Jeux de mains, jeux de vilains - ft Peter

Jeux de mains, jeux de vilains

Nouvelles excursion à Chicago, pour aller voir un match de hockey avec des amis. Pour ça, je n'ai pas d'autres choix que de passer par le Hollandais Volant. Le match n'est que demain, mais vu le nombre de traversée possible dans la semaine, je n'avais pas vraiment eu le choix. Il était encore très tôt. Je suis sur le pont lorsque je vois le fameux éclair vert surgir et nous embarquer sur l'autre face du lac. On a encore plusieurs minutes de navigation, alors j'en profite pour me rendre dans les cuisines. Je commence à bien connaître ce bateau et j'ai faim, alors je ne doute pas bien longtemps de quoi faire.
Je m'asseois sur la première chaise venue. Je chope un morceau de fromage, enfin plutôt le fromage en entier et je m'en coupe un bon morceau avant d'attaquer le pain et de faire un sandwich avec le tout.
Je boulotte tranquille, lorsque une mouche vient me bzzzter dans les oreilles. Sur ce navire, y  a pas quarante mouches malgré l'état d'hygiène général des matelots.  La seule que je connaisse et qui revienne à chaque fois c'est la vigie. Ce mec est pire qu'un pot de colle. Je braque mes yeux sur la dite mouche, pour bien m'assurer de ce que je vois et il fait du sur place comme pour me narguer.

- Qu'est-ce que tu veux le moucheron ? Dégage de mes oreilles ou je te jure que je te bouffe. Mixé et mélangé au fromage ça devrait passer tout seul!

Je lui fais un rapide sourire qui sonne faux. C'est carrément une grimace, mais ça représente bien notre relation à tous les deux. Ca fais des mois, que dis-je des années que ça dure, il me tape sur le système. Je m'en lèche les babines d'avance.
Chauffe moi un peu, vas y ! Je me ferais un plaisir de faire sortir le félin en moi.

Jeux de mains, jeux de vilains

Ca fait une paye que j'ai pas vu mon chat sauvage préféré! Non pas qu'elle vienne plus sur le navire, c'est surtout que je me suis payé une bonne grippe la semaine dernière et que ma mère m'aurait cloué les ailes sur le lit pour m'empêcher de sortir alors ça fait aussi une paye que j'ai pas navigué. Une semaine quoi. Oui, ça suffit largement à me manquer. Notez que j'prend pas souvent de vacances du coup, vu que les vacances c'est moins drôle que le boulot. Bref, je suis de retour, pour vous jouer de mauvais tours.

"Essaye pour voir. Tu louches. Et on a jamais vu un chat réussir à gober une mouche, pour info."

Faux, archi faux, mais j'aime être contrariant. Et c'est volontairement que je secoue mes ailes en plein vol, lui balançant sur le nez un reste de poussière de fée (merci maman) qui devait rester entre deux écailles. L'effet? A si petite dose, aucune idée. La faire éternuer? Par précaution, je reprend un peu d'altitude pour échapper au souffle qu'elle risque de produire.

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Je louche ? Moi ? Je vais me le faire, je vous jure. En vrai c'est plus facile à dire qu'à faire avec sa taille de fée, là. Il me rend pas la tache facile. Il bat des ailes et le bruit me casse déjà les oreilles, alors qu'on vient à peine de commencer.

- Ah non ? Tu veux voir ?

Je ne lui laisse pas le temps de répondre que je me transforme, en lynx. Il ne me faut que quelques secondes pour ça.

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Plus qu'à un éternuement, c'est à un coup de patte que j'échappe, en reprenant juste assez d'altitude pour sentir le courant d'air provoqué par le mouvement me bousculer le vol. Il est pas passé loin celui-là! Je virevolte autour d'elle avant de voler en rasemotte sur le pont, me glissant finalement dans le trou d'un tonneau quand je la sens trop près derrière moi. J'suis pas sûr que sa promesse de me bouffer soit de la parole en l'air. Je m'accorde une pause, mais pas avant d'avoir vérifié qu'elle ne peut pas m'atteindre en tirant très fort la patte par le trou. Apparemment, elle peut pas m'atteindre. Si? Non?

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Ma patte passe non loin de lui et il s'en va en volant. Je traverse le pont à sa suite. Je le perds de vue quelques instants, puis soudain, une lueur argenté, surement du à la lumière de la lune attire mon attention; telle une luciole il se dirige vers un tonneau avant de disparaître. il est à l'intérieur s'est certain. J'arrive à la hauteur de ce tonneau, après un dernier saut. Je l'aperçois, lorsque je regarde à l'intérieur. Je peux remercier mon côté nyctalope de lynx pour ça. Je tends ma patte gauche vers le trou. Je suis sure qu'il est là, je le sens. Je le frôle à une reprise ou deux, mais il m'échappe toujours. Je suis plutôt bon chasseur, sur de courte distance, donc là ça va, mais il est rapide le petit...

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Je rentre la tête dans les épaules une fois, deux fois, d'accord, trois fois, quand sa patte pleine de griffes arrive dans le trou du tonneau par différents angles d'attaque, jusqu'à trouver l'endroit parfait où je suis convaincu qu'elle ne pourra pas m'atteindre, et je m'y installe confortablement, , me calant contre le bois sans écraser mes ailes dans mon dos, étendant mes jambes devant moi, finissant par me décider à en croiser une par-dessus l'autre. Je lève distraitement le regard quand l'ombre du tas de poils griffu fait une nouvelle apparition, n'y prêtant pas beaucoup plus d'attention.

Jusqu'à ce qu'elle arrive à ses fins et que le coup de pattes suivant me sorte de mon trou sans crier gare. Parlant de trou, qu'elle m'en fasse pas un dans les ailes parce que je vais vraiment me vexer! Et ça commence par reprendre taille humaine à peine revenu à la lumière du jour, moyen à mon avis efficace de pas finir dans l'assiette du gros chat.

"Non mais genre tu m'aurais bouffé? Pour de vrai?!"

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Lorsqu'il reprend forme humaine, je me décide à faire de même. Je crache une boule de poile, avant de sourire de toutes mes dents.

- Rho t'es pas drôle, j'y étais presque cette fois !

Je le laisse mariner quelques secondes. Je me gratte la tête un instant. Faisant mine de réfléchir vraiment.

- Pas sure que ce soit bien bon le fée.

Je m'éloigne un peu. J'aperçois Liane du coin des yeux, qui n'a pas l'air d'apprécier le remue-ménage que j'apporte avec moi. Je m'en excuserais plus tard. Elle me connait. Enfin, elle nous connait pour être plus précis. D'ailleurs en parlant de la capitaine :

- T'as pas encore été viré ! Elle doit vraiment être en manque de matelot c'est pas possible.

Si je le pense vraiment ? Non. Mais c'est drôle.

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Je lui tire la langue en réponse, reculant promptement quand elle me crache une boule de poils sur le plancher. Ca va encore être à qui de nettoyer son bordel? En plus ça pue les boules de poil!

"Presque c'est pas encore gagné. Et je suis sûr que le lynx grillé, ça doit se manger."

Je la laisse volontairement se promener sur le pont du navire dans sa tenue actuelle, pensant l'y laisser un peu plus encore quand elle m'attaque sur ma position sur le navire. Si il y a bien une chose qui me tient à cœur, c'est ma place dans l'équipage. Mais je sens qu'on va m'en vouloir si je continue ce jeu plus longtemps.

"Disons que j'me promène pas à poil sur le pont, moi, déjà, ça aide un peu."

Disant cela, je lui offre un grand sourire avec de grands yeux bien ouverts, preuve s'il en faut que je n'en ai pas tout à fait fini avec elle. J'en ai encore plein sous le pied si elle me cherche vraiment, qu'elle n'en doute pas!

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- Et on dit de moi!

Oui nan parce que bon. On se taquine certes, on aime bien s'envoyer promener assez fort, assez régulièrement, mais 'est lui qui vient de dire qu'il allait me faire griller, j'ai pas rêver ? Oui bond 'accord c'est moi qu'avait commencé ... Si je suis de mauvaise foi ! Oui totalement, avec lui c'est mon passe-temps favori.

Nous en venons rapidement à évoquer sa condition à bord de ce bateau et il me fiat remarquer que je suis toute nue sur le pont... Ok, celle là j'y ai pas songé jusqu'à ce qu'il m'en fasse la remarque. Disons que j'ai passé le cap de la pudeur depuis que je me suis transformé devant mon clan en pleine adolescence. Pour James et son bien être mentale, je ne le fais plus depuis des années, mais disons que ça ne me gène pas plus que ça.

- Et tu me proposes même pas ta veste ? Là t'es vache !

Et si j'ai rien à lui rétorquer ? Non pas vraiment, là je sèche !

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Je penche la tête sur le coté, faisant mine d'admirer le spectacle qui s'offre devant moi. Et avouons le, même si je finis assez rarement mes soirées en roulant sous la table avec la première venue, faut quand même dire que le spectacle est pas désagréable à l'œil. Mais assez joué, la dame n'a pas l'air de l'avis de faire durer la séance, maintenant qu'elle a capté le problème, et je descends du tonneau sur lequel je viens tout juste de poser mes fesses pour retirer ma veste longue de mes épaules, la lui tendant ensuite ouverte face à elle pour qu'elle n'ait plus qu'à s'abriter dedans. Je sais être gentleman quand je le veux, et même me rappeler que ma mère m'a bien élevé. Le souci, c'est que j'le veux pas souvent.

"Si la dame insiste."

Je me réinstalle sur mon tonneau, croisant mes bras nus contre ma poitrine, en profitant peut-être pour lui montrer que malgré ma "faible" composition de fée, les entrainements à l'épée avec les collègues de piraterie et les jeux de cordages pour régler la voilure n'ont pas été sans effet sur ma musculature. Bon, j'suis pas Schwarzy non plus, mais j'me défend. Pis, j'viens d'avoir un aperçu total de sa plastique, chacun son tour, à moindre mesure.

"Seulement, je tiens un minimum à cette veste, alors, si on allait plutôt voir ce qu'on peut te trouver dans les coffres? Y a bien des fringues à personne dans un coin." 

Et interdit de me faire les poches, pour commencer. J'suis pas une fée pour rien, j'adore les trucs qui brillent et les couleurs, alors, mes poches, c'est un fourbi, que ce soit dit.

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Il finit par me filer sa veste. Je le remercie d'un sourire en coin. J'adore me prendre la tête avec la fée. J'y suis allée un peu fort avec lui tout à l'heure sous forme animale et je m'en serais voulu de lui faire du mal maintenant que j'y repense, mais sur le coup ça a été plus fort que moi. La part du chasseur en moi.

Il me propose finalement d'aller voir dans une malle où je pourrais trouver des vêtement un peu plus approprié que sa veste. Il y tient d'après ses dires. Comme si j'étais du genre à les détruire...

- Pff ! Je suis plus délicate que ça voyons !

J'ai une jolie vu sur ses muscles. Pas mal, pas mal. Ca ne me surprend pas vu son métier, mais à vrai dire, je le considère d'avantage comme un petit frère relou que l'on adore embêter.
Je le suis, tout en profitant de la vue sur ses petites fesses. Ok. On a un accord avec James, mais Peter, non, vraiment pas. Je ne ferais pas ça.

Je prends un p'tit moment pour trouver une tenue à ma taille, le style m'importe peu pour cette fois. Une fois mes vêtements choisis pour l'occasion on nous informe de notre arrivée à Chicago. Je remets ce dont je ne veux pas dans la malle, avant de remonter sur le pont.

- A une prochaine Peter. Je serais là à votre prochain passage, promis!

Je luis souris, amusée par mes bêtises. Je ne doute pas un instant que lui aussi m'aime bien... Ne serait-ce qu'un tout petit peu.

Jeux de mains, jeux de vilains

On finit dans la cale où se trouve une malle emplie de fringues qui n'ont pas vu leur propriétaire depuis longtemps. Des oublis de passagers, des restes d'anciens marins étant passés de vie à trépas, d'autres trouvailles jugées intéressantes par moi-même ou l'un de mes camarades avant d'être oubliés dans un coin jusqu'au prochain coup de ménage qui leur aura fait rejoindre ce débarras ... y a de quoi faire, et Melinda prend même le temps de choisir ce qu'elle veut porter en ressortant. Le temps que le ponton de Chicago soit en vue depuis le pont, à ce que j'entend à l'extérieur. Bon, on dira que y a pas besoin de la vigie pour l'instant, ce ponton ci, on le connait bien.

"Oublie, ça sera aussi bien."

Bien sur que je ne le pense pas, et je me contente de voler jusqu'à me poser assis sur le bastingage du navire, à coté de la passerelle, observant son dos alors qu'elle s'éloigne. D'aucuns diraient que j'ai un problème avec les métamorphes. Pas ma faute si ces bêtes là me tournent autour. Une pensée qui me fait rire, de quoi questionner le marin à mes cotés. Mélinda et moi? Jamais au grand jamais. Je m'amuse bien trop à la faire tourner en bourrique pour ça. Quand on rend sérieux un truc pas sérieux, c'là que ça devient une merde pas finie.