Elizabeth est issue d'une famille modeste et là encore, c'est une façon gentille de dire qu'ils étaient pauvre. Une fatalité? Absolument pas, car très vite, elle a appris à se contenter de peu. Pas besoin d'avoir les dernières fringues à la mode ou de posséder les nouveaux jouets sur le marché pour partir à la conquête du bonheur. Elle se souvient encore des dimanches après-midi en famille, à cuisiner avec sa mère ou bricoler avec son père. Elle se souvient de ces longues promenades le long d'un canal, à profiter du calme ambiant et des conversations instructives avec ses parents. Des souvenirs que l'argent n'aurait pas su lui offrir.

Le manque d'argent ne lui posait pas de soucis... mais étrangement, ça dérangeait les gens. Comment expliquer les railleries, les messes basses, le manque de considération? Hum. Dès son entrée au collège, Elizabeth a compris qu'elle allait devoir se battre. Se battre pour montrer sa valeur, se battre pour rabaisser le caquet à tout ces ignorants, se battre pour avoir un avenir, tout simplement. Alors elle a travaillé, avec acharnement... et ça a porté ses fruits. Elizabeth a réussi son diplôme haut la main, elle a eu droit à une bourse pour son entrée à l'université. Alors certes, la bourse ce n'était clairement pas assez pour couvrir tout ses frais et malheureusement, ses parents ne pouvaient pas l'aider sur le plan financier. Un soucis, vous dîtes? C'est mal connaître la débrouillardise de la ténébreuse.

D'abord hôtesse de téléphone rose, pour ensuite devenir escorte-girl, Elizabeth venait de trouver sa poule aux œufs d'or. Un travail qui, dans la finalité, demandait peu de son temps mais qui rapportait très gros. Un combo parfait pour continuer sereinement ses études.

Après l'obtention de son premier doctorat, Elizabeth pense sincèrement avoir trouvé l'âme sœur. Une grande histoire d'amour, avec un grand A. Les papillons dans le ventre, les cœurs dans les yeux, la promesse d'une vie à deux. Le bonheur. Et ce fût le cas... onze mois de mariage... et ensuite l'hécatombe. Les ambitions d'Elizabeth ne correspondaient pas à l'image que se faisait son mari de la femme. Il voulait fonder une famille. Elle voulait construire un empire. Elle est tombée enceinte. Ils ont perdu l'enfant... et c'était la fin. La fin du "nous", la fin d'une époque. Le divorce s'est fait dans les cris, les larmes et les reproches. Des blessures suintantes qu'Elizabeth a mis du temps à cicatriser.

Pour tourner la page, elle n'a rien trouvé de mieux... que de se lancer dans un autre doctorat. Après tout, pourquoi pas? Elle en avait la capacité mentale et financière. Se plonger à coeur perdu dans les études, c'était pour elle un exutoire. Mieux encore, c'est au cours de ce second doctorat qu'elle a rencontré Perséphone. L'ultime rayon de soleil dans sa vie, la présence de la rouquine a sauvé Elizabeth, sans le moindre doute. C'est également Perséphone qui lui a parlé du poste de chercheuse qui s'est libérée à Chicago. Ni une, ni deux, Elizabeth a postulé et a obtenu le poste.Un métier dans lequel elle s’épanouit. Et même si son métier paie bien, Elizabeth n'est jamais contre gagner plus d'argent. Grâce à ses économies de l'époque où elle était escorte-girl, elle a pu investir dans l'immobilier, acheter des actions et je vous dévoile ici un de ses secrets les mieux gardés : elle écrit des livres de romance érotique sous un pseudonyme et de vous à moi... il n'est pas impossible que vous ayez déjà vu un de ses livres en librairie. Sa vie à Chicago lui plaît, elle s'y sent bien et mène une vie des plus agréable, sans embûches particulières... jusqu'à cette fameuse nuit où on a jugé bon de la transformer en créature nocturne.