James Greenwell - Witchcraft is an art

Je n’ai pas grand-chose à raconter concernant ma vie … Mon enfance s’est déroulée plutôt normalement au cœur d’une famille de sorciers assez fortunés. Une sœur jumelle, Leïla, pour m’enquiquiner petit et devenir ma meilleure amie plus tard. On aimait se promener, faire du camping et profiter de ce que la nature nous offrait. Notre domaine se situait en bordure de la ville, loin de la profusion de citadins et nous avions toujours la possibilité de fuguer en forêt quand bon nous semblait. Elle et moi sommes toujours extrêmement liés et je peux passer encore des heures à parler avec elle, de tout et de rien. Elle est aujourd’hui mère de trois merveilleux enfants que j’adore de tout mon cœur. Il faut dire qu’elle a su être présente à presque tous les moments les plus durs de ma vie, notamment la découverte de mon infertilité … un coup dur dont je porte toujours la croix, mais j’y reviendrais. Ma mère aimait faire des potions et m’a transmis son amour pour l’art occulte de cette manière. Mon père était un voyageur, il revenait toujours avec des cadeaux incongrus, des histoires formidables et nous a transmis son amour de la nature. Ils sont morts. A son dernier voyage, mon père est allé avec ma mère lorsque nous avions 16 ans et ne sont jamais revenu. Nous avons appris par notre tante qu’ils avaient péri dans une avalanche au Tibet. Notre tante a pris le relais en quelque sorte, juste pour pas que nous finissions dans une famille d’humain ordinaire, mais c’était une femme très occupée par son travail et vu notre âge, nous a laissé être autonomes. Au final, elle a surtout géré l’héritage de nos parents et nous donner tout ce dont nous avions besoin pour poursuivre nos études.

Ma sœur et moi avons intégré les mêmes écoles jusqu’au lycée, après cela, mes études m’ont porté à New York, j’avais 19 ans … Je laissais derrière moi ma petite amie avec qui j’étais depuis un an (Mélinda) et ma famille pour apprendre auprès d’un grand maître forgeron et en parallèle, je trouvais également un stage chez une artisan ébéniste. Je voulais bien sûr revenir à Chicago, mais pas sans être sûr de pouvoir me mettre à mon compte. J’y ai passé presque 10 ans … C’est aussi là-bas que j’ai découvert l’inattendu, l’amour d’un homme. Faut pas croire, je m’étais juste jamais posé la question. Au début, nous étions juste des camarades de classe et tout est venu naturellement avec lui, Cole et moi. Nous avons été ensemble les sept dernières années … il a poursuivi à New York et je suis rentré. J’avoue que je ne parle pas beaucoup de ma vie là-bas depuis que je suis revenu, je considère que c’est mon jardon secret et je n’arrive pas à le partager. D’un autre côté, lors de mon retour, j’ai retrouvé Mélinda. Elle était devenue une femme extraordinaire et nous sommes rapidement redevenu ami et une chose en entraînant une autre, l’amour aussi. Je pense que notre côté sauvage à tous les deux nous a toujours beaucoup rapproché, ça et le fait qu’elle soit tout simplement incroyable. Voilà 10 ans que nous nous fréquentons et 5 ans qu’elle m’a fait l’honneur de m’accorder sa main.

Peu avant le mariage, nous avons voulu avoir des enfants et c’est là que nous avons découvert ma condition. Je suis stérile, tout ce qu’il y a de plus stérile et rien à faire … j’peux vous le dire, j’ai même essayer la magie … Mélinda ne s’en ai pas inquiété et a choisi de rester ma compagne, je ne voulais pas adopter. Je sais, je sais, mais c’était compliqué pour moi, je l’ai vraiment mal vécu et aujourd’hui encore c’est un sujet qu’elle sait, me heurte au plus profond. C’est un peu comme mon histoire à New York, on n’en parle presque pas. Et encore, j’ai la chance d’être avec un femme hyper compréhensive. Nous avons donc continué notre chemin à deux, mains dans la main. Je suis de près les histoires de clan de vampire et de meutes que Mélinda. Juste d’un œil extérieur, je ne m’en mêle jamais …

Depuis que je suis revenu, je persévère dans la voie que je me suis choisi. J’aime confectionner des meubles, des œuvres en bois ou en fer. L’argent n’étant pas particulièrement un souci, j’ai construit mon établi à côté de notre maison sur l’île et possède une boutique en ville. J’y travaille uniquement deux jours par semaine, le reste du temps étant à mon établi ou simplement à profiter de l’air pur.  Il m’arrive également de produire des commandes sur mesure, mais cela reste une occupation pour laquelle j’aime prendre mon temps plutôt que de rusher. Je profite d’ailleurs de mes excursions en ville pour voir un de mes rares amis, Nath, malgré mon côté introverti, un cidre de glace au bar et je peux partiellement délier ma langue, si mon ami sait comment me faire parler ! Nous nous sommes rencontrés enfants et perdu de vu. Si j’ai bien compris, mes parents sont morts et lui a eu des déboires avec son père, rien qui nous a vraiment aidé sur le coup à rester en contact, mais en revenant à Chicago, nos chemins se sont croisés à nouveau.