Et si ... - ft Nath et Dante

Dante Val'Tayik a écrit:: Et si … - ft Nath & Dante

Je prends une grande inspiration et ferme les yeux avant de relâcher la pression dans un soupir d’une longueur inutile. Il y a belle lurette que ma respiration est futile, mais je n’y peux rien, j persiste à y recourir pour m’apaiser. Sur le banc devant le cimetière, pas un chat, pas un bruit. J’ai promis à Nath d’être moins introverti, de m’ouvrir à lui et il est sans doute grand temps que je présente l’homme de ma vie à celui de ma mort. Il ne faut pas croire, c’est très ambigu. L’homme de ma vie est mort et l’homme de ma mort frétille comme un poisson … ok, l’image est sans conteste la moins glamour du monde, mais là n’est pas la question.

Depuis son passage à la vie nocturne, notre couple a subi quelques réajustements. Je dis subi, car je n’approuve pas tout … notamment, le trop de temps qu’il passe à son bar à se laisse draguer comme bon lui semble. Cela a été un véritable débat à coup d’arguments pour lui demander de me rejoindre ici ce soir et laisser son bar aux mains de ses employés. Je crois qu’il n’a pas compris pourquoi et j’avoue avoir été très évasif sur le sujet. J’ai eu peur que si je lui expliquais les tenants et les aboutissants de ma requête, il aurait tiqué. Je mordille ma lèvre, hanté par mes démons.

La silhouette élégante de mon homme finit par se dessiner à l’horizon, mais je ne bouge pas, reste dans l’immobilité la plus totale. Paralysé par mes angoisses, mes ressentis et autres joyeusetés qui composent les méandres de ma psyché. Toutefois, rien que de le voir entraîne l’apparition d’un sourire trahissant l’amour qu’il fait naître en moi.

Profitant de l’obscurité, je l’attire sur moi pour qu’il s’asseye à califourchon et lui vole un baiser langoureux.

« T’es prêt ? »

J’suis vraiment un con … prêt à quoi ? il l’ignore et je lui pose la question. Un nouveau soupir franchit mes lèvres et je le suis alors qu’il se relève et entrelace ses doigts entre les miens. Devant mener la danse, je l’invite à poursuivre notre chemin à l’intérieur même du cimetière jusqu’à le conduire devant un arbre d’une rare majesté. Rien ne peut laisser transparaître les atrocités que j’y ai vécu et j’admire l’ambiance paisible qu’il règne ici ce soir. Je me penche et caresse l’herbe émeraude, me rappelant à la perfection de l’endroit où est enterré Luka. Ce ne sont pas des choses qu’on oubli. Je lève les yeux vers les branches. Un cerisier … S’il n’a pas de fleurs aujourd’hui, de jolis fruits vermeils viennent parsemer son ramage.

C’est dans ma langue maternelle que je commence à m’adresser au vide.

« Bonjour Luka … Je viens te présenter Nath. »

Je me redresse. Puis, reprenant dans un anglais marqué par mon accent slave, je poursuis :

« Nath, je te présente Luka … Je voulais que tu vois l’endroit où j’ai enterré son corps et … »

Ma voix se brise. En fait, je ne sais pas ce que j’attends de cet instant. Je crois simplement que cela fait partie des choses qu’il faut que je termine, que je finisse mon deuil et pouvoir croquer à pleine dents ma nouvelle vie avec mon cher et tendre –pauvre choix de mots, mais l’allusion s’y prête tellement – je lui dois de ne plus ramener mes peurs de cette vie passée et les transposer sur lui. Nous avons l’éternité pour être heureux, à condition que nous nous donnons les moyens d’entretenir ce bonheur.

Et si … - ft Nath & Dante

Si on s'est éloignés, Dante et moi, depuis qu'il m'a entrainé dans son monde? Je pense pas. Je dirai plutôt que quitte à avoir l'éternité pour nous, autant ne pas être l'un sur l'autre à longueur de journée. On avait chacun notre vie avant de se rencontrer, et si il peut arriver qu'il me demande de l'accompagner pour une enquête ou que je lui demande un coup de main au bar, dans l'ensemble, on évite d'empiéter sur le terrain l'un de l'autre. Ce qui m'a parfois conduit à remarquer qu'il passait plus de temps avec Silas qu'avec moi, et l'a souvent conduit à serrer les dents en imaginant mes conversations avec mes clients. J'peux le rassurer en toute franchise, si je m'amuse parfois à tester mon sex-appeal avec un ou un autre de mes clients, y a que lui que je regarde avec un intérêt certain.

Faut avouer qu'il a du me tanner pour que je laisse le bar ce soir, mais à son regard, j'ai compris assez rapidement que ça avait l'air important pour lui, même si je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il comptait faire. Encore moins quand il m'a donné rendez-vous devant le cimetière. Un corps à dissimuler? Pas de son genre.
Je prend le temps de venir le rejoindre à pieds, arrivant à l'heure convenue pour le trouver installé sur un banc, l'air préoccupé, stressé même, mais parvenant quand même à m'offrir un sourire en me voyant arriver. Je glisse mes bras autour de son cou tout en m'installant à califourchon sur lui, le surplombant alors qu'il me vole un baiser.

"Si tu me disais à quoi j'dois me préparer, j'le saurais."

Je dépose rapidement mes lèvres sur les siennes avant de me redresser, mêlant mes doigts aux siens pour l'attirer à ma suite. Ne sachant toujours pas où il compte m'emmener, je le laisse me conduire à travers le cimetière, passant entre plusieurs allées de tombes avant de nous en éloigner, pour rejoindre un coin plus isolé du cimetière, pour s'arrêter devant un cerisier bourré de fruits. Si je connais l'affection de Dante pour ces arbres, je fronce quand même les sourcils d'incompréhension, au moins jusqu'à ce qu'il se montre soudain plus solennel en approchant des lieux. Adoptant la même attitude que je peux avoir quand je vais rendre visite à ma mère ou à mon fils, dans ce même cimetière.

Je m'approche de lui quand il finit par poser des mots sur ce que j'ai compris par moi-même, glissant une main sur sa hanche pour l'attirer vers moi, essayant de lui fournir un maximum de mon soutien même si j'ignore totalement quoi dire ou faire de plus dans le cas présent. J'vais être honnête, j'me sens pas à ma place ici, parce que je comprend totalement que Dante a besoin de venir se recueillir ici de temps à autres, de se retrouver avec cet homme qu'il a tant aimé et tant perdu, et j'ai franchement l'impression d'être de trop entre deux. Dans l'idée, on devrait dire que celui de trop dans notre couple, c'est Luka, mais je ne suis pas totalement fou non plus. Mon histoire avec Shawn est du passé. Celle avec Claire également. Avec des fins bien claires bien nettes. Son histoire avec Luka... je sais que si il n'avait pas péri à son arrivée ici, j'aurai surement pas eu l'occasion de m'imposer dans le cœur de mon homme comme j'ai su le faire, et je sais que je le remplacerai jamais totalement, quoi qu'il puisse en dire. Du coup je confirme, j'ai vraiment l'impression d'être de trop ici.

"Et t'en avais autant besoin que c'est compliqué pour toi, j'imagine. Je t'aime... et en même temps j'suis pas sur qu'il ai très envie de l'entendre."

Psychose.

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Dante Val'Tayik a écrit:: Et si … - ft Nath & Dante

Je suis pas fondamentalement jaloux … disons que j’ai assez confiance en Nath, beaucoup moins en moi … Alors oui, j’estime qu’il trouverait 100 fois mieux ailleurs s’il regardait un peu trop et j’en ai pas du tout envie. Je crains toujours qu’un jour il ne se rende compte de la supercherie et que ma gueule de beau gosse ne lui suffise plus. Encore une chance pour moi, c’est que mon beau sorci … vampire, ne peut pas s’immiscer dans mes pensées, sinon je me prendrais des tartes à avoir ce genre d’idée. Je ferme les yeux et m’imprègne de sa présence à mes côtés. Je ne veux ressentir plus que lui, dire adieu une bonne fois pour toute à tout cela.

« Je t’aime aussi mon amour et j’ai besoin qu’il l’entende … Luka est aussi rattaché ma part d’humanité à laquelle je me raccroche sans cesse et qui m’empêche de m’épanouir complétement. »

Je fronce les sourcils, un air contrit se dessinant sur mon faciès. Non, ce n’est pas exactement comme cela que je voulais le dire, je trouve cela irrespectueux pour l’homme enterré devant moi, mon amant.

« Je veux dire, il est l’homme que j’ai aimé de mon vivant et même s’il aura toujours une place spéciale dans mon cœur, je sais que son deuil est entremêlé au deuil de ma part d’humanité … »

Mon charabia incompréhensible, Nath y est habitué et il capte sans doute assez bien l’idée. C’est pas tant une véritable volonté de perdre cette part d’humanité, mais juste d’accepter qu’elle est différente de l’humain que j’ai été. Il faut que j’apprenne à la faire co-exister avec le vampire que je suis aujourd’hui, ne plus le voir comme un démon qui m’habite, un étranger, mais une nouvelle part de moi-même. Je secoue la tête et m’adresse une fois encore à Luka dans notre langue.

« Je ne veux pas t’oublier, juste t’accorder la place qui est la tienne, pas celle de Nath. »

Ok, il a dû au moins capter son prénom, mais c’est compliqué dans ma tête, dans mon cœur … Je reprends, mais oublie de switcher de langue et c’est la tête « what the fuck » de mon mari qui me met sur la piste.

« ‘Scuse, j’disais que j’ai envie de – je prends ses mains dans les miennes et plante mon regard dans ses iris sombres – passer le capte, je n’en peux plus de ce poids et j’en ai marre d’hésiter, de pas m’autoriser à être heureux. Je ne souhaite pas que la boucle infernale dans laquelle je me torture devienne la tienne … L’enfer de Dante. »

Je ris tout seul à ma blague de merde. Mon cher et tendre à l’éternité pour subir les affres de mon humour.

« Quelque part, je n’arrivais pas à considérer que je puisse aller au Paradis après être devenu un vampire, mais maintenant que tu en es un aussi, je ne peux pas envisager qu’un homme tel que toi, même devenu vampire, n’y ai pas sa place. Je veux gagner la mienne auprès de toi, que même l’éternité et le passage à travers le voile ne soit pas une fatalité. »

Encore un autre point où je conçois que Nath ne me suive pas toujours. Je suis croyant, chrétien, pas pratiquant … enfin, je n’oserai pas franchir le seuil d’une église, alors je prie uniquement lorsque je suis seul … quelques fois lorsque je suis sûr que Nath ne le capte pas aussi. Moins sûr, mais bon, en tout cas j’ai pas envie de l’embêter avec ça, mais le problème, c’est que c’est inhérent à ma manière d’être au quotidien.

« Excuse-moi chaton, des fois je me demande dans quoi tu t’es embarqué avec moi … »

Je pose ma tête sur son épaule et frotte mon front dessus. J’en profite pour m’imprégner de son odeur … elle n’a pas changé depuis sa mort et j’avoue que cela m’a soulagé étrangement. Je le prends comme un signe que lui aussi conserve la part de son humanité qui fait de nous des vampires avec une morale.

Psychose.

Et si … - ft Nath & Dante

On est d'accord lui et moi sur le fait qu'il est pas beaucoup plus clair à la seconde tentative qu'à la première, mais je vois à peu près où il veut en venir. Sans être télépathe, j'ai appris à le connaitre au fil des années. Ma main glisse de sa hanche à son épaule alors qu'il se fait un méli-mélo de serbe et d'anglais où je capte moyennement ce qu'il dit, surtout quand il se mélange lui-même les pinceaux à ne pas switcher de langue au bon moment. En toute honnêteté, le serbe j'y comprend pas un traitre mot, et pourtant j'essaye d'être attentif quand il l'utilise, mais je lui pardonne le bug. Regardez moi cinq minutes passer du français à l'anglais entre deux clients et vous serez contents que je m'essaye pas à l'espagnol en plus... l'italien? Oui alors, étrangement, j'arrive à peu près à savoir ce que l'autre veut dire quand il l'utilise... mais je saurai pas en cracher trois mots. Ce qui est con pour un barman j'dois dire.

"Tu sais que j'préfèrerai te suivre en Enfer qu'être seul au Paradis hein? Même si tu connais mon avis sur la question."

Qui est? Qu'on va encore se prendre la tête sur lequel de nous deux a le plus de chances de se retrouver en Enfer. Ce type a jamais rien fait d'intéressé de sa vie quoi! Je suis très loin de pouvoir en dire autant. Sur les 10 commandements, j'ai du en griller 9, au minimum. Lesquels? Ah pour le savoir aurait fallu que j'aille au catéchèse. Encore un point pour lui, entre nous. Mais, loin de moi l'idée de mettre ça sous le tapis, une fois n'est pas coutume, je trouve que c'est pas le moment de relancer le débat, surtout qu'on pourra en discuter mille ans de celui-là, on tombera pas d'accord.

"L'Enfer de Dante... t'es incorrigible, tu le sais ça?"

Je sens bientôt sa joue reposer contre mon épaule, son nez chatouillant mon cou, juste de quoi me tirer un léger frisson, quasi imperceptible, sauf pour lui qui me connait si bien.

"C'est toi qui n'a aucune idée de ce dans quoi tu t'es engagé. J'étais le pire sorcier qui soit. C'est quoi la brillante idée qui t'as fait penser que je serai un meilleur vampire, sérieusement?! T'es totalement à la masse."

Une façon comme une autre de détendre l'atmosphère, même si je suis assez peu pour les conversations déconnantes dans les cimetières. Y a un certain respect à conserver, je dirai. Mais en même temps, j'le voyais s'enfoncer là, alors c'était mon devoir de lui lancer la corde pour remonter à la surface. En attendant, je reporte mon attention sur l'herbe devant nous, puis le cerisier, continuant jusqu'à lever les yeux au dessus de nous.

"T'y crois, toi, que y a moyen qu'ils nous observent de là-haut? J'me suis toujours senti con à parler à une pierre sans savoir si c'était pas que ça... "

D'un coté, mon fils avait à peine six mois quand je l'ai perdu, j'peux difficilement m'attendre à ce qu'il me réponde, quelle que soit la vérité à ce sujet. Concernant ma mère? Je converserait plus souvent avec elle si j'avais un tant soit peu l'impression de pouvoir la rendre fière de son fils, mais c'est pas encore tout à fait ça, même si ça en prend le chemin.

Psychose.

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Dante Val'Tayik a écrit:: Et si … - ft Nath & Dante

Je lève le nez vers lui et dépose un baiser sur sa joue alors qu’il se met à contempler la cime de l’arbre devant nous. Son profil est magnifique à la nuit tombée et j’aime les ombres qui dessinent les traits de son visage.

« J’vais devenir niais et cucul si tu me demandes dans quoi j’me suis embarqué avec toi ! Donc mon avis, c’est qu’tu pourras pas être pire vampire que moi déjà et ensuite que t’as pas eu la bonne expérience en tant que sorcier, alors j’peux bien être une bonne expérience en tant que vampire, don cau final, j’dois pas m’estimer si pire que ça ! Et … le bonus qui fait plaisir, le sexe est incroyable. »

Ok, j’éclate de rire tout seul et lui adresse un clin d’œil complice, mais mon papi avait définitivement plus le même souffle et surtout les derniers temps avec sa tuberculose … Je sais je sais … c’est de l’humour noir de mauvais gout, mais j’aime ça et parler de la mort alors que cela me terrifie me décomplexifie la chose. Luka ne m’en voudra pas de m’entendre rire et m’amuser avec mon homme, je suis assez sûr de cela et la question de Nath n’aura d’autres réponses que celle-ci.

« Bien sûr que j’y crois. Je ne sais pas si c’est pire pour moi plus que ça ne m’aide … Et en même temps, j’ai envie de tout donné pour qu’il soit fier de moi, qu’il sache que je n’ai pas arrêté d’être heureux. »

Je grimace.

« Ce qui en soit à pas été une mince affaire vue que j’ai passé plus de 30 ans sans vraiment me reconstruire sentimentalement. J’ai posé mon cul sur les bancs d’école … j’ai été flic puis détective, mais je voyais déjà les gens vieillir autour de moi et j’ai pas osé me faire d’amis … »

Je me tourne vers lui.

« Et j’avoue que j’avais pas prévu de te transformer, pas sans ton accord en tout cas … Mais je ne le regrette pas et si chaque étape de ma vie m’a conduit à ça, j’ai envie de l’accepter pour vivre pleinement à tes côtés, mais pour ça … »

Je tourne à nouveau mes iris bleutés vers la pelouse fraîche.

« J’ai besoin de lui dire au revoir, d’accepter ma chance … c’est hyper contradictoire, j’ai l’impression que je dis noir, pense blanc et l’instant d’après tout devient un dégueuli de paillettes digne d’un vomi de licorne ! »

L’image est sensas et j’ose espérer que Nath comprenne encore une fois ce que j’essaye de dire. Ça, c’est le plus magique entre lui et moi. Mais j’enchaîne les émotions contradictoires et c’est un véritable bordel dans ma tête. J’ai l’impression que je fais vivre tout et rien à Nath, pire que tout, j’arrive même à être jaloux alors que j’pensais pas être comme ça. J’aime notre indépendance, j’aime nos moments complices, j’aime nos vies professionnelles qui s’entremêlent parfaitement, mais savoir qu’on à l’éternité pour vire cela, se ressourcer, je pense que je ne l’ai pas encore atteint. Je suspecte que je suis encore sur le mode « Nath va mourir un jour » et que j’ai dû mal à accepter qu’il peut prendre plus de temps pour lui maintenant qu’on a l’éternité à occuper.

Une brise vient caresser l’herbe et faire frémir les branches du cerisier, j’entrelace une fois encore mes doigts dans les siens et serre brièvement. Je sais que j’suis incorrigible sur mes défauts, mais depuis que nous sommes ensemble, beaucoup de choses ont changé et je ne désespère pas qu’il me rende un homme meilleur… J’l’avais dit que j’suis cucul !

Psychose.

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compte fondateur, ne pas mp

Et si … - ft Nath & Dante

Il n'a pas tord sur ce point. L'influence de mon père et de son éducation n'a pas aidé à ce que je brille avec mes pouvoirs de sorcier, c'est certain. Mais je doute que j'aurai fiat bien mieux s'il n'avait pas été de la partie. Soyons honnêtes, j'ai un talent peu courant pour foirer tout ce que j'entreprends. Presque tout ce que j'entreprends. Une chose que je suis sur de ne pas avoir foiré, c'est ma fille, même si j'ai eu plus d'un coup de main pour ça. Et je compte éviter de foirer avec Dante, même si, en grand anti-mariage que je suis devenu après mon divorce, j'ai toujours du mal à m'habituer à cet anneau passé à mon doigt.
Je lui met un mini coup de poing dans l'épaule, ne trouvant rien de mieux à répondre à ses paroles, signe qu'il a juste parfaitement raison sur toute la ligne. Sur la question suivante, le résumé grosso modo de sa vie pourrait dans les grandes lignes ressembler à celui que je pourrais donner, à l'exception près qu'on a pas abusé de la même came. Lui les cours, moi, les drogues dures.

"T'as été étudiant, flic et détective, j'ai passé six ans de mon existence à fuir la vie au point où j'ignore comment j'peux être là aujourd'hui... Mais on avait le même but, à l'opposé complet de celui qu'on a atteint aujourd'hui. Et pour te répondre. T'as bien fait. J'suis pas doué pour prendre des décisions, surtout de ce genre là, alors si tu me l'avais demandé, j'aurai pesé le pour et le contre pendant un siècle. C'est aussi bien comme ça."

Je glisse mes doigts dans ses cheveux, caressant tendrement sa nuque alors qu'il reporte son attention sur l'herbe devant nous. J'ai toujours autant l'impression d'être de trop, mais je comprend qu'il ai besoin que je sois avec lui pour "boucler la boucle", en quelque sorte. Sa main finit par chercher la mienne et je la lui donne sans hésiter, serrant ses doigts dans les miens à m'en faire blanchir les jointures, si c'est encore possible pour moi. J'ai autant besoin qu'il sente que je suis là pour lui qu'il a besoin que je sois là pour lui. Je lui laisse le temps de se recueillir autant qu'il le souhaite, attendant qu'il ne semble revenir vers moi pour croiser son regard.

"Moi aussi, j'ai quelqu'un à te présenter."

J'y pense depuis un moment, mais on a connu mieux comme rancard, alors je me suis toujours résolu à venir là en solitaire, au final. Même si je le connais, il a déjà du passer par là en suivant mon odeur. Foutue curiosité de flic j'vous jures!
Je l'attire à ma suite, finissant par glisser un bras autour de sa taille sous sa veste, alors que nous nous dirigeons vers une toute autre partie du cimetière, vers une zone où les tombes sont bien trop petites. Vers une tombe bien trop petite. Je m'écarte de lui pour m'asseoir à même le sol, glissant une main sur la pierre pour en retirer les débris de feuilles mortes qui s'y sont déposés depuis ma dernière visite.

"Hey kiddo. J't'amène quelqu'un qu'aurait voulu te connaitre, j'en suis certain."

Je suis moins doué que Dante pour contenir mes émotions. J'ai pourtant appris à le faire, toutes ces années où mes explosions de pouvoir y étaient intimement liées, mais j'ai l'impression que depuis qu'il m'a entrainé dans son monde, j'ai perdu ce contrôle que j'avais sur moi-même. Alors non, je ne nierai pas que ma voix se brise avant la fin de ma phrase, et que sa main sur mes cheveux, j'en ai plus que besoin.

Psychose.

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Dante Val'Tayik a écrit:: Et si … - ft Nath & Dante

J’acquiesce. Oui, étudiant, flic puis détective. Une vierge de fer ne laissant entrer personne et accumulant ma propre douleur à l’intérieur. Nos échappatoires ne sont pas les mêmes, mais définitivement, on a été aussi torturé l’un que l’autre à notre manière. Notre plus grand bourreau étant nous-même. J’avoue qu’un sentiment de légèreté vient poindre dans ma cage thoracique lorsqu’il évoque le fait que je ne me suis pas trompé en le transformant, que jamais ni l’un ni l’autre ne serait arrivé autrement à cela aujourd’hui si on était passé par le moyen conventionnel de discussion entre couple … autant qu’il est conventionnel de parler de buter son conjoint pour le rendre éternel bien sûr. Et le siècle ? Clairement il l’aurait pas atteint mon p’tit vieux avec son cœur défaillant et ses cheveux qui commençait très légèrement à grisonner. J’veux pas dire, mais j’ai une chance de cocu … Mon mec s’est arrêté physiquement à l’âge le plus sexy pour un homme. Ça m’aide pas à être raisonnable sur quoi que ce soit et j’m’affiche sans aucune honte à ses côtés. J’pense qu’à 66 ans, j’ai passé l’âge d’en avoir quoi que ce soit à faire d’avec qui je sors et comme lui et moi c’est pour l’éternité, autant être claire là-dessus dès à présent.

Le brun entrelace ses doigts un peu plus avec les miens et m’entraîne dans une autre partie du cimetière. Je me mords la lèvre silencieusement alors que je connais déjà notre destination … mais je respecte mon homme et reste silencieux. Je tiens juste à dire que je n’y peux rien s’il laisse son odeur de partout et forcément que ça m’a attiré alors que je savais déjà qu’il avait perdu son fils il y’a plusieurs années maintenant. Je sais pas comment expliquer mon sentiment, mais un peu comme une envie de vomir, un malaise puissant. Cette petite tombe qui renferme le corps d’un des êtres les plus chers de la vie de Nath et la voix de mon homme qui se brise alors qu’il salue son enfant. Je mords un peu plus fort ma lèvre et sens la chair céder sous ma dentition trop performante. Je gère, je gère … faut le dire vite hein … Je passe ma main dans sa tignasse et n’aide pas à l’organiser, juste lui signifier que je suis là avant de m’agenouiller à ses côtés.

« Salut Oliver … je confirme, j’aurais adoré te rencontrer … »

Je passe mon bras autour des épaules de son père qui semble submerger par les émotions. Merde, j’ai réussi à survivre à ma douleur, c’est une chose, c’est ma peine. Cependant, être amoureux, c’est aussi porter celle de l’autre et je ne saurais mesurer l’ampleur de ce que cela génère de voir mon mari souffrir, le contempler alors que son corps en entier exprime tout le chagrin du monde et cela m’est insupportable. J’ai envie de le voir sourire, être heureux, de le prendre dans mes bras et l’embrasser pour lui faire oublier … ais ce n’est pas la solution immédiate dont il a besoin et je le laisse continuer ses présentations. Croyant comme je suis, je sais que ce petit l’attend de pied ferme au paradis.

Psychose.

Et si … - ft Nath & Dante

Je ressens plus que je ne vois Dante s'agenouiller à mes cotés, et je me penche dans sa direction en sachant qu'il me retiendra, son bras glissé autour de mes épaules en étant une preuve plus qu'évidente. Une part de moi ne fera jamais le deuil de mon garçon, ne me pardonnera jamais d'être sorti de la pièce pendant ces cinq putains de minutes il y a vingt ans de ça. Une autre part de moi veut laisser le passé au passé et avancer vers l'avenir avec l'homme qui est à mes cotés, ma force autant que je sais être sa faiblesse.

Je reste silencieux un moment, me contentant de communiquer silencieusement avec mon garçon comme je le fais d'habitude, ma main restant posée sur la pierre jusqu'à m'appuyer davantage contre Dante, me laissant submerger par son odeur, sa présence, et le réconfort qu'il m'apporte. Davantage que ce que je lui ai apporté moi-même, à mon avis.

"J'voulais plus entendre parler d'avoir des gosses après ça. J'ai même laissé tomber Elaine. La vue de gens heureux avec leurs gamins... y a des avantages à être complètement stone le plus clair de son temps. Fin bref. Depuis, j'ai eu des neveux, une belle-fille, je m'attends d'un jour à l'autre à des petits enfants... et j't'ai toi."

Où je compte aller sur mon bonhomme de chemin? J'en suis pas certain moi-même, raison pour laquelle je fais une pause qui me parait interminable avant de reprendre, plus sur de moi que jamais.

"J'voudrais faire ça avec toi. J'vois tout le monde autour de nous en avoir et, quelque part, ça me manque. Attention, panique pas, j'dis pas dans l'immédiat. Parait qu'on a l'éternité devant nous. C'juste que... je t'aime, comme un dingue, et même si j'adore ce qu'on a toi et moi, j'me dit que c'est p't'être c'qui nous manque. J't'ai vu avec Elaine, j'sais qu'tu ferais un père génial. Que tu fais un père génial. Et j'suis sérieux, j'aurai aimé que tu connaisse Oliver, tout comme j'aurai aimé pouvoir le voir grandir, me rendre chèvre, l'attendre jusqu'à trois heures du matin parce qu'il aurait trop tenu de moi... Bref, j't'ai perdu ou t'es toujours avec moi?"

Psychose.

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Dante Val'Tayik a écrit:: Et si … - ft Nath & Dante

Après un temps de silence où j’estime que Nath doit adresser une prière silencieuse à son fils, il reprend et je réprime les larmes qui risquent de perler aux coins de mes yeux. Je comprends un milliard de fois ce qu’il veut dire et jamais je ne pourrais imaginer être à sa place et me tenir là où il se tient aujourd’hui. Rien que pour cela, je reconnais toute sa force et la beauté de son être, je suis fier de lui, je suis fier qu’il m’aime et m’ait choisi. Lorsqu’il évoque le petit monde qui s’est construit autour de lui, ce qu’il a réussi à mettre en place pour voir le positif à sa vie, je suis en admiration, paillettes dans les yeux et arc-en-ciel. Le barman me fait passer par toutes les émotions en dix secondes. Tristesse pour son fils, peur pour lui, joie pour tout le petit monde et colère contre l’injustice qu’il a endurée. C’est un de ces cafouillages digne d’un Disney si vous voyez ce que je veux dire. Je le laisse reprendre son souffle et remettre en place ses idées alors qu’il cherche à poursuivre j’ignore dans quelle direction. Son regard devient plus flambant et je sens la détermination qui transpire par tous les pores de son corps. Merde, mais qu’il est magnifique … enfin, ça c’est sans compter sur le retournement de situation auquel je m’attendais pas et j’avoue rester la bouche ouverte comme un con à sa révélation. Vraiment comme un con au point qu’il est obligé de mettre sa main sur mon menton pour remonter ma mâchoire et me sortir de ma sidération. Je secoue la tête pour être sûr que je ne rêve pas et plante mes iris bleutées dans les siennes.

« Tu sais que j’ai pas d’utérus ? »

Ok, fallait que je sorte une connerie, mais j’vous jure qu’il m’a mis K.O. et qu’à part me cacher derrière une vanne de merde, j’ai du mal à réagir. J’pose une main sur mon cœur et reprends avant qu’il surenchérisse à ma vanne.

« Non, sérieusement, j’en ai toujours rêvé, mais … «

Ça se bouscule, ça se bouscule, j’ai trop de questions et ça va devenir fouillis alors j’espère juste qu’il est bien accroché à ses pompes parce que je sens le déferlement de questions arriver et ça va pas être jojo.

« Comment ? Et quand ? Un vampire ? Un humain ? Et comment on va gérer avec nos … conditions ? Attend mais un vampire ça peut pas grandir en plus c’est horrible de transformer un enfant ! »

Ok, je suppose que c’est pas du tout ça qu’il entendait et y’a des milliers d’humains qui demandent qu’à avoir une famille pour être aimé plutôt que de se retrouver dans un foyer ou des familles qui ne font ça que pour l’argent … et le pire qui arrive du coup. La cerise sur le gâteau qui me fait me sentir lâche face à mon homme. Je baisse les yeux et s’en est trop. Je pleure. Ça me gave, j’avais pas envie de pleurer.

« J’avais déjà tellement peur de te perdre … j’ai envie d’être fort et de pas avoir peur, de voir la beauté dans cette vie et l’amour qu’on donnerait à un enfant, mais j’suis pas fort. »

Je relève mes mirettes vers lui et je dois avoir sacrément l’air d’une loque. On est posé le cul sur la tombe de son fils et c’est moi qui chiale … j’vous jure que je vais ma tarter pour ça. Mais sérieusement, il aborde ça aujourd’hui alors que je suis en pleins tsunami émotionnel, cet homme sait vraiment voir le bien et rebondir en toutes circonstances … il est juste incroyable. J’expire inutilement pour évacuer le stress que je suis en train de faire monter tout seul. Il m’a portant dit que c’est pas pour tout de suite, mais j’ai l’impression de déjà y être. Parce que s’il y a une chose que je sais, là, maintenant, tout de suite, c’est que ce qu’il vient de me dire, va se réaliser. Pourquoi ? Parce que je sais qu’il a raison. On va être de bons parents et avec lui, c’est juste un rêve qui devient réalité. Je réagis juste comme un con qui panique.

Psychose.

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Et si … - ft Nath & Dante

A défaut d'avoir l'occasion de répondre à sa connerie, je le frappe bien volontiers sur le pectoral, y mettant toute la force que je peux y mettre en sachant que je ne risque pas de lui faire un bleu, de toute façon. Cela fait, je me recale contre lui alors qu'il s'affole à l'avance, se posant - me posant - tellement de questions que je n'aurais pas vraiment pensé à me poser. C'est pour ça que c'est lui la tête dans notre couple. Moi j'suis les muscles.

Je tourne la tête vers lui, appuyant mon front contre le sien, glissant ma main le long de sa mâchoire, de sa joue, finissant par la poser dans son cou, mes doigts caressant les quelques mèches dépassant dans sa nuque.

"Hé, j'ai pas dit demain, j'ai dit "un jour". On a largement le temps d'en causer, d'y repenser, d'être en désaccord complet à ce sujet et tout le pataquès. Va savoir, des siècles peut-être."

Même si j'espère intérieurement ne pas avoir à attendre aussi longtemps avant de partager ça avec lui. Non, je ne me remet pas de la perte de mon fils, et non, je refuse d'imaginer qu'un jour, logiquement, je perdrais également ma fille. Mais en même temps, je crois que c'était la seule vraie période de ma vie où je me sentais entier, et utile. Quand je veillais sur mes enfants aussi farouchement qu'une cane sur ses petits. Non pas que j'aime pas ce qu'on a, bien au contraire. J'me dis juste que, sur le long terme, je nous vois bien à trois plutôt qu'à deux.

"Et j'te rassure tout de suite, j'compte absolument pas transformer un gosse en vampire... ou imiter Silas, parce que franchement, il a fait comment pour regarder son gosse dans les yeux pendant dix ans? J'saurai pas faire. Nan, y a bien assez de gosses dans la panade dans ce fichu monde pour pas avoir besoin de jouer au vampire. T'sais, quand j'étais gosse, j'aurai pas craché sur un foyer, même si ça avait été au milieu de deux vampires."

Mon regard reporté sur l'inscription sur la pierre tombale de mon fils, je reprends le silence quelques instants, et fronce les sourcils, laissant probablement voir plus de rides sur mon front que la majorité des vampires, transformés dans leur seconde voire troisième décennie. J'ai attendu la quatrième, perso, et d'un coté, ça m'aide à passer plus inaperçu qu'un autre au milieu des humains. Y a pas à dire, la légende du vampire au physique parfait, elle a la peau aussi dure que celle de ces étranges vampires qui brillent au soleil. Après un soupir inutile, je tourne de nouveau le regard vers lui avant de me relever, lui tendant la main pour qu'il me suive dans le mouvement.

"Allé viens. Trop de nostalgie pour la soirée, j'ai besoin d'air."

Psychose.

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Dante Val'Tayik a écrit:: Et si … - ft Nath & Dante

Aoutch … il mesure pas sa force, ma montagne de muscles … Enfin, ça c’est ce qu’il veut croire et je lui laisse volontiers, ça ne me sert à rien de paraître fort, j’aime mieux être rapide et furtif que me battre. Même si un bon coup de poing au travers d’un faciès qui le mérite me fait toujours le plus grand bien. Il m’agace à avoir tellement raison, je l’aime. C’est insupportable que mon cher et tendre soit constamment la voix de la raison, pour ce qui me concerne en tout cas, notre couple.

« Oui, oui … »

C’est d’une petite voix que je lui réponds, mais j’ai rien vraiment à ajouter de plus. Lui aussi, prend son temps pour se poser et ne surenchérit pas. Je ne sais pas ce que cette nouvelle proposition de sa part va engendrer dans notre quotidien, mais je suppose que c’est comme moi et ma proposition de mariage, ça a murit jusqu’à ce qu’on soit tous les deux prêts et j’imagine que ce sera la même un truc du genre en tout cas, mais maintenant que l’idée est plantée, elle va germer c’est indéniable et je l’aime tellement.

Je prends sa main et gémit simplement pour lui signifier que je suis bien d’accord. J’en peux plus non plus de l’ambiance qui se dégage et j’ai envie de voir autre chose, me défouler peut-être, j’en sais rien, mais je finis par ma dire que j’ai faim.

« J’ai besoin de sang perso … »

Je lâche un soupir dépité à l’idée qu’il faut que j’aille chasser et je jette un regard vers mon homme savoir s’il est chaud pour une virée romantique et sanguinaire. Juste un truc, je suis pas fan de le voir trouver sa victime, la toucher et poser ses lèvres sur elle. C’est une chose pour laquelle je n’ai plus l’exclusivité depuis que je l’ai transformé et que je dirais presque que je regrette. Debout, je m’étire de tout mon long, bras au-dessus de ma tête et en laisse retomber un autour des épaules de Nath que j’attire contre moi avant d’embrasser sa joue, la commissure de ses lèvres puis ces dernières un peu plus longuement. J’en ai besoin, je me suis toujours pas débarrassé de mon bordel émotionnel alors l’avoir contre moi, c’est ma drogue, mon moyen de m’apaiser. Je plante mon regard bleuté dans le sien. Il sait ce que j’aime en matière de chasse, un beau criminel qui ne mérite qu’à finir en tas de chair inerte. Oui ok, j’ai un peu des goûts de luxe, on en trouve pas à tous les coins de rues de comme ça et je le laisserai bien me traîner où bon lui semble ce soir.

« Une envie mon amour ? »

Honnêtement, il peut autant me dire qu’il est chaud que pas tant qu’il me propose une activité au moins aussi intéressante que la chasse …

Psychose.

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Et si … - ft Nath & Dante

Je ne l'aurai sans doute pas dit différemment, même si, pour être honnête, je préfère me faire un Bloody Mary au bar que me lancer à la poursuite de mon "repas". Je comprend totalement que Dante ai mis autant de temps à s'y résoudre, et je regrette aujourd'hui de l'avoir poussé à "jouer au vampire". Parce que ce qui me paraissait aussi naturel pour lui à l'époque que ça semblait l'être pour Silas ne l'est en vérité pas du tout pour moi. D'accord, une fois mes crocs plantés dans une gorge offerte, je suis incapable de m'arrêter tant que ma soif n'est pas assouvie... mais toute cette idée de choisir un futur macchabée, le traquer, le coincer, tout ça... c'est vraiment pas ce que j'apprécie.

"J'te proposerai bien de virer tout le monde et se privatiser le bar pour la soirée, mais je sens que tu vas me frapper si ce mot sort de nouveau de ma bouche prochainement ... T'as une idée pour la chasse, ou ça sera ce sur quoi on tombera?"

Mon idée à moi? Le suivre. on dirai pas comme ça, mais de nous deux, c'est lui l'ancêtre, et je lui laisse totalement ce rôle quand il s'agit de trucs de vampires. Peut-être un peu moins quand on songe à des activités moins vampiriques.. quoique, ça, ça dépend des jours, et de l'humeur qui va avec. Mais on parlait de chasser.. je crois.

"Ca nous changera les idées. J'ai bien une piste pour la suite mais là, j'suis vraiment pas dans l'humeur, à moins que tu veuilles bien d'une loque qui se planque dans tes bras."

Je le laisse m'embrasser, me narguer un instant avant de réellement m'embrasser, devrais je dire, avant de l'empêcher de s'éloigner pour l'embrasser à mon tour, gardant ma main agrippée à son col plus longtemps que nécessaire, pour finir par le relâcher, non sans attraper sa main en passant.

Psychose.

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Dante Val'Tayik a écrit:: Et si … - ft Nath & Dante

Je hausse les sourcils.

« T’as pas un peu des préjugés toi ! C’est pas parce que je râle contre ton bar et le temps que t’y passes que je dirais non pour qu’on se le privatise un soir ! D’ailleurs, détrompe-toi, ça m’irait même bien mieux si tu me dis que t’as assez de sang pour me sustenter parce que j’ai une faim de loup … »

Oh non, mais j’éclate de rire tout seul. Je crois que c’est la première fois que je la sors celle-là et c’est un comble quand même. Enfin bref, je ne veux pas manquer de respect à nos morts, quoique je suis plutôt sûr que de là-haut, ils sont plus heureux de nous voir continuer à vivre – ce qui est un paradoxe – plutôt que de s’apitoyer sur notre sort.

« Je te propose qu’on dise au revoir à Oliver et Luka et qu’on aille digérer tout ça. Si on trouve de quoi se mettre sous la dent en chemin, on en profite et si on revient bredouille, et bien on se prendra du sang de ton congélateur et on y mettra du rhum. »

J’y peux rien si j’ai un amour inconditionnel pour cet alcool et j’vous assure que le mélanger au sang et à des recettes de cocktails classiques, c’est une véritable tuerie et mon cher et tendre ici présent, est passé maître dans cet art. J’attrape sa main et l’attire vers mes lèvres pour y poser un baiser. J’ai envie de lui faire penser à autre chose autant que j’ai ce même besoin pour moi. Je n’ai pas pris ma voiture et nous n’avons plus qu’à rentrer par les ruelles sombres. L’avantage ici, c’est que l’ambiance est tellement verte et pure que même les ruelles sombres semblent accueillantes et reposantes. Je ne me suis jamais réellement senti en danger et c’est peut-être une des problèmes. C’est que pour trouver une victime assez coupable pour déculpabiliser, c’est pas toujours évident.

Nous adressons un au revoir silencieux à nos être perdus et nous continuons dans les allées silencieuses qui nous mènent vers la sortie du cimetière. De là, nous nous faufilons rapidement à travers les avenues. Soudainement, je m’arrête et pose une main sur l’épaule de Nath.
De l’autre main, je dépose un doigt sur mes lèvres pour lui signifier de ne plus faire un bruit. Il a dû le sentir aussi, car il s’est figé autant que moi, mais une bande de loups ne doit pas être très loin et si lui et moi ne leur cherchons pas querelles, il n’est pas de notoriété publique que nous sommes pacifistes rien qu’à nos têtes et sinon, ils sont même pas comestibles pour nous. Je désigne d’un mouvement de la tête pour lui indiquer de faire demi-tour et nous prendrons une route certes plus longue, mais qui nous évitera les soucis. Je n’ai pas envie de me battre et je préfère de loin notre promesse de se prélasser dans son bar en sirotant des boissons de son cru.

« Excuse-moi, je préfère éviter de les croiser. »

Nous arrivons finalement sans encombre et il sort les clés de sa poche pour accéder au coulisse de son antre … Qu’il me surprenne, il sait très bien ce que j’aime.

« Tu vois, je l’aime bien ton bar. »

Je lui adresse un sourire et un clin d’œil. J’suis un chieur, mais c’est aussi pour ça qu’il m’aime, d’un côté, je râle qu’il y passe du temps, aussi parce que ce petit père ne sait pas ne pas draguer le premier venu que je sois dans la salle ou non et j’avoue que ça me titille toujours de le voir ainsi.

Psychose.

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Et si … - ft Nath & Dante

Une faim de loup? Espèce de vampire à la manque tiens! J'le bafferait bien pour ça tiens, mais j'aime trop à le voir rire, même si ça a à être de lui-même, même si c'est dans un lieu à peu près tout sauf adapté pour un tel fou rire. Ca fait du bien en fait. J'ai beau être, je le crois en tout cas, le plus optimiste de nous deux, j'ai pas le rire aussi facile que lui. Chacun sa croix à porter, et je crois qu'on en a quelques unes à nous deux réunis.

"Sauf si un clan complet de vampires a multiplié les tournées depuis le début de la soirée, j'devrais avoir ce qu'il faut."

D'accord, même avec ça, devrait y avoir ce qu'il faut. J'aime avoir du stock d'avance dans le frigo, et puis entre nous, c'est jamais perdu. Si c'pas les clients qui vident les poches, c'est le patron hein. Ce qui m'évite bien souvent de songer à chasser, ce qui me va très bien, parce que je suis aussi peu friand de la chasse à l'homme que de celle au cochon sauvage... oui non parce qu'il faut avoir de tout pour tout le monde, donc à coté du stock d'O négatif, y a le sang de porc récupéré à la boucherie locale (qui doit penser que je fais du boudin par tonnes...). Faut dire ce qui est, ça a moins de gout, mais l'un ou l'autre, tant que c'pas pris à la veine, j'ai pas trop de principes sur la question.

"On fait ça oui."

Sa main dans la mienne, ses lèvres sur ma peau, un dernier regard silencieux vers ceux que nous laissons derrière nous, et nous voilà finalement sortis de cet endroit que j'exècre tant tout en y retournant trop souvent, pour nous promener dans les rues sombres de la ville. Se méfier? Vu que c'est nous les prédateurs de la ville, pas vraiment. L'instinct de survie fait bien assez son boulot (et pourtant, j'en ai jamais eu beaucoup), et je retiens mon prochain pas arrivé à un carrefour, sentant Dante se mettre en alerte lui aussi, pour observer une meute de loups-garous faisant un sort au contenu d'une benne à ordures un peu plus loin. J'vais être honnête, j'avais même pas tiqué que c'était la pleine lune ce soir. Et autant j'ai archi rien contre les loups-garous le reste du mois (même si ils ont une odeur exécrable), autant en pleine lune, j'irai pas m'amuser à leur caresser le museau.

"Qui a envie de les croiser?"

Notre itinéraire bis nous prend plus de temps, mais après tout, j'ai pas souvenir que quelqu'un nous attende à la maison, et on n'a pas besoin de surveiller l'avancée de la nuit pour ne pas brûler au soleil demain matin donc...
Arrivés devant "l'entrée des artistes" de mon bar, je cherche un instant la clef sur mon trousseau avant d'y entrer, laissant mon ouïe et mon odorat m'annoncer la couleur à l'intérieur. Bon, pas grand monde à virer, c'est déjà ça de gagné. Et d'ailleurs, j'interpelle discrètement mon employé de la soirée en me glissant à peine dans la salle, histoire qu'il indique gentiment la sortie aux derniers clients, et prenne le reste de sa soirée. Le ménage, j'm'en occuperait plus tard.

"Et ton regard tique sur le bordel que j'ai sauvé de ton rangement de l'appart."

Je glisse un bras autour de son cou avant de l'embrasser, le laissant reculer jusqu'à s'installer sur un tabouret pour m'installer sur ses genoux. Si c'est pas comme ça que j'vais nous servir un verre? J'suis sur qu'en tendant le bras, j'atteins la tireuse à bière. Pour les poches de sang, c'est une autre affaire j'en conviens. A lui de me rappeler aux priorités. A ceux qui l'auraient pas remarqué, j'suis pas le raisonnable du couple.

Psychose.

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Dante Val'Tayik a écrit:: Et si … - ft Nath & Dante

Non, mais il a raison, aucun de notre espèce n’a envie de croiser ces énergumènes qui sentent une odeur infâme. Nous poursuivons donc notre chemin par des moyens détourner jusqu’à arriver à bon port. Je le regarde chercher ses clés et galérer, heureusement qu’il a ses yeux de noctambules pour l’aider sinon on serait encore dehors, c’est sûr.

« Non, mais ton bar, ton bordel mon chaton ! J’suis pas là pour … »

Okok … mon regard se perd vaguement sur le fatras et je hausse les sourcils involontairement sur le coup. Ce qu’il remarque amplement vu la grimace qu’il me fait.

« Non, mais après si tu veux faire un p’tit ménage de printemps pour t’aider, tu sais que j’suis toujours partant … Un grand sac poubelle et on en parle plus. »

Le p’tit coup de coude dans les côtes, je l’ai bien mérité et ça m’arrache un rire en réponse. Je l’attire contre moi et kidnappe ses lèvres pour un baiser à faire rougir les prudes. Mon nez frôle le sien alors que mon regard rieur persévère à capter le sien.

« Je t’attends si tu veux finir de faire déblayer le plancher aux importuns, mon cher. Et ça te donnera l’occasion de vérifier les stocks d’hémoglobine. »

Je le vois me titiller une dernière fois avant de se diriger vers la salle principale de son côté et je laisse pianoter me doigts sur quelques étagères où je reconnais effectivement le fourbis de notre appartement qu’il a vaillamment dissimuler là où je ne suis pas sensé y retrouver. Je souris et fais jouer mon index dans la poussière où je m’amuse à y inscrire des mots doux pour quand il tombera dessus.

Je ne fais pas bien attention au temps qui passe, et ce depuis longtemps il faut dire, avant d’entendre la voix de mon amour m’appeler. Un sourire se dessine sur mon faciès et c’est à pas de velours que je me dirige vers lui. Mes iris bleutées se posent sur lui alors que déjà ils s’amusent à confectionner le premier cocktail. Mon regard pétille et je pose mon illustre postérieur sur le premier tabouret de bar qui me tombe sous la main afin de le contempler en pleine action. Je le regarde amoureusement et me perd dans mes pensées. Je rouspète, j’ai merdé certains jours, royalement parfois, j’ai accepté aussi ses défauts et grandement rivalisé avec les miens, mais au jour d’aujourd’hui, je sais que je l’aime et que j’ai pas envie d’être plus loin que ce siège de bar à ses côtés.

« Tu me vends du rêve, on passe une soirée tranquille et en plus tu me fais mon cocktail préféré … J’aurais pas pu souhaiter mieux. »

Je choppe sa main pour y déposer un baiser avant de me saisir de mon verre et d’en savourer une gorgée généreuse.

Psychose.

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Sujet: Re: Et si ... - ft Nath et Dante (★)

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