Ghilian Reeve - La vie est une partie de poker

Ghilian est née à Dallas le 17 avril 1988. Une enfance sans problème majeur, partagée avec des parents peu présents, qui encourageaient l’indépendance. Faut dire que c’est agréable d’avoir une mioche de 8 ans qui sait s’occuper de sa bouffe toute seule. Puis l’adolescence arrive, et là où elle aurait sans doute fini reine de promo qui se pavane avec le mec le plus en vue de l’établissement, elle s’est fait de nouveaux amis. Entre deux fumettes, les petits défis stupides commencent. Fouiner dans les bureaux des profs – ça ne serait pas le prochain contrôle qui traine ? - piquer une babiole dans un magasin, choper un portefeuille qui dépasse un peu trop d’une poche... Et puis pourquoi ne pas aller vider la maison du type qui a une belle montre et une belle bagnole... Puis pourquoi pas plaquer l’école et continuer à voler par ci par-là ? Pourquoi pas commencer à voler des choses plus précieuses qu’une chaîne en or et le dernier portable hors de prix ?


Indépendante, elle l’est devenue. Mais pas de la manière que devait espérer ses parents. Toutefois Ghilian n’en a jamais fait grand cas, parce qu’elle c’est rendu compte que le frisson de la peur, de l’excitation, c’était devenu son oxygène. Et parce que son agaçante manie du « pourquoi pas ? » l’a poussée toujours plus loin, parce que mine de rien, elle était assez douée et intelligente pour ne pas se faire choper, elle a finit par se faire une petite réputation dans certains cercles. Ce qui l’a amené, au fil des ans, à se faire des amis d’un genre un peu particulier.


Pas le genre de personne avec qui elle irait boire un verre –quoiqu’une fois à Hawaii... - mais le genre à parfois lui refourguer une antiquité pillée à l’autre bout du monde, la mettre en contact avec des clients qui recherchent quelque chose de spécial... lui foutre les flics au cul aussi... mais ça, c’était de bonne guerre ! Bref, des gens de bonne compagnie. Maintenant, Ghilian peut vous trouver n’importe quoi ou n’importe qui. Vous cherchez une œuvre d’art particulière ? une pièce maîtresse d’un orfèvre ? Un faussaire ? Un point de chute pour se livrer à de la contrebande ? Vous voulez être mis en contact avec un trafiquant d’écureuil volant ? Savoir qui corrompre pour avoir la paix ? Aucun souci. Et si votre demande est hors de son domaine d’action –que se limite aux vols, corruption et recel- elle connaîtra forcement quelqu’un qui pourra régler votre problème. Mais parallèlement à ça, Ghilian s’amuse surtout du fait que sa vie ressemble à une immense partie de poker. Si elle est arrivée là où elle est, c’est grâce à des coups de chance, des bluffs et un peu de stratégie quand cela s’imposait. En bref, se démerder pour gagner quelque soit les cartes qu’on a tiré, et à ce jeu, elle semble être devenue la championne... C’est le genre d’anecdotes qu’elle aime bien raconter quand elle a un peu trop bu.


Pour simplifier, l’histoire de sa vie d’adulte se résume à : trouver un coin peinard –une piaule correcte quoi- dans une ville assez animée, laisser traîner ses oreilles à droite à gauche, se mettre en contact avec les receleurs locaux, fouiner, trouver des choses ou des gens intéressants et commencer à s’éclater. Comprenez par là, une bonne grosse dose d’adrénaline, parfois jouer au chat et à la souris avec les flics, puis finir par de l’alcool –beaucoup- et un –ou deux- mec. Ou une nana. Puis quand elle se lasse de la ville, elle part  pour recommencer ailleurs. Du coup, les relations, c’est pas vraiment son truc. En fait les seules personnes qui ont assez régulièrement de ses nouvelles, c’est celles de son réseau. Réseau qu’elle bichonne parce que sinon, elle ne redevient qu’une vulgaire voleuse et ça, ça serait la merde.


Bon bien entendu, il y a quand même des petits loupés dans ce cycle de vie désorganisé... La chance, c’est plutôt une pote inconstante, qui vous met parfois dans la mouise parce qu’elle est partie sauver quelqu’un d’autre. Il y a quelques temps à Phoenix, elle a fini par se faire avoir. Impossible de nier les faits quand la flicaille vous trouve dans une baraque qui ne vous appartient pas, une magnifique breloque sertie de pierres précieuses en main, le tout devant un coffre-fort ouvert... Mais alors qu’elle s’attendait à finir en prison –jamais arrêtée oui, mais ses empreintes traîtresses l’ont reliées a quelques affaires de vol à travers plusieurs Etats- elle a eu la joie d’avoir un procès en carton. Preuves irrecevables, égarées, vices de procédure, plaintes retirées... Ajoutez à ça un avocat au top, et boum ! Prononciation d’un non-lieu. Tout le monde à un prix, les hommes de lois n’y font pas exception et il se trouve que l’un de ses contacts la préférait dehors plutôt que derrière des barreaux. Ouais. La pote chance a peut-être été prise de remords, allez savoir... Mais histoire de ne pas forcer le destin –ok, peut-être qu’elle aurait pas du narguer le flic qui lui avait promis un séjour à l’ombre !-, elle a préféré partir à Atlanta. Puis Atlanta l’ayant lassée, Ghilian pensait partir à New York.


Maintenant, elle aimerait juste comprendre le pourquoi du comment elle est arrivée à Chicago à la place. Non parce que bon... aux dernières nouvelles, elle savait encore prendre un bus ! Enfin... New York, Chicago... Du pareil au même. Même climat pourri, des pigeons, des gens avec des besoins, des beaucoup trop riches, des flics, des bars... La routine quoi...