What the f*** !! - ft Elaine, Maxwell, Nathan & Dante

Repas en famille … Vous y croyez ? Déjà en partant homosexuel en 1960 en Tchécoslovaquie, j’ai fait du chemin pour en arriver là. Déjà, je suis mort il y a 35 ans, ensuite j’ai trouvé Nath et pis Elaine était dans le package. Bon d’accord c’est la version extra courte de mon histoire, mais pas le temps de faire le tour complet, la carbonara ne va pas attendre. Des tagliatelles, je verse ma sauce sur les pates dans chacune des assiettes et décore le tout d’une croûte de parmesan au four. J’ai un peu choisi la facilité, mais je ne connais pas encore les goûts d’Elaine et pour cette première vraie soirée entre nous, je préfère me la jouer beau-papa cool. La jeune fille finit de remballer ses affaires de cours dans sa chambre et arrive alors que son paternel monte les escaliers menant à son appartement – oui, je l’entends et je reconnais parfaitement sa démarche. La table est dressée et je n’ai plus qu’à poser les plats pour chacun des convives. Je respire un grand coup. C’est pas que j’ai mal commencé avec la demoiselle, mais bien de quoi me mettre mal à l’aise en tout cas. J’ai pas été habitué du tout à pouvoir exposé mon amour pour un autre homme sans que cela ne mette mon nom sur une liste de milice. Les droits civils à l’époque ? Vous parlez une autre langue. Alors ceux privé et on parlera pas de mon paternel … Un sujet en commun avec Nath à ne pas aborder maintenant que j’y pense. Un sourire arbore mon visage à cette pensée et j’aperçois mon homme franchir le pas de la porte.

« Salut toi ! J’espère que t’as pas grignoté, j’vous accompagne au dîner ce soir ! Et c’est pas du boudin noir. »


Bon, je devrais pas le dire, mais c’est sans doute une blague carambar celle-ci … Il rit, il m’embrasse, je l’embrasse, nous nous embrassons, … enfin bref, vous avez le tableau quoi, je suis un homme comblé !

« Ta fille descend dans deux secondes … »


Je lui sers un verre de rouge suivi d’un second dont je bois une première gorgée. Pas mal, un peu âpre, fruité, bien sec. Comme je l’aime.

Comme annoncé, la jeune fille nous rejoint l’instant d’après … limonade pour la demoiselle, je lui tend son verre et trinque avec elle. Puis, j’entraîne la petite famille vers la table du salon.

« A table les gars, ça serait bête que ça refroidisse. »

Je le dis pas, mais j’ai une pensée très bête. Il n’y a que Nath qui aime la viande froide à cette table. Non, mais je vous jure. S’il savait le nombre de blagues pourries que j’ose pas dire, il mourrait sur place en sachant que son mec à un humour aussi naze.

La porte s’ouvre à la volée, sans prévenir. Max nous regarde tous d’un air dépité, un sac en bandoulière comme unique bagage.

Je soupire et lève les yeux au ciel dépité. Adieu soirée tranquille en romantique (oui, je comptais bien finir par un petit tête-à-tête avec mon beau brun), le frère dans les parages, je sens presque venir les ennuis.

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Fini de bonne heure ce soir. Ce qui était une exception devient une habitude, n'en déplaise à Luther. J'imagine qu'il devait se dire que me voir trainer avec une créature nocturne aurait eu ses chances de me voir passer un peu plus mes journées chez moi et par conséquent davantage encore de mes nuits au boulot. Mauvaise pioche, j'ai attrapé le seul vampire diurne du mercato. Par conséquent, j'ai tendance à préférer bosser en journée en ce moment, quitte à me manger la clientèle d'affaire reloue à souhait. Ça change des poivrots qui vous attendent après la fermeture pour vous en mettre une dans les dents vous me direz. Et pis en prime, j'en profite pour passer mes soirées avec Elaine quand elle est à l'appart. Ce qui arrive bien plus souvent maintenant que j'ai enfin un appart décent pour l'accueillir. Longtemps que j'suis pas passé par sa fenêtre pour la voir en planque. Bref, rentrer chez moi à l'heure du diner, ça s'appelle une réussite. L'ascenseur en panne? J'fais même plus gaffe maintenant, j'prend les escaliers sans vérifier si il fonctionne. Ok, hormis quand je rentre à trois heures du mat, par respect pour les voisins. Les marches grincent. Fin, quand il est en panne,  tant pis, j'vais pas dormir dans le hall hein. Y laisser la moto est déjà bien suffisant.

Je passe la porte de l'appart, déposant mes clefs sur le premier meuble venu - je vais encore les chercher, je sais - pour être accueilli par Dante et l'une de ses innombrables blagues qu'il pense drôles. Ok, ça fait partie de son charme, vous me direz. Ce qui ne m'empêche pas de le tacler quand l'occasion se présente. Et après un baiser rapide, je saute sur l'occasion, le plus sérieux du monde. Du moins c'est l'impression que j'en ai.

"Tant mieux, j'aurai pas confiance que t'ai pas pompé dans ta réserve perso pour nous l'faire, ce boudin."

Quand il me parle d'Elaine, mon regard se porte inévitablement sur l'escalier qui mène à ses quartiers privés. Au moins jusqu'à ce que Dante me mette un verre de vin dans la main. J'avoue préférer une bonne bière, mais il parait que je picole bien trop au boulot pour pas en rajouter à la maison. Honnêtement, vous voulez la vérité vraie? Y a plus d'un verre qu'on me paye qui finit par intégrer la tournée que je paye... qui me coute moins cher du coup. Mais ouais, j'dois bien boire un verre ou deux par service, trois peut-être.
Bref, je remarque l'attention de Dante qui a prévu la boisson pour Elaine sans que je n'ai à lui rappeler qu'elle a pas l'âge de boire de l'alcool... bien que nous oublierons que je n'ai rien à lui dire à ce sujet...

"Salut ma puce. Bien l'école?"

On est pas dimanche? On est pas dimanche. J'suis de nuit samedi soir, dimanche j'risque fort de faire la grasse mat. Au moins jusqu'à 10h quoi. Le nombre d'heures de sommeil que j'ai en retard? Faut pas demander. J'ai pas besoin de dormir de ouf non plus.

"En tout cas ça sent bon. Tu comptes en manger un bout toi aussi au moins?"

Disant cela, j'attrape sa main libre de la mienne, jouant avec ses doigts dans mon dos, alors que nous vidons nos verres après avoir trinqué les uns avec les autres. Que ça refroidisse? j'dois avouer qu'avec lui, j'ai revu mes critiques de températures. J'suis juste dégouté de jamais réussir à coller mes pieds froids sur les siens, pour ça, il me bat à plate couture. Fin, ce qui devait être un repas tranquille va tout à coup l'être moins, vu le bordel provoqué par la porte, et l'arrivée soudaine de Max. Ok, c'quoi le bins?

"Max? Ça va? On croirait que t'as vu un fantôme."

"

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Bon on avait finit par se parler Dante et moi. Ça se passait plutôt pas mal. Il était cool en vrai. Là je suis rentrée du lycée et j'ai attaqué mes devoirs. Dante me signale que le dîner est bientôt près et que mon père ne va pas tarder.

- Ouais j'suis là dans 5 minutes, je finis un exo.

Je finis l'exercice de mathématiques que j'ai sous la main, j'en aurais encore deux autres à faire après. J'entends la porte d'entrée qui claque. Je termine mon calcul. Je ferme mes cahiers et je range le tout dans mon sac. J'en sors livre et cahier d'histoire que je pose sur mon bureau, à la bonne page. Je prépare tout pour après le dîner, ça ira plus vite si tout est prêt. Je descends enfin de la mezzanine. Je vais faire un câlin à mon père et fais un sourire à Dante. Ils sont bien tous les deux. Je suis heureuse pour mon père.

- Ouais bien. J'ai encore deux exos à finir, mais bon ça va le faire. Un bon dîner et ça ira mieux pour reprendre.

Dante me sert un verre de limonade. Je le remercie et nous trinquons. Nous nous dirigeons ensuite vers le salon.

- Ouah t'as géré. Ça sent trop bon !

On est à peine assis que la porte d'entrée s'ouvre à la volée, avec encore moins de délicatesse que quand c'est moi. Mon oncle Max ? Ah bin je comprends mieux l'état du mur dans lequel vient de taper la porte. Daddy, faudra songer à mettre des blocs portes. Mon père lui fait une réflexion sur sa tête et je songe soudain ...

- Cassandre et Aedan vont bien ?

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Soirée de merde, soirée de merde … On recommence. Donc, j’ai passé une journée exécrable, client chiant et mauvaise nouvelle en perspective pour mes contrats et j’avais qu’une envie, me coller chez moi et me taper la série Mass Effect jusqu’à pouvoir honnêtement dire que tous les Moissonneurs sont définitivement disparus de la surface du globe, certes fictif, mais qu’est-ce que j’en ai à faire. Le but c’était quand même de me mettre un bon jeu vidéo pour défoncer des ennemis à la pelle, établir des stratégies de combats spécifiques aux compétences de mon perso et pourquoi pas recommencer une romance avec Garrus pour vérifier que je ne rate rien au scénar ? Ben non. Et c’est même pas moi qui en ait décidé ainsi. Il a fallu que je rentre pour trouver Axel en plein échange amical avec Ghilian. Grosso modo, ma femme avec mon plan cul. C’est d’une classe infini dit comme ça, mais Ghi et moi, c’était très entendu que notre collaboration va bien au-delà d’un simple besoin physiologique qu’est celui de deux êtres humains sexuellement disponible. Alors oui, j’ai omis de préciser à la brunette que ma blonde était revenue d’entre les morts. Du coup, je ne compte pas réitérer l’exploit et dans ma tête, cela me paraît claire comme de l’eau de roche qu’il vaut mieux crever l’abcès le plus tôt possible, auprès de tous les gens susceptibles de tomber sur Axel avant qu’un autre quiproquo absurde ne me tombe sur le coin du nez.

Dans la rue, ma veste plaquée jusque sous mon nez, je fonce en direction de l’appart de mon frère espérant qu’il daigne m’accueillir à bras ouvert pour que je puisse renouveler ma tentative de passer une soirée tranquille jeu vidéo. La vieille voisine qui sort son chien et hop, je passe sans même sonner à l’interphone en bas de l’immeuble.

Mais vous connaissez tous la loi de l’emmerdement maximale ? Chez moi, elle a un nouveau visage, celui de Dante. Alors, j’ai peut-être pas été hyper fin à faire une entrée aussi fracassante, mais rien que de le voir lever les yeux au ciel, j’ai envie de le faire griller comme un vieux moustique sur une ampoule. Faudra m’expliquer ce qu’il fou ici aussi tard ce con, il a pas un appart’ à lui que je sache.

J’ignore donc le vampire et me contente de répondre à mon frère.

« Tu crois pas si bien dire, j’viens de me faire mettre à la porte par ma femme … »

Par contre, ma jolie petite nièce qui s’attendait pas à me voir a une des réflexions les plus raisonnable au monde. Ben oui, elle s’inquiète pour sa famille, c’est une chouette lueur d’espoir cette gamine, je l’adore. Et là, je me freeze. J’ai même pas demandé à Axel ce qu’elle avait fait des morpions … J’espère juste qu’elle a eu la présence d’esprit de les refourguer à la nounou sorcière et pas à une babysitter de 15 ans qui pourrait bien se faire carboniser par Cassandre ou défenestrer par Aedan. C’est qu’ils ont de la ressource ces petits.

« Euh … oui je suppose. »

Aouch, l’image de père indigne que je me renvoie à moi-même blesse mon égo au plus haut point. Demain, je pars à l’aube pour retrouver mes gamins et ma blonde, pour l’instant, j’affronte l’autre partie de ma famille qui est en train d’atterrir sur ce que je viens de dire.

« Axel est vivante. »

Comme ça, c’est dit.

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Le plat fumant entre les mains, je lance le mouvement et le dépose sur un dessous de plat en métal sur la table. Il ne manque plus que nous et le parfait petit repas en famille pourra commencer.

« Si, je vais goûter je pense, mais un jour je t’expliquerai les tenants et les aboutissants qui résultent de mon régime alimentaire … mais pas à table. »

Je lui adresse un sourire débile. Non, j’ai envie qu’il soit pas dégouté non plus et la jeune fille n’a certainement pas à savoir comment le tube digestif d’un vampire « fonctionne ». Ou alors c’est juste le mien qui n’est pas opérationnel, j’avoue n’en avoir jamais parlé avec un autre vampire et j’ignore si Silas et moi sommes assez proche pour parler de notre transit …
Alors quand Max arrive, j’avoue être plus que décontenancé et surtout direct mis mal à l’aise par le regard qu’il me jette. J’ai l’impression que s’il pouvait ses yeux me jetteraient des éclairs … mais attend … ils le peuvent ! Damne.

Du coup, je me répète : j’aime Nath, j’aime Elaine, j’aime Nath, j’aime Elaine. Je ne démolirai pas notre relation pour cet énergumène qui vient me mettre à mal chez moi. Chez moi. Je respire calmement. On y croit les gars, je ne vais pas faire une scène surtout que lui-même en déclenche déjà une … Quoi ?

Réponse de ma part, j’ouvre la bouche en cœur, genre « oh bordel de putain de merde de fils de sa maman ! » sauf que je suis trop poli pour que ces mots franchissent mes lèvres. J’ai un souvenir de ma mère qui me disait souvent « Pas de vilains mots dans une jolie bouche ». Mais bon, il faut dire que notre électromancien fait fort. Il vient nous annoncer de but en blanc le retour d’Axel. J’avoue que si mon cœur battait encore, il aurait plusieurs battements de retard. J’ai d’ailleurs comme la sensation de l’avoir perdu en chemin. Par réflexe, je pose une main sur l’épaule de Nath. Pas que je craigne de tomber suite à la nouvelle, mais plutôt un immense besoin de sentir que tout ça est bien réel. J’hésite même à lui demander de me pincer, sauf qu’il a l’air tout autant en état de choc que moi et je tente donc moi-même de lui pincer gentiment le gras du bras … celui où on fait les vaccins.

« J’voulais juste être sûr que tu rêves pas. »

Ok, ça je lui murmure plus comme une excuse et je sais bien que ce n’est pas comme cela exactement que ça fonctionne, mais zut ! Je suis perturbé ! Je jette un œil sur mon repas et hésite. Alors, bon tonton et bon petit-ami que je suis, je me contente d’aller récupérer une quatrième assiette, un quatrième set de couvert et permette à Max de s’installer s’il le souhaite avec nous. Franchement, je suis trop fier de moi, parce qu’avec cette tête d’enclume qui m’a toujours pas pardonné d’avoir eu une aventure avec sa femme … morte ? Vivante ? Attend, mais je me souviens l’avoir vu morte. Ok, je laisserais sans doute Nath poser les questions, parce que pour moi, ça vient un peu dans le désordre.

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"Aie."

Ok, en vrai, je remarque à peine que Dante s'amuse à me pincer. J'crois que j'en avais besoin, en vrai. Mais aieuh. Bref, un autre truc dont j'ai besoin, c'est d'une chaise. Si possible avant que je ne préfère peser de tout mon poids sur Dante, autour de la taille de qui j ai déjà passé mon bras. Je tire la chaise la plus proche pour m'asseoir dessus, prenant le temps d une bonne respiration pour remarquer le silence pesant qui règne dans l'appart et Dante qui s'éloigne de moi pour tenter de ramener les choses à la normale.

"Max? Qu'est-ce que tu as fait?"

Plus un appel au secours qu'une accusation, en passant. Parce que je sais que mon frère a plus de relations que moi dans les sphères magiques. Et je sais tout autant que malgré qu il n'en parle pas, il souffre bien plus qu'il ne veut bien se l'avouer à lui-même. Assez pour faire une connerie? Peut-être. J'aurai pu en faire une à une époque, si j'avais su par où commencer pour la faire.

"On revient pas d'entre les morts comme ça, Max. Sauf avec l'aide d'un vampire ou d'un nécromancien." Et j'ose penser que Dante l'aurait senti si y avait du vampire là dessous. "L idée de jouer à Walking Dead me tente pas plus que ça."

Et rétorque moi quoi que ce soit concernant ma culture filmographique, j'te promet de t'en mettre une. C est autant le moment pour ça que pour les vannes douteuses. Bon, c'est officiel, je suis réveillé. Assez pour me lever de ma chaise et rejoindre Elaine, que j'ai un peu négligé jusque là, l'attirant contre moi d'un bras autour de ses épaules. Je sais pas à quel jeu joue Max, mais ma fille a clairement pas besoin d'en faire partie.

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Il me dit que non, qu'il pense que ça va. Ok on a vu plus clair comme réponse. Il les a vu y a longtemps ces enfants ? Nan parce que bon... Mais j'ai pas vraiment de lui faire une blague pourrit à ce sujet qu'il nous annonce, sans aucune mise en bouche qu'Axel est vivante et la mis à la porte. Pourquoi elle l'aurait mit à la porte ? Comment elle peut-être en vie, je l'ai enterré... enfin pas vraiment moi, mais vous avez comprit. Vous allez me dire, non je ne suis pas allez voir son cadavre à la chambre funéraire, mais honnêtement je me sentais pas, mon père l'a senti et j'y suis pas allée. Bref, c'est pas une raison pour raconter de la merde. Je sais qu'on peut ne pas mourir : j'ai rencontré deux, trois vampires et Inaya a un fantôme qui squatte son corps ok, donc niveau non mort je crois avoir une petite idée mais là... Il a pas dit qu'il avait vu son fantôme, ou qu'elle buvait des sang, juste qu'elle était en vie.

Je ne vois pas l'échange entre Dante et mon père. Je n'entends pas non plus ce qui se dit. Je revois son visage. je me souviens d'être aller squatté à l'hosto quelques fois pour voir Cassandre et Aeden et aussi d'avoir dessiner sur son corps avec mes feutres, juste pour l'embêter et qu'elle se réveille, mais ça n'avait jamais eu lieu. Elle ne s'était jamais réveillée et ne m'avait jamais engueulé pour ça. Je sens des larmes me monter au coin des yeux, en repensant à tout ça, mais je les refoule de mon mieux.

- T'es con !

Quoi comment ça j'ai rien de mieux en magasin. Comment ça je suis pas censée parler comme ça à mon oncle. Si ma grand-mère maternelle me voyait, elle me tuerait sur place pour mon langage, mais tout ça est à 8000 km de moi, je m'en fiche royalement. Je n'ai pas parlé très fort, c'était plus dans un souffle, mais peut-être ont t'ils entendu, je n'en sais rien.
Mon père s'approche de moi, je sens ses bras autour de moi, mes yeux s'embuent de larmes.

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Ok, je n’ai rien à ajouter. Entre Nath et Elaine tout est dit. T’es con mon grand et en plus t’as dû sacrément faire de la merde pour qu’Axel revienne d’entre les morts. Enfin bref, laissons peut-être une chance au jeune homme de s’exprimer, mais j’ai des doutes sur mon envie d’en savoir plus et je me mets à craindre l’état dans lequel on va retrouver la petite blondinette après une absence de 18 mois … Dans un mouvement global, j’ai rejoint de près les côtés de mon homme et de sa fille. Il la prend dans ses bras et je me permets de poser une main réconfortante sur l’épaule de la jeune fille. C’est vrai qu’elle fait sacrément grande et on en oublierait presque son jeune âge compte tenu de sa maturité, mais balancer une telle information de la sorte, c’est juste attendre qu’elle explose et qu’on lui donne toutes les clés en main pour faire un maximum de dégât. De mon côté, je me contente de froncer les sourcils, me sentant presque de trop pour ce drame familial qui se prépare. Mais, et c’est un « mais » pas des moindres, je veux être là pour Elaine et son père qui viennent de recevoir une telle information de pleins fouets. Moi ? Et bien je l’aime Axel. Enfin, je l’aimais, mais maintenant je l’aime à nouveau ? Je n’en sais rien, je suis trop perplexe face à l’étendu de la catastrophe que ma propre non-mort a amené pour ne pas penser au pire pour elle.

Il me faut toutefois relativiser mon jugement. Max, ce grand pragmatique, ne semble pas du tout inquiet, et on dirait même que ce n’est qu’une simple dispute de couple. Je l’imagine très bien avoir « omis » de nous informer de la résurrection de sa belle ne justifiant pas cette information de capitale dans sa petite caboche et donc nous laisser dans la totale ignorance des conditions de vie qu’il mène. Ce mec est impayable. Il faut lui extraire les vers du nez pour qu’il aborde à minima sa vie privé ? Et il va capter qu’un peu de tact ne ferait de mal à personne dans certains cas ? Parce que là, c’est quand même sa nièce et son frère dont on parle, qu’il s’en tape de retourner mon cerveau, c’est une chose, il me ménage pas, je m’en fiche, mais la petite ?

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Je soupire, non mais réellement. Un, deux, trois. Ils me jugent tous. Enfin, le vampire, j’m’en tape, mon frangin, il s’en remettra et ma nièce, ben ça m’emmerde. J’ai un peu foiré mon entrée pour le coup, mais j’avoue que réussir à penser aux restes de la famille quand on vient de retrouver le petit noyau que nous formions, je concède, j’ai oublié. Insensible, frontale, froid …. J’en ai des adjectifs qui me collent à la peau selon les dire de beaucoup de monde, mais con ? Je grimace.

« Alors, déjà, c’est pas moi qui me suis amusé à la ramener, ça me serait pas venu à l’esprit. »

Ok, je me dédouane sur mon grand-père, mais je vais pas non plus l’incriminer, il a bien fait les choses et je lui en suis éternellement reconnaissant. D’autre part, la nécromancie est bien une spécialité magique que je ne comprends pas, c’est juste jouer avec des cadavres et parler à des fantômes ? Très peu pour moi, je trouve cette branche de la magie futile. Je m’accroupis pour me mettre au niveau de ma nièce et la regarde dans les yeux autant qu’elle me le permet. Elle, juste elle. C’est à elle que je dois des explications après tout. Je ne tiens ni à la terroriser, ni à lui faire penser que son oncle est un parfait inconscient. Ça serait faillir à ma réputation.

« J’ai croisé un membre de notre famille … Mon … Notre arrière-grand-père. Il a de supers pouvoirs lui aussi et il a pu empêcher sa mort. Je n’ai pas vraiment tout compris, mais le fait est qu’Axel est exactement la même que celle qu’on a connu il y a 18 mois. »

Je lève un regard vers Nath me demandant si lui aussi à croiser l’étrange chemin de notre ancêtre et de son fidèle ami à quatre pattes, enfin, je repose mon attention sur la demoiselle dont les yeux s’embuent de larmes. J’ai l’impression de sentir l’épée de Damoclès osciller dangereusement au-dessus de ma tête et j’ignore si c’est Nath lui-même qui ne se chargerait pas de l’abattre sur moi si je fais pleurer sa fille.

« Elle va bien, rien de bizarre, juste tata comme avant. Je suis désolé de ne pas te l’avoir dit plus tôt. »

Je me mordille la lèvre faisant jouer mes piercings contre ma langue tout en réfléchissant. C’est compliqué de parler à des humains, mais une enfant … comment dire que je suis pas rendu avec les miens. Avec eux aussi il va falloir que j’y mette les formes ou je peux espérer qu’ils soient un peu comme moi et que la version simple et efficace fonctionne sur eux ? Un nouveau soupir m’échappe alors que je sens que je n’ai pas très bien convaincu mon audience pour le coup. Je me relève et m’adresse cette fois-ci à mon frère et son … son petit-ami …

« C’est récent, j’atterris encore pour être honnête et pour le côté, pourquoi elle m’a foutu à la porte ? Ben parce que … »

Je pose mon regard sur la demoiselle et me ravise. Non, mais je peux pas dire devant ma nièce que je couchais avec ma collègue de travail. C’est horrible. Je rougis et sens grésiller la lumière au-dessus de moi. Merde. C’est donc ça avoir honte ? Moi qui voulais juste jouer tranquillement ce soir … je suis pas rendu.

« Disons qu’elle a du mal à comprendre que j’ai dû continuer de vivre alors que je pensais que sa mort était définitive. D’un côté, elle aurait dû l’être. »

Je fais jouer mes doigts sur la bandoulière de mon sac, trahissant le malaise qui s’insinue en moi.

« Elle est revenue y’a … »

Un œil rapide sur mon portable que j’extirpe de ma poche.

« … dix jours … »

Ok, ça fait quand même dix jours que ma blondinette me tape des crises à pas comprendre que ses enfants soient aussi grands alors que dans sa jolie caboche elle vient de les pondre. Dix jours qu’elle me pose un milliard de question sur tout ce qui a changé dans ma vie. Mais aussi, dix jours qu’on reforme une jolie petite famille et qu’on profite de se découvrir tous les quatre ensembles. Ah … et aussi dix jours qu’elle me soule avec la déco que j’ai choisi et qui est apparemment super moche. Et oui, il n’aura fallu aussi que ce laps de temps pour qu’elle découvre que j’ai eu une aventure avec une jeune femme qui est aussi ma collègue de travail et qui est indéniablement sans pare excitation sur sa personnalité. Une boule de pulsion qui s’autocontente, mais de manière tellement productive qu’elle et moi formons un sacré duo, improbable, redoutable.

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J'aime pas cette impression de laisser Max seul contre tous, mais désolé vieux, entre ma fille et toi, mon choix est si rapidement fait qu'il n'a même pas le temps de se poser dans mon esprit. Et c'est là qu'il me dit que l'idée de cette résurrection surprise n'est pas de lui, mais d'un autre dont j'évite la compagnie. Pas qu'il m'insupporte, mais, contrairement à mon frère, j'ai pas besoin d'un père de substitution, et y a pas à réfléchir beaucoup pour voir que ce que Abraxas recherche, c'est un fils de substitution. Autant dire que les deux se sont trouvés. J'espère juste qu'ils n'iront pas trop loin dans la connerie à ce jeu, et oui, c'moi qui dit ça. Ce qui devient inquiétant quand on sait que je suis loin d'être le plus raisonnable de la famille..

"Max, soit prudent avec ce type. On en sait pas plus sur lui que ce qu'il veut bien nous en dire."

"J'ai du continuer à vivre"... j'en connais un qui doit grimacer sévère, et j'ai pas besoin de le regarder pour ça. J'ai de gros doutes sur le fait que Dante se soit senti "obligé de continuer à vivre" après la perte de son ex, mais j'vais pas en vouloir à mon frère. Chacun gère comme il peut. On parlera de ma propre gestion des deuils un autre jour, svp.

"Et du coup, ça fait dix jours que vous profitez sans penser que l'info nous intéresserait aussi, ou elle t'avait séquestré et t'as réussi à fuir?"

Je jette un regard vers Elaine pis Dante, appréciant qu'il veille sur ma fille comme il le fait, avant de les abandonner, me dirigeant vers mon frère pour attraper l'anse de son sac.

"Aller, on va bien trouver un plaid à balancer sur la banquette. Donne moi ça. Et profites-en pour tester la cuisine de Dante. Il a peut-être un estomac de sansonnet mais il sait cuisiner!"

Déjà fini? Oui ben on pourrait se regarder dans le blanc des yeux pendant dix ans, mais c'est chaud, j'ai faim, Axel est vivante (oui, ça c'est top, mais il l'a pas amenée donc...), et mon frère a autant besoin de se poser que ma fille d'avoir droit à une pause dans cette folie.

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J'y comprends rien, c'est incompréhensible. Comment elle pourrait être revenue de l'au-delà ? On ne revient pas une fois qu'on est mort. Je suis loin d'avoir tout saisi, mais ça pourtant je suis sûre que je ne l'ai pas inventé, je l'ai lu quelque part, c'est véridique le truc. Pis si tu t'y frottes soit t'es sacrément fort, soit sacrément con ou fou au choix et je ne connais personne qui soit capable d'une telle chose, pis se serait un coup à foutre tout le système en bordel, voir nous détruire... croyez en une experte de Doctor who et autre du genre.

Mon oncle se penche vers moi et m'explique qu'elle est toujours la même qu'avant. Chose improbable ça aussi, ça cache forcément un truc. Et ce type qui l'a ramené, c'est qui ? Un ancêtre à nous ? Super ! J'aime en apprendre toujours plus comme ça, vous en avez d'autres non ?

- Elle peut pas c'est impossible ? Et c'est qui ce type que vous connaissez visiblement tous les deux ?

Je les regarde tous les deux, l'un après l'autre; Mon père va vers Max qui s'est éloigné. Il prend son sac et l'invite à s'installer. Manger ? J'aime bien la bouffe de Dante, mais là je n'ai vraiment plus faim. Actuellement je n'ai toujours pas fait le rapprochement avec mon psy, pourtant cet homme m'a montré des trucs fou, mais croyez bien que s'il m'avait parlé d'être mon ancêtre, mon père aurait été le premier au courant. Je me mets face à la table, attrape ma fourchette, mais plutôt que de manger, je me mets à jouer avec ma nourriture, genre je la déplace mais c'est tout. Ce n'est pas dans mes habitudes, mais là non ça passe pas, j'en ai un haut-le-cœur. Je reste bloqué sur le temps qu'il lui a fallu pour nous prévenir et encore il nous l'a dit parce qu'il s'est fait viré, sinon Dieu seul sait combien de temps ça lui aurait prit encore.

- Dix jours ? Dix putain de jours sans rien dire à personne ? T'es sérieux ? On avait le droit de savoir. C'est p'têt ta femme, mais elle est de notre famille aussi. Et j'imagine qu'Inaya non plus ne le sait pas. Tu comptes l'appeler pour la prévenir ?

Je ne serais pas aussi indulgente que mon père, je suis triste et furieuse à la fois. J'évite de croiser son regard, sans ça je crois que je pourrais le fusiller d'un seul coup d’œil. Si je le juge ? Ah bin carrément ! Je vais probablement me prendre une remarque sur ma façon de lui parler, mais ça me passe à dix milles au dessus de la caboche.

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J’ai pas fini de froncer les sourcils face à la bêtise de Max. C’est un crétin avéré et la réaction de la jeune fille stimule ma colère contre lui. Je sers les dents à m’en faire grincer les canines. Nath le sait que je suis d’un tempérament bisounours, mais je l’aime et j’aime la petite créature qui lui sert de progéniture comme si j’avais participé activement alors que cela ne fait que quelques mois qu’elle est entrée dans ma vie. Le fait que Mon homme et son frangin semble en savoir encore plus me pince le cœur. C’est quoi aussi cette histoire d’ancêtre ? Il m’en a parlé et j’ai pas écouté ou je suis vraiment juste pas au courant de cette histoire ? Je soupire et pose ma main sur celle d’Elaine qui pour la première fois ne rend pas hommage à mon petit plat mijoté. Je ne lui en veux guère, toutefois j’espère canaliser ses émotions en lui prenant la main. Je ne saurais dire si cela relève de mon côté manipulateur que j’ai acquis en devenant vampire ou si c’est juste l’affection que je lui porte qui fait effet … si cela fait effet. Suite à cela, mon regard se plante dans celui du grand échalas et je fais volontiers ressortir la froideur de mes sentiments dans l’échange qui s’ensuit.

« Je pense qu’Elaine a tout dit, mais j’rajoute volontiers que t’es un abruti sans cœur et que tu pourrais avoir un peu plus de considération pour ta famille. »

Je me tourne à nouveau vers la jeune fille.

« J’irais voir Axel et lui conseillerai de reprendre contact elle-même avec sa cousine, ce sera plus … humain. »

Et c’est le vampire qui dit ça quand même ! De toutes manières je n’avais aucune relation particulièrement affective avec cet être, donc aucun regret à les envenimer plus et pour une fois, cela vient de moi plutôt que de lui qui ne se prive jamais pour être acerbe envers moi.

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Je grimace. Je ne comprends pas la réticence de mon frère avec notre ancêtre. Il me semble très bien et notre famille a définitivement besoin d’un être de cette envergure pour redorer le blason. Nous ne sommes rien sans lui et ce qu’il a instillé dans la lignée Abraxas. Notre sang, nos dons, tout nous vient de lui et je lui suis redevable. Par ailleurs, de nos échanges ont toujours transpiré la grande attention qu’il porte à sa descendance. Je n’imagine pas néfaste quelqu’un qui chéri autant ses liens familiaux.

« Il a été très correct avec moi, transparent sur sa personne, d’où il vient et ses intentions, je ne vois aucun problème à lui donner ma confiance. »

Et elle est pas facile à avoir ma confiance … sans doute aveugler aussi par la notion de famille et la manière dont mon père à formater mon cerveau.

Je regarde Elaine qui semble incrédule face à la nouvelle.

« C’est un démon et si c’est possible. »

Le tact ? C’est pas dans mon vocabulaire aujourd’hui. D’un côté, ils m’assaillissent de question, moralité, je n’arrive pas à prendre le temps de tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de l’ouvrir et je creuse gentiment, mais sûrement ma tombe.

Toutefois, je prends l’invitation de Nath et me dirige vers la table où l’ambiance ne semble définitivement pas se détendre.

Le coup des dix jours passe mal, très mal … Vraiment très mal quand je considère la réaction de ma nièce.

« Oui, ben dix jours qui m’ont paru une seconde. J’ai toujours pas atterri concernant son retour et j’avoue que j’ai d’abord privilégié de la laisser se familiariser à ses enfants … ils comprennent pas qui elle est et ça lui brise le cœur qu’ils ne la reconnaissent pas donc non, j’ai effectivement pas pensé ni à vous … - je me tourne vers Elaine – et encore moins Inaya. »

Le « encore moins » c’est surtout que j’avais même pas pensé à Inaya … oblitération totale de son existence et qu’effectivement elle fait partie aussi de la famille vue qu’elle est la grande cousine et la marraine d’un des jumeaux … Le langage familier d’Elaine m’arrache une nouvelle grimace, mais je reste coi devant l’audace du vampire à s’adresser à moi de la sorte. Une décharge électrique me titille le bout des doigts et l’ampoule de la cuisine grésille tristement avant d’émettre un CLAC funeste annonçant que sa vie vient de prendre fin.

« Si j’avais besoin de ton avis la macchabée, je te le demanderais, chose étant, j’m’en fiche pas mal de ce que tu penses ! »

Merde, mais j’vais pas le laisser me souler ce con. Je me lèvre brutalement et lui fais face. C’est bon sa réflexion me transperce et j’imagine que ce n’est pas ici que je resterai dormir ce soir. Pas de soucis, on a un canapé qui fera très bien l’affaire au bureau et je pourrais très bien m’y poser, sans personne pour me faire chier et pas me sentir juger. Ils auraient pas pu juste se réjouir ? Axel était morte, maintenant elle est vivante, c’est cool et c’est pas comme si j’avais ramené un zombie. Je n’y suis pour rien, c’est un cadeau d’Abraxas et on devrait juste le remercier de nous avoir ramené un être qui nous est cher.

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"Ou il nous a raconté une jolie histoire. Sérieux Max, un type qui débarque de nulle part en prétendant être notre dix fois arrière-grand-père, ça te semble pas un poil bizarre? Même pour cette famille, j'entends."

Si y a une chose que nous n'avons pas en commun, lui et moi, c'est bien son manque de tact. Non mais vas-y, annonce de but en blanc à ma fille que tu penses qu'on est tous à moitié démon, ça va pas du tout la travailler, aussi! A savoir si j'ai évoqué l'idée avec Dante? Nope. Et pour la simple et bonne raison que ça ne m'intéresse pas, même s'il y avait un fond de vérité là-dedans. C'est même pas que j'ai pas jugé utile de lui en causer... c'est que le sujet m'a pas retraversé l'esprit depuis que cet étranger a tenté de débarquer dans ma vie. Point.

C'est le moment que choisit Elaine pour péter un cable contre son oncle, et sérieusement, je ne la reprendrais pas. Je connais bien assez ma fille pour savoir que quand elle sort de ses gonds, c'est mérité. D'autant plus que j'en penses autant, même si je dois avouer que les arguments de Max font mouche chez moi. Dans un autre contexte, je ne peux pas nier que j'ai profité d'avoir Dante pour moi tout seul un peu avant d'officialiser notre relation face aux autres. Ok, le fait que Max nous soit tombé dessus au petit-dej a aidé, je dois dire. Bref, je pose le sac de mon frère sur la banquette et fouille dans un placard pour lui trouver une couverture, quand Dante et lui décident de jouer les coqs de basse-cour. Merde les gars, c'est qui qui bosse pas pour la flicaille là-dedans?! Pourquoi que j'me retrouve dans ce rôle alors?

Je prend une inspiration avant de m'interposer entre eux deux, me moquant autant du fait que l'un soit un sorcier doué de ses pouvoirs et l'autre un vampire avec la force qui va avec, que du fait qu'on parle de mon frère et de mon mec. Trop d'ondes négatives dans la pièce, de quoi faire mourir une douzaine de fées s'il s'en trouvait dans les lieux.

"Ok les gars, on va remettre les choses au clair. Mon appart, mes règles. Et mes règles ici et maintenant c'est qu'on va laisser retomber la pression. Toi, tu t'installes, et toi, tu m'aides à éviter une syncope à ma fille. Et le premier qu'est pas content il peut tester la chute du quatrième si ça le tente. Pour le reste, Axel est de retour et on sera tous contents de la revoir, et Abraxas peut aller se faire voir avec son molosse. Clair?"

Merde à la fin. Cela dit, je retourne auprès de Elaine, que je serre bien fort contre moi. Oui, j'suis pommé, totalement, mais je compte bien qu'elle sache que je suis là pour elle. Et qu'elle sera toujours ma priorité numéro un, quoi qu'il arrive.

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Bon ok, elle est revenue. Cette idée fait doucement mais surement son chemin dans mon esprit. Je lui demande pour Inaya, mais Dante m'informe qu'il ira voir Axel et l'invitera à aller la voir en personne. J'apprécie l'idée et l'en remercie d'un signe de la tête. Ils en viennent à parler d'un certain Abraxas. Un démon d'après mon oncle. C'est mon père qui éclaircit la situation. Le dit démon prétend être de nos aïeux. Visiblement, il en doute, alors que Max y croit dur comme fer. Moi, ce que j'en pense ? Il n'y a plus rien d'impossible après le retour de ma tante, alors pourquoi pas un arrière grand-père démon. Seul problème : ça fait quoi de moi et ma famille tout ça ? Des démons aussi ?

Je n'ai pas le temps d'y réfléchir d'avantage que mon oncle et mon beau-père se prenne le chou. Oui mon beau-père.  Il est avec mon père, je l'aime bien, alors pourquoi ne pas appeler un chat un chat, même si ils ne sont pas mariés, dans mon cœur il a toute cette place, tout comme Paul. Je pense une seconde à notre famille. Je vois comme une image devant mes yeux, cette famille qui explose de toute part. Plus rien pour ne rassembler. Mais elle disparaît bien vite quand je nous regarde pour de vrai. On est pas les meilleurs, on a pleins de choses pour nous diviser, mais on s'aime, ça j'en suis sûre, même si présentement mon oncle et mon beau père sont à deux doigts de s'entre-tuer. Y a un passif entre ces deux là, j'en mettrais ma main à couper.

Mon père revient vers moi, une fois les choses mises au claires. Je ne sais plus quoi dire et je préfère me taire. Qu'ils s'arrangent entre eux, moi j'aviserais au fur et à mesure. Je les écoute, je les observe. Je bois une gorgée d'eau pour atténuer cette sensation de gorge sèche.

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Si initialement, je ne peux contredire que j’ai envoyé l’huile sur le feu avec ma diatribe cinglante envers Maxwell, je n’ai en revanche que faire de l’agressivité dont fait preuve le jeune homme à mon égard. Le fait de l’ignorer n’aidant en rien à améliorer la situation, ma priorité reste de rassurer Elaine. Toutefois, notons que l’attitude de Nath m’arrache un sourire difficilement réprimable. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu’il entretient mon égo en pensant que je pourrais faire le coq à me batailler avec son frangin. Non, j’suis trop gentil pour ça, mais j’aime l’idée que le brun considère mon caractère quitte à passer un peu pour un con.

« Oui chef ! Mais une chute du quatrième ne me tuerait pas si jamais. »

Je lui adresse un grand sourire et le laisse retourner auprès de sa fille sans contester son autorité. Mon sourire ne ternit pas en pensant également … son appart … oui, mais pour combien de temps encore ? C’est pas que je l’aime, mais je l’aime cet humain ! Alors oui, j’aimerais dans mes rêves de princesse qu’un jour il me propose d’emménager avec lui. Un soupire passe mes lèvres tandis que mes yeux amoureux ne le quittent pas. Juste de quoi faire rager un peu plus le grand dadet qui lui sert de frère. Enfin bref, pas le temps de plus baver sur mon homme et je me reprends pour suivre ses instructions : éviter la syncope à la jeune fille et stop à la querelle puérile.

« C’est sûr, on va essayer de profiter de cette bonne nouvelle »

Ignorons pas la même occasion els allusions à Abraxas, leur relatif démonique dont j’ai la vague idée que Nath n’approuve pas son existence ou tout du moins qu’il s’approche de son cercle familial. Je pose mes yeux sur la demoiselle qui semble toujours un peu perdue au milieu de cet échange un peu alambiqué.

« Est-ce que tu voudrais qu’on y aille ensemble Elaine, après tes cours ? Je peux te récupérer un soir et on s’y rend »

Je toussote avant de me tourner vers le frangin.

« Si t’es ok bien sûr … comme ça j’en profiterai pour voir ma filleule. »

Enterrons la hache de guerre, le Max n’aura qu’à saisir la perche que je lui tends. A sa mine boudeuse, je me doute qu’il va aller dans mon sens non sans une certaine réticence. On va dire que je compatis à sa situation. Il s’est fait mettre dehors, il a pas joué à ses jeux et en plus il doit supporter mon ignoble vision … pauvre petit.

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C’est à mon plus grand malheur que le vampire nous rappelle qu’une chute du quatrième ne lui serait pas létale et je grimace. Il nous ferait même pas l’honneur de mourir sous la main de son copain ? Et ce sourire niais qu’il arbore en posant son regard sur mon frère. Il me dégoute, il m’énerve et je ne comprends pas ce que Nath lui trouve, heureusement, si le vampire a un peu de bon sens, il fera vite le calcul que Nath va vieillir et lui être éternellement jeune et se cassera bien loin pour se trouver un autre mec vampire … pourquoi pas son collègue de travail ? J’suis sûr qu’entre vampires ils y trouveraient leur compte. Enfin bref, je chasse mes ondes négatives d’un mouvement de tête. Pourtant, ça se passait mieux en général depuis quelques temps entre lui et moi, sans doute aussi parce qu’avec Axel morte, je ne le jalousais plus autant, maintenant, tout me revient et je retourne à mon dédain pour lui. Un soupire franchit mes lèvres et je souris à ma nièce me mêlant à la bonne foi générale qu’il est plus important de célébrer le retour d’Axel que de se chamailler pour des fioritures. Enfin, c’est eux qui ont commencé, mais je serais encore plus idiot de continuer n’est-ce pas ?

« Oui, oui. Cassandra profiterait bien de vous revoir, elle devient intenable depuis le retour de sa mère. »

Je vois bien que le vampire se délecte de la situation. C’est moi qui passe pour le crétin dans tout ça, mais zut, ils ont pensé à ce que ça peut faire de voir sa femme revenir d’entre les morts ? Enfin, Nath ne comprendrait jamais puisque son mec est déjà un macchabé ambulant.
Je finis donc par triturer ma bouffe comme un gamin de douze à qui on vient de lui dire qu’il était privé de Game Boy suite à une mauvaise note. Le truc, c’est que je n’ai jamais eu de mauvaise note et que mon père n’a pour ainsi dire quasiment jamais eu à me punir … que voulez-vous, je suis un enfant sage et travailleurs.

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J'aime pas gueuler, sérieux. Je sais dire merde aux gens, et même les attraper par le col pour les foutre dehors quand il le faut, mais j'aime pas gueuler. Encore moins et sur mon frère et sur mon mec, le tout devant ma fille. Mais sérieux les mecs, si vous avez prévu de vous les mesurer, voyez ça dehors, merci. Dans le coup, la blague de Dante passe mal, et je me contente de lui envoyer un regard le mettant au défi de continuer sur cette voie là.

D'ailleurs, se rendant sans doute compte que vaut mieux pas me pousser beaucoup plus à les foutre dehors tous les deux, il finit par calmer le jeu, enterrant la hache de guerre en suggérant à Elaine de rendre visite à sa tante, et demandant même son aval à Max. Beh voilà les gars, ça ça me va mieux déjà. Je croise le regard de Elaine pour m'assurer qu'elle est ok avec ça avant de m'écarter d'elle, glissant une main sur le bras de Dante en passant avant de rejoindre Max et la bouillie immonde qu'il est en train de faire dans son assiette. Finissant par attraper une chaise et la retourner à coté de lui pour m'installer à califourchon dessus, les mains sur le dossier et le menton sur les mains.

"Ok, j'te dois sans doute une excuse ou deux aussi. Tu nous es un peu tombé dessus avec cette nouvelle, faut dire. J'comprend. Que t'ai voulu profiter un peu de son retour avant qu'on lui saute tous dessus, j'veux dire." Je jette un œil vers son assiette, qu'on peut pas appeler appétissante à force de touillage de fourchette. "J'te fais un sandwich? Doit me rester du jambon dans le frigo." Entre deux poches de sang? Non, je réserve cette vanne pour de meilleures humeurs, là, c'pas le moment. Je croise le regard de Dante alors que j'ai peut-être une meilleure idée à proposer à mon frère. On verra bien ce qu'il en pense.

"On peut t'laisser la chambre s'tu préfère être tranquille. On s'fera une soirée canap de not coté."

De toute manière, si y a une règle que j'me suis toujours donnée, c'est de me tenir à carreaux quand Elaine est présente à la maison. Alors, qu'on dorme sur le matelas ou tassés sur le canap, ça change pas grand chose. Si, en vrai, limite j'dors mieux sur le canap. C'juste que Dante zappe pas que le soleil tape le matin, dans le salon.

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Ils finissent par arrêter de s'envoyer des piques et cette discussion se détend légèrement. Dante me propose d'aller voir Axel et les jumeaux.

- Oui avec plaisir ! Surtout qu'après je vais devoir me lancer dans les révisions de fin d'année, donc oui ce sera cool.

Papa propose à Max de se reposer dans sa chambre s'il veut pendant qu'on se fait une soirée canap'. Je finis enfin mon assiette. La faim se rappelant à moi.

- C'était super bon, merci Dante.

J'ai encaissé l'idée que ma tante était revenue, même si aller la voir ça va être autre chose. Mais du coup je suis bien contente de passer à autre chose, pour ne pas trop me perdre dans mes réflexions de comment c'est possible, de ce qu'elle ressent.

Max fera bien ce qu'il voudra, mais je dois proposer mon idée.

- Y a Avatar ce soir qui passe. Ça pourrait être sympa, non ? Je peux même aller chercher mon duvet, comme ça vous pouvez êtes tous les trois sur le canap', si tu restes Max et moi à côté.

Je débarrasse nos assiettes, le temps que mon père fasse son fameux sandwich si Max se laisse tenter. Avant d'envisager le dessert.

- Y a quoi en dessert ? J'ai faim !

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Rooh mon dieu, mais cette petite est tellement parfaite !!! C’est sûr, j’aurais jamais pu engendrer une gamine aussi adorable. Je lance un regard tendre à mon mec qui a participé à 50% à la génétique en me disant que je suis le plus chanceux du monde de faire partie de cette incroyable famille. Et même si Max est un con, il a au moins la décence d’aimer Axel et rien que ça, ça fait que j’l’aime quand même bien.

« De rien ma puce. »

Je lui adresse un grand sourire et me permets de lui redemander concernant ces révisions où elle en est. Je sais qu’elle gère très bien, mais j’ai plus peur qu’elle n’ose pas me demander de l’aide.

« On va tout déchirer sur tes révisions ! Tomas t’aide toujours avec l’anglais ? Perso si tu veux, on peut regarder les sciences ou la philo ensemble, t’hésites pas ma belle. »

Je me lève et commence à débarrasser quelques trucs sur la table. Le grand échalas à l’air soucieux et je préfère même pas imaginer si demain on m’apprend que Luka est revenu. Je pense que mon cerveau quitterait sa boîte crânienne et me dirait zut. Heureusement, il a la meilleure nièce du monde autant que j’ai la plus géniale des belles-filles et mes yeux pétillent en l’entendant au loin proposer de ce mater Avatar … snif … je l’aime et surtout je trouve ce film nul à chier mais incroyablement beau, parfait pour éteindre mes neurones le soir. Elle se lève et me rejoint dans la cuisine, emportant avec elle les assiettes, finit ou non, empêchant Max de massacrer plus sa part. On va pas dire que ça a l’air de lui manquer et je pense qu’il a besoin d’un peu d’air effectivement … Je me répète, mais elle est parfaite ! Y’a combien d’ado sur terre qui bouge son cul sans qu’on lui demande rien pour aider avec les couverts ?

« T’iras te mettre entre ton père et ton oncle, je me contenterais de par terre devant ton père ça m’ira très bien ! »

Je lui adresse un clin d’œil et elle m’arrache un rire spontané à sa dernière demande. Con comme pas deux, j’ai envie de lui dire que perso, c’est son père que je me ferais bien en dessert et je jette un regard amusé à mon homme. Par contre, même si j’ai des pensées à la con et surtout à ne jamais partager avec sa fille, j’opte pour une réponse beaucoup plus terre-à-terre.

« Forêt noir, sans alcool ! J’ai trouvé une recette qui a l’air à mourir et je me suis dit que peut-être mon palais de macchabé allait tolérer ça ! »

Le chocolat, ça passe ! Comme le rhum, j’ai la chance de pouvoir me dire que je peux me nourrir de cacao et boire comme un trou que je serais même pas impacter physiquement. C’est un sacré luxe quand on y pense. Je dépose dans les mains de la demoiselle une pile d’assiettes à dessert et l’enjoint à retourner à table avec. Moi, j’apporte le gâteau.

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Je hausse les épaules, totalement apathique et un soupire m’échappe alors que je suis presque en train de détruire à un niveau atomique le repas confectionné par le vampire.

« T’excuse pas et laisse tomber pour le sandwich, mais juste, j’ai même pas encore atterri … c’est impensable. On a passé une semaine à essayer de plus faire hurler Cassandre et Aedan tellement ils ne comprenaient pas non plus ce qu’ils leur arrivent, sans compter mon taf qui s’est pas arrêter. En fait, j’peux même pas te dire que j’ai profité, on a juste tout à redémarrer et j’m’étais habitué à être seul avec les jumeaux et maintenant je dois repenser la place d’Axel. »

Je jette un œil à Nath.

« Non, mais je sais, vivre dans ma tête c’est juste l’enfer. Je dois prévoir mes interactions sociales même avec la femme que j’aime pour arriver à me sentir à l’aise … »

Sa proposition ne rivalise pas avec celle de ma nièce et je me dis que je peux bien laisser tomber la console pour ce soir si je peux effectivement juste me brancher sur un film sans prise de tête.

« Va pour Avatar aussi, j’suis pas sûr de vouloir de ma compagnie en tête à tête, je serais bien capable de m’énerver tout seul. »

Elaine se met à tout débarrasser et je regarde la bouillie immonde partir loin de moi … Je n’arrive même plus à me souvenir ce que c’était censé être à la base. Toutefois, en entendant parler de forêt noir, mon intérêt pour la nourriture renaît et je me dis que finalement, j’ai bien fait de garder de la place pour ça … Y’a un truc qu’on enlèvera pas à Dante, c’est que c’est un putain de cuisinier quand même …. A me demander comment Nath a fait pour pas prendre trois tailles de pantalons depuis qu’ils sont ensemble.

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Autant j'aime que Dante s'intéresse suffisamment à ma fille pour lui proposer de l'aide dans ses révisions, et j'aime autant que Elaine apprécie assez mon compagnon pour accepter son aide dans ses révisions, autant j'ai un pincement au cœur sévère à l'idée que perso, il y a belle lurette que je ne lui suis plus d'aucune utilité question révisions. A peu près depuis qu'elle est au collège quoi, étant donné que j'ai pas été plus loin que là dans mes études. Et que j'ai jamais vraiment brillé avant. Tout juste assez dans la moyenne pour ne pas redoubler de classe, et après ça, ça a été l'école de la vie, celle où vaut mieux savoir tenir un couteau dans le bon sens, piquer des trucs à l'épicerie, faire les poches des gens, et accessoirement savoir compter. Bref, on peut pas dire que beaucoup de ce qu'elle apprend aujourd'hui en cours m'ait été utile pour survivre. Mais parait que c'est l'école d'aujourd'hui. Bref, je me rend compte que je les fixe un peu trop intensément, et je me remue pour reporter mon attention sur Max.

"Eh, ça fait un an que c'est toi et les jumeaux dans cet appart, c'est pas surprenant que faille qu'elle retrouve une place. C'sain même, ça veut dire que t'as su avancer au delà d'elle. Si tu me disais que tout est comme si de rien n'était, là j'm'affolerai, crois-moi."

Bon, si tout le monde se met d'accord sur une soirée film devant la télé, moi ça me convient très bien. Bon, j'suis pas convaincu du choix des places, parce que moi, entre mon frère et mon mec avec ma fille sur les genoux ça me va aussi, mais elle va me répondre avec justesse qu'elle n'a plus cinq ans donc si ils en décident autrement, je prend aussi. Ce qu'il y a pour le dessert? ah là par contre j'ai bien une petite idée, et je ne cherche pas à dissimuler le regard que je lance à Dante. C'est drôle comme je me rappelle tout à coup que Elaine a bientôt 17ans et peut supporter les allusions grivoises quand elle en entend... j'épargnerais cependant Max, une fois encore, et je me contente de râler pour la forme quand Dante parle de son gâteau "sans alcool".

"Sérieusement Dante, la forêt noire c'est avec alcool, c'le truc intéressant de ce dessert!"

Mais j'le remercie intérieurement de ne pas donner de prétexte à Elaine de tester l'alcool avant l'heure. Bon, j'suis pas totalement débile, je me doute bien qu'elle va pas m'attendre pour essayer, qu'elle m'a t'être bien pas attendu pour essayer, mais je compte éviter d'être celui qui la fasse tester. Pas avec le rapport que j'ai pu avoir à la boisson... et soyons honnêtes, que j'ai encore avec elle parfois. Parce que j'rentre pas toujours sobre du bar, même si je suis loin de me déchirer comme j'ai pu le faire par le passé. Nan, c'même pas que j'me déchirais. C'est que j'me gênais pas pour mélanger des trucs qu'il vaut mieux pas mélanger.

"Ok, alors, crise de foie et soirée TV pour tout le monde, moi ça me va. J'ai même une meilleure idée encore. Elaine, occupe toi du DVD, Dante, j't'amène des assiettes, et Max, pose toi sur le canap."

Mon idée? La crise de foie pendant la soirée TV, c'bien aussi.

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- Oui, oui, toujours, même s'il a un peu moins de temps en ce moment. Surtout que lui aussi va avoir des révisions j'imagine, mais maintenant que j'ai les moyens d'y arriver ça devrait être plus simple, mais je dis pas non pour le reste oui. Merci.

Demandé de l'aide à mon père ? Non et franchement c'est pas grave. J'suis contente d'avoir un beau-père pour m'aider et si c'était pas le cas, y aurait Paul et si y avait pas pas Paul je pourrais demander à ma mère ou ma grand ... à non pas la grand-mère. Bref, je suis plutôt bien entourée pour ça, mais c'est pas le plus important pas vrai... A votre avis pourquoi ma grand-mère sera la dernière à qui j'irais demander son aide ?

Mon oncle et mon père discute un peu tous les deux pour clore sur la situation actuelle de Max avec mes cousin et cousine, pendant qu'avec Dante on cause dessert :
Une forêt noire sans alcool, même moi j'ai un petit regard dépité, mais il a fait ça avec la meilleure intention du monde et rien que pour ça je l'aime déjà son gâteau. Mon père relève également sur le sans alcool et du coup je ris franchement. Je prends les assiettes que Dante me tend avant de les donner à mon père qui me demande d'aller mettre le dvd ... il a pas tout suivit je crois, mais je lui en veux pas, je file allumer la télé. Entre l'heure de notre mise à table et la discussion avec Max on doit plus être loin du début du film de toute façon. Ils ont tous accepté ma proposition d'Avatar, je suis contente. S'ils l'ont fait parce que c'est moi ? Autant mon père en a accepté des navets parce que je le lui demandais, autant je fais confiance aux deux autres pour m'arrêter si ça n'avait pas été à leur goût.

- Ok, encore 5 minutes, avant le début du film et on est bon !

Je file dans ma chambre chercher mon duvet ranger dans l'armoire et embarque le plaid qu'il y a au pied de mon lit. Je lache le tout apr dessus la rambarde une fois assurer qu'il n'y a personne en dessous, oui non parce que l'escalier et des mains trop chargée, même moi j'aurais peur de faire une mauvaise chute. Je descends ensuite les quelques marches pour récupérer mon trésor et mettre tout ça sur le canapé et le duvet pour Dante pour ne pas être à même le sol. Moi je me cale en plein milieu, avec le plaid sur les jambes, j'ai assez chaud comme ça pour l'instant et en refile un bout à Max qui se trouve à mes côtés, en attendant les deux amoureux.

- Manque p'us que les pop corn ! dis je en souriant, le gâteau prévu fera très bien l'affaire, c'est juste pour embêter le vampire.

Je tourne la tête vers Max, avant de lui faire un bisou sur la joue, avec un sourire. Ça c'est ma façon de m'excuser pour ma réaction de tout à l'heure.

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J’adresse un clin d’oeil à la demoiselle qui semble prendre bien à Coeur ses études ce qui a tendance à me procurer un plaisir incroyable. Je sais que je peux continuer d’apprendre avec elle, entretenir mes connaissances en révisant à ses côtés … je l’ai déjà dit que je kiff apprendre ? J’aime aussi me sentir utile dans cette famille, mon petit cocon qui se tisse autour de moi et auquel je prends gout. Je reçois la critique sur mon gateau et porte la main à mon Coeur, feignant un arrêt cardiaque aucunement credible …
 
“Prochaine fois, je badigeonne de rhum … t’auras pas d’autre dessert si tu m’embêtes.”
 
Oui, je parle totalement du dessert qui lui ait reservé en toute intimité, mais osef, il m’a attaqué sur mes talents culinaires et je me vexe sans vraiment y croire moi non plus. Et j’ignore royalement le dégoût de Max qui s’affiche instantannément sur son faciès. Le petit prude !
 
Je suis passivement la decision collective avec un certain entrain à l’idée de me caler auprès de mon home, ma belle-fille pas loin et mon beau frère aussi. Non, mais meme si Max est un con à temps partiel, j’apprécie vraiment de tous les connaître. Je suis également la proposition du brun qui est de combiner les deux moments agréables l’un avec l’autre. Si c’est pas une génie cet homme ! Je ramène le gateau et un couteau, découpe quatre parts et les sert dans chacune des assiettes que je tends à son propriétaire. Je grimace gentiment à Nath en lui donnant la sienne. Mes lèvres formulent un “tu vas voir” pseudo menaçant. A la Remarque de la demoiselle je ne peux que m’émoustiller.
 
“Mais ma chérie ! T’as le meilleur beau père du monde et j’ai du maïs qui ne demande qu’à être transformé en pop-corn.”
 
J’installe rapidos le duvet et file vers la cuisine. Il reste 5 min ? Pas de soucis. En deux deux, la grande casserole est sortie, le maïs au fond couvert de beurre et de sucre. Je referme le couvercle et il ne faut que très peu de temps pour entendre le pop caractèristique. Je jette un coup d’oeil vers la canapé, remarquant que les troupes commencent à se focaliser sur le film qui commence. Le tout prêt, je le met dans un saladier que j’apporte et tend à la jeune fille. Suite à quoi, je m’installe confortablement entre les cuisses de mon homme et glisse mon bras autour de sa jambe que je sers contre moi et embrasse. Le film commence et je me promets de bien éteindre mon cerveau et profiter de cette soirée. Je me cale contre lui

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J’acquiesce silencieusement à la remarque de Nath sur l’état de ma santé mentale …. S’il savait comme elle s’est dégradée avec l’arrivée de Ghilian dans ma vie … la débauche totale, entre notre entrée fracassante sur le marché noir magique, nos rentrées d’argent plus qu’illicites et nos parties de jambes en l’air sur le canapé neuf … oui neuf jusqu’à ce qu’elle prenne son petit déjeuner dessus et renverse son bol de céréales … Je sais pas du coup si on peut vraiment dire que c’est avancer, mais en tout cas j’ai emprunté un chemin qui dévie grandement de ce que ma vie avec Axelle présagée. Le problème, c’est que je ne sais même pas qu’elle place elle peut encore avoir, je gère tellement de choses que là, je suis perdu et pourtant je reste l’éternel pragmatique qui essaye de concilier tout et que ça fonctionne à l’appart malgré le nombre incalculable de dysfonctionnements en ce moment.

Concernant l’erreur qui est reproché à Dante sur l’absence de Rhum dans la forêt noire, je ne peux que me rallier à Elaine et Nath, même si j’l’aime pas, c’est pas que ça. Sacrilège que de dénaturer ce dessert en oubliant d’y mettre l’alcool. Je me contente toutefois de ne pas rejeter de l’huile sur le feu et rejoint le canapé où ma nièce nous a installé un cocon luxueux à base de plaid et de duvet. Je m’emmitoufle dans le morceau de couverture et tend la joue quand elle dépose un baiser avant de passer un bras autour de ses épaules pour la caler contre moi. Ma nièce est tellement adorable.

Le vampire finit par nous rejoindre et j’attrape une poignée de pop corn dans le bol d’Elaine .

“Parfait ! J’vous aime.”

Ok, pas le mort-vivant, les autres, mais bon il a quand même amené des pop-corn, donc si ça lui fait plaisir, pour une fois, il peut s’inclure dans le cercle des gens que j’apprécie. Je n’ai qu’une envie maintenant, c’est déteindre mon cerveau et ne plus penser à la tornade qui m’attend à la maison et toutes les explications qui vont devoir être donné sur ce que j’ai fait ce soir. J’ai quand même Ghilian et Axelle en cosplay à l’appart sans savoir ce qu’il va se passer ni même si la maison va survivre à ces deux tarées.

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