Fill me up - ft Nathan & Lucy

 
Encore une journée qui se termine sur un échec. Celui de n’avoir toujours aucune piste concernant la présence de la Banshee à Chicago et c’e n’est pas que l’amer de la bière qui lui donne cette sensation. Le jeune homme fait tournoyer le fond de liquide ambré dans la bouteille avant de décider de l’ingurgiter cul sec. Un geste au barman pour l’inciter à inviter la petite sœur à la fête … ou la tante … il n’a pas compté, mais les bouteilles vides s’amoncellent devant lui et le jeune homme soupire de dépit.
 
« Un shot de vodka au caramel s’il te plaît … »
 
Pourquoi pas après tout … Oui, le jeune sorcier vient de se faire la remarque que quitte à boire, autant se faire plaisir et ce n’est pas dans un fond de bière qu’il trouvera son bonheur, alors autant aller vers des saveurs plus sucrées.
 
Le jeune sorcier n’est pas dupe. Si ses pas l’ont guidé ce soir jusqu’à ce bar, c’est parce que l’aura magique qui s’en dégage est presque palpable. Le staff n’a pas l’air d’avoir grand-chose d’humain et bon nombre des soiffards non plus.
 
D’abord suspicieux, le barman lui adresse un regard chargé de … de il ne sait quoi, mais n’en a pas envie, toutefois, il finit par lui tendre son verre et l’observe le vider d’une traite avant qu’il ne lui en réclame un nouveau. Le jeune sorcier apprécie la sensation de ne plus sentir son corps lui appartenir, n’est ce pas là l’histoire de toute sa vie de toute manière ? N’être que l’ombre de soi-même, essayer de devenir la personne tant désirée par ses parents. Il soupire, exaspéré par cette rétrospective déplorable de sa vie. Il ne préfère d’ailleurs ne pas laisser trop de place à la Banshee et le vécut abandonnique qu’elle lui a fait vivre depuis son départ. Il ne s’est d’ailleurs toujours pas décidé. Est-ce qu’une simple conversation suffira, est ce qu’il voudra la tuer ou juste lui avouer ses sentiments. Il rigole haut et fort sans se soucier de l’étrangeté de la situation. Un jeune homme seul assis au bar et qui ricane sans raison apparente.
 
Alors qu’il insiste à nouveau auprès dus erveur pour un nouveau verre, il remarque que ce dernier n’obtempère pas et il ne peut s’empêcher de se sentir frustré par cette confrontation si soudaine.
 
« Allez mec, tu vois pas que j’en ai besoin ? »
 
Il toise son interlocuteur dont il sent une aura familière sans pouvoir vraiment la confirmer.
 
« T’es pas normal toi ? »
 
Soit l’autre comprend qu’il lui demande s’il est un être surnaturel ou quoi que ce soit du genre, soit il va prendre cela pour une simple insulte et le foutre dehors … il n’a aucune envie de devoir faire usage de ses pouvoirs ce soir, mais l’alcool a ankylosé son bon sens et sa patience se retrouve également mise à rude épreuve. Il veut juste tout oublier, tout noyer et repartir à zéro demain, ne pas se rendre compte qu’il cherche une aiguille dans une botte de foin …
 

Made by Neon Demon

Une soirée de plus au bar. Ce taf, c'est ma vie depuis des années, mais je dois avouer que depuis quelques temps, je me trouve bien mieux chez moi avec mon mec et ma fille qu'au boulot. Ce qui signifie que j'ai enfin une vie en dehors du boulot, et ça, c'est plutôt pas mal, étant donné le nombre d'heures supplémentaires que j'ai pu faire parce que, de toute façon, j'avais rien de plus constructif à faire du reste de ma journée.

Bref, toujours autant de monde ce soir, et j'ai du abandonné le coin du bar où Shawn et Jack se sont retrouvés, une fois n'est pas coutume, pour bosser pour de vrai, pour une fois. Le coté intéressant, c'est qu'il y a suffisamment de monde au bar pour m'éviter d'aller filer un coup de main en salle, et quand on voit mes talents avec un plateau dans les mains, ça va à tout le monde. Mais on en est pas là. On en est à remarquer que ça doit bien faire quatre fois que je ressers le même mec, et qu'en prime, avec trois bières dans le nez, il décide de passer à la vodka. Je m'obtempère avant de revenir vers le groupe, laissant Shawn me confirmer l'impression que j'avais déjà concernant le jeune homme. Non pas qu'il picole trop pour ne pas avoir un truc à évacuer, ça, j'suis barman, j'ai tendance à connaitre, dans tous les sens du terme. Mais sur son coté sorcier surtout. Je sens la magie à défaut de l'utiliser moi-même, mais Shawn est quand même un meilleur détecteur de magie que moi. Jack s'éloigne pour répondre à un coup de fil et Shawn me claque la bise par dessus le bar avant de quitter l'établissement. Un rire me fait me retourner vers le sorcier inconnu, qui finit par me demander un nouveau verre. Nope, pas cette fois. Et s'il insiste? Je sors un nouveau verre à vodka, pour le remplir... et le vider aussi sec dans mon propre gosier. J'suis pas archi porté sur la vodka, mais ça fait jamais de mal par où ça passe.

"J'imagine que j'dois prendre ça pour un compliment. Ce que je sais, c'est que t'as bien assez picolé, et si tu sors d'ici en clopinant et que tu te bouffe une voiture en traversant la route, mon patron m'en tiendra responsable. Et personne n'a envie de déplaire à mon patron."

Non pas que Luther soit une ordure. Il est dur, ouais, mais juste. Il a laissé sa chance au grand con que j'étais à notre première rencontre, et j'suis pas sur que j'y laisserai sa chance, à cui que j'ai pu être. Mais faut pas non plus oublier que sous ses airs d'ours mal léché, c'est surtout un loup. Et faut éviter de provoquer un loup.

"Un thé glacé? C'pour moi. Tu viens de me payer une vodka après tout."

C'était pas volontaire de sa part? Je suis le barman, c'est moi qui fait les comptes. Et son ardoise s'allonge au fil de la soirée.

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Le jeune sorcier acquiesce en silence. Oui, pour lui, c’est un compliment que de juger son interlocuteur comme anormal. Toutefois, il soupire en entendant la fin de sa diatribe. Le brun est-il en train de lui faire comprendre qu’il n’aura pas plus d’alcool ? Certes déçu, mais il comprend. Il comprend la bienveillance à travers les paroles du barman et se dit que finalement, il préfère un autre sorcier bienveillant plutôt qu’autre chose.

« Va pour le thé glacé … »

Il soupire, conscient que le sorcier vient de le sauver d’une gueule de bois horrible sans doute, rien que le charbon n’aurait pu faire pour la contrer.

Il passe sa main sur son visage et frotte rapidement ses paupières alors que le bruit familier d’un liquide versé dans son contenant se fait entendre. Le barman finit de servir le breuvage salvateur. Il attrape son verre et boit une gorgée généreuse. Un nouveau soupir franchit ses lèvres alors que ses démons reviennent le hanter.

« Je sais que la solution n’est pas au fond d’un verre, mais elle ne semble être nulle part honnêtement … Tu dois voir trop de gens venir se lamenter. »

Un sourire timide vient accompagner sa dernière remarque et le jeune homme se dit qu’il n’a plus aucune envie d’être une de ses âmes perdues qui se noient dans l’alcool.

« Tu as un pouvoir d’empathie ? »

Autant bifurquer sur autre chose alors, il n’est pas là pour se plaindre et pleurer. Le jeune sorcier pose son regard dans celui du barman se disant qu'il est grand temps de rencontrer d'autres sorciers que ceux de son Coven. Ryan lui a déjà montré qu'un sorcier pouvait être bienveillant et protecteur. Celui-ci pourrait être amical aussi et parler de ses pouvoirs est toujours une opportunité pour lui de parler de ce qu'il aime, sa magie, son essence.

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Je lui sers son verre de thé glacé avant de débarrasser le plateau qu'un collègue rapporte sur le bar, oubliant la délicatesse quand il s'agit de faire descendre les verres vers le lavabo plein d'eau mousseuse. L'eau ça amortit la chute. Pour ressortir le tout dans le panier à vaisselle, qui finit dans le lave-verres.

"La solution est pas au fond d'un verre. mais le fond d'un verre fait parfois une bonne solution. Fin, semble en être une. Crois-moi, j'ai longtemps été de l'autre coté du bar. Et pas l'client le plus agréable, en prime."

Même si, en vérité, au prix des consos au bar, j'me démerdais plutôt pour m'acheter un pack de 24 de la bière la plus bas de gamme possible, du genre imbuvable, et j'm'occupais la soirée avec. Quand j'tapais pas dans quelque chose de plus costaud. J'tenais l'alcool, à l'époque, mieux qu'aujourd'hui, alors fallait ce qu'il fallait pour que mon esprit décroche.

"L'empathie, nan. C'mon métier. Si un barman sait pas écouter ceux qui en ont besoin, faut qu'il change de métier le mec. Fin c'que mon avis. Du coup, qu'est-ce qui t'amènes ici, hormis ma belle gueule?"

Oui ben on se refait pas, que voulez-vous. C'pas parce que y a une paye que j'me suis tapé personne dans l'arrière boutique que ça m'empêche de faire du gringue. Pis j'pense pas être de ces mecs relous dont on veut juste se débarrasser donc, ça gère.

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Il hausse les épaules à son histoire. Même si le jeune sorcier est très persuadé que la réponse ne se trouve pas au fond de son verre, il est juste pris d’une envie de se mettre mal physiquement un soir pour oublier le mal constant qu’il vit dans sa tête tout le reste du temps.

Par ailleurs, le serveur lui confirme qu’il est juste un bon être humain, empathique, sympathique et prévenant et un sourire se dessine sur le visage du jeune homme à l’énonciation de sa belle gueule. De toute façon, Lucy n’a aucun préjugé quel qu’il soit envers l’orientation sexuel des autres étant donné que lui-même n’est pas encore certains de ce qu’il aime et n’aime pas. Il dévisage son interlocuteur qu’il peut définitivement considérer comme beau avant de lui répondre.

« Loin de moi l’idée d’être vexant, mais je crois que mon cœur est déjà pris … »

Un air contrit fait subitement son apparition sur son faciès. C’est bien là une question à laquelle il n’a malheureusement pas encore de réponse. Tant qu’il n’aura pas revu la jeune femme, ses sentiments à son égard ne sont qu’un flou, un enchevêtrement d’émotions contradictoires.

« Enfin, c’est bien là le problème … Je suis à la recherche d’une femme dont je crois que je suis tombé amoureux … Gwen Evenson … »

Il prononce ce prénom et soupir. Le soupir d’un cœur transit d’amour qui ne sait pas encore comment s’y prendre. Rien que de penser à elle, son cœur fait un bond dans sa poitrine et un sourire béat naît à la commissure de ses lèvres. Sa douceur, sa beauté, sa gentillesse … mais seulement l’a-t-elle jamais été ou n’était-ce qu’une façade pour arriver à ses fins ?

« Elle a dû fuir le Coven où j’ai grandi et tout ce que je sais c’est qu’elle a son père ici … un vampire. Je n’ai pas eu le temps de la voir avant son départ, j’ai été dans le coma pendant des mois et à peine j’arrive ici que je retourne à l’hôpital … je crois que je me suis fait percuté par une voiture ou une connerie de ce genre. »

Son regard se tourne vers le sorcier, bien conscient que tout ce qu’il raconte n’a aucune chance d’être aidé. Il sourit et tend son verre.

« Enfin, c’est pas comme si j’allais aboutir à quoi que ce soit, je veux bien un thé à nouveau en revanche. C’est une ville bien trop grande et je ne sais même pas par quel bout commencer. Je ne connais personne, j’erre d’hôtel en hôtel, de bar en bar … d’hôpital en hôpital aussi … »

Il s’arrête alors qu’il se rend compte que le barman le regarde avec d’autant plus d’attention … Dubitatif, le jeune sorcier est persuadé qu’il a dû dire une connerie et qu’il ferait mieux de se taire. Ryan l’avait pourtant prévenu, mais croyant être en présence d’un de ses paires, Lucifer a encore délié sa langue avec trop de témérité … cela finira par lui coûter cher s’il n’apprend pas à la tenir.

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C'est moi ou il est à deux doigts de s'excuser de me coller un rateau? Entre nous, même si j'avais été sérieux dans l'histoire, j'm'en serai remis. Un de perdu, dix de retrouvés, non?

"Bon beh ça tombe bien, le mien aussi."

J'avoue que je serais peut-être passé à autre chose si ses paroles suivantes ne m'avaient pas interpelé. Fin c'est pas tant ses paroles que le nom qu'il me donne. Evenson, Evenson, d'où ça me parle ce nom? Nan, j'vous le donne en mile, c'pas de mes exs, fallait déjà pas me demander les prénoms alors les noms de famille... non mais ça va revenir... un peu plus vite d'ailleurs quand il me dit que la dame est de famille avec un vampire du quartier. Parce que si je connais pas personnellement 50 des vampires du coin, il a réussi à éclairer ma lanterne. Sauf si y a deux imbéciles de vampires anglais qui portent le même nom par ici. Notez que ça se pourrait, c'un nom du genre courant, et y a genre deux millions d'habitants à Chicago, alors...

"Attends attends. Un vampire nommé Evenson, j'en connais un. Le truc c'est que j'ai pas souvenir qu'il ai une fille, mais vu l'âge du péquin, si il en a eu une avant d'être transformé elle est surement encore en vie aujourd'hui."

Si j'en sais pas beaucoup plus sur Silas? Qu'il a bien dépanné Elaine quand elle en a eu besoin, et que j'le remercierai jamais assez pour ça. Que j'compte le tuer à mains nues si il entraine Dante dans une connerie plus grosse qu'eux deux réunis, à s'approcher trop près de sphères trop hautes pour eux. Et qu'en même temps, j'dis pas non à ce qu'il dépanne Dante avec son manque de confiance en son vampire de temps en temps... j'rajoute que je jalouse légèrement que mon mec passe plus de temps avec lui qu'avec moi dans une journée? Bref, je ressers un thé glacé au jeune homme avant d'aller servir deux autres clients qui attendent que je m'intéresse à eux, pour mieux revenir vers lui.

"J'ai son numéro dans mon répertoire, si jamais. Pis si j'me gourre de péquin, il est détective, alors pour retrouver une personne précise, il sera plutôt bien indiqué."

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Le jeune sorcier reste coi. Il n’en croit pas de la chance incroyable qu’il vient d’avoir et il boit les paroles du barman. Un détective ou le père de sa belle Banshee … il est preneur.

« Attend mais je te rajoute comme donné que Silas Evenson est un vampire qui a transformé sa fille, mais des sorciers l’ont tué, elle a erré dans les limbes donc techniquement, lui non plus sait pas que sa fille est vivante et … est devenue une banshee d’ailleurs … En fait j’étais son geôlier … on m’y a forcé je tiens à préciser. Ce n’est pas par plaisir que je retiens les gens en prison et elle et moi on a beaucoup parlé. »

Il soupire, complétement perdu dans la flopé de parole qu’il vient de débiter. C’est un carnage tout ce qu’il débale de sa vie à un parfait inconnu. Lucy est incapable de retenir la joie qui l’opresse, celle de bientôt retrouver la femme qu’il aime.

« Sil te plaît, dit moi que t’es un chic type et que tu vas pas me buter à la sortie de ce bar, j’en peux plus de me prendre des murs … »

Franchement, c’est pas possible qu’après tant de déboires il ait fini par tomber sur une personne aussi bienveillante que Ryan et qui en plus aurait des informations pour l’aider à retrouver Gwen. Un sourire empreint d’espoir se dessine sur son faciès et il attend la réponse du serveur comme si sa vie en dépendait. Il croise ses mains devant lui, priant Satan de ne pas le malmener encore une fois. Ne mérite t’il pas de trouver la femme qui l’a abandonné derrière, savoir si elle a ou non des sentiments pour lui, si elle l’a utilisé juste pour arriver à ses fins ? Tant de choses qui l’oppressent et l’empêche de penser à autre chose que de la retrouver. Chaque souffle qu’il expire est dirigé pour remplir ce but. Il n’y a qu’elle qui compte. Elle et la vérité qu’elle aura à lui dire. Sans s’en rendre compte, Lucy retient presque sa respiration et son regard se plante dans celui de l’inconnu qui lui fait face. Le jeune sorcier fait partie de ces âmes errantes au but inachevé. Mais il ne va pas cesser d’exister une fois sa tâche accomplie, au contraire, il revivra. Dans un sens ou dans l’autre, il l’ignore, mais des paroles de la Banshee dépendra son avenir.

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Il blablate à une de ces vitesses, on dirai moi en plus jeune. D'accord, je bouffe pas vraiment moins mes mots qu'avant quand j'm'y met, et faut vraiment que la conversation devienne sérieuse ou me tienne particulièrement à cœur pour que je fasse gaffe à ma prononciation pour être sur que l'autre a bien compris ce que j'avais à dire sans devoir décoder. Mais y a pire que moi, j'ai pas l'accent serbe dans le genre... même si, entre nous, je surkiffe son accent... mais je m'égare, pas bon ça.

"Donc, t'es en train de me dire que Silas a eu une fille, qu'il a transformé, qu'elle est morte, mais pas tout à fait, et qu'en prime, c'toi qu'étais chargé de la garder en cage? Tu veux un conseil? Zappe ce détail si tu veux pas que le vampire te saigne avant de discuter."

Moi qui croyait qu'on pouvait pas trouver plus tordue que ma famille, je crois que si, en fait. Ou alors j'ai rien compris, mais on va dire que Silas est loin d'être du genre bavard, et pour saouler un vampire faut déjà y aller, donc on peut pas dire que j'ai eu l'occasion de profiter d'un trop plein d'alcool de sa part pour en savoir plus. Pis en vrai, j'ai mieux à faire de ma vie que de vouloir jouer les concierges avec le collègue de mon compagnon, y a déjà bien assez de trucs qui me remontent aux oreilles sans que je le veuille forcément dans mon taf, sans en rajouter à la maison.

"Pourquoi j'te "buterai" comme tu dis?"

Surtout que sa note est salée ce soir, et je pense que Luther me la ferait payer si je tuais le client avant qu'il ne paye lui-même... non pis, j'en ai fait des conneries dans ma vie, mais jusqu'à présent j'ai réussi à éviter d'avoir du sang sur les mains... hormis celui d'Oliver, mais j'ai pas envie d'y penser ce soir.

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Un sourire s’affiche sur son faciès, sentant qu’il a fait mouche.

« Oui, oui ! C’est ce que je te dis ! Et je suis bien trop honnête pour lui cacher ça, mais je le mettrais pas en avant … je veux juste parler avec elle de toute manière, j’ai besoin de savoir pourquoi elle est partie sans moi … »

Ok, le problème évident, c’est qu’à force de se faire abandonner, laisser pour compte, Lucifer n’a plus aucune confiance en lui et ce dernier coup l’a grandement amoindri. Il veut pouvoir comprendre, même s’il n’est pas sûr de ce qu’il obtiendra derrière. Si son cœur se brise, il en survivra, mais si sa confiance a été encore mis à mal gratuitement, rien ne présage de bon pour l’avenir.

« Désole, c’est l’habitude … généralement, je ne tombe pas vraiment sur des personnes bienveillantes et honnêtes, je suis plutôt du genre chat noir à tomber uniquement sur des mandrins. »

Pourtant, dans son coven, les chats noirs sont plutôt de bonne augure et l’ami des sorciers, mais l’expression le désignant comme un poisseux lui va tout aussi bien. Entre ça, la voiture qui l’a percuté, le détour par un autre hôpital, ses errances dans la rue pour trouver un abri pour la nuit …

« Est-ce que … est-ce que tu accepterais de me faire rencontrer Silas Evenson ? J’aimerais pouvoir le rencontrer et s’il peut m’aider à retrouver Gwen également. Après, elle l’a peut-être déjà retrouvé, j’avoue que je n’en ai aucune idée et comme j’ai passé plusieurs mois dans le coma … j’ai un peu perdu de temps … »

Ah oui ! Il y a cela aussi également, son petit séjour au pays des songes à cauchemarder et se réveiller en sueur et seul dans cette chambre froide et austère.

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Je suis pas d'un naturel sarcastique, surtout face à quelqu'un qui semble avoir besoin de tout sauf qu'on le soit face à lui, mais son résumé couplé à sa question... j'ai peut-être bien la réponse. J'dis ça j'dis rien.

"Peut-être justement parce que tu étais son geôlier?"

J'arrête là, il n'a clairement pas besoin de se faire enfoncer davantage qu'il a l'air d'avoir déjà bien fouillé dans le sol pour s'enterrer. Sur son idée de chat noir, là par contre... j'ai beau être sorcier, je suis pas de ceux qui écoutent les superstitions, hormis peut-être celle qui dit qu'il ne faut pas passer sous une échelle... parce qu'on sait jamais que l'échelle nous tomberait sur la tronche, ou que le péquin en haut perde un parpaing en montant. Y a plus glorieux comme façon de mourir.

"J'peux t'amener à Silas, si tu veux. Après mon service, pas avant. J'dois un paquet d'heures à mon patron."

Les joies du décalage horaire entre Dante et moi, le retour de Elaine à la maison, moi qui apprend à avoir une vie en dehors du taf, et donc, je néglige le dit taf. Parlant de taf, je me décide à faire un peu de plonge, histoire d'en avoir moins à faire à la fermeture. Tout en réfléchissant à son histoire en passant.

"Tu sais, si elle a plusieurs mois d'avance sur toi, je doute que Silas ai été son objectif. Crois-moi, toute la ville serait au courant si le vampire avait retrouvé sa fille, parole de père."

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Le jeune homme baisse la tête, un regard contrit apparaît sur son faciès. Bien sûr qu’il est son geôlier, mais elle sait également pourquoi on l’y a assigné et qu’il ne lui a jamais voulu aucun mal. Le problème, c’est que le jeune sorcier ne connaît pas grand-chose au monde en dehors de son Coven et de ce qu’il a lu dans les livres. Sa vie s’est résumée à satisfaire ses parents, éternellement redevable envers eux qui lui ont donné la vie. Toutefois, aujourd’hui, cela lui semble secondaire comme jamais. Gwen vit sa vie, il est temps qu’il en face de même, mais les fantômes de son placard ont besoin de disparaître avant qu’il puisse s’atteler à cela.

Le plus vieux ne lui tient pas rigueur de son silence et enchaîne sur ses questions suivantes. Quelque part, cela l’arrange autant qu’il aurait aimé se justifier. Mais à quoi bon et cet inconnu n’a que faire de ces aveux.

« Merci … »

Le barman s’active et reprend les tâches qui lui incombent. Perdu dans ses pensées, Lucy se laisse envouter par le bruit de l’eau qui goutte au robinet, les verres qui se heurtent sans jamais se briser, le chiffon qui glisse lentement le long du bar avant de tomber mollement sur le sol, la voix du barman. Il lève son regard ver lui.

« Je ne comprends pas. Elle voulait le revoir, j’en suis sûr. »

L’incompréhension se lit sur son faciès. Pourquoi la Banshee n’avait pas encore atteint son but alors que lui se trouvait déjà si proche du but ? Peut-être qu’elle s’était égarée en route ou pire … peut-être que les sorciers de son Coven ont lancé une chasse après elle et … Sa gorge se serre. Il ne veut pas penser à cela, il ne veut pas croire qu’il lui soit arrivé malheur. Egoïstement, il a besoin de ses réponses autant qu’il l’apprécie et n’est pas capable de lui souhaiter le moindre mal.

« Alors peut-être que je peux l’aider à la retrouver … »

Il n’y a pas plus sincère que Lucifer, mais pour le savoir, il faut lui laisser une chance de faire ses preuves … Il ne peut qu’espérer que le vampire accepte son aide, qu’il fasse amende auprès de la jeune femme et qu’on lui pardonne sa naïveté. Il n’aurait jamais dû suivre bêtement les ordres de son Coven, la culpabilité l’accable et finira par le rendre amer s’il ne trouve pas un moyen d’extraire toute cette rancœur envers lui-même. Un soupir franchit les lèvres du jeune homme. Il n’a plus qu’à attendre patiemment que le serveur finisse son service pour la suite. En attendant, il serait de bon ton qu’il décuve un tant soit peu.

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Je laisse le gamin à ses réflexions pendant que je me remet un peu au boulot, juste de quoi justifier mon salaire mensuel, en finissant la plonge sans réussir à casser de verre au passage, même si l'un d'entre eux a eu très chaud pour sa vie. Je ressers une tournée à ceux qui l'attendent depuis quelques minutes déjà avant de revenir au jeune homme, toujours aussi perdu. Qui me dit qu'à défaut d'aider la jeune fille à retrouver son père, il pourrait peut-être aider le père à retrouver sa fille. Je suis pas sur qu'il se rende compte de la situation dans laquelle il compte se mettre lui.

"Dessaoule un peu, et réfléchis à ton discours. Silas te laissera pas deux chances de t'expliquer. Pas si tu lui parles de sa fille. J'le ferai pas à sa place."

Je remplis un verre d'eau que je place devant lui avant de retourner à d'autres clients, jusqu'à ce que ça commence à se vider dans le coin. D'accord, c'était pas la grande foule depuis le début, mais j'peux commencer à voir le bout de la soirée sur le coup de minuit. Je laisse un message à Dante pour savoir où j'peux trouver son collègue, et lui accessoirement. Déjà parce que j'ai envie de le voir, ensuite, parce qu'il est le cerveau du duo de vampires, ça peut être pas mal qu'il soit dans les parages.

"Bon, tu m'aides à fermer et j't'emmènes?"

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Le jeune sorcier écoute attentivement les conseils du barman et conçoit que faire une telle révélation au vampire dans un tel état d’ébriété serait absurde.

« J’aimerais quand même faire ça au plus vite. Si jamais Gwen a besoin d’aide … »

Il boit docilement le liquide transparent sans se faire prier. Dans tous les cas, dilué l’alcool ne pourra pas lui faire de mal et sa tête l’en remerciera très certainement. Il relève enfin sa tête en entendant le brun lui demander de l’aider pour aller ensuite voir le père de son ancienne prisonnière.

« Oui, oui ! »

Au plus simple, le barman lui tend un seau et une éponge, quelques instructions et le voilà à faire le tour des tables maladroitement, nettoyant chaque surface un poil trop méticuleusement avant de finir par relever les chaises sur les tables pour permettre au barman de passer un dernier coup de panos avant la fermeture. Lentement mais surement, le bar a fini par se vider de ses derniers clients. De son côté le jeune homme décuve partiellement non sans reprendre deux ou trois verres d’eau auprès du serveur. Quand enfin tout semble en règle, Lucy plante son regard dans celui du plus âgé pour savoir la suite … Où va-t-on ? Est-ce que le père de Gwen est disposé à le rencontrer … ou non … Il angoisse. Il faut dire que raconter toute l’aventure ne le place pas sur un piédestal, mais plutôt enfonce le clou. Il a obéi bêtement et maintenant le regrette, mais que sont des regrets face à la colère d’un père ? Il l’ignore. Le sien n’aurait jamais pris sa défense. Plus le temps passe et plus il est convaincu que ce n’était pas un père au sens traditionnel du terme.

« Je suis prêt à te suivre. »

Il ne peut plus faire demi-tour de toute manière. Le sort en est jeté.

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Bon, quelques verres d'eau supplémentaires et un peu d'exercice physique ne vont pas le faire désaouler totalement, mais ça ne risque pas d'empirer les choses. Moi, ça m'épargne une partie de la corvée ménage, et franchement, je crache pas sur la main d'œuvre.
Une fois le rideau fermé, je passe par derrière pour rejoindre le vestiaire où je change rapidement de tee-shirt, de quoi laisser les odeurs de loup au boulot, récupérant ensuite mon blouson, mon casque et mes clefs avant de le laisser sortir et refermer la porte arrière derrière lui. Et lui fourrer mon casque dans les mains.

"J'en ai pas besoin. Et j'm'en voudrais que tu t'assommes."

Je monte sur la moto avant de la démarrer d'une main habituée, faisant vrombir le moteur pour l'empêcher de caler le temps qu'elle chauffe un peu, avant de faire sauter la béquille et lui indiquer de s'installer derrière moi, l'aidant à placer ses mains à ma taille avant de démarrer. Direction, le bureau de Dante et Silas. Ca aurait été plus simple qu'il soit chez lui, ce bon sang de vampire. Pourquoi ils se sont installés à l'autre bout de la ville pour bosser ces deux ânes là? Bref. On finit par arriver à bon port, et je laisse la moto en bas de l'immeuble avant de guider le jeune homme à l'intérieur. Je regrette déjà mais bon, faut ce qu'il faut. Je suis trop altruiste dans l'âme, ça me perdra.

"Bon, c'est l'heure de vérité. J'espère que t'as un sort ou deux sous le coude si jamais ça dégénère. J'peux pas te garantir que Silas va bien prendre la nouvelle."

Non pas qu'il ne soit pas capable de se contrôler. Mais on parle de son enfant, et parole de père, c'est pas un sujet facile. Si un parfait inconnu venait me dire que quelque part, mon fils était en vie et bien portant, je pense qu'il prendrait ma main dans la gueule d'oser prononcer son nom avant qu'on ne commence à parler. Silas a des crocs, j'dis ça, j'dis rien.

Made by Neon Demon

Le jeune homme ne se fait pas prier pour enfiler le casque … entre ces deux récentes commotion dont une qui lui a valu quelques mois de coma, il est devenu plus que prudent en matière de sécurité concernant le reste de ses neurones. Il regarde le motard s’installer et démarrer l’engin sans vraiment comprendre ce que lui-même doit faire. Pas besoin de réfléchir puisque Nath lui indique de le rejoindre une fois tout bon. Le jeune sorcier dégluti. C’est une première pour lui et ces engins ne lui inspirent pas grande confiance bien qu’il trouve cela incroyablement cool.

La ville se décompose en une myriade de lumières qui s’étirent en trait lumineux. C’est joli, mais l’effet soporifique que cela a sur le garçon est plutôt dangereux. Il cuve encore et il manque par trois fois de ne plus s’accrocher suffisamment au conducteur. Il s’agrippe toutefois jusqu’à ce qu’enfin le moteur s’arrête et un soupir de soulagement franchit ses lèvres alors qu’il descend avec empressement du deux roues. Il retire aussi le casque qu’il confie à son propriétaire. Il suit son guide sans rien dire, osant à peine relever les yeux. Sa prochaine rencontre, il la redoute plus que tout, mais cela va être nécessaire. Il n’a que Gwen en tête et cela le rend lentement fou. Il veut des réponses, s’assurer qu’elle va bien et qu’il n’a pas été qu’un pion encore une fois. Le jeune sorcier hausse les épaules. Bien sûr qu’il a des sorts, il est sorcier, c’est la base pour tout ceux qui naissent au sein d’un Coven que de sortir préparer en toutes circonstances. Même si son père dénigre sa magie, elle a un pouvoir protecteur incontestable … dévastateur même, si la colère le submerge. A cet instant, ce n’est pas la colère pourtant qui l’envahi, mais une peur trouble qui le laisse dans un brouillard d’incertitude. Sans doute que c’est une connerie, mais il ne le saura jamais avant d’avoir au moins essayé. Les deux hommes montent les étages lorsqu’enfin le brun s’arrête devant une porte qu’il franchit sans même frapper. Il a l’air de connaître les lieux et cela rassure le plus jeune. Ce n’est pas qu’une connaissance, ils ont l’air d’âtre potentiellement plus et pour la première fois depuis longtemps, il a l’impression que la balle est dans son camp. A lui de jouer et de bien doser ce qu’il compte dire. A peine entré, un homme au regard sombre sort de ce qui semble être son bureau et adresse un sourire au barman. Lucy lève un regard timide et croise les yeux pénétrants du vampire. Pour la seconde fois, il dégluti. Sentant les questions derrières cet échange silencieux, le sorcier plus âgé présente succinctement Lucifer.

« Je suis désolé de vous déranger, mais j’aurais besoin de vous parler de votre fille … »

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Je connais la route par cœur pour aller jusqu'au local où les deux vampires ont installé leur bureau, même si d'ordinaire, ce n'est pas l'anglais que je viens voir quand j'y passe. A y réfléchir, j'ignore si Dante compte profiter de ma visite ou s'il a plus important à faire où il est, et j'ignore si je préfèrerai qu'il soit présent ou non. D'un coté, il ne serait peut-être pas de trop pour soutenir Silas, de l'autre, je me met assez facilement à la place du vampire dans le cas présent, et je ne suis pas sur que j'aurai besoin d'une personne de plus à envoyer bouler au besoin. Pas à chaud. Vaut mieux qu'ils en causent à tête reposée ensuite.

Je gare la moto au pied de l'immeuble et attends que le jeune en soit descendu pour la caler, sentant que sinon, il va embarquer la bécane avec lui en descendant. Je finis par l'emmener dans les étages, jusqu'à passer la porte d'entrée sans prendre le temps de frapper. De toute façon, le vampire nous a entendu arriver depuis longtemps.

"Dante n'est pas là. Mais je suppose que tu le savais déjà."

Silas est de ces personnes qui savent rendre des yeux clairs terriblement sombres quand ils le veulent. Je veux dire, Max tient les yeux de notre père, du genre bleus électriques mais sombres en permanence, et pour obtenir un regard dur de la part de Dante, il faut vraiment le mettre hors de lui. Silas a cet entre-deux naturel assez surprenant au premier abord. Bref, je sens qu'il va faire brûler Lucifer sur place si je n'interviens pas, alors je pointe le doigt derrière moi pour le désigner avant d'obtempérer.

"Je sais. Et j'te présente Lucifer. Et..." Et il ouvre son bec un peu trop vite pour moi, le jeunot. Et avec la pire introduction du monde en prime. Ce qui me confirme que j'ai bien fait de l'accompagner, moi. "Et j'allais te prévenir qu'il a le tact de mon frère, mais j'en aurai pas eu l'occasion."

Oui non mais le jeune, il va griller sur place, j'vous le dis moi. Je le sens assez pour me rapprocher de l'anglais, plaçant une main sur son torse pour l'arrêter alors qu'il fait un pas menaçant vers Lucifer. Assez proche de lui pour lui parler à voix assez basse pour que lui seul m'entende.

"Ecoute-le Silas. D'un père à un autre, je t'assures que je l'aurai pas laissé t'approcher si il était pas crédible."

J'arrive à capter son regard quelques secondes, ce qui est en soi un exploit vu la tension qu'il dégage. Autrement dit? L'autre exploit, c'est qu'il ne m'ait pas déjà repoussé contre le mur pour aller attraper le gamin par le colbac.

"Si y avait la moindre chance que mon fils soit en vie quelque part, je n'hésiterai pas à tenter le coup, en gardant sous le coude de massacrer le messager si c'était du flan."

Puis de me réfugier dans les bras de Dante pour le prochain siècle. Mais vu que j'ai pas trop envie que son meilleur ami me prenne au mot (oui je sais, vu le nombre de fois où je me suis endormi contre Shawn sur le canapé pendant une soirée film pourri/chips, j'ai rien à dire), je garde ça pour moi. Ma main glisse sur son épaule alors que je le sens moins proche de sauter à la gorge du gamin, y jetant un coup d'œil en passant pour m'assurer qu'il s'est pas enfui en courant. D'un coté, vu que j'suis pas sur de son taux d'alcoolémie actuel, c'est peut-être pas le moment qu'il tente la descente des escaliers en courant.

"Le malmène pas de trop, il a une façon déplorable de s'expliquer, de quoi te faire croire que la fin des dinosaures, c'est entièrement de sa faute, mais il a pas mauvais fond."

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Une soirée ordinaire où Dante est sur le terrain sur une affaire sur laquelle il n'a pas besoin de mon aide et moi au bureau à m'occuper de la paperasse d'une affaire tout juste classée. Rien d'inhabituel, ou qui sorte de l'ordinaire. Une soirée tranquille en somme, et de temps à autres, ça ne fait pas de mal. Enfin, j'ai dans l'idée que la soirée tranquille ne va pas le rester bien longtemps, il suffit d'en croire le pas qui monte l'escalier, accompagné de battements de cœur que je ne connais que trop bien. Et si le second m'est inconnu, il bat suffisamment la chamade pour que ça sente les problèmes. Le sorcier passe la porte sans prendre le temps de frapper, et je relève à peine le regard vers lui pour le voir débarquer dans mon bureau sans avoir fait le moindre mouvement vers celui de Dante.

"Dante n'est pas là. Mais je suppose que tu le savais déjà."

Je me redresse complètement sur mon fauteuil, mon regard passant du sorcier au garçon derrière lui. Lucifer. Avec un nom pareil... d'accord, ça doit bien être à la mode dans une partie du monde ou une autre. Enfin, j'y réfléchirai plus tard, parce que le gamin grille la politesse à Nathan en évoquant le sujet idéal pour me faire réagir, ma fille disparue il y a plus de trente ans maintenant. Je vais le...
Mon regard doit parler pour moi, parce qu'après avoir désespéré une seconde, Nathan se rapproche de moi, semblant bien décidé à servir de rempart au garçon derrière lui.

"Par respect pour Dante, je ne compte te faire aucun mal Nathan. Mais si tu ne me laisse pas passer maintenant, je pourrai changer d'avis sur la question."

"D'un père à un autre", c'est pas lui qui a mis sa fille en terre pour commencer. Métaphoriquement parlant. Quand on parle de vampire, il n'y a pas grand chose à enterrer. J'ai cependant le malheur de croiser son regard une demi-seconde, et il en profite pour enfoncer le clou de son argumentaire. De quoi me faire carrément regarder dans sa direction alors qu'il évoque ce fils qu'il a de toute évidence perdu lui aussi. D'accord, il marque un point.

"Tu n'avais jamais..."

Je comprends cependant que le moment est mal choisi et je finis par acquiescer simplement alors que sa main passe d'un blocage physique à une marque de compassion. Je crois que ce sorcier "bon à rien de la sorcellerie" comme il se plait à le dire n'a pas conscience du pouvoir qu'il possède en vérité. Autant il est incapable de juger de sa propre valeur, autant il sait où appuyer pour montrer aux autres la leur propre. Et quels mots trouver pour apaiser son monde. Cela étant, je le prends au mot tout de même. Si el message ne me plait pas, je me garde l'option de massacrer le messager.

"Je promet rien." Je reporte mon attention sur le petit jeune, abusant volontairement de ma voix la moins aimable en songeant que le voir claquer des genoux arrivera peut-être à me faire sourire. Peut-être. "Dis-moi ce que tu sais. Sans tourner autour du pot. Si je dois m'offrir un en-cas, que je n'ai pas à attendre l'aube pour cela."

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