Lucifer est né une belle soirée d’automne. Tout prédestiné à croire qu’il deviendrait le digne successeur de son père car il naquit le jour de la fête du feu au nord de Kyoto … sa mère était à l’époque dirigeante d’une maison de geisha dans ce village. Une véritable sorcière concoctant filtre d’amour et autres potions pour amadouer ses clients. Ce qu’il faut savoir, c’est que bien souvent, les geisha sont des sorcières, c’est juste très tu et ce secret perdure depuis des siècles. Enfin bref, elle avait réussi à séduire un puissant sorcier de passage et finalement, leur relation est allée au de-là d’une simple soirée … C’est de cette union que fut créé le jeune Lucifer. Ses parents décidèrent par la suite de retourner en Irlande afin de permettre au bébé de grandir entouré de son coven, des gens qui lui enseigneront toutes les complexités de l’art occulte.

L’espoir continuait. Lucifer se montrait très studieux même si un papillon qui voletait un peu trop près de la fenêtre pouvait le décontenancer, il se montrait d’une grande capacité à maitriser la magie primaire. Bien sûr, rien ne laissait encore présager quelle affinité lui sera octroyée, mais son père ne désespérait pas à ce qu’il devienne un puissant mage de feu et embrase de ses flammes son amour pour Satan.

Et non …

La première gifle qu’il reçut, fut lorsqu’il afficha son don pour faire voleter les feuilles mortes l’automne de ses 5 ans … il s’en suivi bien d’autre. Son père commença à l’ignorer, ses copains de classe se moquaient de lui et sa mère réprima tout son amour pour le recracher sous forme de venin. Des insultes, des violences, tout fut mis en œuvre pour qu’il se sente rabaissé, plus bas que terre. Mais le petit continuait de sourire, trottinait gaiement et jouait avec les papillons. Un gai luron diront certains non sans dédain. Sa joie de vivre était tout bonnement écœurante pour ses congénères. Et c’est ainsi que le jeune Lucy continua de vivre en aidant les autres, se préoccupant du bien être de tout le monde. Il s’effaça pour ne pas gêner sa mère ni son père dans leur ascension sociale au sein du coven et tacha de devenir un bon sorcier pour qu’ils n’aient plus honte de lui. Ce qu’il devint à sa manière.

Pour Lucy, le monde a changé de visage le jour où on l’a assigné à la garde de la cellule, la prison. Il n’a jamais posé de question sur l’utilité de celle-ci et personne ne tient à lui expliquer qui sera la personne qu’il devra garder prisonnière en toute circonstance. Alors il l’a découvert par lui-même. Si au premier abord il s’est montré distant, c’est parce qu’il ne voulait pas non plus décevoir son père et sa mère. Par la suite, le jeune homme a commencé à prêter une oreille attentive à son histoire. Empreint de sympathie, il prend le temps de comprendre, de relier les informations entre elles bien qu’il reste mutique en sa présence. Prenant finalement son courage à deux mains, Lucy s’aventure à lui sourire, la regarder. Elle est belle, tant de douceur … pourquoi une si belle jeune femme se retrouve prisonnière dans un endroit aussi sordide, entourée par des mages qui n’ont que faire de son malheur. Alors oui, l’affection grandit, et une semaine pour lui devient la plus belle semaine de sa vie. Mais sa mère le trouve trop souriant, trop heureux alors qu’il a humilié toute sa famille en étant rétrogradé au poste de geôlier … Après une énième insulte, elle lui propose de se racheter en pratiquant un sort puissant lors de la prochaine cérémonie, un sort qu’il n’a jamais eu encore l’occasion d’exécuter … Le stress, la pression, l’envie de toujours plaire à cette mère qui le hait, l’encourage à s’entrainer loin des regards indiscret … son seul moment de tranquillité … auprès de la jeune Gwen. Elle l’apaise par sa présence, il se sent bien, il dirait même qu’il l’aime, mais jamais au grand jamais cela ne doit se savoir.

Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu et bientôt une sphère lumineuse se forme dans la prison. Au début, cela ne l’inquiétait pas, il savait qu’à tout moment il pouvait la faire disparaître tant qu’il se concentre. C’est à ce moment fatidique qu’il perd le contrôle alors qu’il entend la voix de la Banshee raisonner contre les parois de pierre. De peur de mourir, le jeune homme ne prête plus attention à la sphère qui éclate et le projette contre le mur. Il perd connaissance …

Plusieurs mois se sont écoulés avant qu’il ne sorte de son coma. A son réveil, il se sent plus seul que jamais. La banshee l’a laissé pour mort, elle s’est enfuie. Sa mère et son père l’ont renié. Il est seul. Si seul. Pour la première fois, il ressent une peine que jamais il n’aurait cru pouvoir vivre. Rien ne pourra le convaincre de retourner au coven, plus rien ne l’attend là-bas, la seule qui compte, c’est Gwen. Il veut savoir. L’a-t-elle utilisé ? Encore une qui se moque de lui ou était-ce un accident ? Pour répondre à ses questions, le jeune Lucy entreprend un voyage, une quête pour retrouver la Banshee … une chance qu’elle ait été aussi bavarde.

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