Week-end en amoureux ... - ft Maxel

Tant de mystères! Tant de secrets! Tant de choses non élucidés qui m'ont donné des envies de sauter au cou de Maxwell et de le bisouiller jusqu'à ce qu'il cède enfin et me donne le programme du week-end. Je ne suis pas de nature patiente, enfin ça dépend, mais de manière générale, non. En plus de tout ça, je suis d'une curiosité maladive. Le pire, je crois, c'était de respecter son souhait de ne pas m'introduire à l'intérieur de certaines pièces de la maison. C'est dingue! Chaque fois que je passais devant la porte, je sentais comme une étrange attraction. Mon cerveau me disait "vas-y, ouvre, va voir" mais mon p'tit cœur, lui il me répétait sans cesse que Maxwell me donnait sa confiance. J'ai donc lutté et j'espère pour lui que ça va valoir le détour. Que dis-je... bien évidemment que ça va valoir le coup. Je connais mon troll.

Comme toujours, je fais ma flaque dans le lit. Je me réveille, je m'étire en me promettant de quitter les couettes dans les deux minutes qui suivent et généralement, c'est la voix de Maxwell qui me réveille. Parce que oui, je me rendors à tout les coups. Par chance, l'excitation est un stimulant parfait et je n'ai pas spécialement traîné de la patte, pour une fois. Radieuse à l'idée de passer un merveilleux week-end en compagnie de mon homme, je fais preuve d'une docilité sans faille et d'un sourire indécrottable.

Il me donne ses instructions. Je les suis, me contentant à chaque fois d'acquiescer d'un hochement de tête. Si je pouvais couiner de joie sans avoir l'air ridicule, je pense que je couinerais à chaque pas que j'effectuerais. Au lieu de ça, je me refais les chansons de Taylor Swift dans ma tête, et une Axelonnie miniature à l'intérieur de mon crâne danse comme une fofolle. On noie son trop-plein d'énergies comme on peu, que voulez-vous. Toute seule, dans le salon, j'enfile mon costume de Miranda. Je ne veux pas trop m'avancer mais je pense savoir où mon troll a décidé de m'emmener. Je suis déjà tellement impatiente.

Le pompon dans tout ça, c'est quand Maxwell déboule avec son costume. Oh bah merde alors. Mon souffle se coupe et mon coeur se met à palpiter comme une adolescente face à son premier émoi. Non mais c'est possible d'être aussi sexy? Je sais pas si sexy c'est le bon terme mais la chaleur qui grimpe à l'intérieur de mon corps, clairement je ne l'invente pas. Il dégage un truc, habillé comme ça, mon troll...

- T’es prête ma chérie ? T’inquiète, j’ai tout prévu, t’as juste à te détendre et te la couler douce.

Je ne dis rien, je me contente de le regarder, mais bordel, ce que je l'aime. Et pas seulement parce qu'il me fait un effet de dingue. Mais juste parce qu'il est parfait, à mes yeux. Il gère sa vie professionnel, s'avère être un père merveilleux et dans tout ça, il prend le temps de me traiter comme une princesse. Franchement, y'a des jours où je me dis que je ne mérite pas un homme tel que lui. Et pourtant, c'est moi sa petite femme.

- Cela dit … on a au moins 1h d’avance sur le programme …

Bah ouais, normal, il n'a pas passé une heure de son temps à m'extirper du lit.

1h45 plus tard

Ce que je retiens de notre séance de câlins? Que je dois apprendre à me lever plus tôt! Parce que sérieux, si j'ai droit à ce genre de moment dès que je me lève au premier rappel, mais je vais devenir une véritable lève-tôt.

- Merde, merde, ça va être tendu cette fois-ci !
- Je connais autre chose qui était tendu.

Petit sourire mutin en coin, je tente de remettre un peu d'ordre dans ma chevelure. Toute blague mise à part, Maxwell n'a pas tord. Nous sommes vraiment à la bourre. En même temps, nous étions agréablement occupés et ça annonce un week-end magnifique. J'arrête de rêvasser et le suit au trot. Bordel c'est une vraie flèche quand il s'y met. Je trottine derrière lui jusqu'à la camaro et une fois à l'intérieur... bah c'est l'éclate total. Chaque dérapage me font rire et la vitesse de son bolide est grisant. Depuis quand Maxwell est devenu un as du volant comme ça? Je lui poserais bien la question mais on ne va pas se mentir, je sais d'où ça vient. Alors je me contente de profiter du moment présent.

Je suis encore pleine de cette euphorie lorsqu'on s'installe dans l'avion. Tant mieux, parce que je sais parfaitement que ce n'est qu'une question de temps avant que ma phobie de l'avion ne refasse surface.

- Ça va mon amour ?
- Comme jamais auparavant.

Un grand sourire sur les lèvres, j'attrape la main de mon homme. Dans l'immédiat, j'ai juste envie de me blottir contre lui et de lui encore et encore combien je l'aime. Au lieu de ça, je me cale confortablement contre le dossier de l'avion. C'est agréable, de pouvoir se détendre en compagnie de mon troll et...

- Oh bordel...

L'avion décolle. Sa grosse carcasse s'agite et menace d'emporter mon coeur loin de ma cage thoracique. L'emprise sur la main de Maxwell se resserre. Je vais mourir. On va mourir. Dans l'avion. Nos enfants! Bordel. Nos enfants?! Est-ce que j'ai oublié de préciser à mon troll que j'étais phobique des avions? Peut-être. Je lui ai mentionné une ou deux fois mes trajets en avion mais c'était dans le jet privé de mes parents... donc ça m'angoissait moins. Est-ce que c'est logique? Non. Juste... j'étais moins terrifiée dans le jet de mes parents. C'est tout.

Une hôtesse passe et je l'interpelle aussitôt pour commander deux coupes de champagne. Un pour moi et un autre pour moi... ah non. Visiblement ça ne marche pas comme ça. Il y'en aura donc un pour Maxwell. Bah oui. Logique. Normal. Crispée, je tourne mes yeux vers mon homme. Bon! Relativisons! Déjà, si je meurs, ça sera avec lui. Finalement on mourra ensemble. Et si jamais ça devait arriver, Abraxas nous ramenera. N'est-ce pas? Bon dans le doute, je refuse de vivre avec le moindre secret pour mon troll. Donc j'inspire. Je relâche la main de mon troll.

- Faut que je te fasse un aveux. Si on doit mourir dans cet avion, sérieux, je peux pas garder ça pour moi. Sur mon épaule, ce n'est pas une blessure... C'est autre chose.

Je commence alors à dénuder la fameuse épaule en question et avec ce costume, c'est compliqué de le faire sans me foutre à poils. Une fois la partie concernée mise à nue, je retire le pansement censé cacher mon tout nouveau tatouage. Une petite faucheuse toute mignonne.

- Je voulais te faire la surprise... t'en pense quoi?

Je l'ai vexé? Je crois que oui, en même temps maintenant qui me le dit... je peux le comprendre. Je vais donc attendre, avant de lui dire que je n'étais pas seule mais accompagnée d'un nécromancien qui avait jugé bon de m'embrasser juste avant qu'on scelle notre rencontre dans un tatouage. Oh putain dit comme ça, il aurait toute les raisons du monde d'être vénère contre moi. Il boit sa coupe de champagne sans trinquer. Okay. Je crois que je l'ai vexé. Pauvre choux. Je fais une petite moue pour ne pas rigoler. Il est mignon avec sa petite bouille boudeuse.

- Tu sais que j’ai toujours eu envie de m’en faire, j’savais pas que toi aussi ça te plaisait ce genre de chose … ça et …

On va éviter de lui dire que ça m'est venue comme une envie de chier. Je suis de toute façon bien trop intriguée. Quoi? Je veux la suite, ce n'est pas humain de me teaser de la sorte. Il commence à rougir et c'est trop adorable. J'ai envie lui prendre le visage et de l'embrasser. Je me retiens, il n'apprécierait pas des masses. Au passage, c'est à peine si je remarque l'ampoule qui grésille. J'en oublie même ma peur de l'avion. Je veux savoir!

- Tu vas te moquer …

J'ai envie de le taquiner, sauf que je vois bien qu'il a du mal à lâcher le morceau. Si je ne veux pas mourir dans une lente agonie à force de rester dans le flou, j'ai tout intérêt à fermer ma gueule. Je me contente de lui prendre la main afin de le rassurer lorsqu'il tourne enfin ses magnifiques yeux vers moi. Ses grands yeux clairs qui contrastent avec son teint de homard. Il est tellement craquant ainsi. Difficile de lui résister.

- J’ai toujours eu envie d’un piercing au téton …

Oh bah ça alors! Mon troll, MON homme... avec un piercing au téton? Oh bah... Merde alors. De vous à moi, il n'y a pas que ses joues qui prennent feu. Je me doute que si sa bouille devient cramoisi c'est parce qu'il est gêné. Moi, c'est un tout autre feu qui vient de se réveiller en moi.

- Allez … vas-y moque toi et dit moi ce que t’en penses au lieu de ma faire mariner ! De toute façon tu serais bien la seule à le voir, alors autant que ça te plaise.

Si il pouvait me regarder, alors il saurait. Je n'ai aucune envie de me moquer de lui, bien au contraire. J'ai chaud, d'un coup, et je n'ai pas encore touché à mon champagne. On ne peut donc pas accuser les petites bulles de me mettre dans un état second. Non. Ce qui me rend toute feu toute flamme, c'est lui et son "secret inavouable". Est-ce l'idée qu'il ai un piercing au téton qui me rend comme ça? Ou que j'ai l'impression d'entrer d'avantages dans son jardin secret? Les deux. C'est indubitablement les deux raisons qui me donnent envie de le déshabiller sur le champ. Je me mord la lèvre. Axelonnie... retiens-toi.

- Alors... comment je vais te dire ça...

Ma voix est rauque, chargée de désir. Vraiment, il n'y a que lui pour me mettre en vrac avec juste une putain de phrase. Je repose ma coupe de champagne et me penche vers lui, afin de nous créer une certaine intimité et d'approcher mes lèvres de son oreille. Mon souffle chaud qui se percute à son derme alors que je murmure :

- Allons nous isoler dans les toilettes, pour que je te montre à quel point j'ai envie de me moquer de ton idée de piercing au téton.

Des fois que ça ne soit pas assez clair, je pose une main sur sa cuisse.

Des photos! Plein de photos! Et encore des photos! J'aime figer ces moments passés avec lui. Je veux pouvoir, d'ici quelques années, m'installer sur un fauteuil avec ma vieille boîte à chaussures remplie des clichés de ma vie. Des moments heureux avec mon mari, mes enfants et mes amis, ma famille. Je veux pouvoir, d'ici quelques années, pouvoir narrer nos folles aventures à nos gremlins, partager avec eux le bonheur auquel on goûte. Je veux qu'ils sachent que leurs parents s'aiment, tout simplement. On quitte à peine la convention que j'ai déjà hâte de rentrer pour trier les photos et les mettre sur mon disque dur, afin de libérer de la place sur mon téléphone.

Encore une fois, mon troll n'a pas fait les choses à moitié! Une voiture nous attend, avec un chauffeur privé. Sérieusement, je ne vais pas m'en remettre. Si je ne le connaissais pas, je penserais qu'il a quelque chose à se reprocher. Vous savez, comme ces hommes mariés qui offrent des bijoux de luxe à leur femme pour se déculpabiliser et la même parure à la maîtresse pour acheter implicitement leur silence et leur dévouement. Une chance, Maxwell n'est pas ainsi et ça m'évite de cogiter pendant des heures sur le pourquoi j'ai un tel traitement. C'est l'homme parfait, tout simplement.

Il me le confirme lorsqu'une fois à l'hôtel, il me parle de jacuzzi et de repas. Je ne répond rien, me contentant de lui offrir mon plus beau sourire. La journée a été éreintante et barboter dans l'eau soulagera mes membres endoloris. Surtout que demain, c'est reparti pour un tour! J'ai hâte! Mais avant, on file se décrasser. Si d'habitude je traîne, parce que je passe mon temps à chanter et à danser sous la douche, ce n'est pas le cas ce soir. Plus vite je suis propre, plus vite je pourrais me couler dans les bains chauds et relaxant du jacuzzi. Je pense que Maxwell pense pareil parce qu'en deux deux, on fonce sur la terrasse pour s'y vautrer avec délice. Impossible de contenir un gémissement de contentement. C'est trop bon. Et la vue... elle est resplendissante. J'essaie de me souvenir à quand remonte la dernière fois où j'ai séjourné dans un endroit pareil. Je ris toute seule. C'est drôle, j'étais justement fiancée, à cette époque là. Une remarque que je garde pour moi, des fois qu'il voudrait faire un autre commentaire sur mes relations passées. Le troll m'attrape et il ne m'en faut pas plus pour que je me love contre lui.

-  Bon je t’annonce la suite du programme. Je nous ai commandé un sukiyaki. Et même si on enchaîne demain et après-demain à la convention …

La suite... elle est où la suite? Aussitôt je me recule juste assez pour lever mes yeux vers lui, trop curieuse. Il me vend du rêve, est-ce qu'il va finir par me vendre le paradis au complet? Le sourire qui apparaît sur ses lèvres me fait fondre. Est-ce qu'il réalise à quel point il est craquant? J'en doute.

- … Nous restons encore quatre jours de plus ici … juste toi et moi.

Dans un premier temps, je me mord fort la lèvre pour ne pas hurler de joie dans ses oreilles. Je ne lâche finalement qu'un couinement ridicule. Dans un second temps, je passe mes bras autour de sa nuque en partant dans un éclat de rire. Dire que je suis heureuse, c'est au-delà de mes espérances! Lui comme moi, on a charbonné. Son travail avec Ghilian occupe beaucoup de son temps et de son énergie. Il a mérité ces vacances. De mon côté... ça va mieux, je m'habitue au fait d'avoir été absente mais uniquement parce que j'essaie à tout prix de rattraper le temps perdu. Avec lui, avec les enfants, avec tout le monde. C'est éreintant. Et je ne veux même pas parler de l'organisation du mariage ou de ma recherche d'emploi. Donc ouais, on a mérité cette pause tout les deux. Finalement, je pose mon front contre le sien.

- Je t'aime.

Et même ces quelques mots, ils me donnent l'impression d'être fade en comparaison de tout l'amour que j'éprouve pour lui. Je pars toujours du principe qu'il le sait, que je l'aime. Je veux dire, c'est évident, surtout après ma demande en mariage. Sauf qu'à bien y penser, j'ai pas le souvenir de le lui avoir dit depuis mon retour. Parce que justement, ça me paraît évident et dans mon esprit, la dernière fois que je le lui ai dit, ça remonte à quelques semaines, quelques mois tout au plus. Pour lui... pour lui ça fait plus d'un an et demi qu'il ne l'a pas entendu. Je bisous le bout de son nez adorable et je me retourne pour plaquer mon dos à son torse. J'attrape ses bras pour les enrouler autour de moi et je me cale bien contre lui.

- Maxwell, sérieusement, c'est fou ce que tu nous as organisé!

Mes doigts se promènent sur ses bras alors que je cherche mes mots, encore portée par l'euphorie je ne sais plus comment formuler mes phrases correctement.

- L'hôtel, le chauffeur, les places VIP, l'avion... Je sais que l'univers de l'informatique est lucratif mais entre ça, la maison et tout le reste... T'es sûr que t'as pas braqué une banque?

Je lâche un petit rire mais de vous à moi, si il m'avouait que oui, j'en serais pas surprise. Je ne dis plus rien, quand je remarque des histoires louches, ou des bouts de conversations bizarre. J'ignore volontairement les signes, en partie pour éviter de déchirer notre couple avec des questions auxquelles il ne voudra pas répondre. Et même si je suis loin d'être la femme la plus intelligente du monde, j'ai une qualité qu'on ne peut pas m'enlever. Mon sens de l'écoute, même si j'en ai pas l'air, s'étend sur plusieurs domaines. Et j'ai bien remarqué que Maxwell a changé. J'ai bien compris qu'un truc cloche avec son boulot. La seule chose que je regrette vraiment, c'est qu'il n'ai pas assez confiance en moi pour m'en parler.

- Parce que si c'est le cas, la prochaine fois pense à m'inviter! Je ferais une super distraction! Toi tu t'occuperais de faire sauter l'installation électrique et Ghilian prendrait le volant. On serait une version trouple de Bonnie and Clyde! Quoi que... on l'oublie souvent mais ils avaient toujours des complices avec eux! Donc en fait... Tu serais Clyde, moi Bonnie. Et Ghilian la complice. Par contre désolée mon amour mais en tant que Clyde, tu te retrouves avec un orteil en moins.

Pour ma défense, je suis restée relativement silencieuse toute la journée! Trop de choses à voir, à visiter. J'ai donc une sorte de quota de mots à débiter à la vitesse de l'éclair! Okay... un quota de conneries, surtout! D'ailleurs, je m'apprêtais à continuer dans ma lancée lorsque j'entends sonner la porte de notre chambre. Oh! Je bondis comme un petit suricate et quitte le jacuzzi.

- C'est le groom service, mon troll! MANGER!!!

J'attrape mon peignoir à la volée, je trottine, je trottine, j'accélère une fois que j'ai enfilé la première manche du peignoir et je me vautre sur le cul avant d'avoir réussi à mettre le vêtement correctement. Pas grave! Je suis okay! Une seconde plus tard, je suis de nouveau sur mes deux pieds, je termine de mettre le peignoir et ouvre à l'employé. C'est bien le repas qui est arrivé. Roh! J'en salive d'avance! Je demande au charmant monsieur de patienter deux secondes, juste de quoi lui prendre un billet de lui donner un généreux pourboire.

- Ramène tes fesses si tu veux pas que je mange ta part! que j'hurle une fois qu'on est que tout les deux.

Bah! Pas besoin de le lui dire deux fois!

Maxwell est parfois une personne très ambivalente. Par moment, c'est vraiment le pire des connards, avec ses piques bien sentis et son manque de tact à toute épreuve. Et à d'autres moment, c'est une crème, un véritable gentleman. Comme lorsqu'il retire ma chaise pour que je m'installe. Ce n'est qu'un détail mais c'est un détail qui me plaît énormément. Le troll en profite pour jeter un coup d'oeil à mon tatouage, j'espère qu'il apprécie la vue parce qu'on est coincé avec jusqu'à la fin de notre vieux jour. En tout cas, si il n'aime pas, il se garde bien d'émettre le moindre commentaire. Je peux donc dire qu'il y'a du progrès. Une fois installé à son tour, je le laisse m'expliquer les choses, en hochant la tête à chacune de ses paroles. Il est mignon, je crois qu'il pense m'apprendre quelque chose. Je vais le laisser dans cette croyance et imite ses gestes comme si je découvrais.

- Prendre tout ce qui me plait? Je prend note.

Et si c'est lui que j'ai envie de prendre tout de suite, vous pensez qu'il est dans le menu? Okay. On va se calmer tout de suite. Même si j'ai les hormones en feu, nous sommes tout les deux claqués de notre journée et celle de demain s'annonce tout aussi éreintante. Gardons un peu de notre énergie pour des choses plus utiles : manger.  Manger ou discuter...

Mon allusion sur les braquages de banque, on ne va pas se mentir, ce n'était pas entièrement anodin mais de là à ce qu'il décide de rebondir là-dessus? Sérieusement, je suis soufflée. Pas seulement à cause de ce qu'il me dévoile mais en partie parce que justement, il décide enfin à lever le voile sur ses activités avec la brunette. Malgré toutes les questions qui fourmillent à l'intérieur de mon crâne, je garde le silence. J'ai conscience qu'un mot de ma part et je couperais le flux de ses confidences. Parfaitement neutre, donc, j'attends qu'il ai fini ses explications. Quand il me demande ce que j'en pense, j'en conclus donc qu'il a terminé de m'exposer la situation. Bien. Je pose mes coudes sur la table, croise les doigts et y dépose mon menton. Tout en me mordillant la lèvre, je plante mes deux billes sur lui.

- J'en pense... qu'il était temps que tu craches le morceau!

Je lâche un profond soupir comme si de nous deux, j'étais la plus soulagée. Honnêtement, je suis loin de l'être. J'avais conscience qu'il trempait dans des histoires louches mais là... la pègre! La pègre quoi! J'ai encore du mal à réaliser, d'ailleurs. M'enfin, passons! Dans l'immédiat, le plus important, c'est qu'il cesse de me mettre de côté. Mes doutes, mes inquiétudes, tout ça, je m'y pencherais dessus ultérieurement. Je redresse la tête et commence à me servir à manger. J'ai la sensation que ma réaction n'est pas celle qu'il attendait. Ce que je peux comprendre aussi mais ça fait des semaines que je me suis faite à l'idée. J'espère pour lui qu'il m'a pas annoncé ça en s'attendant à ce que je tombe des nues.

- Je sais que j'en donne pas l'air, Maxwell, mais je ne suis pas entièrement idiote. Depuis mon retour, je l'ai bien vu, je l'ai bien senti que tu avais changé. Je côtoie Ghilian, comme tu le sais. Je te connais toi. Bref. Ce que je veux dire, c'est que je ne suis pas étonnée par ce que tu me racontes.  

Enfin... je prend une pause, le temps d'y réfléchir deux secondes et je lève les yeux au ciel.

- Okay, je m'attendais pas à ce que la pègre soit intégrée à l'histoire. Quoi que maintenant je comprends encore mieux certaine chose.

Je fais une petite moue. Cette histoire, elle pue la merde. Le vrai soucis, c'est que Maxwell se montre trop confiant et ça... ça m'inquiète. Je sais à quel point il est facile de sombrer, dans ce genre d'affaires. J'espère juste être capable de le retenir en cas de chute. Lui et Ghilian, tant qu'à faire. Même si parfois je m'étouffe encore avec ma jalousie, je l'aime bien.

Nouveau soupir et je m'adosse contre le dossier de ma chaise. Finalement mon appétit d'ogresse s'est envolé d'un seul coup. Dommage, tout ça m'a l'air tellement bon. Je m'empare à la place du champagne et je remplis nos deux verres.

- Franchement Maxwell, le côté discutable, je m'en fiche. On s'est connu parce que j'ai essayé de hacker des fichiers sensibles dans un poste de commissariat. Tu te doutes bien que je ne vais pas te juger pour ça. Ce qui me dérange c'est que tu ai mis autant de temps à m'en parler. Et ce qui m'inquiète c'est que tu continues sur cette pente. Je suis là, maintenant... et parfois tu agis comme si j'allais disparaître à nouveau.

Est-ce que je chipote sur les détails les moins important? Je crois que oui. Une personne normale se serait focalisé sur d'autres aspects de son discours. Le truc c'est que nous ne sommes pas un couple normal. Va falloir que je l'intègre un jour et une bonne fois pour toute. Je me mordille la lèvre le temps de rassembler mes pensées et j'apprécie qu'il me laisse à mon tour le temps de m'exprimer.

- Mais si tu veux continuer... alors okay. Mais ne me cache rien. C'est vraiment la seule chose que je te demande, Max. Tu penses que j'en demande trop?

Je vous jure que si il me répond oui, il se prend le contenu de mon verre dans la tronche.

J’hallucine. Sa réaction me prend de court et je suis incapable de répondre quoi que ce soit. Finalement, ma coupe de champagne je me la siffle au lieu de la jeter sur lui. Des petites bulles, de l’alcool, j’ai au moins besoin de ça pour encaisser la suite de ce qu’il raconte. La bonne blague ! Mentionner Ghilian et trouver le moyen de me dire que c’est trop dangereux de la fréquenter… c’est gonflé de sa part. Surtout venant de l’homme qui a couché avec elle et qui, je précise, ne voulait pas avoir à choisir entre moi et elle. Je gonfle mes joues d’air, expire,  et attrape la bouteille de champagne au complet pour la boire. Je vous jure… du foutage de gueule, cette histoire.

- Je suis une grande fille, je peux me protéger toute seule.

Une humaine, mais une grande fille malgré tout. J’ai toujours été capable de me débrouiller, d’une manière ou d’une autre. La seule chose à laquelle je n’ai pas survécu, c’est à la naissance de mes enfants. Le reste, je gère. Suite à sa tirade, je ne prononce aucun mot. Pourquoi faire ? M’attirer ses foudres ? Pas au sens propre, si possible, même si je vois bien qu’il y’a littéralement de l’électricité dans l’air et mon électromancien préféré a tout fait sauter. Finalement je lâche un soupir las. J’ai probablement raté une occasion de me taire avec ma requête.

Dans ce silence qui nous entoure, je tasse de côté ce sentiment de colère et d'injustice qui m'étouffe. Nous sommes tout les deux en rognes et rien de bons ne peut ressortir de cette conversation si moi aussi je me laisse emporter. Par ailleurs, je comprend bien que le vrai problème, n'est pas un manque de confiance en moi mais la peur qu'il m'arrive quelque chose. Quoi qu'on en revient toujours à la même conclusion... j'aimerais qu'il ai confiance en ma capacité de me débrouiller seule et à gérer les problèmes.

On cogne à la porte mais je ne bouge pas pour autant. Je suppose que c'est pour nous prévenir que les plombs ont sauté. Ils sont bien mignon mais nous sommes déjà au courant. Maxwell envoie chier le pauvre employé et je grimace, compatissante pour le pauvre homme qui n'a rien demandé et qui subit malgré tout les dommages collatéraux d'une dispute de couple.

- Tu me rends fou …
- Je sais.

Je ne suis pas facile à vivre et que je le rende fou, ce n'est pas plus mal. Je commencerais à m'inquiéter pour de bon le jour où il ne ressentira que de l'indifférence à mon égard. Je tente un pas vers lui, cherchant comment à désamorcer la bombe que j'ai moi-même déclenché lorsqu'il reprend la parole.

- Tu veux tout faire, tout savoir comme si j’étais normal. Nath veut pas utiliser ses pouvoirs, Elaine est trop jeune, Raegan j’en sais rien, mais moi j’ai envie de devenir quelqu’un dans mon monde, j’arrive juste pas à savoir qu’elle place tu y as …

Outch! Je me fige un instant, le temps pour moi de digérer son dernier bout de phrase. Si lui-même commence à douter de la place que je peux avoir dans sa vie alors ça craint. C'est le début de la fin pour moi, pour nous. Je refuse de laisser une telle chose arriver.

- Maxwell... que je commence avec une voix douce. Tu ne t'es jamais dit que le problème vient de là? Tu veux tellement me tenir éloigner de ton monde que c'est impossible pour moi d'y avoir une place.

On est d'accord, j'ai intérêt à dire autre chose si je ne veux pas me recevoir un éclair dans la gueule. Je termine de combler l'espace entre nous et l'attrape par les épaules pour qu'il se tourne pleinement vers moi. Il dégage encore un peu d'électricité et même si ce n'est pas très agréable, je reste résolument cramponnée à lui.

- Mais... c'est okay. Je veux dire... c'est okay si tu ne veux pas tout me dire. On trouvera un juste milieu. Un compromis. Ou peu importe... Je sais que ce n'est pas facile pour toi de t'ouvrir et je sais que parfois je suis... envahissante.

Je glisse mes doigts derrière sa nuque pour le masser, espérant ainsi l'amener à se détendre. La vérité c'est qu'il est vraiment en train de me faire flipper. Qu'il remette en doute ma place auprès de lui... ouais, pour moi c'est bien plus terrifiant que la pègre. La pègre ou ses histoires de projet dangereux, c'est une comédie déjantée en comparaison de la perte de Maxwell.

- Et de toute façon, je sais où elle est ma place. Elle est à tes côtés. Peu importe ce que tu décides de faire. Peu importe dans quoi tu t'embarques... peu importe si tu décides de m'en tenir informer ou non. Ma place est avec toi. Je serais là pour toi. Pour passer du bon temps comme aujourd'hui, pour t'emmerder comme ce soir, pour te soutenir les jours où tu en aura besoin ou juste pour me faire laminer à Injustice. Je reste là. Je ne bouge pas.

- J’ai l’impression que tu me trouves stupide et inconscient. Et t’es pas mieux, j’te demande pas où tu vas les dimanches matins, j’le vois bien que tu rentres plus ou moins bien, y’a juste le dernier où t’es revenue en meilleur état …

Bien évidemment que non, je ne le trouve ni stupide ou inconscient. Cela ne m'empêche pas de m'inquiéter pour lui, de m'inquiéter de l'homme qu'il devient. J'apprends qu'il est mêlé à des histoires très louche, je découvre petit à petit son goût pour le risque et je suis presque certaine qu'il lorgne de très près sur la magie noire. Pas besoin d'être idiot pour se laisser emporter et sombrer du mauvais côté de la force. Et comment devenir son soutien, comment obtenir ma place à ses côtés si il cherche constamment à m'éloigner? Toutefois, il n'a pas tord. Je ne suis pas mieux et moi la première, je cache des choses. Peu importe que ces choses sont moins importantes. J'entretiens mon jardin secret alors de quel droit je lui demande de tout me révéler. Je me contente de me mordre la lèvre, me sentant à la fois coupable et impuissante.

- J’arrive pas à savoir ce que je peux te dire ou pas, c’est compliqué.
- Je comprend.

Je me rend sur ma tombe, tous les dimanches... pour me rappeler le temps qu'il s'est écoulé sans moi. Un an et demi d'absence... forcément que ça laisse des séquelles. Une part de moi espère que ce n'est que ça, qu'une question de temps avant qu'il parvienne à m'inclure dans ses projets, qu'une question de temps avant qu'il me voit comme un véritable soutien et non pas comme l'humaine fragile qui a mit au monde ses enfants. Mais si ce jour ne vient jamais? Si dans les mois qui viennent il persiste à me tenir à l'écart de tout, de sa vie, de son monde... est-ce que notre couple a la moindre chance de tenir sur la durée? Cette question me taraude parfois, en cet instant plus que jamais.

Pourtant, lorsqu'il m'attire contre lui et que je me blottis dans ses bras, j'ai envie d'y croire. Je crois en nous, en notre amour et en la durabilité de notre couple. Quoi qu'ils puissent arriver, nous resteront ensemble. J'ai besoin d'y croire.

- Pourquoi tu restes avec un débile comme moi ?

Cette question m'arrache un petit rire. Je ne vois qu'une réponse possible.

- Parce que tu es mon débile, rien qu'à moi.

Et que je ne veux avoir à le partager avec personne d'autre. Parce qu'en dépit de tout, je l'aime. Parce je ne vois pas ma vie sans lui. Parce que les fois où il réagit pas comme un connard, c'est un amour. Parce qu'il me fait rire. Parce que dans ses bras, je me sens à ma place. En vrai, des raisons, j'en ai des tonnes et je pourrais continuer ainsi toute la nuit. Au lieu de ça, je saute sur mon homme et me laisse porter par lui. J'ai l'impression d'être un poids plume tant il n'éprouve aucune difficulté apparente à m'emmener jusque dans la chambre. Et... je pense ne pas avoir besoin de vous faire un dessin sur ce que la nuit a à nous offrir, n'est-ce pas?

Trois jours plus tard

De la pure folie! Avec le Comic-Con j'en ai pris plein les mirettes! Des costumes magnifiques! Des stands de bouffes incroyables! Et Maxwell en a profité pour se faire le plein de figurine. Moi j'appelle ça des jouets pour adulte mais j'ai préféré me garder cette remarque, des fois que ça froisse l'homme viril en lui. M'enfin moi je trouve ça mignon. Avons-nous remis sur le tapis son boulot? Non! Est-ce qu'on a remis sur le tapis mes incursions du dimanche? Non plus. Tout comme je n'ai pas encore mentionné ma rencontre avec Marius, tout comme je ne lui ai toujours pas précisé que ce tatouage, je l'ai fait en compagnie du nécromancien. Pour quoi faire? Sérieusement, ces derniers jours avec Maxwell ont été magiques, ponctués de sourire, de fou-rire et de moments complice! On aura tout le temps du monde pour aborder ces sujets-là!

Après le Comic-Con, on a décidé de se prendre une journée off, à ne rien faire. Okay... on n'a pas "rien fait". On profite des services proposés par l'hôtel et on flâne dans les environs. Toutefois, ça reste reposant... et je trouve que c'est une bonne entrée en matière au vu de la surprise que je réserve à mon homme. Exceptionnellement, j'ai demandé à ce qu'on dîne un peu plus tôt que d'habitude parce qu'après, j'ai une surprise pour lui. J'ai quand même dû préciser que ce n'était pas d'ordre sexuel. A croire que toutes mes surprises tournent qu'autour de ça... et il n'aurait pas tord!

Donc, après le dîner, je demande à Maxwell qu'il appelle notre chauffeur privé pour qu'il vienne nous chercher. Je crois que mon sorcier n'est pas très rassuré et franchement, moi ça me fait rire. Je tente de le rassurer comme je peux, avec un sourire innocent. C'est pire. Pas grave, je suis certaine qu'il va apprécier! Ou pas. En vrai j'en sais rien et j'avoue que dans les deux cas, ça promet d'être drôle.

A l'arrivée de notre chauffeur, je lui donne un bout de papier avec l'adresse dessus. La seule chose que j'ai indiqué à Maxwell, c'est qu'on va se rendre dans le quartier de Jolla. Un quartier luxueux, avec des tonnes et des tonnes de boutiques mais surtout, une plage de toute beauté. Je veux qu'on ai le temps de faire ma surprise et d'ensuite assister au coucher de soleil. Pendant tout le trajet, je bavarde... mais je bavarde toute seule. Je m'en rend bien compte mais je suis une vraie pile électrique. Je parle de tout, de rien, de l'historique du quartier de San Diego, pour ensuite enchaîner sur ma préférence pour les sorbets au citron. Vous l'aurez compris... je crois bien que Maxwell aimerait me mettre sur silencieux.

Lorsqu'on arrive à destination, je jubile. Je remercie le chauffeur, lui donne un autre papier avec des instructions et je quitte le véhicule. Montée sur ressort, je me retiens de sauter sur place lorsque d'un geste théâtral, je montre à Maxwell une boutique de tatoueur/perceur.

- Tadam... Je nous ai pris rendez-vous.... pour maintenant!

Au choix il va me prendre une folle ou embarquer dedans. Dans les deux cas... la soirée est loin d'être terminée.

Chouette. Chouette? C'est... tout? Je me mordille la lèvre, plisse les yeux et tente de déchiffrer son "chouette". Je l'ai déjà vu plus exalté pour des bandes-annonces de jeux vidéos. Je relativise. Au moins... il ne me traite pas de folle en partant le plus loin possible. J'imagine, donc, que l'idée lui plaît un minimum. J'insiste sur le "un minimum" au vu de son manque d'enthousiasme.

- Comme ça j’aurais une excuse pour plus aller dans le jacuzzi et geeker à la place.
- Quoi...?

Ah... Non... ça je ne l'avais pas prévu. Je ne veux pas qu'il geek, je veux qu'il s'intéresse à moi, à mon corps et à tout ce qu'il va lui être possible de faire avec une fois de retour à la chambre d'hôtel. Le grand troll dépose un baiser sur ma tempe, et s'attarde finalement sur mes lèvres. Je préfère ça et je lui rend son baiser au goût de riz soufflé. La prochaine fois, je lui donnerais des galettes de riz nappé de chocolat noir. C'est meilleur en bouche. En tout cas, cette petite étreinte me rassure, il aime l'idée. Sinon il m'aurait envoyé chier comme lui seul sait si bien le faire. Ragaillardie, j'attrape mon troll par la main et nous nous rendons à l'intérieur de la boutique. Je regarde les photos exposées avec émerveillement. Maintenant que j'ai passé le cap du premier tatouage, j'ai envie de m'en faire d'autres. La prochaine fois que j'irais me faire tatouer, ça sera un dessin de mon homme. Une autre surprise que je garde pour plus tard.

Quand il m'attire à lui pour me remercier, je fond. Je lève mes yeux vers lui et un sourire s'imprime sur mon visage. J'ai juste envie de lui dire combien je l'aime mais je me retiens. Vous n'imaginez pas le nombre de fois que j'ai eu envie de le lui dire depuis notre arrivée ici.

- De rien, mon homme.

Je n'ai pas besoin qu'il bondisse dans tout les sens, c'est bon. Je sais que mon idée lui plaît réellement. Je me détache du troll pour retrouver la gérante du lieu, celle que j'ai eu au téléphone dans la journée.

- Axelonnie Abraxas. Je suis là pour le piercing derrière la nuque et celui au téton.

Ouais! Je commence déjà à me faire appeler "Abraxas". Et alors? La gérante nous accueille chaleureusement et nous conduit à l'arrière salle. J'inspire. J'expire. Ma main moite attrape celle de mon homme. Je vais mourir sur place. Je sens déjà les couleurs quitter mon si joli visage.

- Maxwell, mon amour... je te laisse commencer, hein.

Moi? Courageuse? Pas le moins du monde. Je m'installe sur un petit siège et j'attends que la gentille madame termine de torturer mon homme. En vrai, ça ne dure pas très longtemps et sans surprise, il a subit sans broncher. C'est qu'il est viril mon troll et j'ai tellement envie de lui sauter dessus, là tout de suite. Je crois que ce sont mes hormones en feu qui m'ont empêché de me volatiliser à la seconde même où on m'appelle pour que je m'installe sur la chaise de torture.

Même schéma que quand je suis partie me faire tatouer. J'attrape la première paluche virile et réconfortante que je trouve, je la serre fort et je pleure. Quoi que là... ça ressemblait plus à un couinement qu'à de véritable pleurnicherie. J'ai les yeux plein de larmes mais mon honneur est presque sauf!

L'étape blabla et recommandation, franchement, c'est l'étape qui m'ennuie le plus. J'acquiesce mais j'écoute à moitié. Je suis juste pressée de partir pour qu'avec Maxwell, on puisse profiter de la plage.

Ce week-end prolongé a comme un goût de paradis. Une journée parfaite n'existe pas. Toutefois, il existe ces moments qui se cristallisent dans le temps. Ils se figent, et pour une raison quelconque vous savez que cet instant restera ancré dans votre mémoire jusqu'à votre mort... ou jusqu'à l'arrivée de l'Alzheimer, au choix. Et le plus fou dans tout ça, c'est que ces instants s'impriment de manière indélébiles pour un détail idiot, une scène banale. Un sourire, une parole, une odeur.  

Lorsque nos regards se croisent, que je sens cette complicité qui nous uni, alors je sais. Je sais que CE moment, cette image de nous deux sur cette terrasse ne me quittera jamais. Je sais qu'à chaque fois que je dégusterais un sorbet au note acidulé, d'une manière ou d'une autre, ce moment me reviendra en mémoire. Que je me souviendrais du bonheur que j'ai éprouvé à cet instant, que je me souviendrais de la brise agréable qui chatouille notre peau, que je me souviendrais de ces yeux bleus qui se sont posés sur moi. Et que je me souviendrais de combien j'aime cet homme. En dépit des épreuves, en dépit des difficultés. Je me souviendrais et je m'accrocherais à ces instants. Car il n'y a aucun doute à avoir. Maxwell est le seul à me faire vivre les choses de manière si intense. Et il n'y a que pour lui que mon cœur est capable de battre la chamade pour un simple regard ou simple sourire. Mais tout ça, je le garde pour moi. C'est mon jardin secret... en grande partie parce qu'il me trouverait fleur bleue, niaise et que je l'imagine bien lever les yeux au ciel. Et cette simple pensée m'arrache un sourire discret.

L'estomac remplit de glace, nous quittons la terrasse pour nous promener. J'en profite pour glisser ma main dans la sienne, incapable de rester bien longtemps sans le moindre contact physique avec lui. Sentir sa peau contre la mienne a quelque chose de rassurant, d'apaisant. Alors que nous prenons le chemin pour rentrer à l'hôtel, j'hésite. La plage n'est pas loin, et notre séjour touche à sa fin. Je ne serais pas contre profiter un peu du sable fin et du bruit relaxant des vagues, en compagnie de mon troll bien évidemment. En parfaite petite femme, je lui soumet l'idée qu'il accepte sans brocher. Je me retiens alors de justesse de sautiller de joie. Je me sens comme une gosse à qui on promet un week-end à DisneyLand. Je me contiens parce que, vous comprenez, je suis une adulte responsable. Hum hum. Par contre, une fois à destination, je lâche la main de mon homme pour retirer mes ballerines. J'ai toujours aimé marcher sur le sable, même si contrairement à ce qu'on tente de nous faire croire, ce n'est pas la sensation la plus agréable du monde. Cependant, cette sensation me rappelle mon enfance, pleine d'insouciance, lorsque j'allais aux Hamptons avec ma famille. Des moments agréables, loin des tracas du quotidien.

Bon, par contre, l'adulte responsable elle s'envole une fois proche de la mer. Je balance mes chaussures, sans vraiment me soucier de où elles atterrissent, et je cours afin de plonger mes pieds dans l'eau. C'est glacé, je m'en doutais et pourtant je me laisse surprendre, laissant échapper un petit cri avant de rire et de m'enfoncer un peu plus. Mes mollets immergés, et malmenés par les vagues qui vont et viennent au gré de leurs envies, j'invite Maxwell à me rejoindre en tendant mes bras vers lui et en affichant un sourire des plus innocents. Promis... je ne vais pas le pousser dans l'eau. Hum.