Le diable est dans les détails [Shawn&Matt]

Incendie? Ah oui c'est vrai que ça a bien failli finir en poussière à un moment donné dans le quartier. Nan celle-là elle n'était pas de mon fait.

"Nan, du tout. Nous on a réussi à faire cramer le projo. Fin il est mort quoi, un beau "paf" qui fout la pétouille à la moitié des gosses de la bande et bonsoir Clara, allez voir la fin du film plus loin. Après, l'endroit reste sympa à squatter quand les flics décident pas d'y faire une descente. J'comprendrais jamais pourquoi ils prennent autant à cœur de dégager les gens de ces endroits qui de toute façon servent à personne, j'te dirai. Enfin, c'est surement parce que j'suis de l'autre coté de la barrière quoi."

Et pis d'un coté, ça rompt la monotonie de se faire virer de temps en temps. Même si ils pourraient franchement éviter de le faire quand il fait -35 en plein mois de février. J'dis ça, j'dis rien. Quand au fait que ça éviterait des dizaines de morts par overdose chaque année? Mouais, en général on a pas besoin d'eux pour s'occuper des nôtres, je dirai même que si ils foutaient pas la merde, y en aurait un peu moins. Parce qu'en général, ceux qui tombent là-dedans, ils sont déjà assez mal de base sans en plus qu'on vienne les virer, leur faire la morale, les rabaisser au rang de sous-hommes et j'en passe. J'peux pas dire, j'ai jamais franchi ce pas, et ça m'a jamais attiré, mais j'ai vu bien assez de potes se mettre mal avec ça pour en voir les causes et les conséquences. J'peux même vous dire que dans le coin, y a deux catégories de gosses des rues qui trainent. Ceux qui comme moi, s'y sont retrouvés à cause de situations familiales compliquées, aussi diverses que des parents maltraitants, des fugues de foyers et autres abandons purs et durs, et ceux qui y sont nés, et qui pour certains ne doivent même pas exister aux yeux du système. Cela dit, c'pas mal de pas exister aux yeux du système, moi j'dis... Enfin, quand on veut pas s'y conformer en tout cas.

"J'te le donne en mile, ça me rassure. Parce que si j'dois supporter des crises de nerfs une fois par mois, autant que j'me fasse hétéro."

D'accord, elle est basse, sans doute misogyne en prime, mais elle est sortie, tant pis. J'ai pas le pouvoir de revenir dans le passé, et si je l'avais, je pense que j'm'en servirai pour des trucs un peu plus importants.

"Vas-y envoie. Pile, bagel, face, wrap."

Et sans illusions. De toute façon, l'un ou l'autre me vont très bien, ça sert à rien de truquer le jeu. Sans compter qu'il verrait clair dans le dit jeu. Je rattrape la pièce qu'il envoie voler avant de la poser sur le dos de ma main, ménageant mon suspens avant de décacher la pièce.

"Bon bah ça sera wrap. Viens, amènes toi."

Je lui rends sa pièce avant de reprendre la direction des escaliers, de quoi ressortir à l'air libre. Et se caler l'estomac. Un wrap avec la bonne grosse portion de frites qui va avec, ça se refuse pas.

Oui, j'ai entendu parler d'un incendie dans un petit cinéma. Je ne pourrais pas dire le quelle avec exactitude. Je n'ajoute rien à propos des autorités qui chassent les gens infortunés comme lui. Même s'il est bien "nantis" dans son malheur pour en faire profiter ceux autour.

-Je dirais que c'est pour éviter biens des situations que je tairais parce que tu les sais mieux que moi…

De pourrir dans un coin parce qu'on est tombé mort seul à l'écart. Pour mieux les retrouver si cela arrive, qu'un immeuble à l'abandon qui est en liste pour être vendue vaut mieux éviter un cadavre dans un placard ou un squat de malfrats. Que les services d'urgence n'ont pas à essayer de se frayer un chemin a chaque fois pour atteindre quelqu'un dans le besoin, ect, ect. Cela me donne froid dans le dos à l'idée que Nath ou n'importe qui d'autre vienne m'annoncer qu'il a passé l'arme à gauche.

-Toi Hétéro? Que je dis avec un petit sourire en coin Faudrait que tu t'y intéresses, non? Et ce n'est pas toutes les femmes qui deviennent des furries dans une certaine période du mois..

J'avais hérité d'une sainte mais le ciel en a décidé autrement. Je lance ma pièce lorsqu'il me donne le choix. Je ne joue d'aucun tour de passe passe. Suivant la pièce des yeux avec l'intention de la rattraper ce que je ne peux pas faire puisqu'il la rattrape avant moi et la dissimule. Grrr..

Fourrant la pièce dans ma poche. J'emboite le pas à sa suite, laissant une fois de plus mes yeux vagabonder dans la place. Qu'est ce que je vais bien pouvoir faire de cet endroit? Quelque chose qui pourrait être favorable à avoir dans le quartier pour tout le monde, venant de toutes les castes. J'echaffaude des idées une par dessus l'autre, je liste tout ou presque. J'laisse une faible illusion de cette liste derrière moi en le rejoignant sur le trottoir en jetant un dernier regard, l'illusion s'efface comme une vraie sur un tableau noir. Est-ce qu'il a remarqué cette liste à mesure de nos pas? J'ai cru y avoir lu une autre écriture que la mienne dans cette liste ou bien je me suis fait des idées.

"Tu veux parler des gens malades qui peuvent pas se soigner parce qu'ils n'ont pas d'assurance, de ceux qui ne mangent pas à leur faim parce qu'ils gagnent pas assez pour ça, ou encore des overdoses parce que les salles de shoot surveillées sont démantelées les unes après les autres? Entre autres. Enfin, on va pas polémiquer, ni refaire le monde aujourd'hui. Amène-toi."

Non mais franchement. Avant que le système se plaigne des problèmes qu'il trouve chez les autres, il ferait mieux de se demander si c'pas lui qui les cause, ces problèmes. J'dis ça, j'dis rien. Mais je suis franc, on va pas changer le monde aujourd'hui alors autant aller se caler l'estomac plutôt que se prendre la tête sur des conneries. J'attrape sa main au vol avant de l'entrainer dans les escaliers, me permettant une remarque mal placée sur laquelle il rebondit aussitôt, me faisant davantage regretter mes paroles. Oui, à parler d'une généralité, j'aurai pu songer qu'il connaissait l'exception de la règle... J'ai déjà dit que c'était sorti sans réfléchir?

"Faudrait. Va savoir, j'en connais qui ont essayé."

Et en sont revenus. Cela dit, j'aime trop ma nièce pour dire que Nath a fait une belle connerie à l'époque. Même si j'trouve qu'il a fait une belle connerie à l'époque. Mais passons. On a parlé de se faire des wraps aux dernières nouvelles, et rien que ça, ça me met de bonne humeur. Quand aux multiples idées qui traversent l'esprit (et pas que) de Matt? Je me permet d'en glisser une ou deux en passant, si jamais. Entre le chef d'entreprise et le gars plein d'idées absolument pas rentables, on va surement se trouver un juste milieu. Bref, la bouffe.

Une fois dans la rue, nous traversons la chaussée jusqu'à rejoindre le food truck où je nous commande et paye (et avec du vrai argent) deux wraps et la portion de frites qui va avec. Si avec ça on se cale pas l'estomac comme il se doit...

"Viens te poser par là, j'connais un banc."

Banc que nous rejoignons en quelques minutes, et sur lequel je m'installe à ma manière, c'est à dire assis sur le dossier, les pieds sur l'assise.

C'est fou comment on peut se compléter, je n'ai pas besoin d'en dire plus qu'il cite à voix haute le fond de ma pensée.

-Mouais bon.. c'est ça..

Malaise qu'il chasse à moitié en m'entrainant dans les escaliers. Lorsqu'il dit connaître des gens qui se sont essayés, je ne réplique rien. Je fais le lien qu'il parle de moi, Nath et bien d'autres autour. Je le suis tranquillement, jusqu'à l'extérieur, je place ma main en visière le temps que ma vue s'adapte au grand soleil. Il me glisse quelque idée que je prends en note dans un coin de ma tête. Sérieusement, je ne sais plus vers quoi m'en aller, je vais devoir noter les pour et les contres. Il m'entraîne de l'autre côté de la rue vers le food truck qui s'est installé là.

-Laisse-moi t'aider avec les breuvages..

Bouteilles ou canettes que je mets dans les poches de ma veste en zigzaguant avec les passant jusqu'au banc. Je réussi a combattre l'impulsivité qui me dit de me poser entre ses jambes mais avec mon raisonnement contradictoire qu'un wrap ça ne tient pas en un seul morceau lorsqu'il est mangé et que je risque ma veste ou ma tête. Je m'installe donc à sa gauche.

-Buon appetito!

Que je dis en mordant dans mon Sandwich qui est ma fois excellent. En diagonal, j'ai le bâtiment abandonné qu'on vient de quitter il y a peu. En me demandant ce que je pourrais en faire, si j'y arrive en bout de ligne.  

Suffit de noter l'hésitation intelligente de Matt pour tiquer sur le fait que les wraps, c'était pas l'idée du siècle, mais en terme de nourriture, j'ai rarement des idées brillantes. Plutôt les idées que me conseille mon estomac, et franchement, je suis jamais contre manger mexicain. J'dois tenir ça de mon illustre inconnu de père, peut-être. Ok, j'ai pas franchement le type mexicain, mais je tiens déjà ma magie de lui, faut bien que j'en tienne un peu de l'autre coté. Et pour le coup, ma mère est pas du tout, mais alors pas du tout mexicaine. Bref, un wrap ça se mange avant qu'il ait assez ramolli pour en foutre partout, alors bon app.

"Idem."

Et il ne me faut que quelques minutes pour dévorer mon plat, avant de m'essuyer les mains avec la serviette que je finis par rouler en boule, et me prendre pour Mickael Jordan avec la poubelle voisine. Verdict? J'suis bon pour me lever. Mettre le papier dans la poubelle. Et me réinstaller dans la même position, mais cette fois-ci, juste derrière Matt.

"Tiens, passe la canette. Promis, j't'évite le shampoing."

Non, je ne glisserai pas ma main dans ses cheveux, parce que j'suis pas convaincu que les avoir essuyées rapidement signifie qu'elles soient propres, mais je finis quand même par glisser mes bras autour de lui, me penchant assez pour l'embrasser sur le front. Vu sa taille, j'ai pas à me casser les reins, ça va.

Sérieusement, ce food truck est une tuerie, il surpasse le petit shawarma deux rue plus loin qui peine à rester ouvert et je comprends pourquoi, vue la compétition. Comment ils réussissent une chose pareille, pourtant je n'ai pas vu le morceau de viande sur la broche grillé derrière eux. Quand j'entend un papier ce faire chiffonné je relève les yeux vers la provenance.

-T'as déjà terminé?!

Okay, j'en suis qu'entre la moitié et le trois quart de ce truc énorme. Il le dévore en deux temps trois mouvements. J'étouffe un petit rire dans une bouché sur le coup manqué. Je m'avance légèrement sur mon banc pour qu'il trouve un bon équilibre derrière moi.

-Fait gaffe…

De ma main droite, j'essaie d'attraper une canette dans ma poche que je me fait capturer, je rate ma cible, ma main s'écrase sur le banc sous le poids de ses bras, j'entend un petit craquement. Une idée me traverse en même temps que je lève les yeux sous son petit geste. Je ramène ma main pour la plier et déplier devant moi. Ce banc n'a pas été des plus amicaux avec ma main. Je ressens encore ce petit spasme qui va m'obliger à me craquer les doigts. Mais avant ça je dois finir ce wrap.

-Viens la chercher…

Que je dit en finissant le fameux wrap dire qu'il reste des frites par après..

Pas ma faute si l'un de nous deux a plus le coup que l'autre pour manger ce genre de truc... ou si l'un de nous deux avait plus faim que l'autre, peut-être. Tout le monde est pas taillé pour poser dans les magazines, et quand on a compris ça, on s'épargne un ou deux régimes inutiles.
J'entends sa main taper contre le bois du banc sans réaliser qu'il s'est fait mal dans le geste, et je me contente d'accéder à sa demande quand il me dit d'attraper moi-même la canette dans sa poche. Je laisse donc ma main descendre le long de son bras jusqu'à la dite poche pour me saisir de la boisson, récupérant ma seconde main pour ouvrir la canette et en vider une bonne moitié en quelques gorgées. Ca va, c'est du soda, on s'inquièterait si c'était une pinte de bière que je descendais de la sorte.

"Par contre, si tu veux pas manger les frites froides, va falloir que t'actives un peu. Crois-moi, les frites froides, y a rien de pire au monde. Même pas cette affreuse marionnette pelucheuse qu'on voit passer à la télé à la sortie des écoles... même si j'comprends pas comment les gosses peuvent rester devant l'écran avec ça dedans."

Bref, je finis par descendre de mon perchoir pour venir m'installer à coté de lui, ça va être beaucoup plus simple pour se partager la barquette de frites.

J’avoue, je ne suis pas doué pour manger ce genre de trucs étant plus traditionaliste que de manger avec les mains. Donc oui, je suis un peu plus lent qu'à l’habitude. Je me redresse lorsqu’il accède à ma demande, pour lui laisser le passage sans trop d'obstacles. Durant son ascension, mon petit cerveau s’imagine des petites choses et j’en ressors lorsqu’il s’enfile la moitié de la bouteille.

-C’est pas de ma faute, si ce truc se défait à mesure que je le mange..

Parce que je n'ai pas tant pigé le truc et cela se vois et je pige encore moins lorsqu’il parle d’une peluche à la téloche.

-Barney ça?

Au moins, j’ai mangé le trois quart. Le reste se mange mieux qu’au départ, tout arrive à mieux se tenir dans ma main, j’ajoute quelques frites

Je me contente de rire franchement quand il m'explique la source de ses problèmes avec son wrap. C'est vrai que c'est un coup à prendre pour qui n'en a pas l'habitude, mais faut avouer que j'y ai pas pensé sur le coup, vu que l'habitude, je l'ai depuis un bon paquet d'années maintenant. Et qu'en général, je rancarde des mecs qui en ont l'habitude aussi. Comme j'pense qu'en général, il rancarde des mecs qui ont plus l'habitude de la cuillère à huitres que des tacos... c'est une fourchette? Ce que j'm'en carre en vrai!
Je retiens un nouveau rire tout en piochant dans ses frites, voyant bien qu'il n'en verra pas le bout avant qu'elles ne soient congelées. Libre à lui de me tacler les doigts s'il le souhaite.

"Peut-être. Y a rarement le son dans les vitrines. Et j'm'attarde pas devant celles qui foutent les foies."

Je lui offre des gros yeux, l'espace d'un instant, pour illustrer mon propos, avant de finir le reste de ma canette, n'ayant pas prévu de l'envoyer voler cette fois. On a déjà pu voir mes talents au basket, pas besoin d'en rajouter.

"Bon allé, dépêche, avant que j'finisse ta gamelle!"

Si l’on regarde le tableau, on voit celui qui est habitué à manger ce genre de truc versus celui qui n’en a pas l’habitude. Vous l’aurez sans doute deviné, je suis celui qui n’en a pas l’habitude. Je me félicite que je ne m’en sois pas mis partout. Je vois bien qu’il se fout ouvertement de ma gueule, tout en piochant dans les frites. Je mange jusqu'à ce qu’il ne soit presque plus mangeable, le point ou le pain devient friable, je froisse l’emballage en l’écoutant.

-Y’a peut-être pas de son, mais tu te souviens à quoi il ressemblait au travers des vitrines. À l'époque, je l’avais sans doute aussi zappé… Le gros dinosaure mauve fushia et vert, un peu traumatisant, je sais…

C’est tout ce dont je me souviens de ce truc croisé quelque part, il y a déjà trop d'années. Les années quatre-vingt-dix ont quand même eu de belles époques télévisuelles, là où la télé se voulait plus ou moins éducative ou bien au contraire en abrutir d'autres. Je dirais que la deuxième option est celle qui a fait de ce monde. Un monde là où il y a une immense population faite d’idiot qui croie tout ce qui est dit sur les écrans, et même internet. Je me lève pour aller jeter le restant du sandwich pour revenir vers lui.

En revenant pour reprendre ma place, je me passe une réflexion en tête : bonté maléfique qu’il est craquant avec une cravate… M’attaquant à quelques frites en décapsulant ma canette, je relève les yeux vers lui.

-T’es déjà bien parti pour le faire… J’t’ai déjà dit qu’t'était craquant comme ça?

Ouais, j’aurais pu trouver mieux, mais je mange la frite qu’il tient en suspens dans sa main.

"La tronche qu'il avait ouep, surement. Son nom en revanche... Bon après, y a longtemps que j'ai plus dix ans, donc j'm'en suis remis tu penses. "

Je le regarde se lever pour aller balancer son abandon à la poubelle, pouvant difficilement nier que j'apprécie la vue qu'il me laisse deviner à travers ses fringues. J'pourrai me faire aux costards cravates, au final. Et il n'a pas tord, une petite moitié de ses frites a déjà disparu quand il se met à les attaquer. Pour le reste, il me laisse assez con pour réussir à me chiper celle que je pensais manger.

"Avec les mains toutes poisseuses?"

Je sais bien que ce n'est pas ce qu'il voulait dire, pas son genre, mais c'est la première connerie qui m'est passé par la tête.

"D'ailleurs, va falloir qu'on se trouve un coup d'flotte si t'espère retrouver ta cravate dans le même état. Fontaine?"

C'est quoi ce réflexe qui vous fait avoir un frisson justement quand on vous parle de frisson? Je lui colle un coup de poing léger sur le pectoral quand il fait mine d'insister sur le sujet.

"C'est toi qui me donne des frissons. Et cherche pas de double-sens caché, y en a pas."

Sa cravate, j'y jettes un coup d'œil pour vérifier que je n'ai pas réussi à mettre de sauce dessus. D'ailleurs, malgré son inexpérience complète avec ce type de nourriture, lui non plus n'a apparemment pas réussi à s'en mettre partout, ce qui représente, entre lui et moi, un double-exploit qu'il ne fait pas de mal de noter.

"Rien pour le moment. Mais je promet pas que ça dure longtemps. D'où l'idée d'aller se rincer les doigts à la fontaine. Pis y s'fait soif."

Si je viens de finir une canette? Oui ben je refuserai pas quelques gorgées d'eau en supplément. Limite on me reprendrait moins si j'évoquais un verre d'alcool. Et oui, rangez vos clichés à deux ronds sur les habitants des rues de cette ville, on est pas tous accros aux aiguilles et à l'alcool à bruler. C'est même plutôt une minorité. Une minorité qui fait beaucoup de bruit, mais je connais aussi un paquet de monde plus que respectable dans les squats et autres ghettos de la ville.

La lessive, ah oui exact, il en a surement une ou deux ou même une laverie complète lui dans son hôtel. Chez moi, les fringues, on essaye d'éviter de devoir en changer plus que nécessaire parce qu'on sait pas les garder propres plus d'une demi journée, ça évite de faire le pied de grus dans les laveries publiques trop souvent. Quand j'dis que ma vie entière tient dans mon sac à dos, j'suis sérieux.

"Le problème entre nous mon cher, c'est que même habillé d'un sac poubelle, tu trouverai encore le moyen de me faire de l'effet alors..."

Quant aux fontaines?

"J'en vois pas, mais j'en connais une. Ca fait bientôt 40ans que j'écume cette ville j'te rappelle. J'devrais m'installer guide touristique."

Ou proposer à Jack des itinéraires bis pour éviter de tomber dans les embouteillages dans lesquels son GPS l'emmène? Nan, pas sérieux. Parce qu'il est pas fou, quand il est coincé dans les bouchons, le compteur tourne. Et il l'aurait accéléré rien qu'un poil que je serai pas surpris.  Cela dit, dans la team des profiteurs de crédulité des touristes, je suis assez bien placé pour ne rien trouver à y redire. Chacun son moyen de bouffer à la fin du mois. Et sa technique pour en refiler le moins possible au gouvernement.

"Viens amène toi, c'par là. Seconde rue à droite, le recoin à gauche plein de lierre que tout le monde ignore royalement. J'peux même te dire qu'elle est potable celle-là, c'pas le cas de toutes."