Deux banshees valent mieux qu'une [Liane X Gwen]

Liane & Gwen

Deux banshees valent mieux qu'une.

Je suis mieux sur les flots que sur terre, ça c'est clair, net et précis. Mais il a fallu que ma mère ai l’ouïe aussi affutée que la mienne en ce qui concerne les rumeurs, et ai eu vent de notre retour au port. Et donc, plutôt que passer la soirée dans quelque bar du port avec le reste de l'équipage, j'ai marché jusqu'au marché des fées. C'est loin? Ça, je vous laisse le deviner. J'vais pas non plus vous donner les coordonnées géographiques et comment y entrer, non? Bref, non pas que j'aime pas aller voir ma mère hein, mais j'ai plus dix ans, et on manque déjà de crédibilité chez les pirates avec deux ailes de papillon dans le dos... bon ok, en général, quand elles sont de sortie, je mesure à peu près deux cms de haut et on fait pas attention à moi... re-bref.

J'aurai pu faire le retour à pied. Ça aurait peut-être été aussi rapide vous me direz. Parce que 100m à pied quand on mesure 1m70 c'est une chose, mais 100m en volant quand on mesure 2cm s'en est une autre. Bref, fallait que je dérouille les ailes avant de plus savoir comment elles battent. Pis pour la discrétion, c'est formidable, faut juste éviter de se faire attaquer par les moustiques. Sérieux, vous avez vu "Arthur et les Minimoys"? Ben voilà à peu près à quoi ressemble un moustique de ce point de vue là. Et avec le paquet de lampadaires qui éclairent la route, y en a quelques uns, des moustiques.

Ok, bref. Un truc à savoir. Je suis pas bien doué pour reconnaitre les races surnaturelles que je connais pas. Mais celles que je côtoie tous les jours, ça, suffit d'un coup d’œil. Qui me fait me poser sur le rebord d'un balcon le temps d'observer une fille apparemment totalement pommée toute seule en plein milieu d'une rue, près du port. J'vous dirai ben que j'ai déjà vu cet air à moitié fou sur Morgan, la seconde de la captaine, mais en vrai c'est plutôt sur la captaine elle-même que je l'ai déjà vu. Le truc du "contre-coup" après une crise de "banshee truc". Me montrer? Pas folle la guê... fée. Je repars plutôt en direction du galion qui attend dans le port, en faisant rapidement le tour pour en vérifier les occupants avant de reprendre une taille plus commune, atterrissant sur le pont avec un bruit de bottes non retenu alors que mes ailes disparaissent en même temps. Rien de mieux pour attirer l'attention.

"J'imagine que ça nous regarde pas plus que ça, mais une banshee en divagation près du port, j'me suis dit que tu pourrai trouver l'info divertissante."

Je sais pas si "divertissante" est le bon mot, enfin, ça sort de l'ordinaire quoi. Quand à moi? Je compte toujours pas me mouiller - et pour une fois que je picole pas en revenant au port ça sera aussi vrai au sens propre -, mais je dis pas non à observer. Et si la captaine veut pas de moi, et ben... à terre, j'y demande pas son avis.

AVENGEDINCHAINS

Liane & Gwen

Deux banshees valent mieux qu'une.

Avec Morgane ont s'est rabiboché depuis la dernière fois qu'on a mit les pieds dans ce port. Entre temps on est allées chercher un nouveau butin et ça, ça à de quoi faire du bien au moral de tout l'équipage, même de ma seconde préférée. Nous nous sommes rabibochées comme à chaque fois sur l'oreiller, enfin sous les draps plus tôt, mais nul besoin de détail. Je viens de prendre une bonne douche et me voilà fin prête à retourner sur le pont. Je retrouve Morgane à la proue, observant le soleil sur le lac au loin. Je me place derrière elle, d'un peu beaucoup trop près et l'embrasse dans le cou. Déjà d'une y a personne sur le pont, de deux si quelqu'un ose dire quelque chose ils savent où me trouver et où je vais leur mettre leur p**** de réflexion à la noix.

J'entends Peter sur le pont avant de le voir. Je me détache de Morgane et me retourne vers lui. Il me plaît bien ce gars. Il est drôle, "obéissant" même si je n'aime pas ce mot, il a sa place sur ce navire comme n'importe quel autre pirate, il a même un rôle qu'aucun autre ne pourrait avoir… il est mes oreilles et mes yeux ici et hors du bateau. Il me rapporte les infos importante et j'avise en fonction. C'est pratique d'avoir une fée dans l'équipe, étonnant qu'il n'y en ai pas eu d'autres avant lui.
Il parle d'une banshee sur le port. "En divagation" j'ai pourtant rien entendu, il doit pas avoir la même vision que moi sur une banshee en divagation, mais bon elle était peut-être trop loin, je ne sais pas.

- Ca peut être intéressant oui. Tu crois qu'elle a ressentit la mort de quelqu'un avant que tu ne la vois ?

Je me dirige vers lui, avant de me décider à descendre du navire. Il me suivra pour pouvoir répondre à ma question. Je le suis tout en parlant avec lui pour qu'il ne m'indique la direction à suivre. J'aperçois soudain une jeune femme aux cheveux blonds. je comprends que c'est elle, je le sais au plus profond de mon être, même si je ne saurais jamais expliqué comment je le sais...

AVENGEDINCHAINS

Liane & Gwen

Deux banshees valent mieux qu'une.

Si je pense qu'elle a ressenti la mort de quelqu'un? Je suis une fée, pas une banshee, ça se voit pourtant non? Je me contente de rester un instant sans voix, acceptant le regard brulant de Morgane à mon encontre. Si je suis arrivé au mauvais moment? Parait que y a des cabines sur ce rafiot, fallait en profiter. La captaine quasiment arrivée sur le ponton, je me met enfin en mouvement, la rejoignant en quelques foulées, faisant claquer les talons de mes bottes sur le plancher du navire.

"Tant que c'est pas la mienne qu'elle annonce, de mort."

Ca pourrait arriver? Je fais gaffe, en général, mais on est jamais à l'abri d'une tapette à mouche. Dernièrement, j'ai failli me faire griller les ailes par une de ces plaques bleues luminescentes qu'ils mettent pour griller les mouches. C'est... hypnotique ce truc. Mais un moustique m'a sauvé la vie en se faisant avoir juste avant moi. Croyez bien que l'odeur d'insecte brulé, ça réveille l'esprit. Enfin, on parlait d'une banshee.

Banshee que nous rejoignons assez rapidement, vu qu'elle n'a à peu près pas bougé de là où je l'avais laissé. Je reverrai le sens du mot "divagation", effectivement. La femme nous tournant le dos, j'en profite pour disparaitre à ma façon, me posant bientôt sur le rebord du chapeau de Liane. Je suis curieux, mais je sens qu'une fée est de trop là-dedans.

"Captaine?"

AVENGEDINCHAINS

(ouais bon ben on se le fera à deux après la beuverie cui la hein... x) )

Liane & Gwen

Deux banshees valent mieux qu'une.

Je n'ai rien entendu aujourd'hui, je suis surprise par son comportement. Elle a clairement la tête ailleurs, mais pas comme une transe de banshee. Comment je le sais ? Morgane m'a raconté comment je pouvais être avant ou après un cri, sans compter ce qu'à pu me raconter ma grand-mère à l'époque.
Je ne réponds pas à Peter, ne sachant pas encore quoi dire tout simplement, je suis focus sur la demoiselle.

- Bonsoir. Tu es perdue ?

Elle ne me répond pas, même après quelques minutes et elle n'a toujours pas bougé, même pas regardé, pourtant j'ai cherché à obtenir son attention. Je reste perplexe. Je m'asseois finalement près d'elle et pose machinalement ma main sur ses cheveux. Elle sursaute et me regarde enfin, mais ne me répond toujours pas.

- Tu es hors de danger. On est pareil toutes les deux. Je peux peut-être t'aider ?

Je prends ses mains dans les miennes pour l'aider à se relever. J'entends les petites ailes de Peter battre au niveau de mon chapeau, j'ai du le surprendre en me levant assez brusquement.

- J'ai un bateau, tu y seras à l'abri, je te l'assure.

Nous nous dirigeons de nouveau vers le Hollandais. Je lève les yeux vers Peter.

- Préviens Morgane que nous arrivons. Qu'on lui fasse une place, même mieux dans ma cabine, elle n'a pas en plus besoin d'être entourée par des dizaines de pirates.

Nous arrivons quelques minutes plus tard, elle ne marche pas très vite et se repose complètement sur moi. Morgane nous regarde avec suspicion lorsque nous arrivons enfin sur le pont. Je l'accompagne jusqu'à ma cabine. Je reste avec elle quelques minutes et elle accepte de se reposer, je le comprends dans son regard, même si elle n'a toujours pas prononcé un mot. Je la laisse, ferme la porte derrière moi et rejoins Peter et Morgane sur le pont.

- Elle se repose. Elle n'a pas prononcé un mot. Tu avais raison, il s'agit bien d'une banshee, mais je suis incapable de dire ce qui lui arrive, elle n'a toujours pas émit le moindre son. Nous devons rester vigilant, elle aura probablement besoin de nous, de présence lorsqu'elle osera nous parler ou nous signifier des choses, je vous fais confiance. Peter une fois de plus je vais avoir besoin que tu sois mes yeux et mes oreilles. J'aimerais que tu me préviennes dès qu'elle sera réveillée. En attendant, Morgane veux tu bien de moi dans ta cabine; sinon j'élirais domicile sur un hamac. Il y a longtemps que je n'ai pas dormit à la belle étoile... Oh oui tient faisons ça.

Morgane s'éclipse pour nous préparer ces hamacs, mi-amusée mi-agacée par mes envies subites.

- Peter, si tu peu l'entendre d'ici, j'aimerais que tu restes avec moi. Je ne comprends pas ce qu'il se passe et tu sais à quel point je déteste quand une situation m'échappe. As-tu une idée de quelqu'un qui pourrait m'aider à trouver des réponses.

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Liane & Gwen

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Suivant les ordres de la captaine, je les précède pour rallier le navire, mes ailes m'entrainant bien plus rapidement que leurs pieds ne savent le faire. A quelle vitesse exactement? Vite, c'est tout ce que je sais. Jamais tenté de passer devant un radar routier pour voir si j'arrivais à le faire flasher. Idée à garder dans un coin de ma tête tiens, même si j'espère que la netteté de leurs clichés laisse à désirer. Je me ferais tirer les oreilles aussi surement que j'ai une bonne vue, de quoi faire penser que je suis à moitié elfe en plus d'être à moitié fée... pas sur de l'intérêt du mélange. Bref.
Arrivé au navire, je finis par me poser sur l'épaule de Morgane pour lui transmettre les dernières infos, au moins, jusqu'à ce qu'elle me fasse partir en balayant son épaule de sa main comme on chasserait une mouche, me faisant préférer reprendre taille humaine à coté d'elle.

"En cas où ça t'intéresse, la Captaine ramène quelqu'un à bord. Et souhaite l'installer dans sa cabine. Et j'crois pas qu'elle m'ait invité à y entrer."

Moyen dissimulé ou pas de refiler le bébé à quelqu'un d'autre. Non pas que j'ai des ordres à donner à Morgane. Du tout. Mais soyons honnêtes, elle connait cette cabine bien mieux que moi, alors, si elle peut préparer la place pour y installer quelqu'un, qu'elle s'en charge. Accessoirement, j'ai vraiment pas envie de faire le ménage aujourd'hui. Et il ne faut que quelques minutes à la captaine pour ramener son fardeau et l'installer dans ses quartiers avant de ressortir à l'air libre, nous offrant à Morgane et moi un compte rendu de la situation telle qu'elle la voit. Si je peux entendre la banshee de là où je me trouve? Pas exactement.

"J'entends un tas de choses utiles parce que ma petite taille me permet de me glisser partout où on ne s'attend pas à être espionné. J'ai pas exactement l'ouïe d'un vampire. Mais je peux faire quelques allers retours rapides si ça peut t'aller comme ça."

Quelqu'un qui pourrait nous aider sur le sujet des banshees? Une réflexion qui va me prendre un peu plus de deux minutes, un temps pendant lequel j'oublie légèrement de faire ces allers-retours dont j'avais parlé pour rester à coté de la captaine, en plein exercice cérébral. Y a bien cette vieille folle du marché, qui se dit capable de prédire quand et comment vous allez mourir. Les gens en rigolent légèrement, mais pour ma part, j'ai toujours jugé préférable de ne pas lui poser la question. Manquerait plus qu'elle vise dans le mile... Bref, tout ça pour dire que c'est la mémoire du marché. Si quelqu'un a un grimoire quelconque sur le sujet, c'est elle. Après ce qui doit prendre un certain temps pour le reste du monde, je manque exposer la seule piste que j'ai pu trouver. Mais je suis interrompu dans ma presque réponse par le grincement de la porte de la cabine qui s'ouvre devant une tête blonde quelque peu échevelée.

"Captaine."

Je me redresse du tonneau sur lequel mes réflexions m'ont conduit à m'asseoir, faisant un geste de la tête dans la direction de la cabine désormais ouverte. Avant de laisser retomber au sol la jambe que j'avais replié contre moi en vue de me relever. C'mieux sur ses deux bottes, de se relever.

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Liane & Peter & Gwen

Deux banshees valent mieux qu'une.

J'ouvre les yeux. Je prends le temps d'observer le plafond. Mes idées sont embrouillées et je ne sais pas par quoi commencer. Au fur et à mesure que je me réveille, de vagues souvenirs me reviennent pour me rappeler de ce qui m'a amené ici. Il y a avait cette femme, magnifique, qui me parlait, sans compter la mouche autour de mes oreilles. Elle m'a dit de ne pas avoir peur, que nous étions pareil elle et moi et je n'en ai pas doutée un seul instant, je le ressentais, sans savoir l'expliquer. Et puis, je me suis retrouvée ici, ça y est je me souviens : Je suis dans une cabine de bateau. Celle de la capitaine, la femme qui m'a ramené. Je tourne les yeux à droite et à gauche, j'observe tout ce qu'il y a autour de moi. Je suis seule dans la pièce, mais j'entends l'agitation non loin, sur le pont.

Je me lève enfin, après quelques minutes. Mes jambes me tiennent, je ne m'attarde donc pas davantage dans cette cabine. Elle a l'air bien gentille la dame, mais de là à rester enfermée et attendre qu'elle revienne, non merci j'ai donné.
Je me dirige donc aussi rapidement que mes pas me le permettent vers la porte. Contrairement à ce que je viens de penser, je suis étonnamment surprise que la porte soit restée ouverte. Je n'en ai plus l'habitude. Je n'ai pas encore prit l'habitude de cette liberté.
Si je ne suis pas enfermée dans une cage, je le suis dans ma tête, en partie à cause de mes pouvoirs que je ne contrôle pas et en partie à cause de cette voix qui ne me quitte jamais vraiment. Mais bizarrement c'est aussi grâce à elle si je ne suis pas devenue folle, enfin de mon point de vue en tout cas. Paraît que chez les humains, entendre une voix c'est être fou ...
Y a plus d'une fois ou cette voix m'a sauvé la mise dans cette cage de malheur ou quand je devais tester mes pouvoirs sur les humains. Et puis il y a ces fois où elle m'enfonce plus bas que terre, ou je ne sais pas quoi rétorquer et là je préfèrerais être véritablement morte.

Je suis sortie. Plusieurs regards se tournent vers moi et je fais mine de ne pas les voir. Je m'avance vers la seule personne que je connaisse. Elle n'est pas seule, mais la dernière fois, il était trop petit pour que je le reconnaisse, alors pour moi il est nouveau.

-B'jour. Je ... Merci pour le lit.

Je ne sais pas quoi dire, quoi faire de mes bras, de mes jambes, même de ma tête. Je dois semblais quelques peu désarticulée.

- Alors comme ça vous êtes pirates ? dis-je en m'asseyant sur le tonneau désormais libre de toute fée, mes jambes balançant dans le vide.

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Liane & Gwen

Deux banshees valent mieux qu'une.

Elle est dans ma cabine, à quelques mètres à peine de l'endroit où je me trouve. Je demande son avis à Peter sur comment lui venir en aide. J'ai beau être comme elle, j'ai toujours eu de l'aide, ce n'ai jamais moi qui suit venue en aide à une plus jeune banshee, je n'ai jamais prit ce rôle et j'espérais ne jamais l'avoir. Peter est en pleine réflexion sur son tonneau. Elle a l'air si désemparée, perdue. Que dois-je faire ?

Elle sort finalement de sa cabine sans que Peter n'est fait le moindre allers et retours jusque là pour savoir comment elle allait. Tant pis, ce n'est pas très grave. l'important c'est que ça aille ! Elle s'approche de nous. Et pour la première fois, j'entends le son de sa voix. Un peu rauque au début, probablement suite à son repos, mais la deuxième phrase est plus nette. Elle s'installe là où il y avait Peter quelques instants plus tôt. Et fait une sacrée entrée en matière si je puis dire.

- Oui totalement, d'aussi loin que je m'en souvienne !

Bon ok, j'ai eu une vie avant, mais ça me semble si loin. J'ai vécu tellement de chose depuis, sur ce navire, avec cet équipage. Ils sont ma famille, rien d'autre ne compte.

- Et toi ! Qui es tu ? D'où viens-tu ?

J'ai pas prit l'habitude de tourner autour du pot. Quand j'ai un truc à dire, je le dis, c'est comme ça. ET là c'est soft, juste pour prendre la température. Elle a les jambes qui se balancent sur son tonneau, la tête légèrement de côté, le tout dans une position un peu étrange, tel un pantin dont on aurait coupé les fils. Probablement la fatigue.

- C'était ton premier voyage ? On peut t'aider t'sais !

Pourquoi je lui demande ça ? Parce que c'est l'impression qu'elle donne. Quand je l'ai vu tout à l'heure j'avais l'impression de me revoir il y a trente ans, après mon premier voyage dans le royaume des morts. Complètement perdue, ignorant où j'avais attérit.

- Ici t'es à Chicago ? T'es loin de chez toi ?

J'avais prévenue que c'était que le début. Je dois en savoir un maximum si je veux l'aider, même si je suis pas sure que ce soit mon rôle. Pour l'instant je suis la personne la plus à même de la comprendre, faudra bien qu'elle fasse avec.

- Ah au fait ! Moi c'est Liane et lui c'est Peter.

AVENGEDINCHAINS

Liane & Gwen

Deux banshees valent mieux qu'une.

Vu que la mini banshee m'emprunte mon tonneau, je décide de rester debout, appuyant mon dos contre le mat le plus proche pour rester dans le champ de la conversation. D'accord, j'y connais rien en banshees, et j'ai l'impression d'être de trop avant même qu'elles ne commencent à parler, mais la captaine ne m'a pas donné mon congé comme elle a pu le faire pour Morgane. Donc, même s'il s'agit de jouer la potiche godiche, je reste dans les parages, me contentant de noter l'enthousiasme de ma patronne devant l'idée de rencontrer une autre de ses pairs et le fait que la jeune en face semble ne pas savoir quoi faire ni de ses bras ni de ses jambes. Ca peut faire cet effet de se retrouver sur un tel navire sans savoir comment s'y rendre utile, faut dire. Les premiers temps, j'avaient vraiment l'impression de gêner plus qu'autre chose. Aujourd'hui j'ai encore bien souvent cette impression... mais j'emmerde ceux qui le pensent sans venir me le dire en face. C'est ça la piraterie après tout, la liberté, et je prend donc la liberté d'emmerder qui je veux quand je veux, pour le prétexte que je veux. Pas satisfait? J'habite dans le nid-de-pie, j'vous laisse la cale.

Je fais un geste de ma main pour la saluer quand la captaine me présente à elle, levant bientôt les yeux vers mon front pour remarquer qu'il manquait un truc à mon geste... beh ouais, c'mieux avec mon chapeau pardi. J'ai encore du le perdre en volant face au vent. Je serai pas sans le retrouver... encore.

"On en fait quoi Captaine? Une nouvelle recrue? On peut pas faire pire que le dernier en date, après tout."

Je me moque de Marius, mais après tout, y a quand même deux choses qu'on pourra m'envoyer dans les ailes. D'une, c'moi qui l'ai ramené (notez que j'm'en veut toujours de l'avoir fait, entre nous), et de deux, je dois être celui qui passe le plus de temps avec lui de tout le rafiot. D'un coté, c'est logique que le cartographe et la vigie travaillent de concert, même si on travaille pas souvent.

AVENGEDINCHAINS

Liane & Peter & Gwen

Deux banshees valent mieux qu'une.

La capitaine se met à me poser plein de question. Beaucoup trop pour mon petit cerveau. Qui je suis et d'où je viens ? Je ne sais plus, je suis perdue. J'oublie la moitié de ses interrogations. Tout ce que je retiens de tout ça c'est que je suis enfin arrivée à destination. La ville d'où venaient les dernières victimes de mon père. J'essaie de réfléchir à la manière dont je suis arrivée dans cette ville. Mais je n'en sais rien. J'ai voyagé tellement de fois dans le monde des morts ces derniers mois, j'ai entendu et vu tellement de choses...

- J'en sais rien !

J'ignore ce que je fais, où je vais. Je ne sais même plus d'où je viens en réalité, j'ai perdu la notion du temps et de l'espace, en tout cas à l'instant t, parce que niveau géographie je me défends, mais de là à vous dire où moi je suis dans tout ce merdier, non !

- Mon père doit être dans cette ville. Je suis venue le retrouver. Il y a si longtemps qu'on s'est perdue de vue.

Je me prends la tête dans les mains un instant. Mon cœur me crie qu'il est ici et qu'on sera enfin heureux une fois réunit et ma petite voix qui me chuchote qu'il ne sera pas là, ou bien qu'il sera là, mais que jamais nous ne pourrons nous retrouver, qu'il me rejettera quand il saura ce qu'on a fait de moi. Elle a beau chuchoter, c'est elle que j'entends le plus, c'est bizarre non ? Plus le temps passe et plus elle s'insinue en moi, plus sa voix est importante, malgré les cris de mon cœur qui me jure qu'il m'aime, que tout se passera bien.

Elle se présente et présente aussi l'autre pirate à qui j'ai piqué son tonneau. Je le salue d'un signe de tête, toujours les jambes se balançant dans le vide. Nous sommes à quai est pourtant je sens un léger haut-le-cœur. Je me demande si il s'agit vraiment du fait que je sois sur l'eau ou si ce n'est qu'une représentation de mon corps à cet instant... un vague à l'âme, une difficulté à respirer alors que mes idées s'embrouillent sur la situation.

- Lorsque j'ai réussi à m'enfuir, je ne pensais plus qu'à lui, c'est comme ça que je l'ai retrouvé. Tous les morts qui ont croisé sa route ces derniers temps m'ont dit que je le trouverais ici. Ça a prit du temps, mais je suis là.

Pourquoi je dis ça ? Parce que j'en ai envie, besoin, tout ce que vous voulez et surtout parce que je m'en fiche. Tout les gens que je croisent me disent que je suis différente, que je suis anormale, bon ok ça c'est mes supers amis sorciers qui l'ont dit, mais peut-être qu'ils ont raison et ça aussi je m'en fiche. Je pourrais même dire que je m'y fais à tout ça, à mon état de banshee, à ma folie. Oui je le sais que la voix n'est pas réelle pour les autres que je suis la seule à l'entendre, et alors, chacun ses galères, moi je vie avec la mienne constamment, j'ai pas le choix que de m'y faire pas vrai.

Je passe du coq à l'âne dans mes pensées, lorsque le brun propose que je devienne comme eux, enfin comme eux, je serais jamais comme eux, mais que je fasse le même métier qu'eux. Je sais pas quoi en penser, mais avant même que la capitaine réponde, je ne peux m'empêcher un :

- Je quitterais pas cette ville maintenant que je suis enfin arrivée. Et je crois pas que ça colle avec le côté navigation de la piraterie. Et si vous me retenez de force je crierais de toutes mes forces, quitte à vous tuer.

Je sais pas si je crois à ce que je viens de dire ou si c'est une manière de l'expliquer à quel point je ne veux pas quitter cette ville, pas si près du but. Après avoir dit cela je me relève brusquement du tonneau, prête à en découdre si quelqu'un si essaie. Ils avaient l'air gentils de prime abord, mais on sait jamais. Ça se trouve c'est une fourberie de mes potes sorciers qui sait. Pourquoi je dis "mes potes" depuis tout à l'heure ? On a vécu tellement de choses eux et moi depuis toutes ces années que je les connais aussi bien qu'ils me connaissent avec leur expérience. Et puis ça permet de dédramatiser tout ce qu'ils m'ont fait.

AVENGEDINCHAINS

Liane & Gwen

Deux banshees valent mieux qu'une.

- Tu t'appelles comment ?

Oui, non parce qu'elle répond à une partie de mes questions, mais une partie seulement. Elle semble dans sa bulle lorsqu'elle nous parle. Rien ne semble pouvoir l'en sortir, même pas M. Mouche qui éternue, si si je vous jure c'est vraiment son nom.

Je ne suis pas sure de tout comprendre, mais je fais de mon mieux. Elle passe un peu du coq à l'âne, mais bon, le fil rouge de tout ça c'est son père, ça je le comprends et ne doute pas de ses motivations. Elle s'agite soudain, un peu brusquement, comme si j'allais l'empêcher de le retrouver. Elle refuse la proposition de Peter, que j'aurais approuvée, si elle n'avait pas été aussi virulente.

- Je ne compte pas te retenir de force. Tu es libre de tes choix. La passerelle est toujours en place. Faut qu'on attende un peu ici, avant de pouvoir retourner bosser, vu les dernières annonces météo de notre chère vigie, je dirais que tu as deux jours. Profite en pour te reposer, te restaurer et on pourra même t'aider à retrouver ton père. On est jamais partit très longtemps, tu pourras toujours nous retrouver après. Le Hollandais pourrait être un pied à terre si tu en as besoin.

Elle parle de s'enfuir. Mais s'enfuir d'où ? Et vu sa tête reposée, mais pas totalement rassurée, je commence à additionner deux et deux. Elle a pas du avoir une vie des plus sereine depuis qu'elle a perdu son père de vue.

- Si tu veux de notre aide, faudrait au moins que tu nous donnes son nom! On connait du monde dans le coin. Et si on le connait pas lui, y a bien quelqu'un qui connait quelqu'un, enfin tu connais le topo.

Je souris comme pour la rassurée. Je ne sais pas où on va avec cette demoiselle, même ma vie est faite d'aventure, et sa présence sur ce bateau m'en promets une belle, je ne peux pas la rater.

- Peter, tu demanderais un p'tit plat à Pablo pour la demoiselle ! dis-je en me tournant vers lui. "Tu dois avoir faim!" en la regardant à nouveau.

Une fois la phrase posée, je me rends compte de ce que je viens de dire. Je lui ai demandé de prévenir Pablo. Mais Pablo n'est plus là, il m'a, nous a quitté lors de la croisière l'été dernier. Il m'a accompagné pendant si longtemps, il me manque tellement. C'était mon plus vieil et fidèle ami. Il m'arrive encore de l'appeler parfois, et me souvenir de tout cela me pince le cœur, à en vomir.
Je ravale les larmes qui menacent de faire surface. Je ne supporte pas l'idée que mes hommes me voient faibles, savoir et voir sont deux choses différentes, et encore moins une inconnue.

- Viens avec nous, on va te trouver un p'tit casse-dalle. Ça nous fera pas de mal à nous non plus d'ailleurs.

Je me frappe mentalement, avant de faire demi-tour.

- Peter, je vous laisse avancer, je vais nous chercher un p'tit remontant dans ma cabine, j'en ai pour deux minutes.

AVENGEDINCHAINS

Liane & Gwen

Deux banshees valent mieux qu'une.

D'accord, d'accord, elle veut pas rejoindre l'équipage, pas la peine de s'énerver pour ça. Oui, j'ai déjà été témoin de ce "cri de banshee" dont elle nous menace, avec la captaine, et j'ai pas franchement envie d'en être la cible. Alors je laisse la captaine gérer la négociation, c'plus son truc que le mien, et à l'entendre, son idée fixe, c'est de retrouver son père. A espérer que l'ancien souhaite être retrouvé par sa fille, sinon, on va avoir un vrai souci de banshee furax, ou désespérée, sur les bras. C'que je peux y connaitre en matière de père? Oula, pas grand chose, j'me dit juste que si moi, ça m'avait intéressé, je suis pas sur que se découvrir le père de l'année d'une demi-fée pirate aurait été pour convenir à ce stupide humain.

La captaine me tire de mes pensées en prononçant mon nom, et la suite de ses paroles finit de me réveiller. Pablo? Euh, comment dire... j'ai cependant rien à dire vu qu'à son expression, elle a compris elle-même sa méprise. Si l'absence du cuistot me pèse aussi? Bah, on est une grande famille, dans cet équipage, alors même si son idée fixe était d'essayer de m'enfermer dans une casserole quand j'venais piller la gamelle avant les autres, ouais, c'est jamais sympa de rendre un corps à la mer.

"Viens avec moi. J'connais tous les placards de cette cuisine mieux que le cuistot les connaissait lui-même. Hareng fumé, bœuf séché, conserves de légumes... j'brille pas par mes talents culinaires mais en mélangeant deux trucs ensemble ça doit se manger."

Tout en avançant devant la jeune banshee, je laisse mes ailes réapparaitre, avant de reprendre ma taille de fée pour passer par un carreau cassé qui donne accès à la cuisine, et ouvrir la porte de l'intérieur. Parait que ça évite les pilleurs... faudrait réparer ce carreau alors.

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Liane & Peter & Gwen

Deux banshees valent mieux qu'une.

- Gwen, je m'appelle Gwen. Mon père c'est Silas.

Je lui dis cette seconde info, parce que j'imagine que ça peut aider, s'ils veulent m'aider. Même si pour l'heure je suis pas convaincue que ce soit dans leurs idées de me venir en aide. Je ne sais pas. Ma petite voix intérieure m'assure qu'ils veulent m'en empêcher, mais mon côté banshee veut faire confiance à cette femme. Elle est comme moi et d'après les dires des irlandais nous ne sommes pas si nombreuses dans notre situation.

Elle me propose de rester ici le temps qu'ils soient près à repartir... pour leur pillage je suppose.

- Ok. Pourquoi pas. Enfin je sais pas ! A voir!

Ensuite il y a un moment de latence entre les deux pirates sans que je ne comprenne pourquoi. Ils me proposent de manger et boire un morceau pour nous remettre d'aplomb. Ça nous fera du bien à tous les trois qu'ils disent. Vu la tête de la cap'taine, je pense que ça lui fera du bien à elle surtout ce qu'elle est entrain d'aller chercher dans sa cabine. Je suis la fée jusque dans la cabine, ou plutôt jusqu'à la fenêtre et qu'il vient ensuite m'ouvrir. Je suis un peu époustouflée parce que je viens de voir. Enfaite tout sur ce bateau est surprenant pour moi.

- Z'auriez pas une glace au hareng ? Vous avez parlé de hareng t'à l'heure !

Des envies un peu particulières. Des trucs qu'on trouve pas sur un bateau datant de Mathusalem, qu'on trouve nul part d'ailleurs ? C'est tout moi de demander un truc aussi ridicule, mais que voulez vous, j'ai envie d'une glace.

- C'est qui Pablo ?

Taper dans le mille, la où ça fait bien mal ? Je crois que j'ai un don pour ça. Enfin si on peut appeler ça un don. Tout en disant ça, je m'asseois sur une chaise et pose mes pieds sur une autre se trouvant juste à côté. Tout cela le plus naturellement du monde, sans aucune gène.

AVENGEDINCHAINS

Liane & Gwen

Deux banshees valent mieux qu'une.

Je laisse la banshee et la fée se rendre aux cuisines, le lieu sacré pour n'importe quel pirate hors combat. Un lieu démoniaque pour moi depuis qu'il n'est plus là.
Je me rends dans ma cabine. Je trouve le prétexte d'aller chercher un remontant et c'est la vérité, mais je compte bien m'en boire un verre ou deux avant de les rejoindre et de partager. Si je suis égoïste ? Je dirais simplement que j'ai besoin de quelques minutes pour moi, pour ne pas m'exposer. J'ai besoin d'être seule et si c'est accompagnée d'une bonne bouteille de rhum je dis pas non... A vrai dire, même un picrate j'achète vu mon état actuel.

Je récupère la bouteille dans ma table de chevet et m'affale sur le canapé. Je fais péter le bouchon et bois sans plus compter, pendant plusieurs secondes jusqu'à ce que le souffle vienne à me manquer. Je me laisse ensuite glisser du lit jusqu'au sol. Je suis assise sur le tapis, adossée au lit, la tête dans les nuages... Je revois son visage. Je n'arrive plus à réfléchir, les mots me manquent, mes idées se troublent en même temps que mes yeux.
Tout n'était que pur délice chez lui : sa nourriture, ses mains, son sourire, ses baisers ( et plus si affinités). Tout avec lui n'était que joie, aujourd'hui tout n'est plus que tristesse. Je ne devrais pas dire ça je le sais bien. Morgane me tuerait si elle m'entendait, j'ai également un équipage qui compte sur moi et cette nouvelle arrivée dans ma vie, mais je ne parviens pas à croire qu'une vie sans lui est possible. Il m'a tant apprit, nous avons tant appris ensemble. Je me souviens encore du jour de son arrivé sur le Hollandais. Il était tellement excité par tout ce qu'il voyait : son sourire ne quittait plus ses lèvres, ses mains encore douces effleuraient les cordages. Ces dernières années il avait passé plus de temps dans sa cuisine qu'à croiser le fer, mais après tout il y avait toute sa place, chacun son rôle... Lui avait trouvé le sien... Je crois que je cherche encore le mien malgré ma fonction ici.

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Liane & Gwen

Deux banshees valent mieux qu'une.

La porte à peine ouverte et elle s'infiltre à l'intérieur alors qu'au contraire, la captaine me laisse seul avec elle. En d'autres circonstances, j'appellerai ça une marque de confiance. Là, je sais plutpôt qu'elle a prit la mauvaise habitude de fuir la cuisine depuis la tempête. Mauvaise habitude? Le gras, c'est la vie. Cui qui mange rien, ou qui va rien piquer dans les casseroles du moins, c'est la déprime assurée. Et oui, c'est le type qui fait 40kg tout mouillé qui dit ça. On a les os légers nous autres fées, faut pas croire.

"Alors... j'vais avoir du hareng fumé. J'dois pouvoir trouver un bloc de glace pas encore décongelé. Mais faudra mélanger les deux ensemble, même si j'trouve ça vraiment très bizarre comme idée."

Je fouine dans les placards jusqu'à trouver du hareng fumé dans un torchon, lui en posant un morceau sur la table devant elle avant d'ouvrir un autre placard pour trouver un morceau de bœuf séché que je me glisse entre les dents avant de m'attaquer aux bidons d'eau glacée placés à l'autre bout de la pièce, parvenant à y trouver quelques glaçons que je glisse dans un verre avant de le poser sur la table avec le reste.

"Du rhum?"

Elle me freeze d'un coup en relançant la conversation sur notre regretté cuisinier, et je tourne le regard vers elle, soudain moins excité et plus sérieux. Je récupère une bouteille de rhum et deux verres que je sers généreusement une fois assis en face d'elle.

"Pablo était un membre de notre équipage. Le maitre de cette cuisine. On a subi une sévère tempête au cours d'une des dernières traversées, et l'océan nous l'a repris. C'est dur pour chacun d'entre nous quand on perd quelqu'un, mais plus encore pour la captaine. J'crois que plus qu'un deuil, c'est un échec pour elle."

Le fait qu'il y avait certainement plus entre eux? Aux dernières nouvelles, je suis la commère de ce navire, je sais quand les informations ne concernent pas quelqu'un.

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Liane & Peter & Gwen

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Il m'amène les deux ingrédients principaux pour créer ma glace au hareng fumé. Les deux séparés ça va, on verra bien pour la suite. Je prends les quelques glaçons en question et un bon morceau de hareng que je mets dans le même verre. Ok et comment je mélange les deux maintenant ?

- Vous auriez pas un mixeur ?

Que je dis en tournant la tête de gauche et de droite, avant de me rendre compte que je suis toujours sur un bateau très très vieux et que je risque pas d'y trouver de l’électricité. Mais comment ils font pour survivre ? Je commence donc à chercher un moyen de mélanger le tout sans technologie. Je commence par couper très finement des tranches de hareng, que je mets de nouveau dans le verre, avant de simplement le mélanger à la cuillère pour que ce soit le plus homogène possible.

Je lui demande ce qu'il en est de ce Pablo et il met quelques instants à me répondre,temps pendant lequel il me propose du rhum. Je souris.

- Oh oui pourquoi pas, ça relèvera le reste.

Il nous sert deux verres et je lui prends sa bouteille dont je mets plusieurs gouttes dans le même verre que le hareng et la glace, avant de mélanger de nouveau. Va pas falloir que je traine, parce qu'à force de mélanger je vais en faire de la bouillie du truc et si j'ai demandé de la glace c'était pour me rafraichir, pas pour en faire de la bouillie.

Il a le regard plus sérieux, plus dur que la dernière fois que mon regard à croiser le sien. Je sais pas qui c'est ce type, mais ça l'amuse pas d'en parler c'est certain.
J'essaie d'assimiler toutes les informations qu'il veut bien me donner sur cet homme et le pourquoi de leur réaction à lui et à la cap'taine. Ok. J'en conclue donc que les pertes sur ce navire ne sont pas monnaie courante. Je m'attendais pas à ça venant d'un bateau pirate. Il doit être spéciale, enfin ses membres surtout. S'ils sont tous comme ces deux là, ça doit "dépoter grave!" Me demandez pas où j'ai entendu cette expression, j'en ai pas la moindre idée.
J'ai du mal avec les sentiments humains et plus particulièrement la peine. Je sais c'est un peu contradictoire, vu que je suis là pour retrouvée le père que j'ai perdu il y a plusieurs décennies, mais je crois que c'est avant tout de la nostalgie, de l'incompréhension, une envie de réponse. Je sais pas trop enfaites.

- Ouais je comprends ! [...] Fin non c'est pas vrai ! Je comprends rien, mais c'est pas ça l'important pas vrai ?

En effet l'important et ce qu'eux ressentent et visiblement c'est douloureux. Et j'ai pas envie de ressentir ça. Pas encore ! Je reprends mes jambes qui étaient posé sur une chaise et les met en tailleur. Me voilà plus confortable à présent. Je prends une cuillère de mon mélange, je peux dire ma mixture vu son état actuelle. Bof c'est juste du hareng au rhum glacé quoi, rien d'extraordinaire. Tout me semble si fade.

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"Un mixeur, non, j'ai pas ça en stock."

Elle se débrouille autrement pour ruiner sa part de hareng, et je me promet intérieurement de ne pas baisser le regard vers son verre, surtout quand elle n'hésite pas à rajouter du rhum là-dedans. Je sais que tous les gouts sont dans la nature, mais je vais rester avec mon morceau de bœuf séché, si ça ne dérange personne.
Mon verre se vide aussi vite que je l'ai rempli une fois mon résumé fini. Parce que si je suis d'un naturel guilleret et semble avoir une faculté innée à passer au dessus de tout, en vérité, j'ai du mal avec le négatif.

"T'as raison. Faut faire partie de l'équipage pour comprendre ce que c'est de perdre l'un des nôtres. Le seul truc à piger, c'est de pas parler de la tempête, ou du cuistot, sous peine de passer par dessus bord."

Bon, dans le port, elle risque pas grand chose hormis un bon bain, cela dit. C'est plus drôle en pleine mer, quand un ou deux squales tournent autour du navire en attendant qu'on fasse passer un truc par dessus bord. D'accord, c'est plus souvent des queues de poisson que des personnes, mais c'est déjà arrivé. Le supplice de la planche n'est pas qu'une légende.

"Bon allé, mange ton truc. Si tu compte rester là, va falloir qu'on trouve à t'installer."

Et faut vraiment qu'on se décide à vider une partie de la cale pour installer ces dames, ça commence à être le bordel dans les dortoirs...

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Ma glace n'est ni bonne ni mauvaise en réalité, le rhum a un léger gout fumé, soit, y en a d'autre des rhums qu'on ce gout là sans qu'on y ai rien ajouté. Sauf que j'ai mit assez de rhum pour endormir un cheval. Le réveil risque de piquer un peu... on verra bien. J'avale difficilement ma salive lorsqu'il évoque la tempête au cours de laquelle le dit cuisinier a disparu.

- Promis, je dirais rien !

Si je m'excuse de les avoir mit tous les deux mal ? Non. Pas que j'ai envie de me montrer froide ou sans cœur, mais j'ai un peu de mal avec l'empathie grâce à mes potes irlandais et ma copine au fond de la tête, elle m'y aide pas du tout. Pis bon c'est pas moi qu'est mit ça sur le tapis en plus.
Il m'invite à finir ma glace, ce à quoi je m'attelle aussitôt. Il veut ensuite me trouver une place ou me reposer. Ah donc je vais pas squatter la cabine de la cap'taine ad vita aeternam ? Mince. C'était sympa pourtant comme piaule. J'ai pas le réflexe de nettoyer derrière moi, désolée, y a une paire d'année que j'ai pas fait ça. Avec mes potes irlandais je mangeais dans un bol, une assiette ou ce qu'ils avaient sous la main et la récupérer après, donc bon ... ça me passé un peu au dessus tout ça.

- Y a beaucoup de femme sur ce bateau ? Je me souviens des histoires que mon père me racontait sur les pirates. Ils disaient toujours que les femmes apportaient le malheur si elles montaient à bord. 'Fin je veux dire ... Le capitaine c'est une femme, donc ça doit être tranquille, non ? Je risque rien, pas vrai ?

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Je me contenterais de cette promesse qu'elle me fait de ne pas relancer le sujet, en profitant pour fermer ce livre une fois de plus, métaphoriquement parlant bien sûr.

La suite? Elle me fait rire, bien volontiers, alors que je la mène sur le pont, de nouveau à l'air libre. J'en profite d'ailleurs pour faire apparaitre mes ailes à nouveau, voletant à quelques centimètres du bois du pont plutôt que marchant franchement dessus. C'est l'avantage sur ce vieux rafiot, j'ai pas à dissimuler ma nature, et vu que j'en ai pas envie, je dirai que ça tombe à pic.

"C'est ce qui se dit oui. Mais si tu veux l'avis d'un pirate, ça vient pas du fond d'un terrier de lapin, mais d'un équipage composé de femmes, en tout ou partie. Pour effrayer les autres équipages et récupérer les butins sans concurrence, j'trouve ça pas mal comme plan tordu. Très piratesque."

Je m'arrête à hauteur de l'écoutille, ouvrant la trappe avant de m'écarter pour la laisser passer en premier, le tout avec un geste de la main se voulant galant mais étant peut-être un poil théâtral.

"Cependant, si la captaine avait l'âge de cette légende, je jurerai qu'elle en est l'origine. On serait pas les meilleurs sans elle à notre tête."

Je referme la trappe derrière moi avant de me glisser dans les coursives jusqu'à rejoindre la partie de la cale où nous avons installé les hamacs à défaut d'avoir assez de couchettes pour tout le monde. Ouais, ça commence à être le bordel là-dedans, j'confirme. Je vire quelques affaires d'un hamac, les balançant dans un coin pour tout ménage.

"J'te prête le mien, c'est tout ce que je peux faire pour toi. J'ai ailleurs où me poser."

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J'aime bien sa version des choses sur l'équipage de femmes. Je ris franchement à ce moment. Pour le coup, je me vois bien membre de l'équipage d'un bateau tel que celui-ci. J'aime bien le principe. Au delà du piratage, c'est plutôt l'impression qu'ils forment tous comme une famille. ( il admire cette femme je le vois maintenant. Et je crois qu'ils sont tous comme ça si je crois le peu que j'ai vu de leur regard en arrivant sur le bateau). Ils voyagent sur les eaux du monde entier par dessus le marché, ça doit être carrément intéressant. Ils découvrent probablement plein de cultures diverses. J'aimerais bien reprendre les voyages, comme dans le temps avec papa. C'était chouette ! Et puis j'ai été enfermée si longtemps par les irlandais que j'ai cessé de compter les jours, les mois, puis les ans.

Je réfléchis à tout cela, tandis qu'il me fais passer par une trappe et nous nous retrouvons devant un hamac ou plutôt des dizaines de hamac. C'est le sien ? Mince, je veux pas le virer !

- Oh t'es sûr? Je veux pas déranger !

Il me confirme que oui, il me laisse sa place. Je m'asseois donc, dès que la place est faite. Je le remercie d'un signe de tête.
Le rhum m'emmène rapidement dans d'autres méandres telles que les nausées qui vont avec l'abus d'alcool mélangé au tangage du bateau sur la mer. Je décide de m'allonger et tente de fermer les yeux. Je me redresse brusquement pour vomir le peu que j'ai dans l'estomac. Peter qui était toujours non loin, me rapproche un seau d'eau. Je m'en passe sur le visage, avant de me rallonger pour essayer de dormir. Ca ira surement mieux après. Ce que je finis par réussir à faire après plusieurs minutes.
Je me sens en sécurité ici. Comme ça ne m'était pas arrivée depuis longtemps. Je pars dans les bras de Morphée, tout sourire. Les nausées ont finit par passées en laissant place à une douce berceuse de vague et de parole de Liane confondu avec celle de Peter. Pas de petite voix blessante, c'est déjà pas mal.

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Va sans doute falloir que je réexplique la définition de "vigie" étant donné que ma tentative de remonter sur le pont après que la nouvelle ait fermé les yeux se solde par un retour immédiat dans les dortoirs. Charge à moi de jouer les nounous. Oui bon, quelque part c'est de la surveillance, mais c'est pas le truc le plus exaltant de surveiller quelqu'un qui dort quoi. Et je me serais presque trouvé à somnoler du haut de mon étagère quand le bruit de flotte s'écoulant sur le plancher me fait relever la tête. Nan alors par contre le vomi j'fais pas. Je reprend une taille me permettant de porter un seau d'eau fraiche que je lui amène en faisant gaffe de ne pas mettre mes bottes là où il ne le faut pas. Ok, en passant, je balance un torchon au sol, histoire que ça aille pas se promener plus loin au gré des roulis du navire. Pour finir par me miniaturiser à nouveau, voletant jusqu'à l'étagère où j'étais préalablement installé. Bon ben si elle a prévu de ronfler comme un cachalot asthmatique jusqu'à demain matin, j'vais peut-être fermer l'œil une minute moi aussi.

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