Chaudes retrouvailles - pv Ryan

Ryan & Prue

Chaudes retrouvailles

Il fait chaud aujourd'hui. Je n'avais qu'une hâte : retrouver mon bain ou même le lac. Nous autres sirènes supportons mal les hautes températures, notre nature n'y es pas préparé, pas sans eau. L'eau très chaude par contre ça passe, mais elle n'est jamais très chaude dans le lac Michigan.
Pourtant malgré cette chaleur, je suis au travail. Je me trouve dans mon bureau à l’hôpital. Grâce au ciel j'ai un ventilateur. Il y en a également dans chaque chambre pour les patients et dans les bureaux des infirmiers sur les différents services. Il ne faut juste pas aller dans les couloirs pour se promener. Après plusieurs heures à passer des coups de téléphone pour trouver une personne pouvant remplacer un infirmier, deux heures de réunion d'équipe, je commence à saturer, mais le comble de la malchance, mon ventilateur me lâche ... Impossible de le rallumer. Je me dirige donc avec mon ventilateur vers le bureau de l'homme d'entretien. Il faut absolument qu'il fasse quelque chose. En quelques secondes je suis déjà au bord de la crise de nerf... j'exagère à peine!

Je marche dans les couloirs, je croise quelques collègues ou patients. Eux aussi ressentent la chaleur qui se répand. Il faudrait une climatisation plus globale. J'en touche deux mots au directeur dès que j'ai déposé mon ventilateur.

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Chaudes retrouvailles

Il existe une règle tacite qui dit que qui a un quelconque pouvoir sur le feu apprécie la chaleur. Une règle à revoir, si vous voulez mon avis. Certes, je la supporte, et heureusement, ce serait bien maladroit de me bruler avec mes propres flammes, mais de là à supporter de vivre dans une fournaise pareille, il y a deux ou trois trucs à revoir.
La conséquence directe du climat actuel est un débordement des Urgences, qui ont réussi à investir d'autres services où il restait quelques lits de disponibles. Principalement des coups de chaleur, insolations et autres déshydratations. Et malgré les renforts, le personnel disponible se réduit à peau de chagrin quand se sont les infirmiers eux-mêmes qui se retrouvent sur des brancards. Pour ma part, je tiens à peu près la route, pour le moment, mais je commence fortement à jalouser les vampires et leur manque de ressenti de la température extérieure...
Je rattrape de justesse une collègue plus têtue que moi mais arrivée au bout de ce qu'elle était capable de donner aujourd'hui, la soulevant pour la poser sur le premier brancard venu, déjà prise en charge par un autre collègue. Grommelant sur le fait qu'une apparition subite de la "Reine des Neiges" ne ferait de mal à personne, je n'aperçois qu'au dernier moment la cheffe pédiatrie arrivant en face de moi, un ventilateur à la main.

"Je crois que ces machins ne peuvent plus rien pour nous vous savez. A ce stade, on aurait bien besoin d'une chambre froide de grand magasin... "

Je lui demanderai bien si on ne pourrait pas bénéficier du secours de quelque personnel de son service, mais c'est à mon chef de service de lui poser cette question, pas à l'infirmier que je suis.

"Sinon, je crois que le congélateur de la salle de pause a encore un peu de frais à donner, si Reynolds en a ressorti la tête depuis une heure qu'il est là-dedans."

L'ironie de la situation? Les gens viennent ici parce qu'ils ont pris un coup de chaud... et on leur offre des locaux saturés quasi plus chauds que l'extérieur après un séjour dans des ambulances pas toutes pourvues de clim... on en est pas arrivés aux fours crématoires mais on en est pas bien loin quand même... même l'eau qui circule dans les tuyaux est brulante...

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Chaudes retrouvailles

Je suis quasiment devant le bureau de l'homme d'entretien, je suis au bord de la crise de nerf après seulement quelques minutes dans les couloirs, je n'ose imaginer le personnel et les patients qui attendent ainsi pendant des heures. Je n'avais pas vraiment eu le temps de lever le nez de mes dossiers, mais là ça me frapper de plein fouet.
Je suis interpeller par un infirmier, je le reconnais il est déjà venu dans le service pédiatrique, qui me signale que ce ventilateur ne me servira pas par de telles températures extrêmes. Oui alors comment dire que sans ça je vais fondre... J'aperçois une infirmière sur un brancard un peu plus loin. Ah oui quand même ! Je suis face à lui et réalise l’ampleur de l’hécatombe.

- Je vais voir ce que je peux faire pour la chambre froide, vous passerez en premier bien sur.

Oui non, je n'aime pas les extrêmes, qu'ils soient chaud ou froid. Je lui fais un léger sourire en disant cela. Je frappe à la porte du bureau tout en lui parlant. Il me parle d'un frigo qui doit faire effet puisqu'un collègue a disparu dedans depuis un bon moment. Je souris de plus belle en imaginant cette scène. j'ai beau être stricte ,froide d'après certains, je n'en ai pas pour autant perdue mon âme d'enfant, que je renfloue bien vite au placard ou derrière un masque. Lorsque l'homme d'entretien vient m'ouvrir, je lui explique mon dilemme, il m'explique le sien et des dizaine de ventilateur et de clim qu'il doit réparer. Je reste courtoise malgré mon désenchantement.

Je souris à l'infirmier, avant de reprendre mon chemin. Je dois parler sur le champs au directeur de l’hôpital. Nous devons trouver une solution est très vite. Je ne suis probablement pas la première à lui en parler. Mais j'ai la chance si l'on peut dire de m'occuper d'enfant et cela aura peut-être d'avantage de poids. Je dois essayer, quitte à me déplacer en personne pour avoir de fichu ventilateur en état de marche.
Je passe dix bonnes minutes dans son bureau et j'obtiens gain de cause. Par la même occasion je dois libérer quelqu'un de mon service pour aller les acheter tout de suite, je me porte volontaire, n'acceptant pas que les services pour les patients soient moins efficaces. J'en informe mes collègues infirmiers et disparaît bien vite dans une voiture climatisée, elle. Je reviens une heure plus tard avec pas mal de matériel. Ce n'est pas le top du top, mais bon avec un budget serré comme les pontes savent si bien le faire, j'ai fait au mieux. Je demande à la jeune femme à l'accueil, Jace, si elle peut m'aider à les distribuer dans les différents services. Une fois arrivée à mon bureau et dans certains des chefs de service, plus rien... ok je vais me pendre c'est sur. Je vais à la cafétéria, prendre une bouteille d'eau fraîche, au moins ça. Ça aussi j'en ai reprit durant mon périple. Je n'ai plus de sourire pour les gens autour de moi.

Je me retrouve de nouveau dans le service précédent, sans espérer revoir mon ventilateur tout de suite, mais c'est le chemin pour retrouver mon bureau. Sachant que mon équipe va pouvoir gérer et que je suis toujours disponible via mon portable, je me suis décidée à mettre les mains à la pâte si je puis dire pour aider les équipes en règle générale. je sais que je ne suis pas la seule des chefs. En de tels occasions nous nous devons d'être prêt à faire les plus basses besognes, serment d’Hippocrate oblige.

- Ryan. Dites moi ce que je peux faire pour vous aider.

Lui dis-je alors que je le vois s'affairer auprès d'un nouveau patient.

- Je suis désolée j'ai mit un peu de temps à vous trouver votre chambre froide.

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Sujet: Re: Chaudes retrouvailles - pv Ryan Mer 08 Jan 2020, 10:52 (★)

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Chaudes retrouvailles

La toubib semble prendre conscience de l'ampleur du problème, a l'échelle du service, alors qu'elle semble elle même bien affectée par la température ambiante. Problème numéro deux. Quand on est assommés par la chaleur, on est bien moins réactifs, et en capacité de réfléchir. Dangereux quand on sait qu'on peut tenir la vie d'autres personnes entre nos mains. Et justement, à peine est-elle partie qu'un brancard traverse le couloir en trombe, accident de voiture... certains ont encore la folie de s'enfermer dans des boites de plastique surchauffé se déplaçant sur des routes à l'asphalte dégoulinant fondant sous la chaleur... personnellement, je viens au travail à pied, en profitant de la "fraicheur" nocturne et de l'ombre des bâtiments... chacun son délire.

Bref, la boutique continue de tourner le temps qu'elle ne revienne, les mains aussi vides qu'à son départ. Je comprend assez vite qu'elle a distribué ce qu'elle a pu mais est arrivée en bout de stock.

"En priorité, faut faire descendre leur température. Les serviettes d'eau froide c'est bien mais ça ne dure pas longtemps... si on pouvait récupérer les poches de glace de la chirurgie, avec un congel, on tiendrait plus longtemps, en attendant de trouver une solution pérenne."

Je m'occupe de mon patient en même temps, oubliant de jeter plus qu'un coup d’œil à ma collègue.

"Franchement, je me rappelle pas qu'il faisait si chaud en plein désert...j'vais retarder un peu mon week end à Las Vegas."

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Chaudes retrouvailles

- Votre congélateur sera là dans la journée, je peux pas vous dire mieux, c'est la bérézina dans tout l'hôpital! Celui dont vous m'aviez parlé avais déjà été pris par la cardio' avant que j'arrive.

J'avais promis de ne pas revenir les mains vides et pour l'instant je n'avais pas réussi à tenir parole, mais ça allait changer. Y aurait d'autres ventilateurs et un congèl ici avant ce soir, parole de directeur qui en cette période ne devait pas se planter. J'espérais qu'on les ai très rapidement, mais ça c'était hors de mes compétences après être allé chercher le reste.
Il me dit qu'il faut commencer par faire baisser leur température et je songe soudain à une chose.

- Les couvertures de survie pour les ambulances, au vu de leur stock on doit pouvoir se servir sans qu'il soit en manque.

J'étais désolée pour les patients de les voir dans cet état, mais d'un sens ce coup d'adrénaline des urgences m'avait manqué; c'était une sensation étrange, revigorante.

- Je vais chercher ça tout de suite!

En y allant, je m'arrêtais par les cuisines pour boire un litre d'eau en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. J'allais pas tenir bien longtemps comme ça si je ne faisais pas attention. Je suggérais aux personnels du self de distribuer des bouteilles d'eau à tout ceux qui en auraient besoin dans tous les services. Par chance ils étaient déjà entrain de s'organiser. leur chef était un con, mais il avait parfois de bonnes idées, c'était à croire.
Je me retrouve au niveau des stocks et là je tombe nez à nez avec les différents chefs de services. Bien sur on se paye ma tête d'arriver dans les dernières, je leur répondrait bien, non élégamment, mais ce n'est pas mon genre, l'ignorance prévaut selon moi dans ce genre de cas.

- Vous serez bien aimable d'en laisser pour tout le monde!

Sifflais-je à l'intention d'un vieux grincheux venant de passer devant moi avec deux de ses internes des caddies plein.
Finalement lorsque c'est enfin à mon tour, il n'y a plus grand chose comme je le pressentais. J'ai vu le chef des urgences juste avant moi, je me permets donc d'emmener le peu que j'ai trouver en pédiatrie en gardant quelques couvertures au cas ou pour les urgences, ça il y avait un stock de fou c'était impressionnant. Il n'y avait pas énormément d'enfants dans le service en ce moment, heureusement pour nous. Je me permettais donc d'embarquer deux internes avec moi pour redescendre aux urgences.

- Ryan je vous ramène du monde et des couvertures de survie : vous plantez pas de sens!

Dis-je en tentant un brin d'humour, mais j'ignorais si ça allais passer ou non. Je n'étais pas connu pour ça ici, je n'étais pas du tout la même femme ici et à l'extérieur; un brin d'ironie parfois en réunion, mais devant les médecins et les internes ? Non très peu pour moi, mais là je crois que ça m'aidait à ne pas penser à ma propre gène.
Je donne ce que j'ai aux infirmières qui connaissant mieux les cas que moi pour l'heure sauront à qui les donner en parant aux plus pressés.

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Chaudes retrouvailles

Note à moi-même. Au prochain coup de chaleur, je me taille les cheveux plus court que ça. Moi qui ai voulu les laisser pousser un peu, j'en arrive à ne plus supporter la sensation des mèches dégoulinant sur ma nuque. Bref, il y a plus important dans l'immédiat. L'an prochain je convainc Anya de venir faire un stage dans le coin, aussi. Pour profiter un peu de la fraicheur de sa peau. Même si j'imagine que la sensation, contre sa peau, de la fièvre que je tiens actuellement, avec cette maudite chaleur, n'a rien de très excitant pour elle.

La toubib disparait de nouveau, pendant ce qui me semble une éternité, alors que je passe d'un patient à l'autre, offrant péniblement de l'eau loin d'être fraiche, sortie des tuyaux bouillants de la plomberie, aux clients en déshydratation. Je la vois revenir par dessus le bloc sur lequel je note les dernières informations concernant ce patient. Et pas toute seule. Bien, un bon point pour elle. Je délègue aussitôt un peu de mon travail et de celui de mes collègues aux deux nouveaux arrivants, en profitant pour disparaitre dans une salle de pause, le temps d'aller me passer la tête sous l'eau d'un lavabo. trop chaude, mais rien que la sensation fait du bien. Je me relève ensuite, glissant la main dans mes cheveux pour les rabattre en arrière, laissant l'eau couler sur le dos de ma blouse. Ça sèchera bien assez vite, malheureusement.

"Merci pour les mains supplémentaires. Mais si la température ne redescend pas rapidement, ça sera loin de suffire... un plongeon collectif dans le Michigan peut-être... excusez-moi, ce n'est pas sérieux, mais j'ai quelques peines à avoir des idées claires, avec la chaleur."

En vérité? J'ai l'impression de bruler de l'intérieur. Si c'est ça que ressentent les vampires à l'approche du soleil, je comprend qu'ils restent à l'écart de ses rayons en règle générale. Et pourtant, je dirai que mon pouvoir sur le feu m'aide à supporter la chaleur... Enfin, si j'avais à finir au bucher, ça ferai certainement très mal... mais une flamme au creux de ma main, sa chaleur sur ma peau... je n'ai aucune difficulté à la supporter.

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Chaudes retrouvailles

Je suis l'infirmier du regard. Je réfléchis à quoi faire de plus, mais honnêtement je sèche. Je ne sais plus quoi faire. Je meurs déjà de chaud, en ayant eu beaucoup moins à souffrir de chaleur que les autres. Je suis ce dernier dans la salle de repos. Il se passe de l'eau sur le visage. Je l'observe du coin de l'œil, me disant que je ferais bien la même chose. Il me remercie pour les aides supplémentaires mais m'explique que si la chaleur ne baissent pas, ça ne suffira pas. Ok et je fais quoi de ça moi ? Je suis pas Dieu non plus.

- Le directeur est sur le coup, je peux pas vous dire mieux. Il fait tout son possible pour que le matos arrive au plus vite et que la clim soit réparée.

Il évoque ensuite une plongée dans le lac Michigan, je serais la première à dire oui, mais bon j'ai pas vraiment besoin que mon secret soit éventé.

- Si seulement ...

Je prends la première bouteille d'eau qui vient. Et il ne me faut pas longtemps pour la vider.

- Je prends toutes les idées Ryan.

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Sujet: Re: Chaudes retrouvailles - pv Ryan Sam 31 Oct 2020, 21:23 (★)

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Chaudes retrouvailles

Des idées, je dirai que j'en ai pas mal. Des bonnes? Moins déjà. Des qui n'imposent pas de mettre en jeu un peu de magie? Là je sèche. Je me retiens de lui demander si elle ne connaitrait pas la Reine des Neiges, à tout hasard, mais je crains suffisamment pour ma crédibilité face à une supérieure - même si elle n'est pas MA supérieure - pour m'abstenir. C'est parfois loin d'être simple d'en savoir bien plus que les autres sur la réalité de ce monde sans pouvoir partager ce savoir quand on en a besoin. Mais j'ai appris de feu ma mère qu'il valait mieux savoir se taire à ce sujet. Et savoir se rendre utile dans la plus grande discrétion. Sauf que si je sais être utile en hiver, quand le chauffage a décidé de rendre l'âme, autant là tout de suite maintenant, je suis un peu beaucoup à la ramasse.

"Excusez-moi. La chaleur a tendance à me rendre irritable."

Et mon cerveau a du mal à fonctionner quand le thermomètre dépasse les 40degrés. Et si j'entends la voix de Dmitri rétorquer que mon cerveau ne fonctionne pas souvent? Je l'emmerde. Bref, j'ai soudain une illumination, mais du genre qui ne va pas plaire à grand monde.

"La morgue. Ils ont un système de climatisation indépendant, et il y fait toujours frais, avec les frigos et tout le reste..."

Reste juste à convaincre des gens encore vivants de se rendre dans une morgue... et prier pour qu'aucun légiste ne soit en pleine autopsie.

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- Je vous comprends tout à fait, je suis un peu pareil !

J'essaie de sourire brièvement; je peine à faire semblant. Une sirène a t'elle un pouvoir particulier ? A part celui de se dessécher ? Pas le moindre !
La morgue ? Ça c'est assez inhabituel c'est sur. Je me demande comment les gens réagiraient.

- Oui effectivement ce serait une solution.

Il était aussi futé qu'il en avait l'air. J'étais ravie d'avoir cette discussion avec lui et pas avec n'importe quel autre infirmier. Si je suis hautaine ? Non juste réaliste. Qui d'autre aurais pu avoir une telle idée ?

- Nous devrions leur proposer cela sans tarder. Ryan je vous laisse vous organiser avec votre équipe et je vais soumettre votre idée au responsable.

J'ouvre la porte et file aux urgences. Oui il faut parer aux plus important. Je soumets l'idée de l'infirmier à son responsable, avant de me diriger vers mon propre service. Les enfants sont aussi important à protéger que les patients des urgences. J'invite mon équipe à évaluer les situation de chacun. Il n'y aura pas la place pour tout le monde je pense , il va falloir faire un tri. Si déjà nous arrivons à placer les urgences et les jeunes, nous pourrons ensuite envisager de proposer des places aux autres services.
Lorsque j'arrive à la morgue, une bonne demie-heure plus tard, il y a déjà plusieurs personnes qu'elles soient dans des lits où en direction de la chaise la plus proche. Rien que rentrée dans la pièce je me sens déjà revigorer.

Je me rends vers un lavabo pour boire tout mon soule. Avant de commencer à distribuer des verres d'eau à tout le monde.

- Vous avez eu une brillante idée Ryan, félicitations.

Son responsable n'est pas loin lorsque je prononce ces mots, je sais qu'il m'a entendu. Tout à l'heure je n'avais pas caché que cette idée ne venait pas de moi, mais je n'étais pas non plus rentrée dans le détail. Là ça me semblait être une bonne idée!

- Nous allons recevoir des bouteilles d'oxygènes du Methodist hospital d'ici un quart d'heure et des centaines de bouteilles d'eau du magasin le plus proche. Ça va bien finir par se rafraîchir !

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Chaudes retrouvailles

Mon idée semble lui paraitre bonne. J'avoue que, autant je suis en général pas mauvais pour le système D, résidu de mes années passées sur le front - du moins juste derrière, à récupérer les pots cassés des combats -, autant j'ai quelques difficultés à adapter mes idées à ce qui est jugé acceptable dans un hôpital basé en plein centre de la civilisation, avec des normes et des schémas de décision stricts. Du coup, ça me surprend que l'idée paraisse acceptable, en vérité.

"Alors faisons ça."

Je m'éloigne d'elle dans le but d'aller retrouver quelques collègues infirmiers à qui je transmet l'idée, n'oubliant pas de préciser que l'accord verbal du Dr Reed m'a bien été donné. Pas envie de me faire échauffer les oreilles parce qu'un aura été baver que je prend des décisions seul alors que je ne suis pas encore arrivé au bout de ma thèse de médecine.
Faire accepter l'idée d'une priorisation des patients est le plus compliqué pour mes collègues. Pour chacun, son patient est plus important que celui des autres. Ce que je comprend totalement. J'ai cependant appris depuis longtemps que tous ne sont pas à traiter de la même façon. Une autre difficulté pour moi d'être dans un hôpital public? On m'a enseigné à privilégier le patient qui avait le plus de chances de survie. Or ici, on priorise celui qui est en état d'urgence absolue, même s'il est évident pour tous qu'il n'a qu'une infime chance de survie.

Une partie des patients et du personnel qui leur ai dédié - ainsi que du personnel ayant fini par rejoindre les patients sur les brancards - se retrouve donc à la morgue, malgré le légiste se demandant comment il va bien pouvoir faire son boulot. Je crois que pour une fois, en ces lieux, la priorité va aux vivants. Et le Dr Reed revenant vers moi en profite pour me féliciter de cette idée. Haussant le ton plus que nécessaire pour que je l'entende... ou est-ce le fait de vivre avec des vampires à l’ouïe affutée, faisant donc moins d'efforts pour être entendus, qui me fait trouver que tout le monde parle fort ailleurs?

"C'est ce que j'appelle de bonnes nouvelles."

Il n'y aura plus qu'à mettre en place la distribution, j'imagine. Ma logique rendrait prioritaire ceux qui n'ont pas trouvé de place au frais ici, mais je ne suis qu'un infirmier. En attendant les consignes de nos chefs, je vais prêter un coup de main à mes collègues, à présent que la température ambiante offre enfin la possibilité de respirer. Quelques temps en tout cas. J'imagine qu'il sera légitime de parler de roulements, pour ne pas laisser les collègues restés sur le front tomber les uns après les autres...

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Sujet: Re: Chaudes retrouvailles - pv Ryan (★)

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