Anya Romanov (Anastasia) - Once Upon a December

18 juin 1901. Quatrième et dernière princesse de Russie, je vois le jour. D'après les dires des servantes qui étaient présentes à l'accouchement, les premiers paroles de ma mère à mon égard étaient des complaintes, frustrée pour la quatrième fois de n'avoir pas donner naissance à un fils. Même si cette nouvelle fit perdre espoir à la Cour et au peuple russe dans l'attente d'un héritier, je restais aimé et chouchouté en tant que petite dernière de la famille. Mais les feux des projecteurs se détournèrent bien vite de moi, lorsque mon petit frère Alexis finit par naître à son tour lorsque je n'avais que trois ans. Il faut avouer que grâce à lui, les inquiétudes de la Cour, du peuple et surtout de notre mère se sont envolés nous permettant de passer une enfance dans une famille unie.
Justement, la vie au Palais Impériale était pas trop mal. J'étais, certes, complètement différente de mes grandes sœurs qui avaient une attitude plus princière par rapport à moi qui préférait amuser la galerie et aller jouer dans les jardins au lieu d'étudier. Que voulez vous... Entre Olga, Tatiana, Maria mes trois grandes sœurs qui avaient déjà les allures de Grandes-Duchesses et mon frère Alexis qui était plus que chouchouter (surtout avec sa maladie), il fallait bien que je me démarque... Non ?
J'étais aussi proche de Maria (la troisième fille des Romanov) avec qui je partageais ma chambre et passais la plupart de mon temps avec elle. Sinon, il m'arrivait aussi de jouer (au moins, d'essayer de jouer) de la balalaïka avec mon petit frère aux grands malheurs des oreilles sensibles de notre mère. Et parfois, je me retrouvais avec Olga l'ainée de la fratrie pour fumer une cigarette secrètement dans les jardins. Bref... Je pourrais vous racontez encore pleins d'anecdotes passés dans ce Palais.
Seulement avec le temps, la maladie d'Alexis ne s'arrangeait toujours pas et bien qu'il était limité dans ses activités, il restait fragile et était pris parfois d'horribles douleurs. Même si je n'avais pas l'expertise des médecins qui étaient à ses côtés, je veillais sur lui et venais le voir quand il restait cloué au lit pour se reposer. Mes sœurs comme mes parents, on s'inquiétait tous pour son état et on ne voulait pas que le pire lui arrive. Et c'est là qu'un médecin à la drôle d'allure franchit les portes du Palais : Raspoutine. Il était le seul à pouvoir soulager les douleurs de mon frère avec ses dons et de guérisseur. Au début, je ne voyais aucunement le mal dans cet homme, tant qu'Alexis se sentait mieux grâce à lui c'est tout ce qui m'importait.
Cependant, plus les années passaient et plus je me doutais qu'il n'y avait rien de net chez ce Raspoutine. En dehors des soins qu'il procurait, j'entendais nombre de rumeurs sur lui comme ses déviances pour l'alcool et ses parties de jambes en l'air... Et je ne vous parle pas des scandales qu'ils y avaient avec... Alors que de mon côté, je remettais en cause la pureté de ses dons, mes parents lui donnaient totalement leur confiance et surtout ma mère lui vouait une admiration sans précédent. J'avais donc confier mes doutes à ma camarade de chambre et tout ce que Maria avait pu me répondre était juste un "C'est vrai qu'il est bizarre mais si Père et Mère lui font confiance alors tu n'as pas à t'inquiéter." Peut-être qu'elle avait raison... Je me faisais certainement des idées... Mais j'avais l'impression que son regard cachait des pensées plus sombres. Lorsqu'il arrivait de me sourire, il ne me semblait pas sincère. Il cachait sûrement quelque chose... Mais quoi ? Je ne sais pas...
Pendant ce temps, le peuple commençait à montrer sa colère envers le Gouvernement, fatigué de subir les guerres et les famines qui touchaient l'Empire. Même si je n'étais que la quatrième princesse des Romanov et donc tout ce qui touchait à la politique me passait au-dessus, je ne pouvais pas ignorer l'existence des bolcheviques qui menaçaient le trône de mon père. Pourtant, ce n'était pas ça qui m'avait bloqué de vivre pleinement ma 17ème année. J'avais encore ce sentiment que tout allait rentrer dans l'ordre avec le temps, que rien pourrait nous arriver de pire. Jamais je n'aurais imaginé que ces soulèvements finissent par prendre autant d'ampleur...
Dans la nuit du 6 au 7 novembre 1917, ce furent les hurlements du peuple et le vacarme qui venaient jusqu'à l'entrée du Palais qui me réveilla subitement. A peine que Maria et moi allèrent voir ce qui se passaient à l'extérieur que les révolutionnaires avaient déjà réussi à rentrer commençant à tout détruire sur leur passage et à y mettre le feu. Ma sœur fut plus réactive que moi qui n'arrivais pas encore à réaliser l'ampleur de la situation et pris fermement ma main m'entraînant dans une course pour s'enfuir le plus vite possible d'ici, espérant rejoindre les autres. Alors qu'on passait devant la chambre de nos parents, dans la panique, je ralentis la course de Maria en tirant sur son bras, la suppliant qu'on vérifie rapidement si ils n'étaient pas encore restés à l'intérieur. Elle céda et me laissa ouvrir la porte. Je découvris, cependant, quelque chose que je n'aurais pas dû voir... J'aperçu Raspoutine, dague à la main, recouvert de sang et les corps de ma mère et de mon père étalés sur le sol baignant dans cette marre rougeâtre. Il venait d'enfin révéler son véritable visage. Son regard se posa sur moi et je pâli de peur. Lui qui était considéré comme un médecin aux pouvoirs divins n'était plus qu'un monstre avec un seul souhait : Celui de tous nous éliminer, jusqu'au dernier des Romanov. Pour être honnête, je ne me souviens plus vraiment de ce que s'est passé ensuite... Une chose est sûre c'était que dans la panique, je suis tombé violemment à terre. La logique était que j'aurais dû mourir également. Mais la vie m'avait comme donné une seconde chance et par miracle, j'en suis sortie vivante.
Je me retrouva ensuite dans un orphelinat et comme toute chose à un prix, je n'avais malheureusement plus aucun souvenir de mon passé. Au début, je n'arrivais pas à m'y faire. La seule information que j'avais était celle d'une nourrice qui m'avait dit qu'un homme m'y avait laissé pour x raison. Une pauvre information qui me frustrait plus qu'autre chose au final. On m'appelait Anya. J'avais plus que tout envie de retrouver ma mémoire. Savoir qui étaient mes parents, pourquoi m'avait-on laisser ici... Et si cet homme en question était mon père ?... Ou du moins un membre de mon ancienne famille... Je n'en savais rien. Ces pensées n'arrêtaient pas de me hanter jour et nuit. Ça et le fait que je devais m'habituer au quotidien de l'orphelinat, les débuts ont été difficiles. Je me montrais distante avec tout le monde, que ce soit avec les nourrices qu'avec les autres enfants. J'avais juste besoin d'être seule. Mais heureusement pour moi cela ne durera que quelques mois car certains orphelins étaient compréhensifs envers moi, eux aussi s'étaient retrouvés ici pour des raisons qu'ils ne connaissaient pas. Ils m'invitèrent donc plusieurs fois à jouer avec eux essayant de me faire oublier mes problèmes. Au bout du compte, je finis par me prêter au jeu. Je finis par retrouver le sourire et même par me faire beaucoup d'amis. Je regagnai même mon rôle d'amuseur de la galerie avec les conneries qui vont avec bien sûr. Au point que mes nourrices commencèrent presque à préféré la Anya d'avant, discrète et déprimée.
Puis, un an passa. J'avais bientôt 18 ans. A peine, j'avais trouvé ma place dans cette orphelinat qu'il cherchait maintenant à se débarrasser de moi. La "directrice" avait déjà planifié mon départ en voulant m'envoyer travailler dans une usine de couture. Mais le destin en a décidé autrement. Et justement le destin s'appelait Dmitri. Il me prit sous son aile et m'expliqua rapidement qu'il était celui qui m'avait laissé dans ce troue à rat dans ce magnifique établissement. Et c'était pas la seule chose qu'il me dévoila... Je ne cache pas qu'au début, j'avais un peu les chocottes à l'idée de rester aux côtés d'un suceur de sang. Surtout que c'était pas n'importe quel vampire, un bâtard de mon arrière arrière arrière (bon j'arrête là) grand-père, Pierre Ier de Russie. Ce qui faisait techniquement de Dim mon oncle. Très éloigné certes, mais mon oncle. D'ailleurs, on profita des journées, caché de la lumière du soleil, pour qu'il me réponde à mes dix milles question et surtout pour m'expliquer que j'étais en réalité, une princesse qui avait survécu à l'attaque de l'armée rouge. Ca faisait pas mal d'informations d'un coup pour un voyage jusqu'à Paris...
On finit par rejoindre la capitale afin de revoir ma grand-mère qui d'après Dim, ce serait installé là-bas. Tout semblait s'arranger pour moi. Jusqu'à ce que je recroise quelqu'un que j'aurais aimé ne jamais recroiser. Tout s'enchaîna si rapidement. Une dague s'enfonça profondément dans mon cœur. Tenue par un homme que je reconnus en un instant. Raspoutine. Celui derrière le massacre de ma famille et de la révolution qui a renversé notre place au trône. Je m'effondrai à terre n'ayant plus que quelques secondes à vivre avant de rejoindre ceux qui m'étaient chers. Mon sang coulait à flot, je prenais mes dernières respirations, les larmes aux yeux, apeurée par la mort qui me tendait la main. C'est là que je sentis des crocs se planter dans mon cou m'évitant ainsi de m'endormir dans un sommeil éternelle.
Magie : me voilà dans la peau de vampire. Qui dit nouvelle vie d'être surnaturelle, dit nouveaux changements radicales à prendre. J'aimerais me passer de vous raconter toutes les fois où j'ai failli cramer au soleil et les fois où j'ai failli être la cause d'un bain sang. La moindre odeur de sang dans mes narines me faisait partir au quart de tour. Et bien sûr c'était Dim qui prenait les frais de ma frustration quand il me barrait la route... Enfin, c'était pas ça qui m'avait empêcher de faire deux, trois victimes de mon appétit débordante qui nous mettaient dans des situations plus que risqués... Pour être honnête, sans lui, ma tête serait déjà exposé par un chasseur de monstre, fière de sa prise. Mais la bouffe se présenta plus facilement quand une Seconde Guerre mondiale arriva. Il y avait maintenant de quoi me rassasier. J'avais connu la première lorsque j'étais encore princesse de Russie. Comme quoi en trente ans, les hommes de ce monde n'apprenaient rien de leur erreur.
Après avoir que les lâchers de bombe et les tirs se sont calmés en 1945, Dim me traina jusqu'en Ecosse pour retrouver son manoir situé dans un endroit paumé pas loin du lac du Loch Ness et loin de toute présence humaine. J'avouais que, dans un premier temps, j'appréciai ce calme surtout quand on venait de sortir d'une guerre qui avait été tout sauf reposante... Mais il me fallait pas non plus une centaine d'années pour reprendre des forces... En effet, quelques mois me suffirent et je décida d'aller voir d'autres horizons, seule cette fois car lui préférait rester ici. Enfin... Ma solitude ne fut que de courte durée...
En effet, il me fut seulement une quarantaine d'années (oui pour les vampires, quarante ans c'est pas beaucoup) pour faire la rencontre du sorcier qui est aujourd'hui la cause mon bonheur et aussi de mes prises de tête. Je me souviens encore très bien de ma première rencontre avec Ryan (enfin... si on peut appeler ça une "rencontre"...). C'était en pleine rue, le soleil était sufisament couché pour que je puisse sortir le bout de mon nez. Je le croisa. Sur le coup, rien de spécial, pour être honnête. Juste un inconnu que j'ai vu passé, je continuais donc ma route sans y prêter plus d'attention. Mais apparemment, lui avait déjà ressenti de l'intérêt pour moi. On se recroisa plusieurs fois et je n'ai pas eu besoin de beaucoup de temps pour comprendre que je lui tapais dans l'oeil. D'abord, je n'y voyais qu'une future proie... Le genre de proie que je gardais sous le coude au cas où, je subirais une pénurie de sang... Mais avant que vous me traitiez de monstre sans coeur et de manipulatrice, je vous rassure que ce n'est plus le cas et même que j'ai honte d'avoir eu une telle pensée... Justement, plus je passais du temps avec lui, plus je l'appréciait et plus cette idée disparaissait. Au point que je commençais à sérieusement avoir peur pour lui avec ma nature de prédateur... Je m'étais peut-être calmée sur mes pulsions sanguinaires depuis le temps mais je ne savais ce que instincts de vampire pouvaient me pousser à faire... Comme s'en prendre à celui que j'aime... Mais malgré ça, la tête de mule qu'est Ryan insistait à rester à mes côtés et n'arrêtait pas de me rassurer sur ce point. D'un côté, je me disais qu'il devait être bien fou pour rester et de l'autre, je ne voulais pas le voir partir car je savais que j'en aurais eu le coeur plus que brisé... Un véritable paradoxe.
Puis, c'est enfin en 2006 que je décida de revoir mon tonton préféré (à la fois, c'est le seul) qui s'était installé aux Etats-Unis entre temps. Bien sûr, j'allais y emmener mon Ryan avec moi même si je connais "la sympathie" que Dim porte aux pyromanes. C'était le scénario que je redoutais le plus là-bas : Un oncle méfiant et un petit-ami qui ne pouvait supporter son regard glacial. Et ce fut ce qui se passa mais les deux avaient fini par bien s'entendre. Tant mieux car j'aurais été incapable de faire le choix entre eux.
Depuis, on s'est installé à Chicago et Dim a même ouvert des chambres d'hôte. Un plan très bien pensé, non seulement pour s'immiscer parmi les hommes sans attirer le doute et surtout pour avoir de la bouffe gratuite et presque en illimité. Alors pendant que Ryan travaille dans un hôpital, moi je reste avec Dim pour lui donner un coup de main. Je ne sais pas ce que me réserve l'avenir mais pour l'instant, je ne compte pas bouger d'un poil, même si j'aimerais bien un retour en Russie. Mais bon, il me reste encore un nombre illimité d'années pour y aller et voir plein de choses que je rêverais de découvrir. Alors pas de quoi se presser...
Mais ce serait trop beau si ça se finissait comme ça... C'est pour ça qu'il y a quelques mois, j'appris qu'une femme dont je croyais que je n'entendrais plus jamais parlé le nom refit surface comme si de rien n'était. Et ce fameux nom était Mina. Elle commença même à se remettre à traîner avec Dim. La même Mina qui l'avait abandonné en disparaissant du jour au lendemain ce qu'il l'avait complétement dévasté par la suite. J'ai assez entendu Dim parler de cette femme pour conclure qu'elle le menait par le bout de nez et qu'elle ne l'utilisait que comme un passe-temps. Je le voyais réellement souffrir de cette épisode et pourtant il continuait quand même de penser que du bien d'elle. Alors en entendant que cette garce était revenu pour retrouver Dim, j'ai pété un câble et sans réfléchir, je suis parti. Je n'avais juste pas envie de voir sa tronche.
Pendant ma fugue et alors que je voulais me retrouver seule, une vampire du nom de Sylvana vint à moi et m'emmena faire la rencontre de Vladimir alias Dracula (qui normalement n'était plus de ce monde depuis longtemps, d'ailleurs). Je ne compris pas les réelles raisons d'un tel accueil à mon encontre... Je veux dire... Je ne suis qu'un vampire parmi tant d'autre... Et encore, je ne reste qu'un bébé face au mille ans de Vladimir. Mais j'ai finis par accepter leur hospitalité surtout quand j'ai vu que cet homme allait pouvoir me donner plein d'infos sur l'origine de notre race et de nos pouvoirs. Et puis, j'étais intéressée de savoir comment lui, le célèbre Dracula avait survécu alors que tout le monde le pensait mort depuis des décennies. Sa puissance me laissait parfois sans voix. Petit à petit, je devenais admirative de ce type. Mais je me rendis compte que ma présence ne plaisait pas trop à Sylvana qui elle me considérait bien comme un bébé vampire limite ignorante et se met même à m'infantiliser. C'était quelque chose que je détestais le plus. Mais bon, je me plaisais plutôt bien ici même si Dim et Ryan commençaient à me manquer. Toute façon, je comptais rester ici le temps que l'autre cruche décide de mettre les voiles une nouvelle fois pour qu'après que je ramasse Dim à la petite cuillère.