Je suis dans tous mes états après être rentrée par inadvertance dans cette dame, parce que je ne regardais tout simplement pas. Elle me fait de gros yeux, mais me dit rapidement que ce n'est rien. Je la remercie d'un sourire timide. Elle jette un regard à Silas et me dit qu'à ma place elle aussi été distraite ... ein de quoi ? Pfff pas du tout! Il est même pas beau ! C'est un bon copain. Les gars c'est chiant, trop compliqué ! Silas enfin vers nous.

- Non, non ça va !

Ils se mettent à échanger quelques mots tous les deux et c'est Tyha qui fait ensuite son apparition dans mon champs de vision. Comme si on s'était pas donné le mot dis donc !

- Oh Tyha, j'suis contente de te voir. Oui oui bien ... Je m'excusais simplement auprès de cette dame pour lui avoir foncé dessus.

Je baisse légèrement la tête.

- Tyha, je te présente Silas, le détective dont je te parlais l'autre jour. Et Ghilian... Voici mon amie Tyha, arrivée au lycée il y a peu de temps.

Dante entre en scène :
Je me faufile entre les gens trop bien habillé pour cette occasion et repère au loin Silas. J’irais le saluer par la suite, mais j’avoue privilégier le personnel avant le travail et cherche la tête brune de mon homme parmi la foule.
J’arrive à ses côtés non sans peine et lui dépose un baiser fugace sur la joue.

 « Excuse moi … niah niah travaille … niah niah niah excuse bidon. Enfin … j’aurais dû venir plus vite. »

Dès fois je m’en veux d’être aussi consciencieux quitte à délaisser Nath … il faut dire qu’avant qu’il n’arrive dans ma vie, je n’avais que le boulot pour occuper mon esprit et qu’il est dur de se déloger des vieilles habitudes. Je prends sa main dans la mienne et de l’autre attrape un verre de champagne. De toute façon, je ne risque pas d’être pompette.

Tomas suit de près :
Je me fais tout petit derrière l’associé de mon père que je salue rapidement avant d’entrer dans la grande salle. Trop de chichi, trop de déco et franchement, plutôt moche pour certaine. J’arrive au moment de la tentative de drague désespéré de mon père alors que mes yeux se pose sur la jolie demoiselle à ses côtés … non je ne parle pas de la plus âgée que je ne connais pas, mais bien d’Elaine, resplendissante dans sa robe de soirée. J’en reste coi. Et pourtant, l’envie ne m’avait pas manqué de me moquer de Silas, toutefois je privilégie d’aborder la jeune fille.
Je lui prends sa main et la baise.

« Mademoiselle, vous voilà fort élégante ce soir. »

Un clin d’œil complice et je me tourne vers la jeune femme dont mon père tente d’attirer l’attention.

« Enchanté, je suis le fils de l’homme qui vient de faire la plus mauvaise entrée en matière de drague, Tomas et vous ? »

Cette fois-ci, c’est à mon père que je fais un clin d’œil. Je serais le pire fils au monde si je ne m’étais pas mêlé de ce qui me regarde pas. Pour finir je regarde la jeune fille aux côtés d’Elaine et la salue.

« On n’a pas dû encore se croiser. Moi c’est Tomas, j’donne des cours d’anglais à Elaine. »

Maxwell à reculons :
Je laisse Dante sortir de la voiture avant d’aller la garer. Après l’avoir croisé, j’allais pas le laisser venir tout seul … Le voyage a été des plus silencieux, mais tant mieux, il a juste demandé des nouvelles de sa filleule et son neveu. Les petits sont restés avec une baby siter à qui je souhaite bien du courage … ils savent marcher, escalader les chaises et les marches, vider les tiroirs et faire voler des objets … le dernier est une spécialité Abraxas, la magie marche bien dans la famille … si on oubli mon frère et ses deux mains gauches.
Je sors et réajuste mon costume, élégant si on me demande, coincé si vous demandez à quelqu’un d’autre. J’avoue ne même plus savoir pourquoi je dois venir à cette maudite soirée. Un coup de Nath ? Quelqu’un d’autre ? Mais qui ?
Je soupire, grogne et claque la porte de ma tesla.
D’un pas décidé je m’avance et salue sans vraiment sourire les quelques visages vaguement familier que je croise. Inutile de dire que lorsque je passe, les gens s’écarte, je suis plutôt grand, ça aide. Les gens sont trop petits pour me regarder dans les yeux s’ils regardent devant eux et ça m’arrange bien.  J’arrive au niveau de mon frangin que je décoiffe rapidement juste pour lui faire signe que je suis là et rejoins ma charmante nièce qui se fait baiser la main par un jeune homme.

« Salut ma belle ! t’es au courant que ton père est dans les parages ? »

J’adresse un signe en direction du jeunot qui se pâme comme un paon. Franchement c’est con les ado …

Hé bien je dirais que ce n’est pas la première différence à laquelle je pensais entre les détectives et les policiers... mais j’ai pas le temps de lui faire part de ma profonde pensée qu’il enchaine sur un compliment... un peu gros. Ma robe est plus que basique, mais un compliment reste un compliment !

- Je l’attendais de la bouche de n’importe quelle personne censée qui le remarquerait.

La modestie, c’est ma principale qualité. Mais il faut noter que mon sourire en coin ne dupe sans doute que les plus crédules.

Heureusement, après un échange pareil, une autre gamine –du même âge que la première-, fait son apparition. Et c’est reparti pour des présentations... Une chance, je retiens facilement ce genre de mondanité. Un sourire de circonstance et une mignardise attrapée du bout des doigts sur un plateau à porté plus tard, voilà qu’un autre gamin se pointe. J’ai l’impression d’être une ampoule et que des papillons désorientés viennent s’y cramer le bout des ailes. C’est fou ça ! Quel genre de parents amènent des gosses à ce genre de soirée ? Enfin non... Quel gamin censé vient traîner à ces fêtes de bienfaisance ? Faut se lâcher mes chatons ! allez donc boire comme des trous loin des adultes responsables ! Enfin, pas qu’on puisse me qualifier de responsable pour ce genre de chose... mais c’est un autre sujet.

Bon j’dois avouer que le dernier arrivé me fait marrer. Déjà, qui de nos jours fait encore le baisemain ? C’est d’une niaiserie.... Mais le plus beau, c’est qu’il vient d’afficher son père d’une manière terriblement gênante. Bon j’admets, tentative lourdaude, mais il y a pire, je vous assure. Je peux même vous le prouver. Je lui adresse un sourire qui dissimule à peine un léger rire :

- Ghilian, enchanté.

Ouais, lui il a le droit à un « enchanté », cherchez pas.

Oh tient, encore un papillon égaré qui vient rejoindre notre petit groupe. Grand papillon cette fois, qui prévient Elaine –si ma mémoire est juste, et elle l’est j’en suis certaine !- que son père est dans les parages. Et donc ? Elle vient juste d’avoir un bisou sur la main, c’est pas la fin du monde, si ? Enfin, cessons donc de tergiverser, il me semble que j’avais un truc à prouver...

Je reporte mon attention sur Silas, mais prend le temps de finir mon cocktail avant de lui parler :

- Personnellement, j’aurais plutôt dis que la triste différence entre un détective et un flic, c’est que vous, vous n’avez pas de menottes.

Et un grand sourire qui se veut innocent... Voilà ! moi aussi, je sais être la non subtilité incarnée. Sauf que j’ai pas de gosse pour le faire remarquer de manière aussi élégante.

Je suis apprêtée comme rarement auparavant. Excepté peut-être à mon mariage. Mais j'ai occulté ce jour de ma mémoire. J'ai encore des évènements de mon passé à révélé au bel homme à mon bras, mais pas cette nuit, elle est trop belle pour être gâchée. Nous avançons dans les escaliers et après avoir saluer M. le maire et le capitaine de police de loin, Rampa me demande si celui avec qui il discutait était mon nouveau patron.

- Oui c'est lui. Il est arrivé il y a quelques semaines. Je n'ai pas encore eu l'occasion de discuter avec lui. Il est bien trop occupé pour descendre dans une morgue. Et tu sais que ce n'est pas pour me déplaire. Ils sont rare les gens à pouvoir m'en sortir.

Ils se comptent en réalité sur les doigts d'une main.

- Cette femme à ses côtés. Elle est magnifique !

Il m'a fallut quelques secondes pour détacher mon regard d'elle en haut des marches, surplombant la foule des badauds. "Oui, bin ma grande, elle est vampire la blondasse, où je m'y connais pas!" dit soudain Marie dans ma tête. Elle avait toujours le don pour se pointer au mauvais moment. Heureusement elle ne l'avait pas dit à voix haute où Rampa me prendrait pour une folle. Je n'ai pas le temps de réfléchir à cette nouvelle et à ce que cela impliquait ou non sur le capitaine. J'ai tellement de chose à dire à Rampa, dont cette femme qui squattait dans mon corps les trois quart du temps.
Pourquoi j'ai dit ça ? Pas la moindre idée !

Je me renferme un peu le temps d’inspecter ces deux individus. Autant lui à l’air d’un benêt complet, tandis que la femme à son bras dégage une aura bien plus … difficilement définissable. Une vampire elle aussi à n’en pas douter. Aisé à reconnaître, ces créatures sentent l’hémoglobine à pleins nez.

« Hum … oui et bien tant mieux, je ne saurais te dire pourquoi, mais je ne pense pas que son travail comme chef de la police sera mémorable … »

D’un point de vue extérieur, peut-être cela pourrait sembler être de la jalousie. En vrai, je ne pense même pas qu’Inaya puisse s’intéresser à cet homme et surtout quand on à moi comme partenaire …
Je devrais m’y rendre un jour, prétendre aller voir ma douce et en profiter pour constater où en est cet homme … il doit toujours me trouver ma dent de basilic, je ne suis juste pas sûr qu’il me reconnaisse sous ma forme humaine, ni même ce que cela impliquerai comme risque pour moi auprès d’Azazel. Bien que je doute qu’Azazel se fiche de ce que je pourrais bien faire avec une telle dent.
Je me tourne enfin vers la jolie blonde, qui vante la beauté de l’autre et lui souris.

« Et pourtant tu n’as rien à lui envier … c’est à moi que revient le mérite d’être accompagné par la plus belle femme ce soir. »

Je l’embrasse sur la joue pour appuyer mes propos. On peut dire que sur ce point, je suis 100% honnête. Je suis très convaincu de mon choix de compagne.

La soirée vient à peine de commencer et je n'ai déjà pas d'autre envie que d'en finir. Mais le rôle du maitre de cérémonie est de veiller à ses hôtes. A ce qu'il parait. Ce n'est pas ma première soirée, loin s'en faut, mais cela ne signifie pas que j'apprécie l'exercice pour autant.

Voyant la salle se remplir petit à petit, jusqu'à ce qu'il devienne évident que même les retardataires sont arrivés, je me libère de mes conseillers pour rejoindre le bas de l'escalier, attrapant une coupe de champagne sur mon passage. Coupe de champagne que je fais tinter pour obtenir un minimum d'attention, usant légèrement de mes dons sur l'air ambiant pour que le son circule davantage, n'ayant guère envie de me répéter deux fois.

"Bonsoir à tous. Mon équipe et moi-même espérons que vous passez une bonne soirée, et qu'elle sera meilleure encore par la suite. Mais j'imagine que vous n'êtes pas venus pour entendre le discours d'un politicien souhaitant vous voir nombreux le jour du scrutin, alors, je vous laisserai plutôt vous diriger vers le buffet et la piste de danse."

Je lève mon verre avant de boire une gorgée de son contenu, scellant ainsi la fin de mon "discours". Retournant à mes affaires quelques instants plus tard, alors que les pies du bureau du procureur demandent de nouveau mon intérêt.

Je jette un œil à mon portable pour savoir quelle heure il est. C'est que j'commence à trouver le temps long, et le buffet moins intéressant. Accessoirement, si j'me débrouille bien, je suis capable de me caler l'estomac jusqu'à sauter le repas de midi, et ça fera pas de mal à mon compte en banque. Nan, c'mieux que ça a été, mais ma moto m'a fait le coup de la panne donc je sais que la fin du mois va être galère. Et hors de question que j'demande à Max ou Dante d'me dépanner. Mes emmerdes, j'les gère tout seul comme un grand.
Tiens d'ailleurs, en voilà un qui arrive enfin. Ses lèvres sur ma joue, je tourne juste assez la tête pour lui rendre la pareille au coin des lèvres, le sachant mal à l'aise avec l'idée des baisers fougueux en public. Sa main vient trouver la mienne alors qu'il s'excuse de son retard, et je ne trouve rien de mieux qu'un peu d'humour à lui répondre.

"Ou j'aurai du venir t'enlever au boulot. Fais gaffe que ça n'arrive pas un jour."

Je croise son regard, prenant un instant pour admirer qu'une fois encore, le costard lui va bien mieux qu'à moi, avant d'attirer son attention vers l'endroit où ma fille se tient à proximité de son collègue. Et d'un gamin jouant les princes avec elle.

"Monsieur le détective pourrait-il me dire qui est ce jeune qui tourne autour de ma fille?"

Je garde un ton calme, limite amusé, me disant qu'à vrai dire, c'pas ici, au milieu de tant de gens qu'on connait - tiens d'ailleurs, je pensais que Ryan ramènerai sa rouquine? - que Elaine craint quelque chose. Mais ok, soyons honnête, le père hyper-protecteur que je suis se pose sérieusement la question que j'ai posé sur le ton de l'ironie.

Je suis moi aussi contente de la voir ici. Au moins je me sens beaucoup moins seule dans cette grande salle des fêtes. Mais voilà que quand je pense avoir la possibilité de faire la convers' avec elle qu'elle est déjà avec d'autres personnes. C'est pas que jamais pas faire des rencontres mais j'avoue que je m'en serais passé pour ce soir... Mais bon, ça m'empêche pas d'être polie.

- Ravie de vous rencontrer.

C'est vrai qu'Elaine m'avait déjà parlé de ce Silas mais elle me parle de tellement de personnes que j'en oublie quelques noms. Faut pas m'en vouloir mais ma mémoire décide parfois de me laisser tomber pour tout ce qui est en dehors du domaine de mes études... Puis, deux autres mecs viennent s'incruster dans le groupe à leur tour. Le plus jeune des deux, salue Elaine avec un baise-main en la complimentant. Je ne peux m'empêcher de sourire, amusée à la concernée. Elle, qui se plaignait sans cesse des garçons... Elle m'avait pourtant cacher qu'elle faisait fureur aux yeux de certains...

Ok là, il y a beaucoup de monde (et de drague). Quand je pense qu'il y à peine quelques minutes, j'étais toute seule dans mon coin à me goinfrer de petits fours... J'aurais peut-être pas dû venir en faite. Je fais vachement tâche là. Je ne connais personne à part Elaine, comme quoi je suis parfaitement intégrée dans le monde des humains... Je décide alors pour l'instant de rester discrète. Jusqu'à que quelqu'un me donne sa brève attention. Je me tourne alors vers le "Dom Juan" d'Elaine, en lui souriant amicalement.

- Enchantée, moi c'est Tyha. Je suis l'amie d'Elaine.

 Enfin de la compagnie, je me sens tout de suite moins seule avec Tyha et Tomas, ça fait plaisir. Pas que je n'arrive pas à tenir une discussion avec des vieux adultes, mais c'est quand même pas pareil. Tomas me fait un baise-main, je m'attendais pas à ça et me complimente.

- Merci. Tu n'es pas mal non plus. Dis-je en souriant.

Comment il est galant ! Je souris de toutes mes dents et mes joues rosissent. Mon oncle Max qui débarque et qui me demande si je suis consciente que mon père est là... Oui carrément et ?

- D'une j'ai rien fait et de deux, il a qu'à pas regardé si ça l'embête !

Bin zut quoi, c'est la vérité. J'suis peut-être pas majeur, mais je m'émancipe, c'est le principe même de l'adolescente. Il paraît que je suis pas chiante comme fille, mais bon si un bisou des plus élégants comme dans les films ça lui va pas, moi j'y peux rien et je dirais même que je l'em... Non je le pense pas, mais bon voilà, vous avez l'idée.

Tout le monde discute, se présente et le maire prend la parole quelques instants. Il nous invite à manger et à danser. Sauf que je dois avouer que je m'attendais pas à ça comme musique. Je me penche vers Tomas et Tyha :

- Dites y a une soirée un peu plus loin organisée par l'asso de la fac, tu dois être au courant Tomas. Ils ont dit qu'ils acceptés aussi les lycéens, je me dis que ça pourrait être sympa. A moins que vous aimiez vraiment cette musique ...

Nous saluons M. Savage et nous reprenons notre route. M. le maire fait un très rapide discours et nous invite à aller danser. La musique est étonnamment à mon goût. Je dépose nos verres sur la table la plus proche, me tourne vers elle et m'incline comme autrefois. Je tends ma main vers elle, attendant qu'elle la saisisse pour l'inviter sur la piste de danse. J'attrape sa main gauche dans la mienne avant de passer ma main droite autour de sa taille, avec une très légère distance de circonstance.

Mon esprit divague un bref instant. Je me revois, voilà un peu plus de neuf cent ans dans les bras de ma chère et tendre, Wilehlmina. Nous avions danser des heures durant, lors de notre mariage. Elle était si belle dans sa belle robe orange et au bordure fait d'hermine blanche. J’esquisse un léger sourire. Je finis par revenir à la réalité lorsque la voix de ma cavalière m'interpelle. Je n'ai pas entendu ce qu'elle m'a dit, excepté mon prénom.

- Pardonne moi, mon esprit m'a abandonné un bref instant. Mais me revoilà. Que disais-tu ?

Non je ne lui ferais pas l'affront de jouer à celui qui a entendu et de taper complètement à côté. J'ai toujours été honnête avec elle, plus qu'avec quiconque. J'enchaine quelques pas de danse, après tout c'est à moi de mener, non à elle. Même si des fois je me demande si elle ne mènerait pas cette danse encore mieux que moi, mais passons. Les choses sont ainsi faite et je suis un peu vieux jeu de ce côté là.