retourner.

Sa voix est toujours éraillée, mais au moins, il peut dialoguer.

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Rencontre nocturne - ft Adriel

Je me rends tout d'abord au bar, enfin plutôt à l'appartement au dessus, chez Luther où je parviens à récupérer t-shirt et pantalon. Je rembourserais Luther à l'occasion. Un caleçon ? pour être honnête j'y ai pas pensé, et en plus c'est dégueu de se passer ça, donc pas de regret. Il fera avec.

Arrivés à destination, il ne faut pas longtemps au loup pour se transformer. Un hurlement et quelques bruits de vêtements plus tard, il m'invite à me retourner. En effet, j'ai vu plus d'un membre de mon clan se transformait et se retrouvait sous son plus simple appareil, mais je connais rien de ce loup et puis franchement, sans être prude, je vois pas bien l'intérêt. Oui j'aime les beaux garçons, mais là franchement non merci. Enfin je regretterais presque lorsque je vois le visage de ce charmant jeune homme et de ce que les vêtements que je lui ai trouvé laisse apparaitre de son corps fort bien bâtit.
Nous sommes au square. Un lieu où squatte souvent certains membres de la meute, mais où à cette heure ci, je sais ne trouver personne. Et puis de toute façon un seul mot de ma part suffira à les faire partir. Je ne suis pas une née-loup certes, mais j'en impose quand même en tant que bêta.

- Je t'avais jamais vu par ici, y a longtemps que t'es en ville ? T'es avec la meute des abattoirs ?

Il ne se montre pas agressif, juste attentif à son environnement. Et moi, un poil trop curieuse peut-être; mais que voulez vous c'est plus fort que moi. Le revers de mon métier de serveuse peut-être, toujours à s'intéresser aux autres.

- C'est quoi ton prénom ?

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Rencontre nocturne - ft Ava

Il ne répond pas tout de suite, regardant l'environnement plus en détail en retenant un grognement agacé devant tant de questions.

- Presque une lune, et non. Je suis seul, ajoute-t-il après quelques secondes, d'un ton sec.

Il espère que le message sous-jacent est clair : ce n'est pas un sujet sur lequel il a envie de s'étendre. De toute manière, elle n'a pas a en savoir plus, vu qu'elle sait maintenant le plus important : il n'a pas de meute. Mais malgré son ton peu amical, la femelle enchaîne de nouveau avec une question.

- Adriel.

Si le prénom de son interlocutrice l'intéresse ? Pas vraiment. A vrai dire il ne sait toujours pas pourquoi il l'a suivi ici. Peut-être la surprise de croiser l'un de ces congénères. Pourtant, il se sent obligé de lui retourner la question, histoire de mettre un prénom sur l'odeur et la voix de la louve. Et puis quitte a engager la discussion, il a besoin de quelques renseignements.

- Il y a combien de meute, dans cette ville ?

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Rencontre nocturne - ft Adriel

Il n'est pas avec les loups des abattoirs. Il est seul. Je note le ton sec de ses réponses et ne cherche donc pas plus loin. Il me dira ce qu'il veut bien me dire. Je ne compte pas me battre avec un né-loup si ce n'est pas la peine pour ma survit ou celle de mon clan. L'ont-ils abandonné ? Sont ils morts ? Ou bien peut-être a t-l tout simplement quitté le clan pour découvrir autre chose ? Il n'aurait probablement pas répondu ainsi si c'était le cas.
Il répond également quand je lui demande comment il s'appelle, sans me renvoyer l'ascenseur pour autant. OK pas grave! C'est vraiment pas mon jour quoi. Pourquoi m'avoir suivi si la discussion est aussi complexe à mettre en place ? Qu'attend -il de moi, exactement ? Je finis par en avoir un léger aperçu.

- Y en a trois. Il y a celle des abattoirs dont je viens de parler. Ils viennent de débarquer en ville. Y a celle de Luther, la mienne. On est sur Downtown. Et après y a celle de Bridgeport. il gère le canal et les docks principalement. On se laisse la possibilité de passer chez l'un ou l'autre sous forme humaine, mais on a pas intérêt à être chez l'autre à la pleine lune. Après on croise quelques nomades comme toi de temps à autres. Ils restent jamais bien longtemps en ville.

Je me demande vraiment ce qu'il compte faire ici. Il n'a pas de meute. Je n'ai pas l'impression qu'il cherche à nouer le contact ou vu de ses réponses parfois un peu froides.

- Ok. Au fait, moi c'est Ava. Mais dis moi, t'es venue chercher quoi dans cette ville ?

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Rencontre nocturne - ft Ava

Les lieux dont lui parle la femelle ne lui évoquent rien. Il retient seulement qu'il y a trois meutes et que s'il n'y a pas de territoire neutre, il empiète forcément sur les plates-bandes d'une meute. Des réjouissances en perspectives, même si pour le moment aucun loup ne s'est pointé pour le faire dégager de sa zone actuelle. Peut-être que ses congénères des villes sont ramollis, mais il se garde bien d'en faire la remarque. Il verra bien comment ça se passe à la prochaine pleine lune.

La question suivante le laisse plusieurs secondes en pleine réflexion. La réplique, inutilement acerbe, qui lui vient à l'esprit est que ce ne sont pas ses affaires, mais il opte pour une réponse moins agressive et surtout plus honnête :

- J'en sais rien. Je déteste la ville, mais j'ai pas envie de continuer ma route.

C'est une sensation étrange et quasi-imperceptible. Il a l'impression d'avoir terminé son errance, alors qu'il hait profondément cet amas de béton et goudron qui semble vouloir engloutir toute la nature environnante dans un étau de bruits permanents. Un frisson lui parcourt l'échine, sans qu'Adriel ne parvienne à savoir si c'est la température ou les bâtiments qu'il perçoit comme menaçants aux alentours qui en sont la cause.

C'est ça, le problème de cette ville. Tout lui semble hostile. Trop de monde. Trop de sons. Trop d'odeurs. Trop peu de grands espaces. L'envie de reprendre la forme qui lui permet de ressentir un semblant de sécurité le prend subitement, lui vrillant l'estomac. Il grogne, serre les poings, s'enfonçant ses ongles dans les paumes alors qu'un court instant le monde autour de lui se floute et se teinte de gris. Il ferme ses yeux désormais plus jaunes que noisette et lutte quelques instants contre son instinct, bataillant pour repousser cette envie de se transformer qui le tenaille. Il finit par museler le loup et le repousser assez loin pour renouer un contact visuel avec Ava.

- Désolé.

Il ne sait pas vraiment pourquoi il s'excuse, après tout il ne lui a rien fait, et il se sent surtout plus stupide que désolé. Mais c’est la seule chose qui lui est venue à l’esprit. Autre que le fait que rester en ville n’est pas l’idée la plus brillante qu’il ait pu avoir. Il n'a jamais été autant forcer de réprimer ses instincts depuis qu'il est arrivé ici. Mais il n'a pas envie de s'appesantir sur le sujet, il sait pertinemment qu'il ne toléra pas que la moindre remarque lui soit faite à ce propos, alors que la femelle ne peut pas se transformer quand elle le souhaite.

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Rencontre nocturne - ft Adriel

Ok. il à l'air fatigué. Fatigué de courir, d'être seul ?  Probablement un peu de tout ça, mais j'en sais trop rien, je suppose c'est tout.

- Moi c'est l'inverse. J'aimerais bien voyageais un peu, un jour. J'ai jamais quitté Chicago ! Tu viens d'où comme ça pour détester autant la ville ?

J'ai dit que j'arrêtais avec les questions ? Oui bin c'est plus fort que moi. Et puis il m'intrigue fort ce jeune homme. Il hait la ville au plus haut point, mais ne compte pas partir. C'est un né-loup, clairement un dominant, mais qui est seul ... Evidemment que ça me pose question.

Le loup en lui prend le dessus un bref instant, assez pour que je le constate de mes propres yeux. Personnellement, je suis incapable de faire ça, une fois que ça commence, je ne sais pas l'arrêter et je ne contrôle plus rien. Ca n'a pas l'air d'être son cas à lui. Forcément. on est différent lui et moi. Aucun de nous n'a choisit ça, mais lui il en fait ce qu'il veut, c'est plus facile à accepter, surtout quand on a toujours été comme ça. J'ai été une autre personne avant cette morsure, et j'ai du apprendre à faire avec, pour lui c'était inné. Par contre le côté ronchon ça va avec la fonction ou quoi ? J'ai l'impression d'avoir un deuxième Luther fasse à moi.
Lorsqu'il parvient à reprendre l'entier contrôle sur lui-même, il s'excuse. Y a pas d'offense ! Ca doit être dur, s'il a plus l'habitude de se balader en loup qu'en homme, comme il le faisait quand je l'ai croisé tout à l'heure.

- Pas de problème ! Y a longtemps que t'avais pas reprit forme humaine ?

Oui pour lui c'est son apparence humaine qui n'est pas naturelle. Enfin c'est ce que je comprends de leur état, peut-être que je me trompe.

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Rencontre nocturne - ft Ava

S'il passe sous silence ce que le fait de voyager lui inspire, il n'en pense pas moins. Il ne comprend pas comment on peut décemment avoir envie de s'éloigner de son territoire et de sa meute. Quant à savoir d'où il vient précisément... Ava devra se contenter d'une réponse vague qui se résume à :

- D'une forêt au nord d'ici.

Lui même serait bien incapable d'apporter plus de précision, vu que les frontières, Etats et Pays ne sont qu'une nation vague pour lui.

- Plusieurs lunes. Presque trois, je crois. C'est plus simple pour se déplacer.

Il se justifie sans même que la femelle lui pose la question, vu qu'elle à l'air de s'intéresser à lui. En même temps, Adriel la comprend. Si les rôles avait été inversé, il lui aurait sans doute demander quelques informations complémentaires, histoire de savoir à qui il avait à faire. Avant de s'en débarrasser vu que ce n'est qu'une mordue et donc un danger potentiel.

Mais bon, il n'est pas d'ici, le danger que peut représenter la louve ne le concerne pas et il ne va pas risquer de se mettre à dos une meute juste pour un détail qui n'a pas vraiment d'importance vu sa situation actuelle. C'est certes une mordue, mais en cet instant, il est prêt à omettre cette petite précision pour se concentrer sur l'essentiel : c'est une louve.

- Les gens n'observent pas ce qui les entoure, ce n'est pas difficile de rester sous forme lupine en ville. Et puis...

Il reste un instant silencieux, mais c'est un problème qui avait pesé un peu dans la balance entre rester sous forme animale ou reprendre son apparence humaine lorsqu'il avait atteint la ville :

-... c'est plus simple de ne pas devoir chercher des vêtements après chaque lune.

A moins de faire aussi les poubelles pour se vêtir, mais bonjour l'odeur. Autant pour la nourriture, il fait volontiers l'effort -ce n'est pas comme s'il avait le choix- mais pour se vêtir… Il grimace rien qu'à l'idée : cette option n'est pas envisageable.

Penser à son seul moyen de subsistance fait soudainement prendre conscience à son estomac que justement, il faudrait manger plutôt que parler. Ce n'est pas son demi canard qui va le nourrir. Ce qui se traduit par un bruyant gargouillement. Et qu'on ne vienne pas lui dire que sous forme humaine il mangerait mieux : un nombre incalculable d'humain fait exactement comme lui et tire subsistance des déchets des autres.

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Rencontre nocturne - ft Adriel

Je fais mine de regarder vers le nord, mais je réfléchis vraiment. Une forêt au nord ? Je me demande jusqu'où il a pu aller sous forme lupine. A mon sens ça va très vite, vu mes soirées de pleine lune où je peux parcourir quelques dizaines de kilomètres, alors je ne doute pas que pour lui ce soit davantage encore et j'ignore depuis combien de temps il est partit. Il peut venir du nord de l'Illinois comme du Wisconsin ou du Canada. S'il n'est pas plus précis je ne peux pas deviner, mais je n'insiste pas, j'ai déjà été bien trop curieuse. Un mot de trop et il me bouffe toute crue, c'est évident. D'ailleurs je saisis mal pourquoi il continue à me parler. Il n'a pas l'air de m'apprécier plus que ça, c'est bizarre.

Un loup en ville et ça n'alerte personne ? Pas totalement faux. Il y a bien des gens qui nous voit à chaque pleine lune, mais les humains ont le don pour ne pas voir ce qui est sous leur nez. Si vous dites cela vous êtes prit pour un fou, c'est cela qui nous sauve. La plupart des hommes n'osent pas parler et finissent par oublier.

- Oui tu m'étonnes. En ville, on a tous des stocks de fringues cachés à plusieurs endroits en ville pour quand on reprend forme humaine. On a pas le choix vu que beaucoup comme moi ne choisissent pas où ils se retransforment.

J'entends le bruit que fait son ventre. J'arque un sourcil.

- T'as pas de thune, j'imagine ? Allez viens, je t'invite, on va bien se trouver un truc ouvert dans le quartier.

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Rencontre nocturne - ft Ava

De la thune ? Il suppose que c'est la même chose que des dollars et suit docilement Ava, qui ne l'entraîne pas bien loin. Deux rues plus loin, elle s'arrête devant un établissement à la devanture uniquement faite de vitres, ou quelques rares personnes sont attablés devant des restes de repas. Il y rentre silencieusement à sa suite, bien heureux à l'idée d'aller manger ailleurs que dans des poubelles. L'odeur qui règne dans le Diner n'est pas folle -trop de choses qu'il n'arrive pas à identifier- mais il arrive quand même à en isoler une qui lui met l'eau à la bouche : il y a de la viande au menu.

Il s'assoit et jette un regard circulaire sur la salle : on ne peut pas dire que l'endroit est peuplé. Il y a une fille dans un coin qui semble grandement absorbé par l'objet rectangulaire posé devant elle, et trois jeunes qui ricanent un peu trop fort à son goût, à quelques tables de la leur. Quant au personnel, Adriel dirait qu'ils ne sont plus que deux. Peut-être trois. Il y a trop de bruits inconnus qui attirent son attention pour qu'il puisse en être certain.

Il reporte son attention sur Ava dès qu'elle lui demande ce qu'il veut manger. Dubitatif, il jette un coup d'œil au prospectus qu'elle lui tend et pointe un truc du doigt, totalement au hasard. Cela lui écorcherait la langue de lui avouer qu'il ne sait quasiment pas lire. Et puis il est assez affamé pour manger n'importe quoi.

Maintenant qu'il a fait le tour des menaces potentielles du lieu, il s'intéresse un peu plus à son interlocutrice. Sous les lumières du Diner, elle lui paraît un peu plus âgée que ce qu'il avait préjugé au premier abord. Il croise les bras, peu à l'aise dans cet environnement et grimace quand il sent sous ses doigts les bords légèrement boursouflés de sa cicatrice sur le bras. Sous sa forme de loup, il ne savait même pas que sa blessure n'avait pas entièrement disparu. A dire vrai, il ignorait même pouvoir récolter ce genre de stigmate. Il ne peut s'empêcher de constater l'étendue de la marque : à vu de nez, elle fait pas loin d'une vingtaine de centimètres. Une bouffée de colère l'envahit lorsqu'il se rappelle pourquoi cette blessure est là, lorsque l'employée de l'établissement arrive d'un pas sautillant pour savoir ce qu'ils veulent consommer.

Détournement de pensée salvateur, instantanément Adriel retourne au moment présent, et remercie intérieurement Ava de passer commande à sa place. Il attend que la salariée soit assez loin pour reprendre un semblant de conversation. Tout pour ne pas revenir à ses souvenirs :

- ça fait longtemps que tu as été mordue ?

Le fait que cela puisse être un sujet sensible ne l'atteint guère, après tout la jeune femme lui a posé plein de question, il peut se le permettre aussi. Et il est un brin curieux. On lui a toujours dit que les mordus ne faisaient pas de vieux os, pourtant Ava appartient à une meute, ce qui lui semble incompatible et une perte de temps pour la meute : y inclure des membres qui sont voués à ne pas y rester longtemps, c'est contre-productif. Donc il y a quelque chose qui doit lui échapper, et il aimerait bien savoir quoi.

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Rencontre nocturne - ft Adriel

On s'installe peinard, un peu à l'écart des autres clients. J'aperçois fugacement passer pas mal de ses émotions à travers son regard. J'entends son cœur s’accélérer avec tous ce qu'il ressent et entend dans le diner. Il a beau jouer les mâles alpha, dans cette ville c'est un louveteau que j'ai face à moi. Il me montre du doigts ce qu'il veut et je le laisse s'imprégner et gérer tout ça. S'il veut rester ici, va falloir qu'il apprenne, je ne dis donc rien, jusqu'à l'arrivée de la serveuse.
Je prends notre commande pour tous les deux. Puis il me pose une question. ce n'est pas une colle, je me souviendrais à jamais de cette date, mais disons que ce n'est pas un moment des plus agréable.

- C'était y a quinze ans!

Dis-je assez froidement. Pas de sa faute, c'est plus fort que moi. Je me suis fais ma place dans la meute de Luther en tant que mordu. On est relativement nombreux à Chicago à l'avoir été, alors c'est moins dur qu'ailleurs j'imagine. J'ai beau avoir été et être toujours sous la protection de Luther, ma place je l'ai gagné et j'en suis fière. Je n'aurais jamais été accepté en tant que bêta de toute façon si ça n'avait pas été le cas. L'autre bêta de la meute, lui, il est né comme ça. On se vaut lui et moi, ne lui en déplaise. Les rares loups à avoir voulu tester mes capacités ont mordu la poussière. Je bombe le torse à cette pensée. Ca n'a pas été facile, mais je suis fière de celle que je suis aujourd'hui. Même si clairement je me serais bien passé de cette malédiction.
Je me demande si lui il vit ça comme une malédiction lui ? J'ai l'avis de Luther sur la question, mais tous ne pensent probablement pas comme lui...

- Ces enfoirés m'ont pas laissé le choix. Mais ils l'ont payé... après !

Son steak arrive rapidement, je lui ai demandé bien saignant, suivit aussitôt par mon omelette. Oui, j'ai mangé un peu plus tôt avant de rencontrer Adriel. C'est plus pour lui tenir compagnie. Je nous ai également prit un pichet d'eau et deux verres de coca. Moi j'essaie de moins boire et lui il m'a rien demandé, alors j'improvise.

- Tu sais te servir de couverts ?

Il a un tel regard sur ce qui se trouve devant lui que j'ai un doute à vrai dire. Ou est-ce que c'est le plat qui ne lui convient pas ?

- T'as besoin de quelque chose ?

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Rencontre nocturne - ft Ava

Dire que la réponse le surprend est faible. Il ne s'attendait pas a ce que cela fasse si longtemps qu'Ava soit une mordue, et surtout, qu'elle soit encore en vie. Mais il n'a pas vraiment le temps de s'appesantir sur le sujet, le ton glacial de son interlocutrice mettant fin à la parenthèse.

Sur se point, il la rejoint. Lui aussi aurait sans doute fait payer la personne. Après tout, c'est bien pour ça qu'on lui a appris à se débarrasser des problèmes, pour pas qu'il en ait après justement. Cependant, le steak qui atterrit sous son nez stoppe totalement ses pensées. Il meurt vraiment de faim. Mais avant de se jeter sur sa pitance, il pose un regard désabusé sur les couverts. Il suppose que ce serait horriblement mal vu de ne pas les utiliser.

"- Tu sais te servir de couverts ?"
- Oui.

Il grogne, vexé par la question, et s'empare du duo d'objet pour attaquer sa viande. Il ne faudrait pas qu'elle commence à le prendre pour le dernier des abrutis non plus. Ce n'est peut-être pas le plus raffiné des hommes à table, mais il sait se tenir un minimum.

Il ne répond pas de suite à l'interrogation qui suit, se contentant de manger à une vitesse hallucinante la moitié de son assiette. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait rien mangé de chaud et d'aussi bon. Il va peut-être falloir qu'il se débrouille pour avoir de la "thune" finalement.  

- J'ai besoin de dollars. On en a comment ?

Après tout, c'est elle qui a demandé... Et il ne se fait pas trop de souci sur sa capacité à survivre sous forme humaine, même s'il y a plus de désagréments. Il reprend un morceau de viande, prend le temps de l'apprécier un peu plus que les précédents, avant d'ajouter :

- C'est quand même meilleur que ce que je trouve dans les poubelles.

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Rencontre nocturne - ft Adriel

Il grogne suite à ma question. Pardon, mais c'était pas si évident que ça qu'il savait faire. Il est évident qu'il passe plus de temps comme loup que comme homme, alors je ne sais pas, moi. Je ne connais pas la vie des nés-loups en pleine forêt. Il pourrait très bien passer tout son temps comme loup, ne jamais se transformer. J'en sais rien moi, rho !

Ah bin non enfaites, la viande à l'air de lui convenir. C'est déjà un bon point. Il n'a pas d'argent et il lui en faut. Ce soir, je l'ai invité donc c'est réglé, mais oui pour les prochains jours effectivement, va falloir qu'il trouve quelque chose.

- Le mieux ce serait de te trouver du travaille quand même. Je peux en toucher deux mots à mon alpha si tu veux, il tient un bar, il pourrait peux être te trouvais quelque chose, ou au moins te renseigner, il connait pas mal de commerçants en ville qui embauchent régulièrement.

Il connait les couverts, je ne lui ferais pas l'affront de lui expliquer les métiers envisageable, il doit bien en connaître, même si sa dernière question m'en fais douter.
C'est meilleur que les poubelles ? Bin tu m'étonnes !

- Ouais c'est sur. Et encore c'est du basique, tu verrais un peu les grands resto en ville, ça fais saliver rien qu'à voir les plats ... même sans avoir les odeurs, alors imagine un peu!

Je bois une bonne gorgée, plante ma fourchette dans l'omelette. C'est plutôt léger, avec une petite salade verte pour accompagner, ça passe bien. Comment ça les loups ont toujours faim ? Ok ça revient vite, mais vu qu'il y a pas de pleine lune prévu dans la semaine, j'essaie de faire attention. Autant quand y a une pleine lune, je mange pas mal parce que ça bouffe pas mal d’énergie de se transformer, mais le reste du temps je me méfie. J'ai la main facile sur le sucre par exemple.

- T'en as marre de courir du coup, mais tu sais ce que tu vas faire en ville ? Fin sur le long terme je veux dire ? Va te falloir un endroit ou crécher ?

Non, je pense pas l'inviter chez moi pour dormir, y a des limites à ma politesse. Je le connais pas ce typer après tout.

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Rencontre nocturne - ft Ava

Il fronce les sourcils. "Commerçants" ? Le mot sonne mal à ses oreilles. Il imagine sans mal qu'il serait catastrophique dans ce genre de métier, le concept même de l'argent lui échappant. Et puis il n'a pas spécialement envie qu'Ava même son alpha à cette histoire. Il se débrouillera tout seul. C'est ce qu'il fait depuis plusieurs lunes et il est encore en vie.

Lorsqu'elle lui parle de grands "resto" il ne cherche même pas à imaginer, il ne voit même pas ce que c'est. Et lui ce dont il rêve, c'est plutôt d'aller chasser du cervidé. Pas qu'il n'aime pas son repas actuel, mais il aime bien chasser. Il n'y a aucun excitation à venir s'assoir dans un lieu bruyant et attendre que son assiette lui soit mis sous le nez.

Il finit son assiette alors qu'Ava entame à peine la sienne. Il pourrait largement en manger une ou deux de plus, mais il met ça sur le compte de son régime actuel, plutôt fluctuant. Il reste parfois quelques jours sans repas décents, avant d'avoir une quantité suffisante.

Quant aux questions suivantes, elles l'agacent. Il n'a pas de réponses à donner. Ce qu'il compte faire après ? Il n'y a pas pensé. Jusque là, il cherchait seulement à fuir et survivre, et maintenant quoi ? Il ne fuit plus, mais continue de survivre. ça l'occupe, mine de rien. Se cacher, chercher des trucs à manger, éviter de tuer des gens sans aucun instinct de survie...

- Je me débrouillerai pour l'argent. Et pour le reste.

Mais Ava semble attendre une réponse un peu plus détaillée, vu le regard qu'elle lui lance. Alors il capitule, lui offrant la vérité d'un ton oscillant entre la lassitude et l'irritabilité :

- Ecoute, je suis arrivé ici parce que c'était sur mon chemin, et j'y suis resté parce que c'est grand, qu'il y a beaucoup de monde et que c'est plus simple de passer inaperçu. Mais j'avais pas de plan et j'en ai toujours pas. Je verrais bien ce qu'il se passe.

Dans un monde utopique, il aimerait bien trouver un coin sans humain donc sans chasseurs, et qu'on lui foute la paix. Mais il ne se fait pas de grandes illusions et se dit qu'il serait plus probable qu'il se fasse un petit coin à Chicago et qu'il laisse traîner ses oreilles. Il doit forcement rester quelques meutes qui vivent dans des endroits sauvages, non ? Des gens doivent bien le savoir. Il l'espère grandement tout du moins.

- Honnêtement, j'espère ne pas rester ici trop longtemps.

Voilà, c'est ça son plan sur le long terme. Quitter la ville.

- Mais pourquoi tu veux savoir ça ?

Il ne voit pas vraiment en quoi ça la regarde. Sauf si elle s'inquiète ? Il trouve ça stupide. Ils ne se connaissent pas, et il sait s'occuper de lui.

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Rencontre nocturne - ft Adriel

Il mange vite, il a déjà finit son assiette. Je me demande s'il en voudrait une deuxième, mais vu le ton de sa voix pour me répondre je ne suis plus bien sur de vouloir lui proposer. Je me redresse légèrement. J'essaie d'aider moi, va falloir qu'il se détende.

- Ok, fait ce que tu veux!

Je grince des dents, avant de le laisser continuer. Moi je m'installe encore plus au fond de ma chaise si c'est possible et boulotte mon omelette.
Si son avenir m'inquiète ? Non pas vraiment; comme dit, je le connais pas, mais j'aime bien savoir à qui je m'adresse, j'aime en savoir plus sur les gens en général. Et puis c'est pas n'importe qui, c'est un loup. Entre loup on doit se serrer les coudes, non ? Bon ok, j'ai été à une école assez particulière avec Luther, faut reconnaître. Je suis bien placée pour savoir que tout n'est pas tout blanc ou tout noir, mais ça n'empêche pas de s'entraider. On peut déjà pas compter sur grand monde sur cette planète, alors si en plus faut que je réduise mon champ d'action, on est pas rendue.

- Je sais pas. Je dois être trop naïve pour penser qu'on peut s'entraider entre nous. On vit dans un monde bien assez pourrit comme ça déjà, inutile d'en rajouter. Mais t'as raison, je me mêle de ce qui me regarde pas. T'inquiète, je poserais plus de question!

Si je l'ai mauvaise ? Oui totalement. Je comprendrais jamais qu'on puisse être aussi borné, mais grand bien lui fasse. Il veut pas de mon aide, il est "assez grand" pour se débrouiller tout seul, il connait déjà cette ville par cœur, alors fonce garçon, débrouille toi.

Je fais signe au serveur le plus proche pour avoir l'addition. Je paie. Je me lève.

- Je te souhaite une bonne continuation Adriel. J'espère que tu trouveras ce que tu cherches.

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Rencontre nocturne - ft Ava

Si l’irritation manifeste d’Ava le surprend ? Un peu. Ce n’est pas de sa faute si elle n’aime pas les réponses qu’il lui fourni. D’ailleurs, si elle ne lui en pose plus, il n’y aura pas de problème, alors la résolution qu’elle prend lui convient. Voilà, plus besoin de réfléchir sur des sujets auxquels il ne veut pas penser.

Toutefois, il reste déconcerté de la voir partir si vite. Elle est trop susceptible à son goût. Il ne voit pas ce qui la choque tant dans son comportement. Il n’a pas été si brutal que ça dans ces réponses, si ? Enfin, pour ce que ça lui importe… Il a eu un repas chaud, quelques informations, plutôt une bonne soirée en fin de compte.

Il regarde Ava partir sans un mot, se contentant de se servir de l’eau. Au besoin, il sait où la trouver. Les vêtements qu’elle lui a passés dégagent des odeurs qui ne trompent pas : ils ont été portés par d’autres loups. Il lui suffira de se pointer dans le bâtiment où il l’a attendu.

Il reste encore quelques minutes assis dans le Diner, avant de lever le camp à son tour. Maintenant qu’il se balade sous forme humaine, il va devoir modifier certaines de ses habitudes. Le travail, l'argent... ça ne devrait pas être si compliqué que ça à trouver. Ou sinon il reprendra sa forme lupine, il n'y voit pas d'inconvénient.

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