Le loup et le renard - ft Tomas

Le loup et le renard - ft Tomas

Adriel le savait, c’était une connerie de faire un tour au fight-club clandestin du coin deux jours avant une pleine lune. L’impression de ne pas avoir frappé si fort ne le quittait pas, et était-ce de sa faute si les humains sont si fragiles ? Certes c’est une excuse ô combien facile, mais il s’en contente superbement. Après tout le type n’était pas mort, il avait juste un bras en trois parties, un nez en miette et quelques côtes cassées. L’affaire de quelques semaines et c’était réglé. Sauf si les humains mettent vraiment beaucoup de temps à guérir, mais là encore, ce n’est pas vraiment son problème.

Lui, il vient ici pour se défouler –et il y gagne de l’argent, même si le concept le dépasse encore- parce qu’il ne peut pas sauter à la gorge de quelqu’un dès qu’un truc ne va pas. Encore une notion totalement absurde qui le dépasse. Sa sœur lui avait bien botté le cul un nombre incalculable de fois parce qu’il l’avait trop embêté ou qu’un truc qu’il avait dit ne lui avait pas plu, c’était pas pour autant qu’ils ne s’entendaient pas.

Il se perd un instant dans ses souvenirs, avant de renouer avec son environnement actuel : une ruelle sordide, avec pour compagnie proche une benne à ordures qui grouille de rats. Charmant endroit s’il en est, qui ne le dérange pas spécialement. Déjà, la chose la plus dangereuse du coin c’est lui, ensuite ce n’est pas comme s’il avait passé des semaines à rôder dans des coins comme celui-là lors de son arrivée en ville. Mais pour le moment sa seule activité c’est d’écouter les rongeurs se couiner dessus, et ça l’agace.

Après son coup d’éclat, plus grand monde n’avait voulu se mesurer à lui –bande de petites natures !- et il se retrouvait à s’ennuyer ferme à, soyons franc, attendre les ennuis. S’il les provoquait, les ennuis, ça finissait par faire des drames, alors que si on lui tombait dessus, il était bien obligé de se défendre, pas vrai ? Donc il patiente là, dans sa ruelle, regardant de gros rats bien gras courir devant lui. L’ennui total.

Le jour finit par tomber et c’est résigné qu’il quitte son petit coin puant. Journée frustrante s’il en est. Il traîne des pieds, sans motivation aucune. Il est à cran et étaler même un misérable clochard agressif lui ferait le plus grand bien mais rien. A croire que tout se ligue contre lui. Il n’y a même personne pour le bousculer à la sortie des bureaux.

Alors il craque, part dans un coin discret, pour revenir se pavaner sous forme lupine. Il y a bien quelqu’un, n’importe qui ou quoi qui va finir par lui tomber dessus non ? Mais quand même, il se faufile dans des endroits plus calmes, histoire de ne pas faire les unes en se baladant sur une avenue, sinon il signe son arrêt de mort. Ava lui tordrait le cou de ses propres mains si elle savait la moitié du quart de ce qu’il fait de ses journées. Alors s’il fait la une des journaux locaux, il n’a plus qu’a lui apporter une belle épée en argent et lui offrir sa tête parce qu’il est certain de pas lui échapper. Mais pour le moment, il se balade tranquillement, peut-être un peu trop proche des docks mais hé, il faut bien provoquer sa chance.

En théorie, il erre dans une pseudo zone grise qui n’appartient pas vraiment à une meute. S’il met de la mauvaise volonté pour apprendre et retenir certaine choses, il y en a d’autres qu’il a bien vite intégrées.

Il ne lui faut pas longtemps pour entendre un grondement menaçant et plutôt clair : il ferait mieux de dégager d’ici. Mais à deux jours de la pleine lune, il n’y a pas besoin de plus de sa part que d’un grognement autrement plus agressif, pour se prendre un congénère énervé dans le flanc.

Finalement, la soirée ne sera peut-être pas si frustrante que ça.

Les sens encore embrumés par le combat, Adriel se hâte de partir du lieu, tout de même conscient qu’il n’est pas bon de rester dans les parages. Les humains sont un peu plus vigilants depuis qu’un trou béant à englouti un bout de quartier. Il n’a pas spécialement envie de recroiser si tôt la route de chasseurs.

Trottinant rapidement malgré une blessure sans gravité à une patte, une odeur étrange lui parvient, toute proche. Elle lui hérisse le poil tout autant qu’elle lui pique le nez et à peine en prend-il conscience que la source se dévoile à quelques mètres : une forme humanoïde qui ne sent en rien l’humain. Instinctivement il grogne, dévoilant ses crocs. Grisé par l’altercation récente, il lui en faut très peu pour bondir sur l’étranger et l’envoyer lourdement au sol. Mal lui en prend parce que quelques instants plus tard, c’est lui qui se retrouve sur le flanc, sans rien avoir vu venir.

C’est donc un peu tard qu’il se dit qu’il aurait peut-être dû réfléchir. Mais les choses étant lancées, il ne refusera pas une lutte qu’il a lui-même provoquée, même s’il ignore contre quoi il combat.

Codage par Libella sur Graphiorum

Le loup et le renard – ft Adriel & Tomas

Ce soir, c’est soirée entre mecs, juste mon paternel et moi. Il m’a promis popcorn et vieille redif du bal des vampires ! J’aime mes classiques et me dire que je mate ça avec un véritable vampire, c’est juste kiffant au possible. On va dire qu’on doit aussi célébrer l’obtention de ma soutenance et que j’ai besoin de faire une pause entre les entretiens d’embauche non concluants et les lettre de motivation envoyées dans tous les sens. J’ai besoin de me sortir les méninges de cette boucle et quoi de mieux que mon vieux père puisque ma copine n’est pas disponible. Oui, non, c’est pas ma roue de secours, mais quand je passe du temps avec quelqu’un que j’aime, ça tourne vite entre Adé, Silas et Elaine. Je suis plus du tout dans le move des fêtes étudiantes et tout ça … je vieilli … merde, c’est triste. Enfin, tout ça pour dire que Elaine a promis à sa mère de garder sa petite sœur et tata m’a gentiment caressé le crâne en me faisant comprendre que mon père avait sans doute besoin d’un moment avec son fils … Les tenants et les aboutissants n’étant pas explicite, je me suis contenté de hausser les épaules et de me réjouir d’avoir du temps avec lui. Je ballotte gaiement mon sac contenant le popcorn micro-onde et m’arrête lorsque le gling-gling des bières qui s’entrechoquent me fait me dire que ça va être un joyeux bordel de mousse quand on va les ouvrir. Un sourire qui ne s’efface pas sur le faciès et je décide au dernier moment de tourner par le cimetière pour éviter d’avoir à le contourner. Même pas peur ! Comme je suis le digne fils de mon père, ou pas, je suis absolument pas sur mes gardes alors que je rentre quand même en territoire sans doute hostile. On va pas dire que les cimetières de Chicago grouillent de Goules et autres créatures, mais bon, je pourrais au moins avoir la décence d’être un peu plus alerte … pas du tout !

Ce qui me vaut de ne pas sentir la présence tapis dans l’ombre, mais aussi de parfaitement ignorer sa charge et ce n’est qu’une fois que je me retrouve à voler, les bouteilles se brisant à la réception, flinguant sans doute par la même occasion le carton de popcorn pas du tout étanche, que je capte qu’un loup d’une taille démentielle vient de tenter de faire de moi son quatre heure. Je ne saurais pas dire comment, toutefois, le pourquoi est évident. Une colère immense me submerge et il ne m’en faut pas plus pour sentir mon corps se transformer … c’est une première. Je ne parle pas de deux pauvres moustaches et du bout de mes oreilles, non, non ! Un pelage blanc me recouvre entièrement, mon échine se courbe et bientôt un grognement émane du fond de ma gorge que je n’aurais jamais cru pouvoir faire. Je me rue sur l’inconnu et lui assène un coup de patte en travers du museau, toutes griffes dehors. Il pousse un hurlement et j’enchaîne. Je sens ma salive couler de mes babines et l’impression que mon regard s’embrase. Cependant, quelque chose me frappe à l’esprit. Si je suis d’une taille remarquable, c’est que je ne suis pas un simple renard … est-ce de même pour lui ? Un loup garou alors ? La pleine lune est pourtant pas pour tout de suite … je suis pas aussi bon que mon père ou Dante pour ce qui concerne mes camarades métamorphes et j’avoue sécher complétement sur les autres possibilités.

Je le toise et recule d’un pas, surveillant qu’il ne lui prenne pas l’envie dans l’immédiat de me sauter à la gorge une seconde fois. Je n’ai pas compris pourquoi il m’a attaqué, mais de base, je n’ai pas non plus l’impression d’être sa première altercation de la soirée. Après, c’est pas tout, mais moi, j’ai aucune idée de comment faire pour reprendre forme humaine et ça va grandement m’emmerder si je veux essayer de communiquer avec lui … pas sûr que si je lui jappe au nez sous cette forme, il y comprenne quoi que ce soit …

Codage par Libella sur Graphiorum

Le loup et le renard - ft Tomas

Avec du recul, Adriel aurait peut-être dû y réfléchir à deux fois avant de s'attaquer au premier truc inconnu qui lui passe devant le museau. Heureusement, l'étrange créature qui est apparue devant lui n'a fait que se défendre, presque. Toute agressivité qui avait pu poindre chez son nouvel adversaire semble s'être rapidement calmée depuis qu'il l'a mordu à l'épaule. Heureusement qu'il guérit vite... Le loup reste quand même sur ses gardes, alors qu'il inspecte un peu plus en détail ce qui se trouve face à lui.

Un genre de renard. Un gros renard blanc. Un renard-garou ? Ça serait terriblement ridicule. Non, Adriel est certain que c'est autre chose. L'odeur qui lui picote le museau, c'est de la magie. Une magie autrement plus puissante que celle qui coule dans ses veines. Les comparer reviendrait à faire le parallèle entre un ruisseau et l'océan, ce qui est tout autant ridicule qu'un renard-garou. Et ce n'est pas non plus un métamorphe, son odeur serait différente. L'animal et l'humain ne feraient quasiment qu'un.

Voyant que sa victime ne semble pas vouloir lui sauter à la gorge, Adriel se détend un peu. Vu la puissance de la créature, il est finalement heureux qu'elle ne soit pas autant vindicative que lui. Comme quoi, tout peut arriver. Le renard lui jappe dessus, l'interrompant dans ses pensées. Il semble vouloir essayer de communiquer... sans grand succès.

Heureusement, si Adriel a retenu une autre chose correctement, c'est les planques de fringues. Après un dernier regard à la créature, pour s'assurer qu'elle ne l'attaquera pas le dos tourné, il s'enfonce plus en amont dans le cimetière. Il ne lui faut pas bien longtemps pour trouver la cache et se retransformer. Cela lui permet de constater les dégâts causés par le renard : il va falloir à son épaule un bon jour pour s'en remettre. La plaie saigne encore, mais il enfile la veste qu'il a trouvée sans vraiment s'en préoccuper. Il n'en mourra pas. Il finit de se vêtir et prend une tenue pour l'autre personne, pas certain qu'il sache ou cherche au besoin.

Il revient vers le renard, qui n'a pas bougé d'un poil.

- Tu sais qu'on ne peut pas parler si tu restes comme ça...

Un glapissement lui répond, et l'évidence frappe Adriel :

- Tu ne sais pas comment redevenir humain pas vrai ? Il n'y a aucune trace de moquerie, juste une plate constatation. Viens, on est trop proche de l'entrée, ça peut prendre un peu de temps.

Il ramasse le sac de sa victime, sac qui dégouline de bière ce qui ne fait naître strictement aucun remord chez Adriel, puis il se dirige vers le centre du cimetière, le renard sur ses talons. Il choisit de s'arrêter près d'une tombe qui lui semble assez confortable pour s'adosser contre, grimaçant lorsque son épaule rencontre la pierre rugueuse.

- Je pourrais te balancer plein de petites phrases toutes faites pour soi-disant t'aider à reprendre forme humaine mais je préfère être honnête : si t'as pas réellement envie de redevenir humain, ça marchera pas.

Et il sait de quoi il parle, lors de ses premières transformations ç'avait été un vrai calvaire de reprendre forme humaine. Les capacités et la liberté que lui procure sa forme animale ont toujours trouvé plus grâce à ses yeux que son corps humain.

- Mais si ça peut te servir... ça aide de se visualiser en humain.

Adriel lui adresse un petit sourire en coin, une pointe de joie malsaine dans les yeux. A son tour d'être énervant en dispensant des conseils qui ne servent pas à grand chose dans cette situation. Dire qu'il en avait rêvé serait mentir, mais maintenant qu'il y est, il a l'impression de se venger gentiment de tous ces moments gênants où il était resté loup alors qu'on attendait autre chose de lui.

Codage par Libella sur Graphiorum

Le loup et le renard – ft Adriel & Tomas

Essai infructueux … le loup se barre, m’ignorant totalement et je m’assieds le cul dans la terre me demandant bien comment je vais m’en tirer. Je grattouille le sol meuble devant moi, regardant la patte blanche de ma nouvelle forme et penche la tête sur le côté, puis, je sautille, effectue quelques bonds, devine ma queue et tente bêtement de l’attraper sans succès. Si on oublie que je suis humain, je suppose que n’importe quel renard agirait pareil. Finalement, le jeune homme qui se pointe devant moi, avec la même odeur de loup, s’adresse à moi. Je jappe encore une fois. Ça marche toujours pas bien … Mais zuteuuuuh ! Je suis coincé, ça se voit pas ? Je regratte la terre, penaud. Ben ouais, mais c’est la première fois pour moi mon p’tit gars ! Va bien falloir que j’apprenne, parce que là, on est de nuit, avec personne autour, mais si ça m’arrivait en pleins jour, j’aurais pas l’air fino ! Je le suis en sautillant gaiement. J’ai p’t-être pas vu le meilleur de lui au début, mais en fin de compte, il a l’air cool et d’à peu près mon âge. C’est la première fois que je rencontre quelqu’un d’autre avec des capacités similaires. Je sais que les loups garou existent, mais pour moi, ils pouvaient se transformer qu’à la pleine lune et lui a l’air bien plus libre dans ces mutations.

Il s’assied contre une pierre tombale et je repose mon illustre postérieur pour lui faire face également, je vois bien que ma morsure a laissé une blessure pas des masses jolie et une auréole sanglante se forme au niveau de son épaule, s’élargissant légèrement. Je hoche la tête lui signifiant bien que je le remercie de pas m’assommer d’évidences. En revanche, son petit conseil m’aide bien. Je ferme les yeux et patiente … longtemps. Pfff … c’est long. Je rouvre un œil, puis deux, trottine autour du gars toujours assis et fini par poser mes pattes sur ses genoux.

« J’y arrive pas ! »

Il a juste eu le droit à un glapissement, mais je pense qu’il a dû comprendre. Je recommence à gambader, gratter la terre pour dénicher des trucs là où mon odorat m’indique que ça sent bizarre. Je redresse la tête, oriente mes oreilles en direction d’un bruit au loin. Ce n’est qu’un oiseau qui décolle d’un arbre. Cela ne m’amuse qu’un temps et je reviens vers mon nouveau copain et pose ma tête sur ses genoux. Je ferme les yeux encore une fois. Il m’a dit quoi ? Ah oui, me visualiser comme un humain. Je soupir (ça soupir un renard ?) et me concentre.

J’aurais mieux fait de pas rester sur ces genoux …

Un sourire se fiche sur mon faciès et je constate que j’ai repris forme humaine, je me redresse pour éviter l’invasion et la trop grande proximité.

Concernant les fringues, j’suis loin du pouvoir des métamorphes ou des loups et la package inclus gentiment de pouvoir conserver mes fringues entre mes transformations. Vive la vie de Yokai.

« Yes ! »

Je bondis sur mes pattes qui n’en sont plus, mais bien des jambes et vérifie qu’il reste pas un bout de renard … Presque. Je frotte mon nez pour qu’il oublie sa forme de museau et dégage les moustaches. Pas de queue, pas d’oreilles ? On est bon.

« Pfiou ! Merci ! »

Oui, à noter que je suis vraiment pas rancunier. J’adresse un grand sourire au loup et un signe peace pour enterrer la hache de guerre.

« Moi, c’est Tomas ! Et toi ? »

Je lui tends la main pour le saluer, de là à dire qu’il va la prendre, j’en sais fichtre rien !

Codage par Libella sur Graphiorum

Le loup et le renard - ft Tomas

Il le regarde lui vagabonder autour, sans vraiment s'attendre à un miracle immédiat. Il a toute la nuit devant lui. Ça ne serait pas la première fois qu'il reste dehors même si la lune n'est pas pleine. Il tressaille à peine lorsque le renard lui pose les pattes sur les genoux. Est-ce qu'il avait l'air si désespéré il y a des années alors qu'il était dans ce cas ?

La créature lui glapit dessus, sans doute agacée de rester coincée sous cette forme et Adriel ne lui offre qu'un sourire en coin. Il ne peut rien faire pour lui. Lui bondir dessus serait contre productif, et il a déjà une épaule en moins, il n'a pas spécialement envie de perdre l'autre. Surtout qu'avant le renard il y a eu le loup, et il ne s'en est pas tiré indemne non plus. Et il préfèrerait être en forme pour pleine lune qui arrive.

Il garde un œil sur le canidé qui retourne la terre vers la tombe voisine. Un peu plus attentif, il observe qu'il ne se mette pas à manger les vers de terre qu'il trouve, parce que sinon, ça va être très très long. Heureusement, le renard recommence à explorer ailleurs, tournant la tête dès qu'un bruits plus fort se fait entendre. Il trottine à droite à gauche, continuant à gratouiller de-ci de-là, vivant sa petite vie de renard. Sans chasser quoi que ce soit, ce qui est plutôt bon signe. Il finit par revenir vers lui et poser sa tête sur ses genoux.

Dire qu'il a été surpris par la transformation soudaine serait un euphémisme, mais il ne sursaute que très légèrement. L'étrangeté de la situation ne dure qu'un court instant : il a un inconnu à genoux contre une tombe, la tête sur ses genoux, mais son ancienne victime se dégageant de lui un grand sourire aux lèvres. Lèvres surmontées d'un museau fin et moustachu.

Adriel sourit devant le spectacle incongru et se décale vers le bord de la tombe lui servant de siège. Bien vite, l'inconnu fait disparaître les dernières traces vulpines de son visage et se présente, sans aucune trace de rancœur, et lui tend la main. Encore un truc qu'Adriel ne comprend pas et il ne s'embarrasse pas de gestes mondain. Ce qui ne l'empêche nullement de lui répondre :

- Adriel. Qu'est ce t'es ?

Sans aucune transition, il lui pose la question qui lui brûle les lèvres. Sans surprise, ça ne peut pas être un renard-garou, vu qu'il n'a pas comme inconvénient de devoir chercher de quoi se vêtir une fois sa forme humaine reprise. Il déplie ses jambes, bousculant au passage le sac trempé de Tomas. Il souffle, mais ne revient pas sur l'action qui a conduit à cette conséquence. Si son interlocuteur n'a pas envie de revenir sur le sujet, c'est pas lui qui va y revenir. Les excuses, ce n'est pas son truc.

Codage par Libella sur Graphiorum

Le loup et le renard – ft Adriel & Tomas

C’est joli Adriel, je note dans les prénoms à donner à mes gosses un jour … un jour très lointain. J’esquisse un sourire et lui adresse un clin d’œil.

« Je suis un kitsune, mon père était un esprit renard et apparemment c’est génétique. Mais et toi alors ? Parce que … »

Je pointe le ciel d’un air accusateur.

« … C’est pas la pleine lune que je sache ! Comment tu fais pour te transformer ? »

Au son du verre brisé, je ramasse le sac d’un geste nonchalant et jette un œil au contenu. C’est foutu … Et merde ... Silas va m’attendre. Je me mets dans un coin de tête qu’il me faudra trouver une poubelle accueillante pour ces débris et potentiellement, refaire un tour en supérette 24H/24 pour reprendre bières et popcorn … si la soirée est pas déjà foutue, parce que ni vu ni connu, j’sais pas combien de temps je suis resté sous ma forme yokai, mais le temps m’a pas attendu. Je décide que mon paternel a dû s’inquiéter ou oublier au choix, je regarde donc mon portable rapidement, c’est le premier qui l’emporte. Moralité, je prends trente secondes pour lui répondre « T’inquiète, j’ai eu un souci, mais ça va aller et on se fait ça demain soir si t’es dispo ? J’te raconterai. B’sous » Je soupire et reporte mon attention sur le loup qui me fait face. Non, c’est un humain, mais j’vois maintenant mieux sa partie loup maintenant que j’ai à peu près compris le truc. C’est quand même ouf comme on ne connaît rien aux autres espèces. Je me demande si mon père pourrait m’aider à étancher ma curiosité.

« T’as bien vu, pour moi, c’était la première fois que je me transformais. C’est pas du tout de naissance, j’pensais même potentiellement passer au travers. Puis j’ai commencé à avoir l’ouïe fine, l’odorat aussi. Mais là ! Merci !! Je suis trop content d’avoir réussi à devenir totalement un renard, c’est grave sympa. »

Autre truc, j’ai envie de montrer ça à Elaine ! Je suis sûr qu’elle va adorer. Et lui …

« Faut s’entraîner pour s’améliorer ? T’as d’autres conseils ? Parce que j’suis carrément preneur ! »

J’aurais peut-être pas souvent l’occasion de rencontrer un jeune de mon âge qui peut un peu compatir à mon expérience surnaturelle et m’aiguiller … Autant, je sais que Silas aurait envie de m’aider, autant, il est vampire … donc les transformations et tout, c’est pas son rayon de prédilection si j’m’abuse.

Codage par Libella sur Graphiorum

Le loup et le renard - ft Tomas

Adriel ne sait pas vraiment pourquoi la gestuelle et le ton qu'emploient Tomas le font sourire, alors qu'il jette un œil sur l'astre lunaire.

- Un né-loup. Pas besoin d'attendre que la lune soit pleine pour me transformer.

Il n'a jamais entendu parler de "yokai" ou de "kistune" et il n'est pas certain que quelqu'un puisse mieux le renseigner, mais il s'en tiendra à ces quelques explications pour le moment. Il le regarde pianoter sur son téléphone, avant de rester quelque peu incrédule face à ce qu'il entend.

- C'est bien la première fois que quelqu'un me remercie de lui avoir sauté dessus. Je recommence quand tu veux.

Il lui adresse un sourire que d'aucun prétendrait carnassier, mais reste bien moins sûr de lui quant à la question que lui pose le jeune homme. Il ne s'est jamais questionné à ce sujet vu qu'il est un loup. Son odorat a toujours été bon et son ouïe excellente... en revanche il comprend très bien l'excitation et la joie qu'on peut ressentir lors de sa première transformation :

- Je sais pas vraiment... Même si je n'ai pas besoin de la pleine lune pour me transformer, au début, ça donne un sacré coup de pouce.

Adriel ne sait même pas si certains né-loups sont capables de ne pas se transformer durant une pleine lune. Lui, il ne s'amuserait même pas a essayer. Physiquement, ça serait sans doute douloureux, et mentalement, sans doute très épuisant. Et de toute manière il aime beaucoup trop être sous sa forme lupine pour s'en priver alors que c'est le seul jour où on ne peut pas le lui reprocher.

- Ça dépend des personnes aussi. Certains on plus de mal à se transformer en loup, d'autres à reprendre forme humaine. Je pense que si tu n'as pas de problèmes à accepter que tu es renard et humain en même temps, c'est moins problématique.

Même si parfois accepter un peu trop pleinement son côté animal peut être problématique, il en est la preuve vivante, mais il passe sous silence ce point.

- Mais la ville n'aide pas beaucoup à apprécier d'être autre chose qu'un humain.

Sous forme animale tout est trop bruyant, les odeurs ne sont pas vraiment folles et il y a très peu de gibier doté de quatre pattes. Celui à deux pattes est trop lent et immangeable.

- Après, si t'as vraiment besoin de te retransformer un de ces jours, je suis a ton service. Même si j'apprécierai que tu mordes un peu moins fort.

il palpe son épaule meurtrie et reste quelques secondes pensif devant le sang frais qui macule ses doigts. A son sens, la blessure aurait déjà du arrêter de saigner, ou alors elle était vraiment profonde. Sauf si la bestiole à des crocs empoisonnés.

- T'as pas la rage j'espère ?

La question n'a pas vocation à être sérieuse, mais Adriel se méfie quand même. Ce n'est pas parce qu'il adorait vagabonder par-ci par-là, qu'il n'écoutait pas de temps à autres les anciens raconter des légendes sur des créatures aux pouvoirs incroyables. Peut-être qu'il en a une en face de lui, mais il aimerait bien que la partie 'salive empoisonnée' ou 'crocs venimeux' ne fasse pas partie du lot.

Codage par Libella sur Graphiorum

Le loup et le renard – ft Adriel & Tomas

Je l’écoute me parler de ces origines et franchement … c’est trop la classe. Je suis fan de ce gars et j’trouve très classe de tomber sur un loup pur sang !

Ma bonne humeur semble communicative puisqu’il se déride aussi d’ailleurs et je ne retiens pas un rire lorsqu’il évoque l’accroche de départ.

« Nah ! On va zapper la partie saute-mouton et penser direct au positif ! J’ai grandi dans une famille très atypique, adoptive, avec un père vampire, alors tout ce qui concerne le côté transformation et tout, oui je te suis reconnaissant de me donner un coup de pouce … »

Pas que Silas soit de mauvaise volonté, mais entre le fait que je ne l’ai mis au parfum que très très tardivement et que c’est pas du tout son domaine … il peut toujours essayer que je comprends qu’il n’y arrive pas. J’imagine qu’il doit bien avoir un dossier quelque part où il a dû commencé des recherches sur des trucs se rapportant à mes semblables et je veux même pas savoir si ça va le conduire potentiellement ou non à retrouver mon père biologique, mais je suis sûr que le vampire a autant envie de m’aider qu’il a d’abord besoin de se renseigner s’il veut pouvoir … Moi, de mon côté, je me contente des histoires de ma mère. Entre la fin de la fac, ma recherche d’emploi et Elaine, j’ai pas eu la tête à me pencher sur mes capacités. Sans compter que si j’en crois les légendes, je suis partie pour avoir des siècles pour cogiter sur la question.

« Oui, bah déjà que je savais pas trop jusque où ça m’emmènerait, j’peux pas dire que je refoule le renard, mais j’l’ai jamais non plus trop senti. C’est la première fois où il pointe le bout de son nez. »

Après, je le savais plus ou moins et je m’étais totalement fait à l’idée. Je ne suis pas du genre à renier qui je suis, mon père m’a bien éduqué pour cela. J’me note dans la tête que si j’veux pouvoir le recontacter, va falloir aussi que je prenne un numéro et je me demande si le loup a vraiment ce genre de truc dans sa poche … Si ? Non ? Mais oui, il doit bien avoir ça.

« Mea culpa pour la morsure. On va dire que c’est mon avantage, je suis pas non plus un animal. Pas que je te critique, mais les kitsune sont des esprits ou des démons d’ailleurs selon le contexte et du coup que ce soit la ville ou la campagne, j’ai pas vraiment l’impression que ça m’affecte. En revanche, j’peux pas te dire pour la morsure … t’es la première personne que je mords … »

Une pensée débile m’arrache un nouveau sourire. Est-ce que je pourrais demander à Silas de voir ce que ça lui fait si je le mords lui ? Non, parce qu’en gros, mon paternel m’a déjà plus ou moins expliqué qu’il y a des trucs que lui aussi peut pas mordre et on a eu vite fait une conversation sur la dangerosité d’attaquer une espèce différente. Moralité, faudrait essayer pour que je me situe dans la chaîne alimentaire. Je frotte le bout de mon nez, sentant presque mes moustaches poindre à ce genre de conneries. Refoulant les idées bêtes, je me penche pour mieux jeter un œil à la blessure de mon camarade de jeu … Merde, il a pas tort, c’est pas ouf.

« J’habite pas loin, tu veux passer désinfecter un coup ? J’suis presque sûr qu’on doit aussi avoir de quoi recoudre si je demande à mon père ... »

Je culpabilise un poil de l’avoir abîmé comme cela et je me mets une note mentale pour y penser à deux fois la prochaine fois qu’on m’attaque … Si je veux pas trop pourrir la personne, peut être qu’un coup de patte ? Ou juste je lui jappe au nez … Jap-o-nais … Japonais !! Oui ! cette blague est valide, merci merci public à l’intérieur de ma tête !

Codage par Libella sur Graphiorum

Le loup et le renard - ft Tomas

Un père vampire ? Est-ce que tout doit être compliqué dans cette ville ? Adriel se retient de souffler. Il a déjà senti des vampires de loin - ça pu le cadavre sur dix kilomètres à la ronde- mais n'en à jamais rencontrer et ne sait pas grand chose à leur sujet. Il a juste retenu qu'il valait mieux éviter de se prendre un coup de crocs des macchabés et c'est tout. Mais il se doute que ce ne sont pas les mieux calés pour ce qui est transformation.

Il reste un instant silencieux, réfléchissant à ce que vient de lui dire Tomas. En étant entièrement honnête, il est loup, certes, mais enfant, il n'avait pas conscience du prédateur. C'était arrivé juste avant la première transformation, et cela lui avait paru comme une sensation de plénitude. Comme si d'un coup, on l'avait complété alors qu'il n'avait jamais eu la sensation qu'il lui manquait quelque chose.

- C'est pas une question de le refouler, c'est peut-être juste un question de temps. Gamin j'avais conscience de ce que j'était sans avoir l'instinct qui va avec. Peut-être que t'es juste trop jeune.

S'il s'amuse de la situation ? Un peu. Mais ça lui rappelle quelques évènements avec sa sœur, alors il ne peut s'empêcher de le taquiner.

Vraiment, Adriel est heureux que le kitsune ne luit tienne pas rigueur de leur légère altercation. Il a tellement l'habitude qu'on lui reproche son naturel bagarreur que ça aussi, ça lui rappelle sa vie d'avant. C'est rafraichissant, malgré le relent de bile qui tente de remonter dans sa gorge. La pleine lune ne l'aide pas pour tout. Réprimer les envies de vengeances, c'est d'autant plus compliqué lorsqu'on a envie de se battre. Il ferme les yeux un court instant, se reconcentrant sur leur discussion.

- T'inquiète, si demain c'est pas réparé, ça le sera dans deux jours. Je me fais pas de souci. Par contre toi, tu devrais t'en faire. S'il s'avère que j'y passe, tu te débrouilleras avec ma meute.

Adriel n'est pas très inquiet pour sa blessure et s'amuse du regard que lui lance Tomas. Il sait très bien que le renard ne risque rien. Déjà parce qu'il ne va rien dire et ensuite parce que son alpha est quelqu'un d'intelligent, qui ne privilégie pas la violence aveugle.

- Puis je sais pas si c'est un bon plan que je débarque devant ton père avec un bras en sang. Sauf si tu veux lui expliquer pourquoi il est dans cet état.

Mais honnêtement, Adriel hésite. Pas tant sur la potentielle gravité de la morsure, mais sur les conséquences si quelqu'un s'en apercevait. Il allait encore se faire rappeler à l'ordre et il a horreur de ça. Alors mentalement il pèse le pour et le contre. Les désinfectants, ça empeste et ça ne doit pas être le truc le plus utile pour lui. Et se faire recoudre... Il n'en a jamais vu l'intérêt non plus, son corps étant logiquement capable de se réparer tout seul rapidement. Mais dans le cas où la morsure mettrait plus de temps que prévu à guérir, ça passerait plus inaperçu si ça pouvait éviter de saigner.

- En réalité je ne sais pas si c'est utile de me recoudre. Si j'me transforme, pas certain que le fil tienne.

Voilà, il tranche avec cet argument décisif. On ne va pas le rafistoler comme une vieille chemise pour qu'il détruise tout en quelques secondes.

- Et ne sois pas désolé, je t'ai attaqué, tu t'es défendu. C'est un risque que j'ai accepté.

Etrangement sur ce point, même s'il n'aime pas perdre, Adriel sait parfaitement que dès qu'il ouvre les hostilités, il peut lui arriver des bricoles et il les accepte. Mais pour lui le sujet est clos, alors il tente de dévier la conversation :

- Tu allais faire quoi que tu trainais dans le coin en fait ?

Codage par Libella sur Graphiorum