Livunn Elisabeth Aasen, dit «Liv » par sa famille, a eu une enfance sans drame, banale et heureuse dans la ville de Trondheim, en Norvège. Bonne élève, avec un caractère certain mais d’une grande discrétion, sa scolarité se déroule sans aucun accro. Arrivée à l’âge adulte sans savoir vraiment que faire, elle s’inscrit à l’université norvégienne de sciences et de technologie. Là, elle se découvre tardivement une passion pour les sciences. Elle étudie la biologie et la chimie mais incapable de se décider sur sa préférence pour le vivant ou l’infiniment petit, elle bifurque en biochimie, part en erasmus aux States dans le Massachusetts et ne retournera en Norvège que pour valider son diplôme.

Loin de sa famille -ses parents et sa sœur- elle se découvre un nouveau centre d’intérêts : sortir le soir, faire la fête avec plein d’inconnus. Elisabeth –qu’elle a préférée en nom d’usage pour faciliter son intégration parmi les anglophones- est certes quelqu’un de discret et terriblement efficace dans son travail, mais s’est révélée être une vraie fêtarde et sort aussi souvent que lui permet son emploi du temps. Bars, night-clubs, concerts... Elle vit à mille pour cent lorsque le soir tombe.

Cette habitude ne lui a pas passée lorsqu’elle a trouvé une place dans un projet scientifique qui la branchait à Chicago. Et histoire que tout soit parfait, elle s'est démenée -bon ok ça été plutôt simple- pour que soit ajoutée sur le projet la seule et unique Perséphone Crawford, biologiste de son état, et surtout sa première et meilleure amie de fac lors de son arrivée aux Etats-Unis.

Aussi étrange que cela puisse paraître au vu de leur caractère diamétralement opposé –emmener Perséphone dans un night-club relève de l’exploit !- les deux jeunes femmes ont tout de suite accroché, et malgré un cursus un peu différent, elles ne se sont jamais réellement lâchées. Même la pseudo « disparition » de près de deux ans de Perséphone n’a pas porté ombrage à leur amitié.

Seulement voilà, la dernière soirée d’Elisabeth ne s’est pas vraiment finie de la plus heureuse de manière et ça, Elisabeth ne sait pas vraiment comment leur amitié y survivra...

C'était une soirée classique. Des gens, de l'alcool, de la musique très forte... Elisabeth l'avait sagement quittée vers 2h du matin car elle travaillait dans quelques heures. Comme à son habitude, elle comptait emprunter les grands axes éclairés pour rentrer chez elle. Seulement pour les rejoindre, il faut parfois faire de petites concessions et c'est l'une d'entre elles qui scella son destin.

Elisabeth ne se souvient plus vraiment comment elle a compris qu'elle ne ressortirait pas entière de la venelle. Elle se rappelle juste que son brillant cerveau l'a lâché et qu'elle s'est retrouvée pétrifié face aux trois types qui lui faisait face. Totalement incapable de bouger ou même parler, elle les avait regardé se rapprocher sans même pouvoir tenter de s'enfuir. Et lorsqu'elle avait enfin pu se mouvoir, c'était pour faire l'action la plus stupide de sa courte vie, à savoir tenter de s'emparer du couteau d'un de ses agresseurs.

La suite se passe de détail, l'arme s'étant retrouvée planter entre ses côtes. La blonde ne souvient pas avoir eu mal sur le coup. C'est après qu'elle a souffert. Quand le type en face c'est dit que c'était une bonne idée de récupérer l'arme du crime, ainsi que son sac, pour faire bonne mesure. Dans l'action, il l'avait poussé, la faisant s'étaler sur le sol froid de Chicago.

A moitié sonnée, la jeune femme avait seulement tentée de compresser la plaie mais son esprit logique avait repris le dessus : le flux sanguin était bien trop important, le mec lui avait sans doute bousillé l'artère hépatique. C'est la seule pensée cohérente qui tournait dans son esprit. Le reste, ce n'était que des phrases parasites sans réel début ou fin.

Son regard était fixé sur le lampadaire faiblard du bout de la rue, alors qu'elle commençait à percevoir qu'elle allait mourir. L'idée ne l'effrayait pas spécialement sans pour autant l'enchanter, mais elle se disait qu'au moins, la brûlure dans sa poitrine prendrait fin.

Puis un type s'était approché d'elle et elle avait détourné les yeux de la lumière. C'était pas un de ses agresseurs, ça elle en était certaine. Son cerveau ne retint qu'une information de ce qu'il lui dit : il se nomme Dante, mais c'était sans doute aussi un détraqué, vu qu'il s'était agenouillé à ces cotés et que quelques instants après le mec avait enfoui sa tête dans son cou.

En cet instant, Elisabeth c'était faite deux remarques : il sentait bon et la douleur disparaissait rapidement. Après, ce fut le noir total.