Besoin de tes talents... accessoirement faut qu'on cause, je crois.

Besoin de tes talents... accessoirement faut qu'on cause, je crois.

Les affaires sur lesquelles Dante et moi travaillons requièrent plus souvent qu'à notre volonté l'assistance de la police en partie gangrénée de cette ville. Pourquoi? Tout simplement parce que malgré l'addition de ce petit génie de l'informatique d'Abraxas junior à notre fine équipe, il nous manque toujours un point essentiel... le corps et un légiste. Ce qui conduit inévitablement à des passages répétés à la morgue. Lieu dont j'étais plus que friand fut un temps, et certainement pas pour l'ambiance mortifère ou l'odeur de corps en décomposition qu'on peut y trouver. Plutôt pour les beaux yeux d'une légiste qui a su faire battre de nouveau le vieux cœur desséché du vampire que je suis. Je ne dirai pas que Inaya est un rayon de soleil, ce serait mal vu vu ma relation conflictuelle avec cet astre, mais à défaut, c'est un rayon de lune. Je crains cependant de n'avoir pas vu la pleine lune devenir croissant, puis disparaitre, tout simplement.

Raison pour laquelle, depuis quelques temps, je fais de grands efforts pour ne pas m'y rendre, ou profiter du quart de travail d'un autre de ses collègues, dont l'inutilité et la méconnaissance totale et complète de notre monde me donne des envies de meurtre. J'ai pas envie de la croiser, de voir cette illusion de bonheur sur son visage qu'y a provoqué ce démon qui saura assurément briser tout ce qui la rend si spéciale. Et en même temps, nos soirées passés à discuter de tout et de rien, ou à simplement être présents l'un pour l'autre, me manquent plus qu'à leur tour. Adélaïde m'a dit que j'étais un sombre crétin doublé d'un imbécile l'autre jour. Je crois bien qu'elle a raison. Et moi qui voulait la protéger du mal que je suis capable d'infliger aux autres... je n'ai fait que la pousser dans les bras d'un mal bien plus sombre encore.

Bref, ce soir, on est sur une nouvelle affaire, et on a bien besoin des constatations du légiste. J'ai bien tenté d'y envoyer Dante, mais je crois que son sorcier lui a fait découvrir le mot "non". C'est chiant. J'aurai une discussion avec lui un de ces quatre. On pourrit pas mon meilleur collègue. Bref, je ferai un aller-retour rapide, avec un peu de chance, personne ne s'apercevra de ma présence. Surtout pas Inaya. Et surtout pas Dracula. Un autre auprès du quel je préfère ne pas trainer. J'vous expliquerai plus tard. En attendant, je me glisse dans la morgue en ouvrant les yeux et les oreilles, prenant gare à la présence d'autrui, avant de me rendre dans le bureau, un parfum que je connais trop m'aiguisant l'odorat. Je fouine dans les papiers rangés en pile sur le meuble, me doutant que s'il s'agit de l'un des derniers dossiers, il n'est pas déjà rangé dans les placards. Tourner le dos à la porte, une grande idée?

Psychose.

Besoin de tes talents... accessoirement faut qu'on cause, je crois.

Je suis de garde cette nuit, je suis donc censée arrivée autour de 20h, mais là on m'appelle un peu avant pour une nouvelle enquête. J'avais de toute façon prévu de ne rien faire de ma soirée, donc ça ne change pas grand chose. J'arrive avec mon sac à main et un autre petit sac dans lequel j'avais mit un peu à manger pour tenir toute la nuit. Je suis dans le couloir lorsque je croise mon assistant. Il répond toujours présent le jeune homme, j'en suis ravie, j'ai besoin de lui; aujourd'hui plus que jamais avec ma nouvelle vie en dehors de cette morgue, j'ai moins de temps qu'à l'ordinaire... c'est à dire que je rattrape un peu tous les heures sup' accumulé au fil des mois, voir des années de travail ici, ou je n'avait rien d'autre que mon travail dans la vie.
Vu qu'il est déjà près je lui propose de préparer le corps pour mon arrivée. Je lui demande cinq minutes le temps de me changer et de faire couler le café, parce que je sens qu'on va en avoir besoin. Je passe devant mon bureau, alors que je me dirigeais vers les vestiaires. Je m'arrête soudain. Il y a quelqu'un dans mon bureau qui s'acharne à en faire un carnage en y cherchant je ne sais quoi. Il me tourne le dos, j'ignore de qui il s'agit, mais je sens que Marie sait déjà. J'ouvre la porte aussi bruyamment que possible, je me racle la gorge.

- Ça va, j'vous dérange pas trop !

Psychose.

Besoin de tes talents... accessoirement faut qu'on cause, je crois.

Je dois probablement à mes réflexes d'empêcher la pile de dossiers de s'effondrer sur elle-même quand je tire un dossier de sous les autres. Des réflexes qui sont mis à la peine quand mon attention est détournée par un raclement de gorge et une question, d'une voix qui se veut autoritaire, sans grande sympathie, mais qui est pour moi à la fois une douce musique et une torture.
Je me retourne pour lui faire face, mon regard ne sachant faire autrement que d'accrocher le sien, un sourire passant discrètement sur mon visage avant que mon expression ne se renfrogne ensuite. Ne pas lui montrer à quel point sa présence me manque. Je ne suis pas très doué à ce jeu. Je suis peut-être ce que je suis, mais la manipulation n'est pas dans mes attributs.

"Salut. Désolé, j'avais besoin de détails sur le macchabée de Oak Street. J'pensais être reparti avant que t'arrives. J'voudrais pas te déranger."

J'essaye d'oublier comme j'aime la façon dont elle arrange ses cheveux, ou la lueur de passion dans son regard dès que l'on parle de son travail, ou l'odeur de son parfum qui inonde la pièce autour de nous, ou... merde Silas! Cette femme m'envoute aussi surement que le ferait une enchanteresse, et je finis par détourner le regard, incertain de ce que je serai capable de faire si je ne mettais pas un terme aux péripéties de mon cerveau. L'enquête, on a dit.

"Je sais que j't'avais dit que j'te dérangerai plus avec ça. Mais Dante était pas dispo. Et ça pouvait pas attendre demain. Si tu peux me dépanner, j'serai parti avant que tu me le demandes."

Psychose.

Besoin de tes talents... accessoirement faut qu'on cause, je crois.

Il était la devant moi. J'avais mit du temps à accepter qu'il n'y aurait rien entre lui et moi. J'avais accepter de passer à autre chose. J'avais finalement rencontrer quelqu'un et depuis nous ne voyions plus. Pourquoi ? J'ai un peu l'impression qu'il m'en veut de quelque chose et pourtant il n'a rien montré envers moi. Nous étions amis, n'est-ce pas ?

- Tu ne me déranges pas Silas. Je suis contente de te voir.

C'était la stricte vérité. J'étais triste de me dire que je perdais un ami qui m'était cher, sans en comprendre la raison.

- Oak Street ? Oui il est arrivé hier matin, c'est ça ? En quoi puis-je t'aider ?

J'enlève ma veste. Je me dirige derrière mon bureau et pose la veste sur le porte-manteau. Je me retourne vers le détective et reste debout, les mains dans les poches de mon jean.

- Il était recherché par des clients à toi ? C'est quoi l'histoire ?

Je n'osais pas poser la question qui me traversait l'esprit depuis plusieurs semaines, plusieurs mois. Je ne savais pas comment m'y prendre.

Psychose.

Sujet: Rep inaya Ven 09 Juil 2021, 19:22 (★)

Besoin de tes talents... accessoirement faut qu'on cause, je crois.

Il n'en est plus capable depuis longtemps, et pourtant, je jurerai que sa simple présence parvient à faire battre la chamade au cœur mort qui est le mien. Et il me faut une volonté de fer pour parvenir à ne pas la serrer contre moi, simplement parce qu'il me plait de la revoir, après tout ce temps. Ma faute, d'un bout à l'autre, mais que voulez-vous... Je relève le regard vers elle quand elle me dit être contente de me voir, et je ne perçois aucun mensonge dans sa voix ou son comportement en disant ça. Juste Inaya, toujours aussi belle, aussi fraiche, aussi... rah ça va être dur, frappez-moi!

"J'en suis heureux, également. Même si... laisse tomber."

Focus Silas. La seule et unique raison de ma présence ici, c'est le boulot. D'accord, j'peux mentir au monde entier, mais pas à moi-même. J'ai assez de tracas avec Tom pour avoir besoin d'une inquiétude de moins, et le passage improvisé à la morgue me permet au moins de constater par moi-même que ce maudit démon n'est pas encore parvenu à faire faner cette fleur. Une question de temps. Une pensée qui me fait de nouveau baisser le regard, cherchant quoi dire, quand elle me dépanne en me donnant les infos dont j'ai besoin. Professionnel on a dit.

"Si tu pouvais me confirmer la cause du décès. J'suis sur la piste d'une jeune vampire, et j'l'ai senti dans le coin hier. Sauf que pour une fois, les flics ont été réactifs. Je crois que votre nouveau patron a décidé de me couper l'herbe sous le pied."

Penser à Dracula me fait serrer les dents machinalement. Pas savoir qui a fait de vous un monstre qui craint de se retourner contre sa famille chaque jour qui passe, c'est une chose. Découvrir, et avec la bouche en cœur s'il vous plait, qu'on est qu'un accident, un repas mal terminé, c'en est une autre. Quand à songer à rejoindre son clan? Il peut courir, l'ancêtre.

"C'est un poil plus compliqué. Pour faire court, héritière de bonne famille devenue vampire, qui me fait cavaler toute la ville en semant des restes derrière elle. La joie. Si j'peux confirmer que c'est une autre de ses victimes, ça réduit mon champ de recherche."

"Mon"? Ouais, j'comptais envoyer Dante pour éviter Inaya, mais cette enquête-ci, elle fait partie de ma pile. Honnêtement, en ce moment, on est loin d'être trop de deux. On a de l'activité question surnaturel, à croire qu'on a réussi à se faire une réputation dans le domaine... ok, d'accord, c'est plutôt qu'il y a tellement de mouvement surnaturel dans le coin qu'on peut pas traverser la rue sans en trouver, donc des affaires, c'est pas ça qui manque, même sans qu'on ne les cherche.

Psychose.

Besoin de tes talents... accessoirement faut qu'on cause, je crois.

Je déteste quand il fait ça. Il a quelque chose à dire, mais il s'empêche de le faire. Il a toujours fait ça et à l'époque je trouvais ça mignon, je prenais ça pour de l'introversion, aujourd'hui cela m'agace; c'est pour cela que nous ne sommes pas ensemble, parce qu'il n'a pas su me parler et aujourd'hui j'ai l'impression qu'il me le fait payer. Mais je tiens pourtant à notre amitié, même si de son côté j'en doute au vu de son comportement.
Nous en revenons rapidement à ce qui l’amène ici. Il veut des informations sur le cadavre arrivée la veille.

- Je vais te dire ce que j'ai dit aux collègues juste au dessus hier. Il y a effectivement des traces de morsures et de prime abords je dirais qu'il s'agit des mêmes que celle du dernier corps arrivé ici il y a une semaine. Mais de là à dire qu'il s'agit du même coupable ... j'attends encore le retour des analyses que j'ai faites hier soir; ça ne devrait plus être très long !

Je m'attèle à ranger quelques dossier qu'il a déplacé.

- En les attendant tu pourrais peut-être m'expliquer pourquoi tu comptais me voler ou m'ignorer comme tu le fais depuis des semaines.

Je m'asseois enfin et croise les bras devant moi. J'espère bien avoir une réponse. Je ne le laisserais pas s'enfuir une fois de plus. j'ai le droit à une explication.

Psychose.

Besoin de tes talents... accessoirement faut qu'on cause, je crois.

Inaya me confirme à demi-mots qu'il pourrait bien s'agir, effectivement, d'une autre victime de celle que je traque depuis plusieurs jours, affirmant cependant qu'il lui manque quelques résultats pour en être certains. Honnêtement? Son sentiment me suffit. Je lui fait davantage confiance qu'à la science, et ce même si son goût en matière d'homme est fort détestable. Pourquoi j'en viens à ce point? J'avais juste envie de le dire.

"Merci. Ça va m'aider, crois-moi. Tu permet que je jette un œil? Si je pouvais capter une odeur qui me mènerai à elle..."

Quoique j'en doute. Ici, au milieu de l'odeur des cadavres et des produits d'entretien, je ne sens que la sienne, à elle. Et je doute de parvenir à me concentrer sur celle d'une autre femme, fusse-t-elle nécessaire à ma chasse. Si j'avais faim encore... mais malheureusement, j'ai déjà mangé cette semaine. C'est cependant dans un autre plat que Inaya décide de mettre les pieds, et je me demande pourquoi je n'ai pas eu la brillante idée de m'éclipser une demi-seconde plus tôt.

"Je ne voulais pas te d..." Ok, je peux voir à son expression que cette excuse ne passera pas une nouvelle fois. Et la menace dans son regard si j'essaye de finir cette phrase. Je soupire, reprend une respiration dont je n'ai clairement pas besoin avant de tenter une autre approche, ignorant jusqu'où elle m'emmènera. Si je suis prêt à me damner pour cette femme? Je pourrais l'attendre aussi longtemps que l'éternité me laissera sur cette terre.

"Parce que j'en ai assez de souffrir." Je la laisse d'abord là-dessus avant d'accepter d'aller plus loin. "J'ai passé ces dernières années à réfréner ce feu que t'as allumé en moi, parce que tu méritais bien mieux qu'un mort en sursis tueur en série qui a passé le double de ton âge. Tu méritais un homme qui te fasse rire, qui puisse sortir avec toi à la lumière du jour, avec qui tu pourrais fonder une famille...Et toi, tu plonges dans les pattes griffues d'un maudit démon, et loin d'être de basse caste si j'en crois mes tripes. Brillant."

Je me détourne d'elle, me dirigeant vers la porte de son bureau, contre laquelle j'appuie mon front, incapable d'apprécier la surface en verre à peine plus tiède que ma propre peau. Me reculant légèrement pour observer le reflet que je rend dans le miroir. Un type névrosé qui aurait bien besoin d'un bain de soleil...

"J'espérais te protéger du danger que je représentais pour toi. Je n'avais pas pensé l'ombre d'une seconde que tu trouverais pire péril dans lequel te fourrer. Et je refuse d'assister à ça. Je supporterais pas de le voir t'enlever tout ce qui fait que tu es toi. De le voir te priver de ta lumière."

Si j'ai le regard acéré d'un prédateur, il ne me permet cependant pas de l'observer à travers le pale reflet du verre de la porte. Dieu sait que j'ai envie de me retourner, me rapprocher d'elle, la serrer dans mes bras...

"Dis-moi de partir, de t'oublier, et j'te promet que t'auras plus à souffrir de ma présence."

Psychose.

Dernière édition par Inaya Davenport le Dim 16 Jan 2022, 16:36, édité 1 fois

Besoin de tes talents... accessoirement faut qu'on cause, je crois.

Nous parlons rapidement de ce qui l’amène et je lui réponds tout aussi rapidement. Mais je n'ai pas l'intention qu'il parte aussi vite qu'il est arrivé. J'ai envie, j'ai besoin de comprendre pourquoi il m'ignore aussi superbement depuis plusieurs semaines désormais. Il commence une phrase qu'il ne finit pas et vu sa tête, il cherche autre chose pour commencer. Il parle ensuite de ce qu'il ressent pour moi et qu'apparemment ça fait un moment que ça dure. Je n'arrive pas à comprendre la fin de son monologue pour l'instant, alors je me concentre sur son début.

- T'es pas sérieux ? T'attends que je sois avec quelqu'un pour me balancer ce que tu ressens soi-disant pour moi.

Je suis furieuse contre lui pour me balancer tout ça à la figure et contre moi de lui avoir poser la question. Est-ce qu'il pense vraiment ce qu'il vient de me dire ? Je n'en sais rien !
"Oh le con, il en aura mit du temps !" Ça c'est Marie dans ma tête, qui est ravie qu'il est enfin dit ce qu'il ressent. Elle est sûre qu'il est sincère. Comment pourrait-elle le savoir ? Il ne pourrait pas avoir eu une discussion sans que je le sache pas vrai ?
Je ne me suis pas sentie en colère contre quelqu'un depuis une paire d'année, mais lui il va y arriver je vous jure.

- Mais qu'est-ce que tu racontes ? Rampa fait de moi une meilleure personne. Il me permet d'oser retrouver la lumière justement. Tu sais depuis combien de temps je ne mettais pas permis de sortir, de prendre du temps pour moi ? Grâce à lui j'ose le faire. Je ne passe plus ma vie dans cette fichue morgue maintenant.

Je bouillonne. Marie essaye de me calmer, mais c'est peine perdue. J'aime Rampa, comme je l'ai aimé lui, sauf que Rampa a su me dire que lui aussi il m'aimait. Il m'a montré à quelques points je pouvais être désirée par quelqu'un. Et croyais moi qu'au vu du niveau de mon estime pour moi-même il y avait du travail. Je ne suis pas parfaite loin de là, mais rien que faire ressortir le plus beau d'une personne est un grand geste, dont Rampa a été capable. Je ne lui rends pas le tiers de ce qu'il me donne et ça me désole.

- Et t'es plutôt mal placé pour parler d'histoire de démon, j'me trompe ?

Mon regard ce fait plus froid au fur et à mesure de notre discussion. J'ai envie de pleurer et en même temps d'hurler. je ne comprends pas cette histoire de démon, mais en tout cas je sais ce que lui ai et ça ne m'avait jamais dérangé. Il aurait du le savoir. Je pensais qu'il me connaissais mieux que ça, mais on dirait bien que ni l'un ni l'autre ne nous connaissions véritablement en fin de compte.

Psychose.

Besoin de tes talents... accessoirement faut qu'on cause, je crois.

J'endure le sermon, me contentant de serrer les dents tout en prenant une douche bien plus froide que ma peau pourtant glacée. Oh que non, je n'avais clairement pas imaginé qu'elle me renverrait le miroir de mes sentiments et qu" ils vécurent heureux et blablabla". J'ai passé l'âge des espoirs d'adolescent. L'amour, c'est cruel et ça fait souffrir, c'est un fait, je le sais, et c'est une leçon que j'espère attendre encore un peu avant de l'apprendre à mon fils. En revanche, j'avais légèrement espéré qu'elle m'écoute, à propos de son fichu démon. Marie, un coup de main stp? Ca ne sera vraiment pas de refus!

Je me retourne sur ses dernières paroles, quand elle me dit que question démon, je sais de quoi je parle. C'est bas, surtout de sa part. Je reviens vers elle en deux pas, et peut-être bien que je ne fais pas vraiment attention à la force que je met dans mes mains quand je lui agrippe les bras, plantant un regard acéré dans le sien.

"Justement. Je ne t'ai jamais caché ce que j'étais, moi. Et je t'ai toujours fait confiance pour savoir que mon secret était bien gardé avec toi."

Je finis par me rendre compte que j'y suis sans doute allé un peu fort, et je la relâche tout en reculant d'un pas, détestant le regard que je peux voir sur son visage. De la peur? Je ne l'espère pas. L'impression de se sentir trahie? Ca, totalement. Et je déteste l'idée d'être responsable de la disparition de ce sourire qui la rend si belle.

"C'est en moi que je n'ai pas confiance. En le danger que je représente pour les miens. Je crains déjà bien assez pour Adé et Tom chaque jour, tout en étant trop lâche pour m'éloigner. Alors oui, je préfèrerai te savoir en sécurité loin de moi qu'en danger à mes cotés... sauf que t'as plongé à pieds joints dans un danger plus grand encore..."

Je suis à présent incapable de la regarder en face, trouvant tout à coup très intéressants les numéros inscrits sur les casiers qui s'entassent le long du mur.

"Alors surtout, n'hésites pas. Poses lui la question. J'ai peut-être raté ma chance avec toi, mais une chose est sure, je refuse qu'il t'arrive quelque chose, et si j'dois en mourir, soit, c'pas ça qui m'arrêtera. J'espère juste que ça t'ouvrira les yeux sur ce type."

Je manque un mouvement dans sa direction, avant de penser aux très probables bleus que je lui ai causé sur les bras lors de ma dernière prise. Une pensée suffisante pour me faire tenir mon geste, n'attendant plus désormais qu'elle ne m'invite à quitter les lieux pour obtempérer. J'vais pas non plus la kidnapper pour qu'elle comprenne... par contre, je suis sérieux sur mes dernières paroles. Si j'dois crever pour qu'elle comprenne le guêpier dans lequel elle s'est foutu, alors soit. Me reste plus qu'à faire sortir le démon de ses gonds, et je pense pas que ça soit le plus difficile à faire de la prochaine nuit où je saurais les repérer tous les deux. J'suis détective, j'vous rappelle, et j'ai le flair d'un St Hubert. Il est difficile de m'échapper bien longtemps.

"Et Marie, elle en pense quoi?"

Parce que non, je n'ai pas oublié la colocataire d'Inaya en chemin. Et notre passif me laisse à penser qu'elle a le nez plus fin que cette belle demoiselle. Je l'espère en tout cas. Si elle aussi s'est laissé charmer, je sens que j'vais m'offrir un bain de soleil pour me changer les idées. Zut.

Psychose.

Besoin de tes talents... accessoirement faut qu'on cause, je crois.

J'ai envie de hurler, de le frapper. Mais je me retiens encore, ce n'est pas moi tout ça, pas vrai ? Oui c'est bat, non ça ne me ressemble pas, mais honnêtement il s'attendait à quoi en dénigrant ainsi l'homme que j'aime. Il s'attendait à ce que je lui saute dans les bras. En parlant de bras, il agrippe fermement le mien et me sert un poil trop fort. Je vais probablement en garder des marques quelques jours, mais c'est loin d'être ma priorité du moment. Tout ce que je veux c'est qu'il me lâche, au sens propre comme au sens figuré.
Et voilà qu'il me dit qu'il s'inquiète pour moi et que s'il n'osait pas s'approcher de trop près, qu'il ne me disait pas ce qu'il ressentait c'était pour me protéger ... Et bien à part me faire du mal ... Pour le reste il s'est mit le doigt dans l’œil. Puis il évoque Marie et là je vois rouge. Comme si elle pensait différemment de moi. Ok, on est pas d'accord à son sujet, mais il a pas à le savoir.

- Marie n'a rien sentit de suspect et pourtant elle a le nez fin. Tu fais fausse route.

J'ai mit plus d'agacement dans ma réponse que je ne l'aurais voulu pour être convaincante.

- Ne parle pas à ma place tu veux ! Je suis d'accord avec Silas et tu le sais très bien.

Ça m'avait échappé, enfin non elle avait tout fait pour être entendu plutôt; elle n'y avait jamais mit autant de force, autant de virulence.

- Laissez moi tranquille tous les deux, vous ne savez rien. Je vous prouverais que vous vous trompez sur lui.

J'envoie voler ce qu'il se trouve sur mon bureau et sors en furie de la pièce. J'ignore où je vais comme ça, mais une chose est sûre il s'agit de l'endroit le plus loin du détective et si Marie veut faire une petite virée de fantôme, c'est le moment, surtout qu'elle ne se gène pas. Je refuse de lui adresser la parole ou qu'elle ne s’immisce dans mes pensées.

Psychose.

Besoin de tes talents... accessoirement faut qu'on cause, je crois.

j'y suis probablement allé trop fort. Non, c'est certain, j'y suis allé trop fort. Mais si il fallait ça pour qu'une part, même infime, de doute s'immisce en elle quand à la sincérité de ce démon dont j'ignore tous les plans à son encontre, la voir me détester est un risque que je suis prêt à courir. Et heureusement, parce que ça semble être le résultat que j'obtiens, surtout après avoir demandé l'avis de Marie, et obtenu la réponse que je pensais obtenir. Elle non plus ne le sens pas, ce type.

Inaya finit par tout envoyer voler sur son bureau avant de filer, et l'idée de la suivre ne me vient pas à l'esprit. Vaut mieux pas. Et je fais confiance à Marie pour l'empêcher de faire une connerie plus grosse qu'elle, alors je vais plutôt me remettre à le recherche de ce dossier que je cherchais avant qu'elle ne fasse irruption dans son propre bureau... chose incroyable n'est-ce pas? Silas, ta tronche, c'pas comme si la nuit était éternelle...

Psychose.

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