On m'a demandé un souvenir désagréable, ça l'est assez pour vous?

Il n'y a que quelques mois que j'ai procédé à ce sortilège un peu beaucoup compliqué, ardu, et tout autre mot synonyme de "ça paraissait moins sorcier sur le papier" que vous pouvez trouver. Attention, je ne suis pas né de la dernière pluie, je savais bien que ça ne serait pas une mince affaire d'offrir une part de mon immortalité avec Ziva, mais j'avais peut-être légèrement sous-estimé les choses.

L'orchestre qui se fait plaisir dans ma tête va avec la sensation d'être gelé de l'intérieur. Et cette impression de faiblesse générale, comme si le moindre de mes muscles était changé en pierre. Des sensations que je n'ai jamais éprouvées jusque là et que je n'apprécie absolument pas. C'est ce que les humains appellent une maladie? C'est à crever oui!! D'accord, il paraitrait qu'ils ont l'habitude de souffrir, voire même qu'ils aiment ça. Mais pour ma part, je me contenterai de rouler hors du lit en grommelant / gémissant pour me trainer jusqu'aux WC et tenter de soulager la nausée qui me vient.
Une main froide sur ma nuque et je ne peux pas m'éviter un frisson, qui se propage alors qu'une seconde main rejoint mon front brulant.

"J't'ai jamais vu malade jusque là."
"Parce que j'l'ai jamais été."

Avec l'aide de ma coéquipière de choc, je parviens à quitter le rebord des toilettes pour m'asseoir au sol, le dos contre le mur le plus proche. Et cette envie de me fracasser le crâne avec une pioche pour que ça s'arrête... Si je voulais être honnête, je dirai que ses mains froides sur ma peau brûlante font du bien, mais je claque presque des dents tellement j'ai froid, ce qui doit se voir vu que Ziva finit par s'éloigner pour aller chercher une couverture qu'elle place autour de moi, et dans laquelle je me sers sans demander mon reste. Un verre avec de l'eau pétillante vient rejoindre ma main, et si mon épouse me retient de l'avaler le temps que les bulles se calment, elle omet de me préciser son contenu exact et je dois dire un truc, l'aspirine, ça a vraiment un sale gout. Du genre à me ramener vers les toilettes. Autant dire que l'efficacité du médicament est proche de zéro. Des cachets? Peut-être mieux, même si je les regarde d'un air suspect, pas certain de réussir à les avaler avec le gout de bile que j'ai dans la bouche.

Je sens plus que je ne vois Ziva s'installer à coté de moi, glissant un bras autour de mon cou pour m'attirer contre elle, sa peau fraiche me faisant un bien fou alors que mon front perlant de sueur repose contre son cou, mes mèches décolorées collées contre ma peau. Et c'est finalement sous l'effet combiné des médicaments et de sa voix chantonnant doucement des airs de son pays natal que je finis par m'endormir, d'un sommeil loin d'être réparateur, mais somme toute nécessaire.