Une nouvelle traversée avec une nouvelle tête - ft Perséphone

Une nouvelle traversée avec une nouvelle tête

avec Perséphone

Ils descendent du bateau. Ils sont arrivés à Chicago : certains pour le travail, d'autres simplement pour le plaisir. Je les connais tous plus ou moins. je retiens assez facilement les noms et les visages et c'est apprécié je crois. J'aperçois déjà ceux qui veulent monter. Ils attendent sur le quai. Différentes espèces, je ne les reconnais pas, je n'ai pas le nez fin comme les vampires ou les loups, j'ai juste réussit a déceler certains comportements au fil des ans.

Je suis sur la vigie, je vois tout ainsi, j'aime savoir qui monte sur mon bâtiment. Je dois tout contrôler pour pouvoir ensuite assurer la sécurité en connaissance de cause, c'est mon job. Mon second qui est seconde laisse les gens monter. une fois tout ce beau monde sur le pont, je descend et me dirige vers eux, grimpant sur le bastingage me tenant à une corde pour m'adresser à eux et m'assurer que tout le monde m'entendent. Un peu acrobatique, un peu farfelu, certes ... Mais toujours aussi excitant. Tous se demande si je vais finir à l'eau un jour et honnêtement ça ne m'es arrivé qu'une fois, il y a bien des années alors que je n'étais qu'un jeune matelot.

- Bonsoir à tous. Bienvenue sur le Hollandais Volant. La plupart d'entre vous connaissent déjà le principe, mais pour les p'tits nouveaux si il y en a , je me permettrais de vous rappelez deux/trois règles. Premièrement, je vous déconseille de vous baisser vers l'eau ou de faire ce que je fais présentement. une fois dans le brouillard du lac, il n'y aura personne pour venir vous repêcher. Deuxièmement, je vous demanderais de rester courtois et diplomate. je ne tolérerais aucun accro, aucune bagarre n'est envisageable ici. Si vous tenez tant que ça a avoir un peu d'action dans votre vie rejoignais notre équipage, sinon ... Et dernièrement je vous déconseille de regarder les membres de ce navire dans les yeux. Certains pourraient aspirer votre âme pour la revendre au diable...

Je ne peux m'empêcher un rire, devant le regard de certains enfants. Je l'a fait à chaque fois celle-là. Je sait que certains ont bien comprit que je plaisantais, mais moi ça me fait rire à voir la tête des autres, mais bon ... les légendes vont bon train sur ce vaisseau et ses habitants et nous adorons en jouer tous autant que nous sommes.
Je saute du bastingage pour retrouver les deux pieds sur le pont. Je fais signe au second de lever l'ancre.

Une nouvelle traversée avec une nouvelle tête

Liane & Perséphone

Après avoir tournée à gauche à droite, joué des coudes plus d’une fois et évité les lourdauds qui tentent de me draguer, je me glisse jusqu’au bar où je retrouve un de mes indics. Dans le monde de la magie, il vaut mieux toujours avoir des amis pour nous renseigner et mon étude n’arrivera jamais à termes si je passe par les moyens les plus légaux. Je soupire et récupère la serviette sur laquelle il a griffonné quelques informations. Je m’éloigne et sort de ce trou avant de hurler de trop de proximité … tout cela pour découvrir que cette promiscuité n’est qu’une première à ce qu’il va s’ensuivre.

Une nouvelle course à travers la ville, j’hésite. Je regarde autour de moi et encore trop de monde à cette heure-ci pour qu’une biche blanche dévalant les rues puisse passer inaperçue. Un soupire s’échappe de mes lèvres et je me contrains à me suivre la voie des humains et cours le long des trottoirs bondés. Ma condition animale et les années à me faire poursuivre par mon frère se manifeste par une endurance plus que respectable pour une jeune femme de mon âge. Il me faut moins d’une demi-heure pour rejoindre les quais et attendre dans la file de personne qui souhaite monter à bord du vaisseau.

C’est maintenant que j’halète, mon rythme cardiaque double et je sens mes temps battre en cadence. Aucun rapport avec mon exploit sportif, tout le mérite est dû au stress qui s’immisce en moi. La peur de faire une belle connerie et de me rendre seule en terrain totalement inconnu.

Une fois sur le pont, je n’ose pas regarder autour de moi les visages de tous ses étrangers. Je ressens au plus profond de mon être que je ne suis pas la seule d’une nature différente, exceptionnelle, mais certains me paraissent terrifiant et la capitaine fais partie de ces humanoïdes qui m’inspire respect et frayeur. Je l’écoute, boit ses paroles et essaye de m’adapter au comportement autour de moi. Une technique de survit pour me fondre dans la masse, être raccord avec mon environnement et rester une proie caché dans les fourrés.
Je continue d’observer la jeune femme du coin de l’œil, ne sachant si il est coutume de pouvoir s’adresser à elle directement pour toutes requêtes où s’il me faut contenter d’observer ce soir.
Jack, refile moi un peu de ta témérité et de ta stupidité, j’en aurais bien besoin si je veux pouvoir trouver ce que je cherche !!

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avec Perséphone

Après mon jolie petit discours de bienvenue, enfin surtout qui me fait bien rire à chaque fois, je fait signe à Morgane de lever l'encre, tout en me dirigeant vers la barre. Elle vient ensuite vers moi, alors que le bateau s'éloigne déjà des quais. Vous allez me dire, une traversée du lac, ça a rien de palpitant, mais moi j'adore. J'attrape Morgane par la taille pour lui voler un baiser. Je lui demande ensuite de prendre la barre à ma place. Et je décide d'aller saluer les gens. Je vois deux, trois connaissances. J'essaie d'être sympa avec tout le monde, j'accepte le dessin d'une gamine que je connais bien. Je fais de gros yeux en apercevant de loin le con qui nous sert de représentant sur le marché des fées quand on revient avec nos trouvailles. Je me demande ce qu'il peut bien fabriquer ici. Il a pas vraiment le pied marin dans mon souvenir, bizarre... Il veut peut-être savoir à quoi sert son argent ... il va pas être déçu le garçon, on va rigolé tout à l'heure.
Ils sont encore des dizaines ce soir. Dans la foule, j'aperçois enfin une distraction, celle qui va faire ma soirée. Une belle rouquine, avec des courbes à faire pâlir mes ancêtres. Je m'approche d'elle, avec ma dégaine de pirate sortie de je ne sais où : j'ai trop regardé la télé enfant je crois. Mon tricorne et tous mes bijoux, c'est très folklorique et j'adore. J'espère que ça fait son petit effet, je crois que c'est le cas. Je lui fais mon plus beau sourire, lorsque son regard croise le mien.

- Bienvenue sur mon bâtiment damoiselle. Je n'ai pas l'honneur de vous connaître me semble-t-il!

Je lui fait ma plus belle révérence, retirant mon chapeau, un léger sourire au visage qui intérieurement se veux carnassier. Dieu sait que si je n'étais pas avec Morgane... mais là question ne se pose pas, n'est ce pas ?

- Je vous présente le Hollandais Volant. Le plus beau navire sur lequel vous serez amener à voguer j'en suis sûre. Le pont est lustré avec soin, les voiles sont traités contre les mites et les cabines, les cabines sont ... non vous verrez par vous même, je me ferais un plaisir de vous faire la visite.

Là je m'emballe je crois. A trop en faire et en dire, je ne suis pas sûre de l'avoir convaincu surtout avec le coup des mites, c'es clairement faux déjà, ça se voit. Je ne suis pas couturière et j'en ai un peu rien à faire, tant qu'elles nous permettent d'avancer. Y a quelques trous, de la mousse sur le mas et franchement c'est le charme de ce bâtiment. Sans ça nous ne serions pas sur le Hollandais.

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Liane & Perséphone

Je me fige alors qu’elle s’approche de moi d’un pas sûr. Je dois avoir l’air d’une proie facile il faut dire. D’une voix douce et apeurée je lui répond en essayant de ne pas bégayer, ni perdre mon sang froid. Le vent qui fait claquer les voiles, la houle qui frappe la coque, le remue-ménage sur le pont. Aucune échappatoire pour la biche.

« Non … je suis là pour la première fois. »

Elle se courbe et se découvre avec panache et élégance. S’il existe encore un doute, il vient d’être évincé. C’est bien elle la capitaine, qui mène ce navire et ses hommes avec assurance. Je retiens un rire discret alors qu’elle présente son navire comme étant d’une première fraicheur. Il est évident qu’il a vu plus de batailles que de raison et que l’entièreté de ses constituants sont d’origine. Un peu de mise à neuf serait peut-être favorable, mais cela ne risquerait il pas d’altérer ses capacités … magiques si j’en crois la légende. Pour moi, ce soir est l’occasion de savoir si le mythe dépasse la réalité ou au contraire lui fait honneur.

« Enchanté, mon nom est Perséphone … »

Je lui adresse un sourire timide ne sachant si la belle s’adresse ainsi à tous les petits nouveaux. Une manière de me tester ? Ou est-ce si évident que je n’ai pas ma place sur le pont ? Je ne saurais le dire, en tout cas, elle cache bien son jeu si tel est le cas. Je regarde autour de moi, cherchant à savoir si elle compte mettre un terme à la discussion pour faire de même avec d’autres, mais non. Elle reste en face de moi. Je déglutis et tente de mettre de l’ordre dans mes idées avant de m’aventurer sur la suite de cette conversation.

« Je suis chercheuse biologiste et je pense pouvoir trouver l’aide qui m’est nécessaire pour compléter ma thèse, en revanche, j’aimerais pouvoir aussi être utile. Dites-moi s’il faut que je fasse quoique ce soit pour … »

Un nouveau regard aux alentours et je me rends vite compte que je ne sais rien de la navigation … je sais ce que c’est une voile, une corde et … un bateau, oui, bon non, ce n’est définitivement pas sur ce point que je saurais rendre service, et si je pouvais éviter de me retrouver à passer la serpillère sur le pont, j’en serais grandement reconnaissante envers la capitaine.

Je soupire un peu perdue. On pourrait me prendre pour une poupée, oublier par une enfant qui recherche désespérément le confort de sa maison. Peut-être un câlin me réconforterait.

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Une nouvelle traversée avec une nouvelle tête

avec Perséphone

Elle est là pour la première fois, donc j'ai vu juste en disant que je ne l'avais jamais vu. J'oublie rarement un visage quand j'en vois un. Elle me donne son prénom. Le prénom d'une déesse grecque mariée à Hadès. J'aime la symbolique des prénoms. Je suis de ceux qui croient que les mots et donc les prénoms ont un impact sur les choses, sur les gens.

- Liane Midow, capitaine de ce vaisseau.

Liane, comme les plantes qui s'aident des autres pour progresser. Je ne rajoute pas non plus "magnifique" avant vaisseau, car j'en suis déjà persuadée et il ne me semble pas nécessaire de le spécifié aux autres, ils le voient bien, non ?

- Biologiste ? Une thèse ? Une thèse sur quel sujet ? Si je peux me permettre!

Je ne relève pas tout de suite qu'elle offre son aide. Je suis trop intéressée par ce nouveau sujet de distraction. Belle et intelligente ? Que demander de plus ?

- Vous êtes ici comme passagère, nul besoin d'offrir votre aide en retour. Vous avez payé votre place, cela me suffit!

Ça c'est en tout cas ce que je croyais. Je n'aimais pas vraiment les clandestins.

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Liane & Perséphone

Mon sujet de prédilection, ma passion, sans doute la seule chose qui me permet de parler avec assurance face à une armée d’inconnue et pourquoi pas à cette jeune femme plus qu’intimidante pour la biche que je suis.

« Oh, et bien, je cherche à développer et étudier des systèmes d’habitacles pour préserver les espèces protéger ou celle en voie de disparition, et dont personne se soucie. Je veux pouvoir créer des havres pour empêcher les humains de tout détruire. »

Je pourrais me perdre des heures à parler de cela et pourtant j’essaye de me cantonner au principale. Après tout, je ne sais pas encore exactement comment orienter ma thèse tant que je n’aurais pas tous les artefacts magiques nécessaire. Il faut que je crée une thèse plausible aux yeux des humains et en cohérence avec la magie que je compte utiliser. Je ne sais même pas si cela sera réellement possible, mais advienne que pourra.

Je deviens presque livide lorsqu’elle me parle de payer ma place. J’ignorais cette partie, mon indic a « gentiment » omis de me prévenir.

« Pay … payer ? Oh non … Je suis désolé, je ne connaissais pas comment procéder et je suis passé par l’intermédiaire de quelqu’un sans savoir s’il a payé pour moi ou si je dois le faire … »

J’espère honnêtement qu’il s’agit d’argent, dans ce cas j’ai assez de côté pour ne pas m’inquiéter, mais si le paiement est tout autre … un truc magique ou je ne sais quoi, je ne saurais comment rembourser la jeune femme. Je ne suis pas une voleuse et je ferais tout pour ne pas déroger aux règles de son navire … et je n’ai pas trop envie non plus qu’elle me passe par-dessus bord maintenant que les côtes ne sont plus visibles … Lorsque je me sens aussi pathétique et perdue, je n’ai qu’une envie, devenir une biche et courir … mais sur le pont de ce vaisseau, une biche blanche n’aurait nulle part où aller et sans doute sèmerait la panique.

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avec Perséphone

Protéger l'espace de vie des animaux ? Quand je vois ce que l'homme à fait du lac Michigan et plus généralement encore des océans, je ne peux qu'être d'accord avec son idée.

- Et comment vous mettriez ça en place ?

Moi personnellement, même si j'approuve cette idée, je n'ai jamais rien fait de spéciale pour cette cause, à part râler devant les étendues de plastiques dans l'eau et des animaux parfois pris au piège… Cela m'intéresse et je dirais même que si le projet est assez intéressant et réalisable je serais ravie de pouvoir aider.

- Comment avez vous eu cette idée ?

Je sens toujours le regard insistant de Morgane sur nous.
Je l'écoute ensuite s'excuser… pourquoi ? Nous parlions simplement de son aide à apporter sur le vaisseau, mais bien vite je comprends qu'elle n'a pas payé sa place à bord du Hollandais… Comment est-ce possible ? N'y avait-il personne pour vérifier les billets avant de monter ? que faisait Morgane ? C'est à mon tour de lui retourner un regard insistant. je déteste par dessus tout ce genre de situation. Mais pourtant je me calme bien vite lorsque je vois à quel point elle en ai désolée.

- Qu'es tu prête à faire pour réparer cette terrible erreur ?

J'exagère volontiers. J'ai bien une petite idée derrière la tête, mais pas sûre qu'elle accepte et Morgane me tuera avant le moindre geste.

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Liane & Perséphone

Je rougis à voir la jeune femme aussi intéressée par mon projet. Je ne m’attendais pas à recevoir autant d’attention et je joue avec mes doigts alors que je lui explique mon ambitieuse création.

« Et bien … je vais devoir jouer entre deux eaux pour être honnête. Il faut que je trouve un artefact capable de repousser en quelques sortes les humains et en même temps que, scientifiquement, je puisse donner assez d’explication sur l’auto-entretien de ces habitacles pour présenter mon étude au monde scientifique et obtenir des subventions. »

Un véritable challenge qui s’annonce pour moi, ne sachant pas sur quel genre de relique je pourrais bien tomber et si elle existe … Je mordille ma lèvre, toujours un peu stressée par ce point qui pourrait bien être celui m’empêchant d’avancer. Effectivement, aucune progression ne peut se faire si je n’amorce pas tout autour de l’objet magique.

« Et bien, pour être honnête, je suis juste très connectée avec la nature et après ce sont de simples recherches qui m’ont amené jusque vous et la possibilité de tomber sur ce que je recherche tant … Sans aucune certitude encore. »

Je jurerais avoir senti son regard se durcir une fraction de seconde. Je me ratatine sur moi-même craignant d’être jeté par-dessus bord. Autant-vous dire que je sais pas vraiment nager comme un poisson et je ne me vois pas regagner la côte maintenant que nous sommes si loin de tout. Je dégluti et réfléchi à comment lui répondre maintenant que la brunette me propose de me racheter sur mon erreur.

« A vous de me dire … Je ne sais vraiment pas de quelle manière vous êtes habituée à être payée en première instance. »

Je suis un peu perdue sur comment me faire pardonner et j’implore du regard que la capitaine soit clémente envers moi. Je veux dire … n’ai-je point de véritables yeux de biches après tout ? Après, on ne peut pas vraiment dire que je puisse être d’une quelconque utilité sur le pont, mais peut être si elle besoin … d’un avis sur le climat ? La biologie environnante ? Quelles autres compétences pourrais-je bien mettre au service de la demoiselle ?

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avec Perséphone

Je l'écoute parler et je me rends compte d'une chose très simple, elle ne sait même pas ce qu'elle doit rechercher. Cet artefact dont elle parle existe-il seulement ? Une autre chose m'échappe :

- Pourquoi moi, enfin nous ? Nous on prend juste les trucs qui brillent, qui valent un max d'argent. Si je voyais ça quelque part je le reconnaitrais même pas!

Bon ok peut-être que je ressentirais un truc magique, mais rien n'est moins sur. Je la regarde avec attention, comme si la regarder plus en détail m'offrirais des réponses, mais je ne suis pas devin ou télépathe.
Comment on est payé ? Je pose une main sur les siennes qui sont entrain de s'agiter, afin d'essayer de l'apaiser. Je remonte ensuite le long de son bras et arriver jusqu'à son épaule, avant de m'arrêter soudainement sentant Morgane me fusillait du regard. Je tiens encore un peu à ma vie.

- J'ai bien une idée, mais c'est un peu risqué, ton argent suffira… pour l'instant! Ca fera 20 drachmes ... pour l'allée évidemment.

Je ne la quitte pas des yeux, lui fait mon plus beau sourire et un regard ravageur; avant d'être rappeler à l'ordre par un matelot, il m'attende pour amorcer l'arrivée de l'autre côté.

- Excuse moi j'en ai pour une minute.

Je vais prendre la barre, quelques instants avant que l'on ne soit frappé par l'éclair vert qui fend le ciel. Nous nous retrouvons donc au beau milieu du lac, mais là ou personne d'autre ne peut aller si il ne passe pas par le Hollandais, ce bateau est magique tout comme cette île ne l'oublions pas. Il ne reste plus que quelques minutes, mais ce n'est pas la partie la plus fun de l'histoire, du folklore je pourrais même dire, parce qu'honnêtement, n'importe qui pourrait tenir la barre à ce moment là de la traversée, mais c'est comme le reste, c'est pour le spectacle. Je laisse de nouveau la barre à Morgane, non sans l'embrasser dans le cou au passage. Cette femme sera ma perte, mais que voulez vous je l'aime! Alors pourquoi draguer sans arrêt la première qui passe ? C'est un jeu, un simple jeu auquel elle s'adonne aussi à l'occasion.
Je retourne dans la foule des passagers à la recherche de la jeune fille aux yeux de biche.

- T'as trouvé de quoi me payer, du coup ? Nan parce qu'on est bientôt arrivé, mais tu descendras pas t'en que j'aurais pas ce que je veux.

Je m'adosse contre la mat, attendant une réponse. Sinon j'ai bien peur qu'elle ne doive rester sur la navire jusqu'à ce que l'on trouve une solution. Je souris d'avance de ma bêtise.

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Liane & Perséphone

Je hausse docilement les épaules, un peu rêveuses. Non, effectivement, ce ne sera sans doute pas un objet qui brille de mille, ni même reconnaissable que sais-je l’apparence qu’il prendra. Et pourtant, une petite lueur brille me laissant croire que je saurai. Je soupire.

« Oui, je sais, c’est très ambitieux, mais je n’ai pas le choix. Il n’y a pas bien d’autres solutions. »

Le contact de sa peau sur la mienne me donne un frisson. Je ne m’y attendais pas et lève un regard intimidé vers elle. Le sien est pénétrant et me fait rougir de suite. Elle m’ôte un poids et me propose un prix, je reste curieuse quant à l’alternative à laquelle elle pensait. Je fouille mes poches me demandant bien ce que sont des drachmes … je crois qu’il va falloir que la jeune capitaine songe à me dévoiler son autre plan car je n’ai rien qui puisse correspondre à cette monnaie.

Je contemple le ciel lorsque l’éclair vert transperce le ciel et me perd dans cette vision jusqu’au retour de la brunette.

« Euh … c’est quoi des Drachmes et c’est quoi l’autre solution ? »

Je balbutierai presque mais sa prestance en impose et je ne suis pas du genre à savoir tenir tête aux autres. C’est bien là ce qui me fait défaut dans le monde de la science encore trop peuplé d’hommes qui dénigrent la présence féminine et nous réduisent à peu de chose. La capitaine va finir par me prendre pour une véritable débile à force de mettre les pieds dans le plat de la sorte.

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Le mal se connaissant est moins affreux et plus près de la guérison que le mal s'ignorant.

In the demon world, it's good to be bad !

Une nouvelle traversée
Peter, Liane & Perséphone

Cette fois, l'escale à Chicago n'a pas duré. Ça me va. Je suis mieux sur les flots que sur la terre ferme. Surprenant pour une créature ailée? Même les oiseaux finissent par se poser un jour ou l'autre. Bref, au milieu du fatras de tous ces nouveaux passagers à bord, qui irait s'inquiéter de la présence d'une fée d'un pouce de haut posée sur un cordage? Personne, il semblerait. Pas même la captaine, dont le petit manège m'amuse, faut dire. Ouais ok, elle est jolie la nouvelle, j'vais pas dire le contraire. Assez pour nous autoriser un pari sur le temps que Liane va mettre à énerver Morgane? Peut-être.

"Captaine, on va rater le passage à ce rythme."

Je profite qu'elle s'éclipse pour rejoindre la barre pour ranger la lame avec laquelle je m'amusais et reprendre ma taille habituelle, me rattrapant d'une main sur la corde sur laquelle j'étais posé alors que mes bottes frappent le pont à quelques dizaines de centimètres de la dénommée Perséphone.

Et bien, et bien, il y a encore des trésors insoupçonnés à Chicago, il semblerait."

Je patiente volontairement quelques secondes de plus avant de replier mes ailes dans mon dos, les laissant disparaitre grâce à la magie que je possède. Manque de discrétion? La dernière fois qu'on a vu un humain pure souche sur le pont de ce navire... je ne sais même pas si j'étais déjà membre de l'équipage. La captaine revient vers nous et je m'éloigne un instant, restant assez proche pour jouer les oreilles trainantes, à l'accoutumée. Une resquilleuse? Elle va vraiment finir par devenir intéressante, cette jolie rouquine... Je reviens donc vers elles, m'accoudant au mât à coté de la captaine, un pas derrière elle malgré tout.

"On manquait de femmes à bord, merci de t'être portée volontaire."

En vérité? Liane et Morgane ont pour qualité première d'être des femmes de caractère, et d'ailleurs, ça s'entend quand les deux se prennent la tête. Je vois mal Perséphone trouver une place définitive dans l'équipage, ou alors je me trompe. Mais c'est tellement amusant de la voir gober ce que je peux raconter comme bêtises...

Une nouvelle traversée
Peter, Liane & Perséphone

Trop de gens bien trop charismatiques autour de moi… je suis à deux doigts de m’effondre et réellement m’évanouir, une autre alternative serait bien de me transformer en pudu et fuir jusqu’à ce que tout ce beau monde disparaisse ne se préoccupant pas d’une créature aussi vulnérable. Je déglutis difficilement et me retiens de mettre mon plan à exécution lorsqu’un homme vient se rajouter au panel de gens qui m’impressionnent … une fée ? je grelotte, tremble presque ne sachant plus que faire. Au point de ne pas comprendre le compliment je suppose du jeune homme. D’autre part … je ne comprends pas non plus l’ironie et sourit un peu maladroitement de peur de paraître impoli de ne même pas avoir dit bonsoir à la personne qui vient d’arriver. De ce qu’il me dit … oh mon dieu ! Serait-ce donc cela l’autre alternative de la capitaine, me faire intégrer définitivement l’équipage ? Serais-je une prisonnière ? S’en est trop … je fonds directement devant tout ce malaise et devient un tout petit pudu blanc nacré au regard perdu. Je me mets à courir sur le pont, rebondissant et virant de trajectoire à chaque fois que je me trouve nez à nez avec un individu jusqu’à finalement trouver refuge dans un tonneau renversé …
Le tonneau en question s’apparenterait plutôt à un seau, mais comme tout paraît immense pour un si petit animal. Encore terrifié de la réponse que je viens d’avoir, craignant de me faire réprimander par-dessus le marché par la capitaine ou son sbire. Je n’arrive à me calmer qu’après une bonne trentaine de minutes espérant que personne ne s’intéresserait à mon seau et me laisserait en paix. D’un autre côté, comment trouver ce que je recherche si je n’en sors pas …
Autour de moi, j’entends la vie continuer sur le pont, impossible de distinguer la voix de qui que ce soit. Ce doux brouhaha finit par m’endormir …

Une nouvelle traversée
Peter, Liane & Perséphone

J'suis peut-être une fée, mais ce qui se passe là, j'met un temps à le piger. Une métamorphe, et pouf, on a une chèvre à bord. Une mini chèvre, mais une chèvre. Je la suis du regard, amusé, jusqu'à ce qu'elle finisse sous un seau. Mon sourire disparait rapidement cependant, devant le regard insistant de la captaine. Ok, c'est p't'être un peu ma faute si c'est le dawaa sur le pont du navire, je gère. Je me miniaturise à nouveau, voletant à hauteur de bastingage entre les différents membres d'équipages occupés à remettre de l'ordre dans le bazar. Pour rejoindre un certain seau, et profiter de l'une des fissures du bois pour m'y infiltrer.

"J'te dirai bien qu'une bique fait de bons gigots mais la captaine va m'enfermer dans une lampe à huile si tu remet le bazar sur son navire."

Je regard l'animal de plus près, devant admettre que aussi petit soit-il, vu ma taille actuelle, il est énorme. Et blanc. C'bizarre. Est malade? Je fais vibrer mes ailes semblables à celles des libellules dans mon dos, le mouvement ne faisant pas tomber la moindre poussière de fée, comme à l'accoutumée. J'aurai pu naitre sans ailes hein, je vais pas me plaindre de ce léger désagrément.

"Tu devrais vraiment sortir de là-dedans. Tu vas rater toute la traversée. Et l'éclair vert, c'est toujours aussi magique, même la 100eme fois. Crois-en une fée."

Fin la moitié d'une. Mais je me sens fée, pourquoi insister sur le fait que mon père n'en était pas une?

"On reprend au début? Salut, moi c'est Peter. Et toi, joli petit... t'es quoi au juste comme animal?"

Une nouvelle traversée
Peter, Liane & Perséphone

Une petite voix, une jolie voix. J'ouvre un œil pour contempler un drôle d'insecte. Les deux yeux et hop ! C'est pas un insecte, juste un homme minuscule avec des ailes…. Quoi ???

Alors, mon cher on va reprendre. Je ne suis pas une bique, mais un pudu. Tu permets ? Mon cœur d'animal bat la chamade, toutefois, la scientifique en moi est tellement outrée part le manque de discernement du jeune homme que j’ai plus envie de lui faire un cours de biologie qu’autre chose.

Au moins une chose où il éclaire ma lanterne, il est une fée, rien de plus, rien de moins. Petit problème, j'ai laissé mon charme dans mon sac à dos…celui qui était à mes pieds, pas sur mon dos. Alors oui, mes fringues sont restées en arrière.

Je sors du seau pour tâter l'étendue de la catastrophe a venir. Du monde de partout, mais une lueur d'espoir en apercevant un léger renfoncement dans la bâtisse centrale du bateau. Un regard en direction de la fée et je l'invite à me suivre jusque là.

C'est donc nue comme un vers, adossée au bois humide dans l'alcôve que je réapparais. Assise, les mains couvrant ma poitrines et mes jambes assez repliées contre moi pour ne laisser voir pas plus que nécessaire.

On va dire que ce ne sera pas la première fois juste, je regrette de ne pas avoir écouté Jack. De ne pas avoir mis direct le collier autour de mon cou pour que mes vêtements suivent ma transformation. Mais si lui est un chat domestique, je reste un pudu. Et aussi ridicule que cela puisse paraître, cela reste un animal sauvage, alors les colliers, très peu pour moi.

« Hum … »

Je lève mes yeux verts vers lui, avec l'assurance d'une scientifique prête à dévoiler sa dernière découverte.

« Un pudu, cervidés. Les biques, comme tu dis, appartiennent à la famille des bovidés. C'est pas la même branche de l'arbre phylogénétique. »

Je soupire.

« Tu peux m'amener mon sac à dos …. Et mes vêtements si ce n'est pas trop te demander ? »

Quitte à être nue, autant la jouer direct et je lui adresse même un sourire franc d'un air de dire « et dépêche toi, j'ai les fesses dans l’eau. »

Une nouvelle traversée avec une nouvelle tête

avec Perséphone

- C'est une monnaie bien de chez nous. Ça vient de la Grèce Antique, si je dis pas de bêtises.

Autant dire que j'étais sûre de moi. C'était dans tous les films de l'époque et puis c'est dans notre culture de pirate aussi. Bref... j'ai pas tellement le temps d'en dire plus que la vlà qui se carapate sur quatre pattes sur le pont. Quatre pattes ? Oui oui, elle s'est transformé en bestiole, je saurais pas vous dire quoi. Elle me plaît de plus en plus cette jeune fille. Enfin tout du moins jusqu'à ce que je vois le carnage qu'elle laisse sur son passage, avant de finir dans un seau. Je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel.
Je jette un œil sur Peter, légèrement désappointée par la situation. Il déconne, il gère et je n'ai pas besoin de le lui expliquer qu'il est déjà partit à sa recherche à taille de fée.

Je reprends pour ma part, le chemin de ma cabine. Maintenant que le passage vers l'île a été effectué, les marins peuvent gérer le reste. Je file me blottir dans les bras de ma chère et tendre, tout en lui racontant les derniers évènements. Elle n'avais en effet qu'entendu le chahut sur le pont, étant partit juste avant pour se restaurer en cuisine. Et là je me dis que mon ex et ma nouvelle compagne, s'entende bien mieux qu'ils ne veulent le reconnaître. Il est rare de voir des gens pouvoir rentrer dans les cuisines en dehors des heures de repas, en dehors de moi et de Morgane et son statut de second du navire n'a rien à y voir. Bien des seconds avant elle sans son mordu les doigts d'avoir tenté leur chance.

Une nouvelle traversée
Peter, Liane & Perséphone

La métamorphe finit par comprendre que j'vais pas la bouffer, malgré mon trait d'humour noir, et accepte de sortir de son seau, pour se diriger vers un coin obscur du pont. Je la suis, curieux, battant des ailes tel un moucheron dans l'air du navire. Jusqu'à ce qu'elle reprenne apparence humaine et... totalement nue. Faut prévenir sérieux! J'suis passé à deux doigts de me manger le bastingage! Je reprends taille humaine à mon tour, gardant, cette fois, mes ailes ouvertes dans mon dos. Pour me prendre un cours d'anatomie animale dans les dents. Pas si affolée du système, la nouvelle.

"Si tu le dis. Vous êtes tous aussi compliqués vous autres métamorphes? Ou t'es un cas particulier?"

Si je capte le problème qu'elle a à se retrouvée sans aucun vêtement sur le pont d'un navire pirate? Pas le moins du monde. En même temps, hormis la captaine et la seconde, on est pas doués pour les cabines individuelles sur ce raffiot. Pas le bon plan d'être prude ici. Surtout quand certains en ont un bon coup dans le pif. Oui, si ma mère savait la moitié de ce que je fais de mon temps libre, elle bourdonnerait surement comme une vraie furie. J'ai pas exactement le profil type de la fée, et pour cause. C'pas moi qui ai demandé à être en partie humain. Mais quitte à l'être, autant en profiter pour jouer des défauts des humains.

Je traverse le pont, laissant mes ailes retomber mollement dans mon dos, non sans faire claquer mes bottes de façon savamment étudiée sur les planches du navire, pour récupérer son sac et le lui ramener, le posant devant elle sans faire plus d'efforts pour rendre la situation moins gênante pour elle. Pourquoi? Parce que je n'y pense pas, tout bêtement. A dire vrai, mon coté fée s'est réveillé à regarder ce sac de plus près. C'est joli ce porte clef dessus, c'est quoi?

"Question bête. Pourquoi tu te débrouilles pas pour les garder sur toi, tes fringues? J'm'amuse pas à me changer à chaque fois que j'me miniaturise, et heureusement."

Parce que la magie des fées coule dans tes veines? Peut-être. J'suis une fée. Demi. Je sais comment être une fée. Le coté scientifique de la chose, j'le laisse à ceux qui aiment se casser la tête. Pas des fées donc.

Une nouvelle traversée
Peter, Liane & Perséphone

J’avoue, j’ai eu un petit moment de fierté en réapparaissant de le voir presque passer par-dessus bord. Non, mais c’est toujours très flatteur, même si c’est évident que si j’avais été un colosse de 3m de haut sur 3m de large, il aurait sans doute eu la même réaction, voire pire. La fée a, bien entendu, les mots pour entretenir mon contentement en me demandant si tous les métamorphes sont aussi compliqués. Je suis tellement habituée à ce qu’on me colle l’étiquette de petite fille sage et que ça soit Jack le rebelle que je me pavanerai presque à l’entendre me dire cela. Je glousse un peu pour la peine et lui adresse la réponse la plus naturelle.

« Merci !»

Totalement un cas ! Je surjoue, mais une vie entière à renter dans une case et vous vous sentez pousser des ailes quand on vous en tire avec autant de facilité. D’ailleurs, j’admire les appendices dorsaux du jeune homme. Je me demande si c’est la même fée que Jack a écrasé sur son pare-brise ? J’attends patiemment qu’il daigne me rapporter mes affaires, ce qui prend du temps … pas pressé le loulou !

Je ne sais pas si je suis gênée ou amusée par le fait qu’il ne daigne pas se retourner pour me laisser un peu d’intimité. Je hausse les épaules pour moi-même et cède à m’habiller sans honte devant lui. Il faut dire qu’une fois les sous-vêtements enfilés, j’ai un peu moins de réticence à me montrer. Ben oui, zut ! Sur la plage les nanas sont pas plus sapées que ça et personne en fait des tartines.
A sa question, je reste perplexe … déjà les idées fusent dans ma tête que je pourrais peut-être lui demander de l’étudier pour essayer d’adapter la magie des fées à celle des métamorphes pour qu’on puisse conserver nos vêtements …

« C’est pas dans le package apparemment, on est fait pour être nu que veux-tu ! Et … hum … j’ai un truc pour qu’ils y restent, mais je pensais pas que cela me servirait de sitôt … »

Remi de mes émotions, mon cœur a retrouvé un rythme satisfaisant et je profite de ce moment de lucidité pour attraper le charme offert par mon félin de frère et m’en pare le cou. Je soupire, c’est immonde, je trouverai une solution pour l’adapter en boucle d’oreille, ça sera mille fois plus discret et aucune chance que je l’enlève.

« Voilà, adieu les moments de solitude ! »

J’adresse un « v » de victoire à la fée avant de me rappeler violement le bazar que j’avais mis sur le pont quelques minutes auparavant. Un regard vers la proue pour chercher si la Capitaine semble fâcher, mais aucune trace de cette dernière. Je déglutis. Mais une autre information me percute également et pique ma curiosité scientifique. Au final, je ne pas tant compliquée. Si je me sens terrorisée, il me suffit de passer en mode scientifique curieuse et j’oublierai tout.

« C’est quoi cette histoire d’éclair vert ? »

Je me rapproche de la fée et remets mon sac à dos en place, j’en profite pour observer son minois, autant m’y habituer parce que j’ai bien l’impression qu’il va pas me laisser remettre la pagaille une seconde fois. D’autre part, il a l’air d’en savoir beaucoup, je ne crois pas qu’il m’ait dit son rôle, mais je suppose qu’il appartient à l’équipage vu sa manière de s’adresser à la Capitaine tout à l’heure.
Autour de nous, tout le monde s’agite et il semblerait que ma curiosité va être satisfaite incessamment sous peu. L’angoisse en même temps de voir tous ces gens savoir exactement leur rôle et moi perdue au milieu. Instinctivement, je me mets dans l’ombre de la seule personne que je « connaisse », tel un faon qui se rapproche de son père pour le protéger du danger.

« Me lâche pas. »

J’agrippe totalement sa main sans me poser plus de questions, mais je stresse. J’aurais dû dire à Jack de venir, il est où mon frère quand j’en ai besoins ! Mes doigts se resserrent autour des siens et c’est reparti pour une cavalcade cardiaque.

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Peter, Liane & Perséphone

Si je profite qu'elle se rhabille pour la reluquer? Même pas. Tout simplement parce que ça me vient pas à l'esprit, c'tout. J'vous rassure, je sais totalement à quoi ressemble une femme, même si, sur ce foutu rafiot, on a plus facilement vue sur le cul d'un mec. Et savez quoi? Ça me branche pas du tout. Bref, on disait quoi... oui non voilà, je capte pas l'idée de me retourner pour lui épargner mon regard, parce que j'y pense pas davantage, mais j'serai bien emmerdé de vous la décrire. Fin c'est une fille quoi, voulez quoi de plus comme détails?!
Elle finit par se rappeler qu'elle a justement le joujou idéal pour s'éviter de finir sans vêtements, et se glisse un collier autour du cou. Hum, pas assez coloré à mon goût, mais c'joli. Si j'en ai un, moi, de collier? Bah, j'vous dirai bien que j'ai trucidé à mains nues le requin à qui cette dent devait appartenir, mais en vrai, j'l'ai trouvé pendant un abordage. Moins glorieux mais plus réaliste. J'admire trop la grâce des requins pour en tuer un de mes mains... même si le steak de requin, c'est une tuerie!

La captaine? Déjà repartie à son gouvernail, j'imagine. Enfin, les secondes s'égrènent avant que l'éclair vert ne se montre, et l'agitation monte sur le pont, chacun s'occupant du poste qui est le sien. Me concernant, a-t-on besoin de la vigie? Ben j'ai envie de dire que oui, mais j'ai une biquette accrochée à mon bras, ça va être compliqué... à moins que...

"L'éclair vert, c'est le signal du passage. Laisse-moi te montrer le meilleur point de vue du navire. Et toi, me lâches pas."

Et je suis sérieux. Je bats d'abord des ailes sans décoller d'un pouce, me faisant engueuler par un collègue prenant le ventilateur qu'elles peuvent être en pleine poire, avant de passer mon bras autour de sa taille pour l'emmener avec moi en haut du mat. Si elle se transforme en cours de route, elle se débrouille, c'déjà pas trop ma spécialité de transporter le double de mon poids avec moi... et pour être honnête, je suis bien content d'arriver là-haut, mes ailes disparaissant à la seconde où je pose le pied sur le nid de pie.

"A 5heures à l'est, juste à l'horizon du lac, c'est là qu'il apparait."

J'ai beau avoir une bonne vue, je vérifie tout de même que rien ne vient compromettre la traversée d'un œil dans ma lunette avant d'attendre l'arrivée de l'éclair. Manquerait plus qu'on se mange un kayak, ça serait encore ma faute!

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Peter, Liane & Perséphone

Curieuse, curieuse … ne dit-on pas “Curiosity kill the cat » ? Ben sur ce coup, se sera le faon qui va défaillir alors je me réfugie le visage enfoui au creux de son cou alors que ses ailes s’animent et que je le sens me serrer à la taille. Je vous raconte même pas les perles de sueurs que je me tape et de ne plus sentir le plancher sous mes pieds m’invite instinctivement à retenir ma respiration. Les autres autours ? Pas le temps d’y prêter attention, de toute façon, il me dépose sur la vigie en haut du mât et nous voilà paraît à admirer le spectacle. Je reprends enfin une grande bouffée d’air frais et accepte presque qu’il me lâche même si je garde une main tendue en sa direction pour l’agripper au moindre doute sur la solidité de la bâtisse. Toutefois, l’horizon me coupe le souffle. Alors que le temps s’écoule, j’aperçois sur le fil de l’eau l’éclair vert tant attendu. Une lumière éblouissante, d’une couleur irréelle tombe du ciel et irradie l’ensemble. Sous l’émotion j’effectue un pas en arrière et me retrouve coller contre la fée qui pose ses mains sur mes épaules pour me retenir. Ça serait top quand même que je lui ratatine pas les pieds par la même occasion et le geste me fait me retourner vers lui.

Son visage est près, si près que je sens son souffle chaud. J’esquisse un sourire gêné avant de m’excuser d’avoir reculer.

« Merci pour le show … je t’envie, c’est magnifique de vivre ici. »

En toute innocence bien sûr, je ne dois pas encore bien me rendre compte de toutes les contraintes qui lui incombent de vivre la plupart du temps sur un navire en mouvement, avec tes collègues et tes supérieurs à moins de 2 mètres de toi, mais l’éclair vert m’a envouté et le jeune homme avec sans doute. Surtout qu’en vieille romantique que je suis j’imagine tout de suite un de mes livres à l’eau de rose où c’est à ce moment que l’héroïne reçoit le premier baiser de son amour qui était jusque-là seulement son meilleur ami et va l’aider à vaincre le méchant vilain pas beau qui menace de détruire le monde ! Un soupire s’échappe de mes lèvres suivie d’un sourire niais. J’aimerais bien être une de ces filles qui partent à l’aventure, laissent tout derrière elle pour sauver le monde. Mais non. Je ne suis qu’une petite intello rêveuse qui aimerait créer le biome parfait pour préserver un semblant de nature de la main de l’homme, rien de bien épique, surtout aux yeux du reste de l’humanité. Je me retourne une fois encore et m’accoude à la rambarde. Sans doute par crainte que je ne tombe je sens une main se poser à nouveau sur mon dos. Je ris de cette attention.

« Non, mais t’inquiète, j’ai pas le mode oiseau alors je vais rester gentiment ici jusqu’à ce que tu nous ramènes en bas. Pour l’instant j’suis bien là, c’est chouette quand même … C’est pas possible de ramener une couverture ici et de dormir là ? Franchement … j’aime ce calme. »

Oui parce que en bas, au milieu d’un milliard de gens, j’avoue que le stress monte assez vite, alors que perché, j’oublie totalement les autres et me laisse envelopper par ce que nous offre la nature … d’ailleurs on est où là ?

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Elle me donne l'impression qu'elle risque de basculer par dessus bord d'un moment à l'autre, même si en général, les gens qui ont le vertige ont plutôt tendance à pas s'approcher du vide. Alors quand elle recule d'un pas, je retire mes mains de la balustre du nid de pie pour les poser sur ses épaules, histoire de la retenir, et l'empêcher de me marcher sur les pieds. Un geste qui la fait se retourner vers moi, et soyons honnêtes, y a une bonne raison pour laquelle je "vis" seul là-haut. Autrement que parce qu'une vigie se suffit à elle-même, je veux dire. C'est que c'pas prévu pour deux personnes, alors la place est plus que limitée.

"Ouais, ça a ses bons cotés. J'suis imbattable pour viser au lancer de coquille de moule. Les goélands font une bonne excuse.

Pas sur d'avoir fait mouche avec ma plaisanterie à deux balles mais, savez quoi? C'est pas qu'une plaisanterie. Même si pour moi ça l'est, c'est pas l'avis de tout le monde. Notez que je ne me le permet pas avec tout l'équipage. Par exemple, la captaine et la seconde sont totalement à l'abri, hormis quand elles sont les premières à lancer l'offensive, et sous leurs airs sérieux, ça peut leur arriver. Elle se retourne à nouveau pour ne rien rater du spectacle et je glisse une main dans son dos tout en me décalant pour me placer à coté d'elle, ma longue vue de nouveau calée à ma ceinture. Avec mon épée, mon compas, et d'autres bazars plus ou moins utiles en navigation. Y a des trucs que j'aurai du reposer depuis une éternité et qui sont restés. Du genre? Le crochet du cordage que j'ai changé la semaine dernière et qui est resté accroché à l'intérieur de mon veston. Il y restera probablement jusqu'à ce qu'il en tombe, d'ailleurs.

"Pour toi c'est un peu étroit pour dormir là. T'en ressortirai courbaturée de partout. Pour moi c'est un palace."

Comprenez? Que j'ai pas attendu qu'on me suggère l'idée pour m'aménager un coin peinard là-haut. Le tonneau qui prend de la place derrière nous est pas là pour que j'me rince le gosier pendant mes heures de garde. C'plutôt un appartement princier quand on fait dix centimètres de haut à peine.

"D'accord, en pleine tempête, on est quand même mieux lotis dans la cale. Regarde là-bas, tu la vois l'ile au loin?"

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Peter, Liane & Perséphone

Je place ma main devant mes lèvres pour cacher mon sourire. J’imagine très bien que ses confrères ne doivent pas autant apprécier la blague, mais je serais bien la première à m’amuser de le voir faire sans oser pour autant. Je me fais de suite une image mentale de la fée en train de se faire un stock de moule pour passer l’après-midi à en bazarder aléatoirement. Il est frais et me rappelle étrangement Elizabeth avec son côté déluré et je m’en fou de ce que pense les autres de moi. Pour le coup, mon petit cœur de biche s’apaise et je me sens bien moins stresser de me retrouver en pleine mer au milieu d’étranger si quelqu’un comme lui fait partie du lot. Un soupir de soulagement franchi mes lèvres alors que mon regard se perd à l’horizon. Je n’essaye pas de le convaincre de me laisser dormir avec lui s’il ne le veut pas, mais juste un échappatoire pour dormir loin des autres qui m’oppressent bien plus. Toutefois, il ne semble pas d’accord avec le fait que je puisse trouver ma place ici. Ok, il accumule un sacré bordel entre autre rien qu’à sa ceinture je peux comprendre, mais je fais une moue boudeuse et plante mon regard dans le sien.

« Ok, je ne peux pas devenir aussi petit que toi, mais je sais me faire oublier quand il le faut et adopter une taille adéquate. »

Toujours armé du charme autour de mon cou, je ne vois aucun inconvénient à lui refaire une petite démonstration et reprend ma taille de pudu. Je trottine et fais le tour du mât qui traverse avant de repoper devant lui, toujours saper de mes fringues. Franchement, je ne vois pas ce qu’il veut dire par « courbaturé », je me cale volontiers contre le tonneau, on met une petite couverture et contrairement à lui, l’orage ne me fait théoriquement pas peur si on oublie que je suis loin du sol et au milieu de l’océan. De manière plus réaliste, si le bateau se met à trop tanguer, peu importe où je me trouve, il y a de fortes chances que mon cœur défaille et qu’il dût me ranimer.

Démonstration faite, je porte mon attention vers l’horizon alors que le jeune homme me pointe une île. D’abord je fronce les sourcils ne sachant si j’arrive à deviner et finalement je repère vaguement une tâche qui ressemble pas à de l’océan.

« Euh … Oui, vaguement … c’est un endroit particulier ? »

Je tourne une fois encore mon faciès vers la fée et fais papillonner mes cils alors que je m’interroge sur ce qu’il va encore me révéler. Franchement, ce serait peut-être là la clé de mes recherche … enfin, je rêve toujours sans doute. Je m’appuie contre la rambarde une fois encore et allonge mon cou comme si cela m’aider à me rapprocher de cette île mystérieuse et de ce qu’elle renferme. Pour la seconde fois, sa main sur mon épaule m’indique que j’ai dû encore lui faire croire que je voulais passer par-dessus bord. Alors je murmure, un sourire au coin des lèvres.

« Ma mère peut devenir un oiseau … une chouette … je m’étais toujours demandé ce que cela faisait de voler. »

Forcément, petite fille, je regardais avec émerveillement ma mère disparaître dans le ciel et se promener, prendre un bol d’air frais et revenir plus radieuse que jamais après sa sortie. Quelque part, je peux remercier Peter de m’avoir permis de me rapprocher de ma mère bien contre son grès. Et je me sens enivrer à l’idée qu’il sera obligé de recommencer pour me descendre d’ici.

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Peter, Liane & Perséphone

Non j'ai pas la mémoire courte, j'ai juste la concentration d'un poisson rouge amnésique. Et d'accord, j'avais plutôt oublié qu'elle pouvait prendre une taille réduite, à défaut d'arriver à égaler la mienne. Enfin, faut pas être mathématicien pour calculer qu'elle passe pas par le trou de mon tonneau, sans vouloir la vexer. J'imagine qu'il sera temps de voir le moment venu.

"Un point pour toi. J'imagine."

Je lui indique l'ile et après quelques instants à la chercher du regard, elle me demande plus de renseignements à ce sujet en se tournant vers moi de nouveau.

"Une terre magique. Le Hollandais seul peut la trouver. Ce qui convient aussi bien aux elfes qu'aux métamorphes qui y vivent. Toi qui peut te transformer, tu connais pas?"

Je l'ai perdue je crois, à l'idée de voler. Et elle me dit volontiers que sa mère en est capable également, vu qu'elle peut se changer en chouette. Question con. Une chouette, ça peut pas porter une mini-biquette? Je garde ma langue dans ma poche, cependant, me contentant d'étendre mes ailes à nouveau, m'en servant pour me surélever assez pour poser les bottes sur le rebord étroit du nid de pie avant de m'asseoir dessus, juste à coté d'elle, les jambes dans le vide, mes ailes rabattues dans mon dos.

"Verdict?"

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Peter, Liane & Perséphone

J’exécute une révérence alors qu’il m’accord un bon point. Avec ça, j’ai l’impression d’être de retour à l’école et contrairement à la plupart des enfants, j’ai adoré mes années passées sur les bancs de l’école, à écouter sagement une grande personne m’enseigner quantité de choses toutes plus intéressantes les unes que les autres. C’est maintenant la fée qui prend le relais et m’en dit un peu plus sur cette terre merveilleuse qui nous attend … je n’ai qu’une hâte, c’est que nous accostions et qu’il me montre un milliers de choses là-bas. Mes yeux doivent briller de mille feu et je m’imagine déjà sabre à la main, me frayer un chemin dans la cambrousse … j’ai toujours eu plus de courage dans ma tête que voulez-vous ! ça compense mon cœur de pudu …

« On ne fréquentait pas vraiment d’autres métamorphes, plutôt du genre à nous fondre dans la masse d’humains et on partait camper pour profiter du grand air et reprendre nos formes animales. Faut dire qu’une biche, un lion, un chouette harfang et un raton laveur ça passe pas inaperçu si on fait ça en pleine ville, on aurait fini au zoo … »

Je sais que certains métamorphes forment des clans, voire même restent entre ceux de la même espèce. Un peu comme les loup-garou quoi, mais du coup, ce n’est pas le choix de vie qu’on fait nos parents et nous nous sommes retrouvés à vivre par nous même et ça a été accompagné de beaucoup de bonheur. Mes parents n’ont jamais été élitistes ni prise de tête en quoi que ce soit. »

« Verdict ? »

Je me tourne vers la fée qui me donne le vertige rien qu’à le regarder balancer ses jambes dans le vide autant qu’une envie irrésistible me saisit de l’imiter. Je regarde par-dessus bord et me ravise immédiatement, m’agrippant à son bras et fermant les yeux une fraction de seconde pour éviter à mon cœur de vriller.

« Verdict, c’est somptueux, mais j’ai très envie qu’on mette pied à terre … tu crois qu’on arrive bientôt ? Tu pourras me faire faire un tour des environs ? Je n’ai jamais vu d’elfe, mais ils doivent bien s’entendre avec les métamorphes s’ils vivent sur la même île non ? »

Ok, j’ai encore trois milliards de questions, mais je crois que le poisson rouge qui me sert de compagnon est déjà en train d’oublier ma première question alors que je pose la dernière … ça craint quand même, mais je n’arrive pas à m’en empêcher et un sourire vient poindre sur mon faciès alors qu’une dernière me vient.

« Je pourrais me promener sous ma forme de biche, qu’en penses tu ? »

Je trépigne à l’idée qu’il me dise oui, j’ai tellement envie de farfouiller partout, profiter de cet espace libre pour les métamorphes et sa présence me donne un brin de courage. Il tourne son visage vers moi et impossible de savoir si je l’insupporte ou si l’idée le branche, j’ai jamais été bonne à lire les émotions des gens, c’est d’ailleurs pour ça que je prends tout le monde pour des bisounours et que je me ramasse des tôles …

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Peter, Liane & Perséphone

Une biche, un lion, une chouette et un raton-laveur... heureusement que les instincts animaux prennent pas le dessus quand ils se transforment... je crois? Sinon, c'est une sacrée loterie leur bazar. Chez nous c'est plus simple, ma mère a les ailes bleues, j'ai les ailes bleues... plus sombre et plus gris, mais pas rose bonbon quoi. Bref, j'ai suivi aucun cours de génétique, alors passé le fait que jaune et rouge donnent orange et que bleu et jaune donnent vert... non c'est pas ça?

"Pour le lion c'est certain. Le reste j'sais pas, y a vraiment des animaux bizarres en ville, mais t'as raison, vaut mieux pas essayer."

Je pense l'espace d'un instant qu'elle va essayer de s'installer sur le garde-corps à coté de moi, mais apparemment, son vertige la rattrape avant, et elle se contente d'attraper mon bras pour se caler contre moi, gardant le regard rivé vers l'océan.

"Compte encore une demi-heure de navigation, y a pas assez de vent pour aller plus vite. Pis le temps de jeter l'ancre, de descendre la barque..." Quoiqu'on pourrait peut-être s'éviter la barque, elle et moi. Au pire, si j'tiens pas la distance, on fera plouf, mais comme tout bon pirate qui se respecte, je sais assez bien nager pour rejoindre la plage. "J'te f'rai faire un tour si tu veux. Après pour l'entente... je crois que c'est un peu chacun chez soi, mais c'est peut-être mes aprioris sur les elfes qui parlent... ils ont bien adopté un drow après tout..."

Je hausse les épaules en mode j'en foutiste, au moins jusqu'à ce qu'elle me demande si elle pourra se promener sous forme de biche là-bas. Plus facilement qu'à Chicago même, ça c'est certain.

"Autant que je peux battre des ailes . Bon, y a bien un elfe ou deux qui pensent pouvoir faire du tir au pigeon, mais dans l'ensemble... si j'avais le pied moins marin ça serait un chouette coin pour une retraite tranquille. Peut-être un peu trop calme pour moi, si on compare au marché, cela dit."

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Peter, Liane & Perséphone

Je hausse les épaules.

« Y’a toujours des volières, des parcs pour les biches, une cage au lion … le raton-laveur pourrait vivre en ville je suppose effectivement. »

Bien que jamais je n’aurais souhaité de cette vie à un raton-laveur sauvage. La nature, la forêt, les prairies … il y a bien plus reposant comme cadre de vie que celui d’une ville qui tenterait par tous les moyens de le chasser, obligé de vivre des ordures des humains … oooh non, ces pauvres animaux … Je ne peux même pas regarder Pompoko sans pleurer toutes les larmes de mon corps.

« Oh … Une demi-heure ? »

Une demi-heure, plus tout le temps pour rejoindre réellement la terre ferme ? On va dire que je saurais me montrer patiente, mais j’ai peur que ce ne soit lui qui pète un câble à force que je lui pose des questions sur tout ce qu’il connaît à propos de l’île. Un sourire s’affiche sur mon visage avec la promesse de me faire visiter. Certes, je ne m’attendais pas à ce qu’il me fasse rencontrer toutes les populations locales, mais rien que de voir la faune et la flore sauvage me rendrait incroyablement heureuse.

« Hiiii ! ça va être trop bien ! »

Soudain je me frise à l’entendre parler du marché … j’en ai entendu parlé, mais ce n’est pas donné à tout le monde de s’y rendre sauf si l’on connaît quelqu’un pour entrer, enfin, c’est tout du moins ce qu’il me semble puisque jusque là, j’ai échoué lamentablement.

« Attends. »

Un peu italienne sur les bords – non, pas du tout mais en tout cas la gestuelle qui va avec – je plante mes mains devant Peter pour l’arrêter.

« Le marché ? Me dis pas que tu parles du marché des fées …. – un sourire illumine mon visage – bien sûr que tu parles du marché des fées !!! Oh mon Dieu, si tu savais comme je rêve de m’y rendre. »

J’attrape ses épaules et sautille sur place comme une gamine de 8 ans qui vient de résoudre son premier mystère, manquant de nous faire passer par la rambarde par la même occasion si ce n’était grâce aux réflexes de la fée qui nous empêche à tous deux ce saut mortel. Non, bon j’ai juste fait un peu vriller le mât en sautillant, mais j’ai tellement le vertige que j’ai l’impression qu’on a failli tomber.

« Oups … pardon, je me fais des frayeurs toute seule … ça t’embête si on descend sur le pont ? Je vais finir par être un véritable danger pour nous si on reste là. »

Sans doute que la vigie valide mes dires car elle ne bronche pas et nous fait regagner une altitude moins dangereuse. Cela ne m’empêche pas de me diriger au plus proche de la proue pour contempler l’île dont nous nous rapprochons inexorablement. Des papillons fourmillent dans chaque parcelle de mon être. Chaque jour, j’espère me rapprocher de mon rêve, mais il n’a jamais été aussi tangible.

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