Dis moi que je ne rêve pas. [Silas & Gwen]

Si j'étais encore en capacité de dormir, je crois que je n'y arriverai pas. Ou que je ne serai pas capable de sortir de sous la couette. Soyons honnêtes, si Nathan n'avait pas été là pour m'empêcher de faire une connerie, je l'aurai tué ce gosse, qui affirme haut et clair que ma fille décédée depuis trente ans est en fait bien vivante et serait même peut-être en ville. Parce qu'il y a bien UN sujet sur lequel je refuse la moindre plaisanterie, c'est bien ce qui concerne mes enfants et ma sœur. Cette conversation, je l'ai gardé dans un coin de ma tête, mais sans croire réellement à son contenu. Comme dirait Inaya, je suis comme St Thomas, je ne crois que ce que je vois. Mais que je le veuille ou non, mon esprit y revient sans rien me demander. Au point d'avoir réussi à percuter une voiture ayant freiné devant la mienne avant hier soir. Un comble pour un vampire, censé être à la pointe des réflexes. Bref, ma voiture est au garage avec une calandre, deux phares et un parechoc à changer (à moins que j'ai réussi à emboutir le radiateur avec), et moi, je suis à pieds.

Ce soir, j'ai laissé Dante tranquille, sachant que si nous avons nos enquêtes communes, on a aussi chacun nos enquêtes personnelles, de celles où on n'a vraiment pas besoin d'être deux pour s'en sortir, et j'ai emmené quelques dossiers chez moi pour occuper une partie de la nuit. Rien de grandiose, ce que j'appelle le "travail alimentaire" qui permet de payer le loyer, à savoir deux histoires de maris volages et une recherche de personne "perdue de vue". Quelques rapports à préparer en vue d'affronter les clients demain soir quoi.
Le bruit de la sonnette qui retentit me sort le nez du papier, et mon stylo reste en équilibre au dessus de ma feuille alors que je tente de savoir qui se trouve de l'autre coté de la porte sans bouger. Je connais le bruit des respirations de Tom et Adé par cœur, contrairement à celle que j'entends de l'autre coté de la porte. Elle m'est familière, mais pas habituelle. Je me lève, refermant mes dossiers avant de rejoindre la porte d'entrée en une seconde, tentant sans succès de reconnaitre une odeur avant de capituler et ouvrir la porte.

J'ai enfin eu le courage d'aller rendre visite à mon père, à son travail. C'était ce matin. Oui, j'avais enfin prit mon courage à deux mains, mais manque de bol, je suis tombée sur son collègue. Enfin "manque de bol"... disons que sur le coup j'ai été soulagé et après j'ai été déçu qu'il ne soit pas là. Visiblement il ne passerait pas aujourd'hui, d'après le dit-collègue. Du coup, je me suis demandée si je pourrais lui rendre visite directement chez lui, ce qui est encore plus étrange pour moi (et probablement pour lui, mais bon chacun ses problèmes ein).

Son collègue m'a donné son adresse. Il semble que mon père ne lui avait pas parlé de moi, donc il n'avait aucune raison de me faire confiance, mais il l'a fait. Je suis surprise, mais ravie. Enfin j'ai peur quand même.
Voilà quelques semaines maintenant que je suis arrivée à Chicago et je suis enfin devant chez lui. Je suis sur le seuil de la porte.

Je frappe, il vient m'ouvrir après un instant. Je suis prise d'une envie subite de m'enfuir lorsque je constate que la poignet de porte bouge, mais ma petite voix m'en dissuade. Il est finalement là, face à moi. Il n'a pas changé d'un pouce, c'est fou. Je le savais et pourtant avec mon changement physique à moi, j'aurais juré que lui aussi avait vieillit, mais non. C'est toujours lui. Je ne peux m'empêcher de sourire bêtement devant cette évidence.
Je me jette dans ses bras. Oui c'est tout moi. Je ne pense pas une seconde au fait qu'il puisse être un tant soit peu chamboulé, me repousser. Je ne pense plus à ça en cet instant et la petite voix me rassure (depuis quand je l'écoute, je ne sais pas).

A peine ai-je fait un geste pour ouvrir cette porte que je me dis que c'était une mauvaise idée de l'ouvrir. Ces moments où mon instinct de prédateur va contre ma logique de semblant d'humain, sans doute. Et à peine la porte est-elle ouverte qu'une furie se jette sur moi, non pas pour m'agresser, mais pour se serrer contre moi. Je reste con (non mais y a pas d'autre mot, désolé) un instant qui me parait une éternité, incapable de savoir quoi faire ou ne pas faire ou comment réagir, avant de reculer comme je le peux, me dégageant de cette emprise avec un peu plus de force que ce que je comptais y mettre. Pour finir par tenir la jeune femme face à moi à bout de bras, mes mains entourant ses bras avec assez de précaution pour ne pas la briser comme une poupée de verre, dans le seul but de l'empêcher de recommencer.

"Qu'est-ce que... Qui..."

Cela dit, j'ai beau refuser de percuter, une part trop idéaliste de moi (dont j'ignorais l'existence d'ailleurs) reconnait aussi bien ce regard que ce visage malgré que les années aient étrangement fait leur œuvre sur elle. Non pas qu'elle soit "agée", mais plus l'enfant de 15ans que j'ai perdue. Tout est bizarre d'ailleurs. Les battements de son coeur, le sang qui circule dans ses veines, la chaleur que je sens à travers le tissu de ses vêtements. Trop bizarre surement. Je recule en lui montrant les crocs avant de m'offrir quelques pas dans la pièce pour me remettre les idées en place, finissant par relever le regard, et une main lui intimant de ne pas avancer davantage, vers elle quand elle tente un pas dans ma direction.

"Nan. Tu es morte. Je t'ai vue... je les ai vus te..."

Le sentiment qui l'emporte est la culpabilité. Pas celle du père qui a vu mourir son enfant sous ses yeux sans rien pouvoir y faire. Celle du père qui n'a pas essayé de penser l'ombre d'un instant que son enfant aurait pu survivre, et avoir besoin de lui. De quoi me faire m'asseoir sur une des chaises entourant la table, pour glisser ma tête entre mes bras, tâchant de reprendre un souffle que je ne risque pas de trouver. C'est facile de l'entendre, de passer au dessus. Mais la réalité vraie là face à moi, c'est autre chose. Et si tout ça n'est qu'une foutue mascarade? Je promet de massacrer le coupable avec tant d'ardeur qu'il en voudra à son dieu, quel qu'il soit, pour l'avoir posé sur cette foutue terre.

Il me repousse à l'instant où il réalise que je lui suis tombée dans les bras. Il me tient à bout de bras, sans me lâcher des yeux, sans savoir quoi dire au début. Il bégaye un peu et je ne sais pas comment l'aider. Je ne sais pas quoi faire. Je ne savais pas à quoi m'attendre, ni comment j'allais réagir, peut importe la  façon dont lui aurait réagit, j'aurais galéré, mais encore plus là je crois. Il sort les crocs et recule plus sérieusement. Je fais moi aussi un pas en arrière en voyant ça. Je ne suis plus vampire, il n'aura pas grand mal à me tuer si c'est ce qu'il veut.

Je suis morte ? Oui ça merci, je suis au courant. Il s'asseoit sur une chaise. Il prend sa tête dans ses bras. Je ne sais pas quoi faire pour briser la glace, pour aider. J'en ai peut-être déjà trop fait...

- C'est bien moi !

Dis-je tout en restant à distance. Moi qui d'habitude trouve à m'asseoir n'importe où, je me retiens. Je ne sais pas quoi faire de mes dix doigts. Je les tourne dans tous les sens possible, je les fais craquer aussi.

- J'peux faire quoi pour t'aider, pour te convaincre ?

Je suis désemparée. La voix me dit désormais de fuir. Elle change toujours d'avis aussi, c'est pénible. J'ai, par conséquent, envie de partir en courant, mais je ne le fais pas, j'en suis incapable, mes membres inférieurs sont paralysés.

Je reste un certain temps dans cette même position, faisant appel à ce coté inhumain de ma personne qui, loin de chercher à s'intégrer, est plutôt capable de conserver l'immobilisme le plus parfait pour ainsi dire indéfiniment. De quoi permettre à mon cerveau de turbiner pendant que mon corps semble aux abonnés absents.
Pour finir par relever le regard vers elle pour l'observer de loin, semblant reprendre enfin un souffle d'air qui commençait à me manquer bien qu'il ne me soit pas vital. Pour les humains, respirer est un automatisme. Pour nous, c'est une gymnastique du cerveau de ne pas oublier de le faire quand d'autres y regardent d'un peu trop près. Et reprendre ce souffle interrompu, c'est encore un autre mécanisme. Bref je laisse mon esprit s'égarer pour éviter le sujet brulant et c'est pas bon.

Y a pas à dire, je vois ma fille dans les traits de cette jeune femme. Un visage que j'ai jamais pu oublier, et dont je jurerai sans l'ombre d'une hésitation qu'il se trouve devant moi présentement. Mais c'est impossible. Pour la simple et bonne raison que ma fille n'est plus, et même si on m'avait entourloupé à l'époque, un vampire ne respire pas et ne vieillit pas. Et aux dernières nouvelles, le remède au vampirisme n'a pas encore été inventé, sinon j'en connais plus d'un qui l'auraient pris.

"M'expliquer comment ça peut être possible, pour commencer. Si c'est bien toi," et j'insiste particulièrement sur le "Si", "Comment tu m'explique que tu sois vivante, dans tous les sens du terme?"

"Tu vois bien qu'il te croit pas! T'es pas sa fille, c'est pas possible! T'es morte ! Tout ça n'est qu'un rêve!" Tu rejettes très loin cette petite voix douce et délicate qui t'as parlé. Il te fait douter de toi tout le temps, c'est pénible. C'est pas facile que ça de l'envoyer promener au plus profond de mon être, mais parfois j'y arrive un peu plus que d'autres. Puis là il est là avec moi, devant moi. Alors même si il m'a repoussé, il ne m'a pas rejeté de son appartement, pas encore, alors tout n'est pas perdu. Je n'interromps pas le silence qui s'installe, j'aurais trop peur de dire une bêtise plus grosse que moi et que cette fois il n'y est pas d'autre choix possible que de partir, ou qu'il m'expulse de chez lui, alors je me retiens de parler en me mordant assez fort la lèvre. Je saigne très légèrement d'ailleurs. Je me demande comment en tant que vampire j'ai pu aimé, ou plutôt adoré boire du sang humain, parce que là dans ma bouche ça a un goût vraiment étrange et pourtant il y en a très peu.

Je trouve difficilement mes mots quand il me demande comment je peux être là devant lui, comment ça peut être moi. Je ne sais pas tout en vérité, j'en ai même une idée extrêmement réduite; mes geôliers étant loin d'être très causant.

- J'en sais trop rien. Dis-je d'un rire gêné. Je me suis retrouvée un certain temps entre deux mondes c'était très bizarre. Je m'en souviens pas, c'est juste le peu qu'on bien voulu me dire les irlandais quand ils m'ont ramené. Ils m'ont trouvé la dedans. Mais je sais pas combien de temps c'est passé dans ce monde là, ni depuis que je suis revenue. Ils m'ont enfermé! Ils se sont servit de moi pour tuer les gens qu'ils voulaient. J'ai un nouveau pouvoir, ils s'en servaient comme bon leur semblait, jusqu'à ce que je réussisse à m'échapper y a quelques mois.

Je me tais un instant pour reprendre mon souffle. Mais maintenant que j'ai commencé à parler c'est dure de s'arrêter. Il faut qu'il me croit, c'est important. Il doit savoir, il doit me croire.

- Quand je me suis enfuie, je me suis téléporté tout de suite, avant qu'il me récupère. Mais du coup je suis repassé par le monde des morts, sauf qu'avec mes nouvelles capacités, j'ai su comment sortir tout de suite. Sauf que j'arrive pas à contrôler où j'attéris, alors j'ai du faire pas mal de saut avant d'enfin arriver jusque ici. Au dernier saut, j'étais un peu perdue, c'est épuisant à faire. Je me suis retrouvée sur un bateau pirate. La capitaine m'a bien aidé à te retrouvé. J'ai su que t'étais dans cette ville oui, mais après c'était plus flou.

Je ne suis pas bien sûre d'avoir répondu à sa question, mais je ne suis pas non plus sûre d'avoir beaucoup mieux à lui offrir.

- Je sais pas comment c'est possible que je ne sois plus un vampire. Je ne comprends pas comment ils ont fait pour me ramener sur terre. Je ne sais pas non plus qui je suis. Tout ce que je sais c'est que mon cri me tuer et que j'espère de tout cœur que ça marche pas sur les vampires. Parce que je veux pas te perdre, maintenant que je t'ai retrouvé.

Je ne laisse plus une seconde de répit à la voix. Je ne lui laisse pas le temps d'en placer une, sinon je sais qu'elle risque de l'emporter.

Je l'écoute tenter de donner des explications qu'elle ne semble pas davantage avoir que moi, attendant qu'elle n'ait fini pour lui donner le signe d'une réaction de ma part. A savoir que je relève la tête en laissant mes mains liées glisser dans mes cheveux jusque dans ma nuque, avant que je n'ose la regarder de nouveau, tâchant d'y voir clair entre l'imbroglio de mes pensées, de ses explications, de la situation en elle-même. C'est dans ces cas là que je réalise combien je n'y connais rien en matière de magie, en vérité. Non pas que je pensais tout y connaitre, en vérité, je crois que chaque enquête du genre nous apporte de nouvelles connaissances, à Dante et moi, mais là je crois que nous sommes passés à un degré bien supérieur à nos colles habituelles. C'est-à-dire qu'en général, on arrive assez bien à trouver quelqu'un qui a la réponse à nos questions, rien que par nos relations ou les relations de nos relations. Là, comment dire... non, je ne vois aucun sorcier ou vampire de notre connaissance qui aurait un jour évoqué l'idée qu'un vampire puisse ne plus être vampire un jour. Si c'était le cas, j'en connais un qui aurait sauté dans l'idée plutôt que d'espérer que son sorcier franchisse le pas inverse un jour...

"Je t'entends. Et je t'écoutes. Mais ça semble tellement... iréel. Même pour notre monde. Donnes moi... j'en sais rien. J'ai tellement envie de te croire, et envie de croire ceux de mes sens qui me disent que c'est bien toi."

Mais en même temps, j'ai appris à me montrer méfiant au fil des années. Parce que les bonnes nouvelles sont plus souvent des portes vitrées que des portes ouvertes. Comprenez qu'on s'y casse le nez. Je finis cependant par tendre une main vers elle, décidant de faire un pas en avant de mon coté.

"Approche."

Je ne veux pas laisser la voix parler, mais un silence c'est installé entre nous. C'est trop long. Je sais bien qu'il lui faut du temps pour intégrer ce que je dis, c’est normal, mais du temps j'en ai pas! Enfin pas avec elle dans ma tête en tout cas.
Je l'écoute parler en silence, lorsqu'il redresse les yeux vers moi. Il me dit qu'il a envie de me croire, mais en sous entendu, j'entends aussi qu'il n'y croit pas totalement, qu'il doute de moi, de mon retour. c'est normal. Si les rôles étaient inversés, je réagirais probablement de la même façon. La pilule est dure à avaler. Finalement, il tend une main vers moi et me demande d'approcher. ce que je fais machinalement. Je suis contente de ça. Je ne peux m'empêcher de sourire jusqu'aux oreilles. Mais son regard toujours perdu me fais revenir sur terre aussitôt. Oui, je suis un brin bipolaire, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise.

- C'est vraiment moi. Dis-je tout doucement!

- Je me souviens de nos séjours dans le nord de l'Europe. Tu te souviens comme les humains avaient froid à cette période de l'année. Il y avait cette jeune fille, Anika. J'ai bien cru qu'elle allait faire une attaque le jour où j'ai été plus rapide qu'elle et son père pour attraper le cerf. Y avait un moment qu'on trainait pas loin de leur village et je me suis laissé prendre au jeu. J'ai cru que t'allait me tuer sur place avec tes yeux quand t'as su que je m'étais laissé allé avec mes pouvoirs devant des humains. mais au lieu de ça, tu m'as prit dans tes bras et t'as dis que s'était pas grave. Le lendemain ont m'étaient les voiles pour la France. C'était la bonne époque. Tous ces voyages!

Je ne sais pas quoi dire de plus. Je ne cherche pas à le convaincre. Je sais qui je suis et j'espère juste qu'il finira par le voir aussi.

J'observe sa main se poser dans la mienne, réprimant ce léger mouvement de recul que je connais si bien des humains surpris par la froideur de ma peau face à la leur, et je referme légèrement mes doigts sur les siens, gardant le regard rivé dessus alors qu'elle me parle d'un passé depuis longtemps révolu. Un passé sur lequel je n'ai pas besoin de réfléchir plus que ça pour le faire revenir à moi, comme si c'était hier. Un passé que j'ai pourtant refoulé durant des années, parce qu'il est bien plus simple d'oublier que de vivre avec.

"Je me rappelle. De tout. Même s'il y a des choses que j'aurai préféré oublier."

Je l'attire davantage contre moi, finissant par appuyer ma tête contre sa veste, mes bras entourant sa taille. Oui j'suis assis et elle debout, j'vous fait pas le dessin d'une position inconfortable. J'avoue qu'une part de moi refuse toujours d'y croire, mais une autre a envie d'espoir, pour une fois. Assez pour que je doive me rappeler de ne pas la serrer trop fort au risque de lui briser des côtes... ou le bassin... ou un mix des deux.

"J'ai envie d'y croire. J'te jures. C'est juste... donne moi un peu de temps."

Moi aussi j'aurais préféré en oublier une partie, mais je ne peux pas, c'est impossible. Ce que mon cerveau a oublié, la p'tite voix de démon s'amuse à me le rappeler comme pour me faire souffrir davantage encore. Il m'attire contre lui et sa tête se retrouve sur mon ventre. C'est assez bizarre comme sensation. Je rêve qu'il me prenne dans ses bras, et je crois que c'est un peu sa façon de faire pour le moment; surtout quand ses bras passent autour de ma taille. Je n'ose plus bouger, j'ai trop peur qu'il se recule aussitôt.

Il me dit ensuite, qu'il a besoin d'un peu de temps et plus vite que ce que mon cerveau peut réfléchir, je dis :

- Oui, bien sur, je comprends. Prends le temps qu'il te faut!

Je meurs d'envie de lui dire de faire vite, que je ne veux plus perdre de temps. Mais en réalité j'en ai un peu du temps. Liane m'a expliqué qu'elle vieillissait plus lentement qu'avant sa mort, alors vu qu'on est pareil elle et moi, peut-être que la dessus aussi.

Je ne suis pas celle qui arrêtera notre étreinte, je n'y suis absolument pas résolu.