Idée à la con ... ft Nathan & Dante

Je transpire … c’est possible ? Non, c’est pas possible. Alors pourquoi j’ai l’impression que tous les pores de ma peau sont en pleine révolution ? D’un côté, idée à la con … J’ai voulu proposer à Nath de fêter nos deux ans : le 4 juin.

Je secoue mes mains comme pour enlever les fourmis qui les envahissent. Le stress me fait un de ces effets et pourtant, je l’aime, je l’aime, je l’aime. Je peux me le dire un milliard de fois et ça me paraîtra toujours aussi réel. Notre couple et ce que j’ai de plus beau, ce que j’ai de plus vrai et j’ai confiance en l’avenir. Ce qui n’est pas peu dire compte tenu de mon immortalité et de sa … mortalité. Ok, ça vaut mieux pas que j’y pense sinon, j’vais m’effondrer. La table est prête, le repas est maintenu au chaud, les coupes attendent d’être remplies. Honnêtement, j’ai déjà bu une bouteille entière.

Je m’arrête. Une heure que j’arpente de long en large l’appartement.

Un sourire s’épanouit sur mon visage. Ça fait deux ans que je suis avec lui. Sur 65 ans de « vie », ça peut paraître rien, mais depuis la mort de Luka, je ne m’étais pas ressenti aussi vivant. Il arrive même à me faire décrocher de mon taf, ce qui n’est pas peu. Je m’étais investi corps et âme dans mes recherches, mes études, les enquêtes et ce bureau devenu le centre de mon monde. Aujourd’hui déplacé à ce petit havre de paix qu’est la résidence du brun.

 « Hum hum … »

Je réajuste mon costume, un ensemble noir classique avec chemise blanche, col entrouvert pour être un poil plus décontract. Et même sans avoir besoin de respirer, la cravate aurait fini par m’étouffer. La semelle de mes chaussures a marqué le sol sur mon passage et je peste contre ma personne. Le sol était nickel …

Trop focus sur mes pensées, je n’ai pas percuté les pas du barman dans la cage d’escalier et ce n’est que le cliquetis de la serrure qui me sort de mes stéréotypies et lève les yeux vers lui.

J’dois devenir plus blanc qu’un linge alors que Nath me fait face. On va juste croiser les doigts pour qu’il ait eu une matinée de ouf. C’est pour ça que je voulais faire ça ce midi – bon il est 15h – parce qu’après sa prise de poste du soir, entre les mecs violents et les nanas qui le draguent (oui, je suis sûr qu’il ne me le dit pas, mais si les filles sont un tant soit peu sensée, elles le draguent), il peut revenir avec la tête comme une pastèque.

C’est là que tout se joue. Soit je me plante royalement, soit … ben je sais pas en fait. J’suis débile, j’suis fou, j’peux pas … si, allez, ça fait deux semaines que je répète les mêmes mots dans ma tête.

Je sors un écrin de ma poche et la présente au brun, ouvert.

 « Tu veux pas m’épouser ? »

Ok dans ma tête j’étais à genoux et ma phrase avait l’air mieux prononcé, plus sûr de moi et la bague en or blanc était pas à trois mètres de lui, mais juste sous son nez pour qu’il y voit les gravures. Là, mes jambes flageolent et j’ai l’impression d’avoir la tête dans une bulle et qu’un taré cogne sur le verre sans arriver à le briser alors que chacun de mes neurones tentent de se suicider contre ma boîte crânienne.  

J’ai pas la foi d’attendre la fin du repas, j’vais bouillir tout le long et ça va être horrible, alors oui, c’est pas courant, j’attendrais pas le dessert, mais au moins s’il me dit non, j’pourrais vider la caisse de champagne que j’ai prévu. Parce que j’ai totalement anticipé qu’il me dise non et qu’on puisse oublier ma connerie en se bourrant la gueule. Heureusement que j’ai commencé avant, sinon je crois que je n’aurais même pas eu la force d’essayer de lui demander.

Je bafouille en attendant une réaction de sa part.

 « Tu peux dire non, j’me vexerai pas et t’auras quand même le droit au champagne. »

Humour, humour. Alors qu’en fait je m’effondre totalement à l’idée qu’il me dise non. Non, mais il va dire non, c’est normal, il me l’a dit un milliard de fois qu’il avait eu sa dose …

Mais moi, j’en ai envie, c’est égoïste.

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Dante devrait savoir que je suis une bille pour tout ce qui concerne les anniversaires. J'retiens péniblement celui de ma propre fille, et le mien uniquement parce que je le fête qu'une fois tous les quatre ans. Alors savoir quand c'est son anniversaire, celui de notre rencontre... putain manquerait plus qu'une date de mariage pour faire le triplé gagnant. Fin, ça, ça risque pas d'arriver. J'suis vacciné, pas besoin de rappel, et mon vampire préféré est parfaitement au courant. Fin j'l'ai laissé faire ce qu'il voulait quand même. De toute, j'suis au boulot toute la matinée - j'aime vraiment pas les horaires de matinée, et le collègue est imbuvable - alors il a quartier libre jusqu'à 14h, mini. Bon par contre, une question en passant? On dit que les femmes sont imbuvables quand elles ont leurs règles, les hommes, c'quoi leur excuse au juste? Un serveur pareil, vous m'en mettrez pas deux hein... Ah si ça y est, j'l'ai trouvée l'excuse... bref.

Service terminé - et il est quasi 15h -, je m'offre un petit tour en moto sur le trajet du retour. Les trottoirs de Chicago l'après-midi, sans moi. Le soir ça craint peut-être mais au moins j'risque ni de percuter ni de me faire percuter par quelqu'un. La circulation? Une moto ça passe partout, c'bien pour ça que j'compte pas m'acheter de voiture de sitôt. J'en emprunte une à l'occasion, quand j'en ai vraiment besoin... Re-bref. Je descends de la moto arrivé au pied de mon appart, me goure de code pour ouvrir la porte parce que sérieux, fallait vraiment en changer?, avant de pousser la bécane à l'intérieur, la tassant là où elle empiète le moins sur le passage. J'ai encore un minimum de savoir-vivre. De là, j'attaque la montée de l'escalier, ne prenant même pas la peine d'essayer d'appeler l'ascenseur. Jouant avec les clefs de l'appart dans une main, jusqu'à arriver à mon étage et glisser la clef dans la serrure. L'avantage d'habiter en hauteur, en plus de la vue, c'est quand même que personne de pas motivé vient vous emmerder.

Et là je perd le fil. Ça sent bon la cuisine, et si je cherche encore comment un mec qui mange aussi peu peut être aussi bon cuisinier, j'vais pas m'en plaindre. Dante s'est mis sur son 31, et bien que je pige pas bien pourquoi étant donné qu'on est que nous deux et qu'apparemment il a pas prévu de sortir, j'dois dire qu'il est plutôt beau gosse là dedans. Nan, là c'est encore soft, c'la suite où j'ai décroché. Parce que le v'là qui se plante devant moi avec la tête du collégien qui ose enfin inviter la fille la plus populaire du lycée au bal de fin d'année en sachant qu'il va se prendre le râteau du siècle et se faire railler par le reste du bahu pendant dix ans. Pour sortir une boite du genre de celles qu'on voit dans les films... et me d'mander de l'épouser?!

"J'te l'avais dit qu'elle m'inspirait pas confiance cette poche de sang ce matin. Elle avait une tête bizarre."

Sauf qu'il a l'air de rester sur ses positions ce con. Et pire encore, balbutiant comme une ado, me dire que j'ai le droit de refuser. Ouais, c'est l'idée des questions à réponse double. Y a le oui, et le non. Même si ils l'oublient tous dans les films. Se le réservent pour plus tard, genre, au moment du divorce.

"Alors j'te dis non."

Direct et efficace. Je retire ma veste pour la laisser sur le porte-manteau, accélérant le pas pour rejoindre la chambre et changer de fringues. Le truc normal après sept heures de taf. Essayant de rassembler mes idées pour lui offrir autre chose qu'une fuite par la fenêtre depuis le quatrième étage. Pourquoi, sérieux?!!
Je finis par ressortir de la pièce, me bouffant les ongles en sachant parfaitement qu'il devait pas s'attendre à une telle réponse. Pourtant, mon avis sur la question, il le connait, merde!

Je reviens vers lui, glissant une main sur sa joue, l'emmenant jusqu'à sa nuque, pour attirer son front contre le mien.

"Je t'aimes. Et je sais que tu m'aimes. J'ai pas besoin d'un foutu bout de papier pour en avoir la preuve. T'es là, toujours là, quand j'en ai besoin, même quand je sais pas que j'en ai besoin, et crois-le ou pas, tu m'es indispensable. Et j'espère que t'en doutes pas de ton coté. Pas après toutes ces étapes que j'ai franchi avec toi, et avec personne d'autre."

Je le libre de ma prise, le laissant libre de s'éloigner s'il le souhaite, me contentant de compléter le fond de ma pensée.

"On est bien, là, toi et moi. Gâche pas tout. S'il te plait."

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Haha ha ! Il va me dire non.

Sa tête. Je vous promets, rien qu'a l’expression de son visage, je connais déjà la réponse. C’est que Je commence à le connaître mon cher. Je le savais, j’ai voulu joué, j’ai perdu. Le ton de l’humour ? Vous me croirez si je vous dit que je n’ai même pas trouvé de réparti. Je passe mon temps à faire les vannes les plus inappropriés et pas drôles aux monde, mais je lui donne mon trône sans contester. Le roi de la blague malvenue. Alors je souris comme un con. Il me ferait pleurer.

Et là, clair et net, c’est non.

Alors je souris et je reste tout seul comme un con. Répétitif ? D'un côté, je suis figé. Le voyant s'en aller je claque l’écrin et le fourre dans ma poche. Je passe ma main sur mon front et remercie ciel de ne plus avoir de cœur qui bat, sinon je me serais retrouver mort à nouveau. Nerveusement, ma main vient jouer avec mon charme et je triture la perle qui roule entre mes doigts. Juste de quoi me détendre et retourner rapidement récupérer notre repas que je pose sur la table. Trop nerveux, je renverse un verre, le rattrape de justesse et passe à autre chose. Enfin, c’est ce que je croyais. Le brun revient à la charge me piétiner un peu plus. Je ferme les yeux profitant de son front chaud contre le mien. D’un côté, un vampire, qu'est ce que je croyais. Je suis déjà mort, y’a pas un passage qui dit « jusqu’à ce que la mort vous sépare » ? J’ai la gorge tellement serrée que je n’arrive même pas à lui répondre. Pourtant j’y crois dur comme fer que c’est pas juste un bout de papier, au-delà même, c’est mon amour pour lui que je célèbre entouré des gens que j’aime et devenir un membre de sa famille. C’est sur que ce n’est pas moi qui va l’introduire à la mienne. Je pense qu’ils sont encore vivant … peut être… enfin même, jamais je ne pourrais revenir vers les miens avec ma tête de gamin de 27 ans alors que je devrais être un vieux croulant de 65 balais.

« Ha ! Ha ! Ha ! »

Rire totalement nerveux, pas du tout le cœur a la fête. Nan, mais la c’est mon cerveau qui vient de défaillir. Une sorte de retour à la réalité un peu violent entre le fait qu’il se détache de moi et qu’il me dit de ne pas « tout gâcher ».

« Tu t'en sortais bien, mais tu me tues là ! »

Oups, mauvais choix de mots. Je fronce les sourcils et reprends.

« Non, enfin, ok, c’était nul comme demande ,mais me dit pas que je gâche tout, j'sais même pas si j’ai des glandes lacrymales fonctionnelles, t’arriverais encore à me faire chialer. »

Je me détourne ne supportant pas son regard sur moi. C’est pire qu'une brûlure au fer rouge. Pas vraiment besoin de reprendre mon souffle, pourtant j’ai la sensation savoir couru un marathon. En bon rital que je ne suis pas, mes mains parlent toutes seules même si aucun son ne franchit mes lèvres. Je finis par revenir vers lui et attrape sa main avec laquelle je joue, glissant mes doigts entre les siens, les retirant puis agrippant son index, dessinant le contour de sa paume.


« Tu sais ce qui m’énerve le plus ? C’est que t’as raison. Je sais qu’on a pas besoin de ça, c’est juste une envie, une idée, un projet … et j'comprends que ça puisse plus avoir de valeurs pour toi, j'suis juste un peu vieux jeux , vieux con de romantique. »

Je soupire.

« Allez, viens manger et j'te préviens faut au moins que je me cuite pour oublier ma bourde et je veux une tonne de sexe pour me rappeler pourquoi je t’aime. »

Bon, c'est pas que pour ça, mais émotionnellement je suis une chaussette ce soir, culinairement, après avoir autant cuisiné, rien que l’odeur me dégoute et y'a de grande chance qu’il n’y ait que l’alcool qui passe. Alors si je dois me priver d’une partie de mon intellect à la faveur du champagne, autant en profiter pour me désinhiber totalement et profiter.

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Comment j'me sens? Inconfortable, au moins. Parce que je l'aime ce con, et j'vois bien que ma réaction le mine. Mais nan, ça, le mariage, c'est un non catégorique. J'ai sauté dedans à pieds joints la première fois, en ayant sans doute lu un peu trop de contes de fées sur le sujet, et j'ai pris une douche froide. Glaciale.

Je le regarde s'éloigner puis revenir, me disant que j'ai raison sans y croire une moindre seconde. "Comment pourrir l'ambiance". J'crois qu'avec une plume un peu plus facile j'pourrais l'écrire ce bouquin. Un changement de sujet, une conclusion un peu trop rapide suggérant de régler cette histoire sur l'oreiller, et même si j'adore l'idée, je ne peut pas m'empêcher de lire entre les lignes. Une fuite. J'connais trop bien coco. Tu me battras pas sur ce sujet. C'ma vie que j'ai passé à fuir, j'en reconnais les symptômes.

J'attrape sa main au vol alors qu'il s'éloigne, l'arrêtant dans ses pas pour venir me caler dans son dos, ma main libre et mon menton posés sur son épaule.

"Attends. J'veux pas qu'tu penses qu'c'est une façon d'me défiler. Qu'c'est plus facile de s'barrer sans ce bordel de paperasse. C'pas des paroles en l'air. Quand j'te dis que j't'aimes, c'est qu'j'ai envie de finir ma foutue existence à tes cotés. T'être même d'aller jusqu'à la cinquantaine t'sais, même si ça veut dire que c'toi qui te barrera si j'me met à ressembler à mon paternel."

Avec mon humour cynique habituel, je rajouterai bien que j'me suis encore découvert des cheveux blancs ce matin, mais j'crois que ça serait mal avisé. Je le contourne pour me pointer face à lui, lâchant sa main dans le mouvement pour la poser à hauteur de ce cœur que je sais battre au sens figuré à défaut du sens propre.

"Et si t'as b'soin d'm'offrir une bague pour qu'le reste du monde le sache, j'veux bien faire l'effort d'la porter. Et j'suis même prêt à inviter ce vieux chnock d'Abraxas au prochain repas de famille si ça peut t'faire un témoin de plus de c'qu'on a, toi et moi. J'suis prêt à toutes les concessions, mais pas à ça. J'serai sincère ni avec moi, ni avec toi. Et la dernière chose que j'veux c'est avoir à te mentir."

Je glisse l'autre main sur sa joue, l'effleurant simplement, mon regard abusant du sien, que la lumière de la baie vitrée peine à éclaircir. Qu'il me mette pas l'élément "vampire" sur la table, j'vous promet que j'le gifle.

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Prêt à retourner à un train-train normal même si le cœur n’y est pas, Nath m’attrape trop consciencieux pour me laisser à mes états d’âme. Si on considère que j’en ai encore une cela dit ! J’inspire sans qu’il n’y ait d’intérêt physiologique, mais totalement psychologique. Je ne désespère pas à ce que ça oxygène mon dernier neurone vivant pour ce soir après le suicide général. Enfin, au moins il ne m’oblige pas à croiser son regard et je sens juste son souffle chaud dans ma nuque et son étreinte qui me rassure et apaise les tensions en moi. Il a ce pouvoir de toujours me conforter et c’est là que je sais que c’est forcément son côté sorcier. Je suis sous le charme.

« Non, mais t’as cru, j’te pousserai à tenir au moins 100 ans s’il le faut. J’suis sûr qu’un sorcier bien entretenu peut même taper dans les 150 … »

J’en ris, mais cette foutue question de sa mortalité, j’préfère clairement l’éviter. Il va mourir, je le sais. C’est plutôt qu’est-ce que je vais faire de ma carcasse après qui me pose question. Est-ce que je me sentirais d’exister après lui … enfin, bref c’est trop bizarre, je ne m’enfermerai pas ce soir dans ce questionnement trop compliqué. Et surtout, je pense déjà connaître la réponse et vaut mieux pas savoir.

Cette fois-ci, il revient en face et cela me soulage de constater que j’arrive à soutenir son joli regard noisette. Un sourire timide se dessine sur mes lèvres alors que sa main glisse sur mon visage. Je blotti ma joue au creux de celle-ci et profite de son odeur. J’peux même pas lui en vouloir d’avoir accidentellement dit que je « gâche tout », oui, je sais, ça va me rester, mais zut, c’était pas délicat de sa part alors que je fais des putains d’efforts.

« Elle est belle en plus … »

Ouais, non j’ai pas le cœur de lui dire que j’ai mis des semaines à la trouver cette bague et que ça fait deux au moins que je l’ai dans ma poche constamment à ruminer quelles conneries j’allais lui sortir pour essayer de le faire accepter. Non, bon j’savais aussi quelles conneries je devrais lui dire pour qu’ils sachent que c’est pas grave s’il dit non. Forcément, au moment clé, j’ai plus eu les mots. Je ressors l’écrin de ma poche et le triture nerveusement avant de me décider à l’extraire de sa boîte. Un nouveau soupire et je prends le temps de plonger mes yeux dans les siens

« Nathan Abraxas, je te demande officiellement pas en mariage, mais juste … je t’aime. J’ai envie de quelque chose d’un peu stable et beau dans ma vie et ma relation avec toi ça l’est. »

J’enfile la bague à son doigt, j’avoue, totalement fier. Elle lui va parfaitement et j’aime qu’il y ait un peu de ma personne sur lui à chaque instant.

« C’est toi qui m’importe et merci de ton honnêteté et il t’est interdit de l’enlever même au taf. Je veux que toutes les gamines qui pensent avoir leur chance avec toi sache que t’es à moi … C’est ton frère le vieux schnock d’Abraxas ? »

Je sais pas si Max de toute façon serait bien refait si on se mariait ou enfin … bref, rien. Je ne prononcerai plus jamais ce mot ni même ne le penserai en présence du brun. Déjà parce que ça va juste me refaire penser à ma taule monumentale, mais aussi parce que j’veux pas lui recracher peut-être son propre échec qu’il a eu avec sa première femme. D’un côté … Bordel, j’suis sûr que j’aurais pu lui montrer que ça peut le faire aussi. Raaah trop de conflits internes, j’arrête, c’est malsain.

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"Un sorcier bien entretenu"? Je lui coule un regard en coin qui veut tout dire. On cause donc d'un mec qui s'est frotté ni à la drogue dure ni à l'alcool, qui a pas perdu dix ans de sa vie à s'autodétruire, et, hors de ma volonté, qui s'attire pas la poisse à tous les coins de rues. Il a de l'espoir le coco. J'sais pas c'que c'est que d'aller chez le toubib et heureusement, parce que le mec, il démissionnerait surement en jetant un œil à ses résultats.

"Laisse-moi causer de détérioration liée à l'âge dix ans par dix ans. Ça m'fout déjà les boules de voir la quarantaine approcher t'sais."

Peut-être une autre raison pour laquelle je ne le condamnerai pas à se lier à moi comme il l'entend. Si j'avais pas une telle sainte horreur du mariage, j'veux dire. On a déjà facile dix ans d'écart, physiquement parlant. Pas sur qu'il appréciera longtemps de trainer pépé en fauteuil, si j'en arrive là... nan honnêtement, soyez gentils, le jour où j'deviens vieux, laissez-moi un flingue avec deux balles.. Deux? C'en cas où j'me foire avec la première. Faut être prévoyant dans la vie.

Je sens la peau froide de sa joue contre la paume de ma main, et je la caresse doucement, finissant par consentir à un pas vers lui quand il rajoute que sa fichue bague est pas dégueu à regarder. Vu que j'imagine aisément qu'il a du y passer une demi éternité à la choisir, c'la moindre des choses de le laisser me la montrer. J'crois.

"Vas-y, fais voir."

Il me fait peur avec le ton tout à coup solennel qu'il utilise. Et manque rater le "pas" dans sa phrase alors qu'il ne se contente pas de me montrer la bague, mais se débrouille pour me la glisser au doigt avant que je ne puisse réagir. Ok, il a du gout, ça faut bien l'avouer. Mais j'avoue aussi volontiers que la sensation est désagréable. Va vraiment falloir que j'm'y habitue.

"S'il m'est interdit de l'enlever, va falloir que j'apprenne à utiliser la tireuse à bière de l'autre main, sinon on va avoir un sacré problème." Je lui souris, ayant retrouvé une connerie à sortir. "Par contre, crois-en ma courte expérience en la matière... c'pas ça qui fait fuir les "gamines", au contraire. Tu connais pas le trip de se taper un mec marié toi!"

Je mêle mes doigts aux siens, buguant sur la question "Abraxas". Vrai que je me suis si peu préoccupé de ce type qu'en parler avec Dante m'a paru aussi utile - et m'a autant traversé l'esprit - que d'évoquer l'un ou l'autre des poivrots du bar.

"Un type qui dit être de la famille. Elaine, toi, Max et la marmaille, Shawn, pas besoin de plus de famille que ça perso. Après, tant qu'il fait pas d'histoires..."

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Franchement, j’vais le tuer à me rappeler qu’il est mortel. Non bon, mauvais choix de mots en fait, je reformule. Je vais le faire taire par des moyens non létaux et l’inciter à ne plus reformuler de tels propos parce que mon cœur y survivra pas. Encore mauvais choix de mots … C’est pas possible, ils le font exprès les vivants d’avoir autant de métaphores en lien avec leur condition de … vivant ?

« Ouais … te mets pas un pieds dans la tombe et si t’en as marre des cheveux blancs, t’auras toujours l’option : demander à ton homme de te faire connaître l’immortalité ! Si t’avais été plus précoce, j’te les aurais évités. »

Alors là, je frise le mauvais goût total. Mais total ! Non, alors j’suis perplexe. Je lui souhaite pas ça. Et je l’aime et on avait dit qu’on en parlera pas, mais il me relance ! C’est vraiment titiller mon soft spot et chercher à me faire dire les pires âneries au monde. Après, on en a jamais parlé, mais le connaissant, j’suis sûr que pour rien au monde il voudrait survivre à sa gamine … Enfin ... j’en sais rien. Elle peut bien avoir une belle vie et lui une belle immortalité avec moi. Ah, tais-toi Dante, tu dis n’imp’ !

Je vois même pas sa tête terrifié à ma non proposition, mais je suis content qu’il l’accepte tout de même et me laisse espérer, y croire, tout ce que vous voulez. Une bague, même sans vrai mariage, ça reste un joli cadeau. Par contre le coup des mecs mariés …

« Ah … »

Bah, non, j’étais pas au courant, ben tant pis, qu’elles le sachent et désespèrent à s’évertuer à le draguer, je sais qu’il ne répondra jamais à leurs attentes. Et oui, j’ai confiance à ce point en nous. Et je suis encore une fois bien trop canon pour qu’elles puissent ne serait-ce que rivaliser.

« Bah je t’achèterai un gros pendentif dégueu avec une photo de moi avec des réassorts argentés pour bien mettre en avant ma sexytude. »

Et je toussote avant de sortir la plus grosse connerie de la soirée.

« Si t’avais pas divorcé tu m’aurais donné toi-même ce privilège ! »

Me taper un mec marié, seulement si c’est lui. Non mais je mérite bien deux trois claques là. Osera-t-il ? Allez savoir. En tout cas je souris à nouveau et mon cœur est déjà reparti à la fête. Prêt à boire mon champagne de bonne humeur et lui faire se souvenir que le 4 juin de l’année prochaine, il aura une bonne raison de pas oublier notre anniversaire de couple.

Bon ce soir, je les enchaîne, mais avec chance, si je dis assez de conneries maintenant, il aura peut-être la paix pour le reste de l’année. Concernant le nouvel Abraxas … C’est le nouvel idole de Max si je ne m’abuse après qu’il ait ramené sa femme à la vie. Et alors à l’énonciation du nom de Shawn, il me tue et je grimace.

« Attend, j’comprends pas, pourquoi tu l’apprécies pas du coup ? Il a quand même donné une seconde chance à Axel. »

Non, parce que finalement, c’est quand même pas claire cette histoire. Je sais bien que les deux frangins sont le jour et la nuit, mais quand même. J’aimerais bien que si Nath l’a rencontré, qu’il m’explique son aversion envers lui.

En l’écoutant, je récupère une bouteille du réfrigérateur et nous sers à chacun une coupe dont une que je tends au brun. Puis je lui prépare les assiettes sachant pertinemment que la mienne finirait à la poubelle s’il ne la mange pas.

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J'évite de répondre à sa proposition véreuse. Déjà, parce que j'ignore si il se contente d'humour noir, ou s'il en profite pour prendre la température d'une telle proposition, sous couvert d'humour noir. Ensuite, j'y ai jamais réfléchi, c'pas là que j'vais commencer. Bien sur que j'me suis déjà dit que ça devait y trotter quelque part dans la tête, mais de là à me poser la question sérieusement... entre nous, j'suis "trop bon" sorcier pour espérer faire un bon vampire, fin de la discussion.

"Par contre, dans le coup, tu m'emmerdes. J'ai un peu rien pour toi moi."

Radin? Nope, plutôt l'idée que j'ai pas besoin d'une date pour lui offrir un truc. Si j'veux lui offrir un collier le 15juillet, j'vois pas ce qui m'en empêche. Ouais, y a que Noel qui est sacré, pour Elaine. Fin idem, si elle me demande un truc j'vais pas attendre Noel ou son anniv pour lui offrir... surtout qu'elle demande rarement quelque chose donc sérieusement, c'pas elle que faut limiter à tout prix.

Ça y est, il ressort des conneries plus grosses que lui, c'est presque rassurant. Il prend quand même une tape sur le pectoral pour la dernière. C'est pas drôle. Même si je ne lui en tient pas rigueur, en vérité.

"Attends, t'es en train de me dire que j'aurai du rester... 15ans de plus avec Claire? T'es cinglé. J'dirai plutôt qu'c'est toi qu'aurait du débarquer quinze ans plus tôt."

Et j'en auras probablement rien eu à foutre de lui. Dans l'état où j'étais, même le pilier qu'a toujours été Shawn pour moi a rien pu faire pour m'empêcher de couler alors... Nan, honnêtement, je crois que Dante aurait pas pu trouver de meilleur moment pour que nos chemins se croisent. En passant, je vois bien sa grimace quand j'évoque mon ami de toujours. Faudra qu'on ai une conversation à ce sujet un de ces quatre. Parce que non, je ne compte pas virer Shawn de ma vie. Et non, je compte pas m'embrouiller avec Dante pour lui. Lui et moi, c'est du passé plus qu'enterré, et y a aucun malaise entre nous. Même si ouais, on est proches, on se claque la bise, on n'a aucune gène à fouiller dans les poches de l'autre pour trouver un briquet, et c'est sans arrière-pensée que je m'endormirai à coté de lui sur le canap' parce qu'on s'est regardé un film jusqu'à pas d'heure... mais ça s'arrête là. J'ai aucun désir pour lui et il en a aucun pour moi. C'que j'en sais? Y a quinze ans que j'suis divorcé, il aurait largement eu le temps de tenter sa chance.

"C'pas que j'l'apprécie pas. C'est qu'il m'intéresse pas. Max y trouve son compte, tant mieux pour lui. Perso, j'ai appris à vivre sans parent sur qui compter, c'pas aujourd'hui que j'vais m'y mettre. Alors ouais, c'qu'il a fait pour Axel, c'est top, et j'le remercierai jamais assez pour ça, mais ça s'arrête là. J'ai pas besoin d'un père de substitution."

Je prend la coupe qu'il me tend, buguant sur l'éclat qui brille sur ma main. J't'aime, sérieux, mais j'sens que j'vais rapidement trouver un collier sur lequel l'attacher. C'tout aussi visible, et ça sera bien plus simple à vivre pour moi.

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Je lève les yeux au ciel, exagérément, faisant bien rouler mes orbites. J’suis outré qu’il ait pas de cadeaux ! Non, je rigole, je veux surtout pas de cadeaux. De toute façon, je saurais pas quoi dire et comment le prendre et je suis sûr que je trouverais encore le moyen de rougir comme un gosse à qui ont dit que son dessin est joli.

« Va falloir que tu payes ta dette en nature, ton corps, ici, maintenant, sur la table … Enfin, après manger, parce que zut, ça m’a mis trois heures à cuisiner. »

Ok, j’ai rien dit, en fait je veux carrément un cadeau s’il m’offre vraiment ça. Je fais genre, mais ça fait deux fois que je fais la blague qu’il m’offre son corps et je commence à me dire que l’idée sous-jacente, c’est que j’ai énormément besoin de ce contact physique ce soir. Moins de blablas, plus d’action. Surtout qu’on peut considérer que j’enchaîne assez les blagues pourris pour qu’il finisse par se décider à me faire taire avec un bon baiser. Ce que j’aime avec ce mec, c’est que même en tirant sur les cordes sensibles, on arrive toujours à le faire sur le ton de l’humour et pourtant, on se connaît assez pour se dire qu’il y a des sujets qui craignent grave.

« Non, merci, j’ai pas la liste de tous tes exploits d’il y a 15 ans, mais si j’me fie aux bribes que t’as laissé passé, j’ai gagné au change. »

J’essaye de me rappeler où j’étais dans ma vie il y a autant de temps, sans doute sur les bancs d’une école à griffonner… Ah non, j’avais pas encore mon charme pour survivre à l’astre solaire. Donc j’étais chez moi, à griffonner tout seul depuis un pc et prendre des cours en ligne ou tard le soir. Essayer aussi de survivre à mes pulsions, fuir les contacts humains et résoudre mes premières enquêtes. Je commençais en fait tout juste à mettre de l’ordre dans ma vie, 18 ans après m’être fait mordre. Le temps est vraiment fugace, j’ai toujours cette sensation de brûlure là où il m’a mordu, la dernière cicatrice en tant qu’humain. Instinctivement je passe ma main dans mon cou pour sentir l’aspérité laissé par cette dernière.

« Max … franchement, c’est pas que j’aime pas ton frère, je veux dire, je suis quand même un bon bisounours dans le genre, mais … t’es sûr que c’est ton frère ? Enfin, génétiquement ? Même physiquement je vois pas le lien entre vous. En plus, j’ai l’impression qu’il s’en remettra jamais que j’ai eu une aventure avec Axel. Un jour, il va m’envoyer littéralement un regard foudroyant. »

Je ne me lance même pas sur la partition du paternel que Nath refuse d’avoir. J’ai compris, son père était un monstre et c’est ce qui creuse d’autant plus la différence avec son frangin. Lui l’idolâtre. C’est à n’y rien comprendre.

Nous finissons par nous assoir à table, je joue vaguement avec mon plat, pensif.

« Va falloir que je me décide à la voir Axel … j’irais lui raconter comment tu m’as brisé le cœur, j’suis sûr qu’elle saura noyer ma peine … dans beaucoup de rhum. »

Ah, mais je compte totalement aller me plaindre à la blondinette. Dans sa folie, je la vois déjà prévoir une soirée pyjama comme si j’étais une de ses copines et en bon copain que je suis, je vais faire comme si ça me plaisait. Par contre, si elle veut me vernir les ongles, je la mords ! Euh, figurativement, parce que littéralement, j’vais me faire tuer par un Abraxas et je saurais pas dire lequel à la gâchette magique la plus facile. Un œil vers mon homme et je souris en le voyant pas faire la tête en mangeant, c’est que c’est potentiellement pas dégueu. J’vous ai déjà dit à quel point je le trouve adorable ?

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Je me rapproche de lui suite à sa demande informelle, posant une main sur sa hanche avant de l'embrasser. Quelques instants seulement avant de me mettre d'accord avec lui sur un point.

"Fallait pas habituer ce corps à ta cuisine. J'suis bon à rien le ventre vide après huit heures de taf."

Je pose à nouveau mes lèvres sur les siennes, pouvant sentir la tension dans chaque fibre de son être. Sauf que je compte bien faire honneur à son diner avant d'être le diner. Je m'éloigne donc pour contourner la table et aller renifler l'assiette qu'il m'a préparée. Je sais pas si ce type a des défauts, mais j'les ai pas encore trouvés. Si, il jalouse à fond Shawn alors que y a aucune raison, mais si y a que ça...

"J'te donnerai pas les noms de ceux qui pourraient t'en apprendre plus à ce sujet. Question de survie. Pas convaincu que tu resterais si tu connaissais toute l'histoire."

Gagné au change c'est peu dire oui. Si j'avais pensé un jour en arriver là où j'en suis aujourd'hui... si, à l'époque où j'étais avec Claire. J'pensais avoir laissé la rue derrière moi pour me civiliser un minimum, même si j'ai rapidement préféré les couches à un boulot stable. Et après ça... j'ai découvert que ma vie d'avant était loin d'être aussi foireuse que ma vie d'après. Chacun sa façon de gérer les mauvais évènements qui surviennent, mais un deuil, suivi d'une trahison, d'un divorce et de me voir enlever ma fille après mon fils... j'ose croire que j'aurai pas été le seul à sombrer. Bref.

"T'as pas connu le paternel. Max peut pas le renier, crois-moi. Il lui ressemble bien d'trop. J'ai échappé à cette malédiction, pas que j'craigne pas qu'elle me tombe pas d'ssus un jour ou l'autre."

Le fait que mon frère aime pas mon mec parce qu'il s'est tapé ma belle-sœur avant lui? J'suis au courant, merci. Un jour, j'devrais demander à mon frère si j'dois en vouloir à la dite belle-sœur de s'être tapé mon mec avant moi. Fin, quand il aura passé la phase "retour d'Axel", parce que là, c'pas le moment. Je tape dans le plat sans l'attendre, connaissant son appétit de moineau, pour ne pas dire qu'il mange rien. Jusqu'à ce qu'il évoque le fait que Max puisse en venir à lui faire du mal. Pas d'accord.

"Si il tient à rester mon frère il a pas intérêt à essayer. Par contre, t'es gentil, si tu comptes pas manger garde-moi ta part pour ce soir. Tu m'donneras ton secret."

J'vais prendre du poids à force, j'vous jure. Depuis que Dante a investi ma cuisine, ma dernière "tranche de jambon-pates" remonte pas à hier. Pas que j'm'en plaigne, bien au contraire. J'me dis souvent que je lui rend pas la moitié de ce qu'il me donne. L'estomac plein, je finis par me relever pour contourner la table à nouveau, dans sa direction cette fois, pour finir par m'installer sur ses genoux et l'embrasser à nouveau.

"J'te préviens. Pense une seule fois à elle et j'te jure que ce corps-ci, t'es pas prêt de l'avoir à nouveau."

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Habituer, habituer … faut le dire vite, je cuisine, c’est tout. Je ne m’estime ni un bon cuisinier, ni un grand amateur de quoi que ce soit d’un point de vue culinaire. J’arrive même pas à manger, je suis juste les recettes et … oui, bon, j’aime bien cuisiner pour mes deux p’tits chéris. Autant Elaine que mon pépère qui va effectivement finir par prendre de jolis poignet d’amour si je continue. Enfin, tout est relatif, je cuisine plutôt sainement, c’est lui qui descend les plats à une vitesse fulminante. Même pas qu’il en mange tant que ça, mais en trois secondes j’ai l’impression qu’il me vide son assiette. C’est peut-être encore juste le temps qui me joue des tours.

Pour son passé, si si je resterais, je secoue la tête de droite à gauche pour le contredire. Ça sert à rien de tergiverser là-dessus. Je me fiche de son passé. Enfin, non. Je ne m’en fiche pas, je pars juste du principe que c’est ça qui a fait l’homme qu’il est aujourd’hui et si c’est en passant par un milliard de merde, et bien c’est quand même le Nath que j’aime qui en résulte aujourd’hui.

« Non, je n’ai effectivement pas connu ton paternel, mais si Max se charge de m’en donner un avant-goût, ça me va. Et encore, ça m’étonne toujours autant que finalement, tu le supportes autant. Il a dû quand même bien changé depuis qu’il te connaît. »

J’apprécie le fait qu’il prend ma défense et un sourire niais apparaît sur mon visage. J’en profite pour partiellement le cacher, un peu honteux de me sentir aussi … amoureux. C’est le bon moment pour ressortir une connerie histoire de faire passer la pilule de sourire comme un con pour rien. Je suis devenu expert en blague de merde pour ça.

« Tu suis la recette, mec ! Et tu mets trois feuilles de basilic pour faire croire que c’est de la cuisine de chef et bim ! Tu séduis ton hôte et tu te le tapes avant les douze coups de minuit. »

Je sais pas trop si dans l’histoire Nath est Cendrillon et si je suis … C’est pas Cendrillon qui cuisine ? Ou blanche Neige ? Bon moralité, dans mon éternité, va peut-être falloir que je me mate les Disneys quelque part, je demanderais à Elaine si ça lui dit ou elle est trop grande pour ça ? Je jette un œil au carnage qui a opéré dans mon auge. J’arrête par la même occasion de faire de mon assiette un champ de bataille et laisse ma fourchette sur le côté. Je lui mettrais au frais s’il veut, mais ça ressemble plus à rien. J’ose à peine le regarder quand le brun se lève de peur que mon sourire devienne trop évident. Mais quand il se pose sur moi, je l’enserre de mes bras pour l’aider à se stabiliser et aussi poser ma tête, respirer son odeur … Un baiser pour couronner le tout et je suis aux anges. Trop tard, sourire niais is coming back !

« T’inquiète, t’as envahi toutes mes pensées. »

Et pas qu’un peu. C’est même pas que c’est une femme, même un autre homme me détournerait pas de mon sorcier.

« Mon sorcier bien aimé … »

Temps de me taire à nouveau semble-t-il, je laisse mes lèvres glisser de sa joue à ses lèvres et je m’y perds quelques secondes, quelques minutes, une éternité même. Je vous avais prévenu … je deviens incapable de gérer le temps qui passe, mais avec lui c’est une vie entière que je veux. Je finis par mordiller gentiment sa lèvre inférieure, n’arrivant pas à me décrocher de cette proximité réconfortante.  

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Je glisse mes bras autour de son cou, rejoignant mes mains derrière sa tête, pendant qu'il me répond ce qu'il pense de mon frère, se méprenant sur la ressemblance que je trouve entre Max et notre père. J'ai pas été bien clair non plus.

"Physiquement, j'voulais dire. J'le vois en lui, un truc de fou. Ça m'a freiné, au début. Ce foutu regard bleu perçant, j'ai vu un fantôme, sérieux. Fin, y a moins de colère dans les yeux de Max, et il a jamais levé la main sur moi, lui. Ça aide à l'apprécier, crois-moi."

J'suis pas un type compliqué. Du moment qu'on me fait pas de crasse... par contre, si on s'amuse à m'en faire, là, c'est beaucoup plus compliqué d'y revenir. Genre, ça fait quinze ans que j'me promet de faire des efforts avec Claire, pour Elaine... résultat on se prend la tête après moins de dix minutes de conversation.

"Tsais, y a des gens qui font pousser tout ce qu'ils veulent, et d'autres qui font crever des pissenlits... ben considère qu'en matière de cuisine, je suis dans la seconde catégorie. Donc c'que tu cuisines, pour moi, c'est de l'art."

Un baiser qui s'achève dans un sourire contrit quand il me sort la vanne pourrie de trop, et je me contente de fermer les yeux de désespoir, jurant intérieurement que je pourrai le baffer d'être aussi "lui".
"Nan, nan, nan, nan, pitié nan."
A son tour de me faire taire d'un baiser, ses dents s'attaquant bientôt à ma lèvre. Peur d'être mordu? Nan mais c'est bien ça le problème majeur de mon existence. Je suis totalement mordu de ce vampire, et il a pas besoin du sens propre du terme pour ça. La trace qui reste pourtant gravée sur mon cou? Tous ses congénères sont pas aussi cools que lui.

Je finis par glisser une main le long de son bras, me relevant dès que je sens qu'il accepte de me libérer, mes doigts finissant par s'entremêler aux siens pour l'attirer avec moi. Quelques instants avant que sa veste et sa chemise ne tombent au sol. Ok, un peu plus de quelques instants. Un tee-shirt c'quand même bien plus simple. Bref. Si sa peau glacée a des risques de me refroidir? J'vous assure qu'elle restera pas aussi froide bien longtemps.

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J’acquiesce, sans trop savoir. Le père, j’l’ai jamais vu, même en photo. Il est mort avant que je ne débarque officiellement dans la vie de Nath. Disons que c’est pas quand on s’envoyait des boutades de chaque côtés des barreaux de sa cellule qu’on aurait pu se montrer ce genre de chose. Et non, il est même pas du genre à avoir garder une photo souvenir de son père. Enfin, pas que je sache. Disons que je comprendrais mal l’intérêt de garder une image du tortionnaire qui a tant marqué son corps … Machinalement, je passe une main sur son torse me remémorant les multiples cicatrices témoignant de son passé.

« Il le fait, j’le croque … »

Je réponds cela machinalement, aucune chance que j’aille réclamer un peu de sang Abraxas. Pour ce qui est de la bouffe, qu’il s’en fasse pas, j’ai que ça à faire. J’arrive pas à dormir, je passe ma vie à lire et cuisiner. Ça me donne au moins une autre activité, si on oublie ma fâcheuse tendance à escalader tous les murs que je trouve, à croire que j’ai oublié l’existence des escaliers depuis qu’on m’a transformé. Au moins, ça m’amuse et je ne fais de mal à personne en testant mes capacités.

Je ne dis pas non à me laisser traîner par le brun alors que je finis de rassembler mes pensées autour d’une nouvelle activité plus intéressante à mon goût. Je joue au pantin, Nath prenant très bien les choses en main et je mérite bien un moment brainless après avoir autant fusé sur les idées à la con. Nath étant un homme très civilisé, nous ne ravageons pas la table et il m’entraîne vers la chambre alors que nous sommes déjà nu. Pas besoin de me faire prier, je claque la porte derrière moi …

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