P'tit spectacle de danse ft Alistair

Oui, je porte une certaine jalousie envers mon homme et qui ne le serait pas? J’hausse un sourcil sur le commentaire qu’il me passe sur la jalousie. Il serait donc jaloux?

-Hum, intéressant…

Que je murmure en buvant une gorgée de mon verre d’alcool en le redéposant sur le comptoir en reportant mon regard vers les deux femmes, dont l’une qui est revenue parmi nous et sa compagne à demi. Je jette un regard vers la scène, toujours en cours de montage, plusieurs instruments s’y retrouvent. Je reporte mon attention sur les présentations qui se passent sans brûlure. Je glisse une main dans son dos ou plus précisément entre sa ceinture et son pantalon lorsque je ressens une tension venant de lui. Je n’ajoute rien à la pluie et au beau temps.  

Je lui confirme que la salle est complètement sous son charme, le geste de ma main dans sa ceinture confirme qu’il m’a aussi eu, pour une rare fois parce qu’habituellement je suis moins démonstratif, je me garde une réserve. Je le laisse prendre mon verre.. Qui ne me revient pas, que j’interpelle le barman pour un autre verre.

-Tu vas être déçu … C’est du Whiskey…

La scène accueille le patron de l’endroit. Il chante quand même pas si mal et la salle semble revenir petit à petit sur terre, ce mec, j’ai encore du mal à le cerner. Je me questionne sur la chanson que mon angelot a pu chanter, j’ai cru l’avoir reconnu que le titre ne me viens pas. Ni au demoiselle a voir leur tête.

-Je réussis de temps à l’autre à faire quelque accord, chanter faudrait voir, danser… hmmm..

Je connais la guitare, chanter en plus, je n’ais jamais vraiment essayer pour ce qui est de danser, n’en parlons pas je suis une brele, d’ou mon intérêt à suivre quelque cours qui me faudra caser dans mon horaire à venir.. Prenant le nouveau verre que le barman me serre, je montre un petit intérêt sur la réponse qu’il leur fournira. Aurais-je lancé une perche pour me faire monter sur scène? Faudrait pas que l’idée lui vienne à celui là, quoique j’ai peut être quelque chose sous la cravate.

Je sens la main de Lesbus se glisser à ma ceinture, et je lui jette un regard surpris, peu habitué à ce genre de geste de sa part en public. Effectivement, il ne mentait pas quand il prétendait que je l'avais embobiné lui aussi. J'accepte le compliment de la jeune femme d'un hochement de tête et un sourire somme toute plutôt gêné. C'pas comme ci j'avais réellement l'habitude de chanter en public, et encore moins d'avoir droit à des commentaires positifs suite à une telle démonstration. Je sais même pas si Les' a déjà eu la malchance de m'entendre chanter sous la douche, pour dire. En général, je profite de son absence pour chanter sur la radio dans l'appart. Et j'ai l'ouïe fine en ce qui concerne le bruit de l'ascenseur qui s'arrête à notre étage. Même si j'dis pas qu'une fois ou deux, c'est pas le bruit de la clef dans la porte qui m'a fait remarquer son arrivée... plus d'une fois ou deux d'ailleurs.

Lesbus n'a pas le temps de me prévenir que l'alcool dans son verre n'est pas celui que je crois que j'en avale une gorgée, et effectivement, j'y serai allé moins vite si j'avais su ce qu'il y avait dedans. Non pas que j'aime pas le whisky, mais c'est quand même pas ma saveur préférée. Je toussote pour évacuer la chaleur de l'alcool dans ma gorge alors que le patron offre un bien meilleur spectacle que moi sur scène.

"Danser? Non alors mon chat, j'suis encore preneur de t'emmener à un karaoké si ça peut te faire plaisir. Mais tu me feras pas poser le pied sur une piste de danse, même après m'être enfilé une bouteille de ce truc. Ca c'est une promesse."

D'ailleurs, je dirai que l'idée du karaoké, je la garde dans un coin de ma tête, sait-on jamais que Les' voudrait montrer un talent particulier pour le chant... ou qu'on aille se ridiculiser dans l'un ou l'autre des karaoké bars de la ville. A deux, le ridicule tue moins que seul, après tout.

Ils évoquent tous les deux les cours de danse. Je connais l'avis du premier, puisque c'est bien pour ça que je pose la question au second. Il faut que je sois honnête, je m'y attendais vu la discussion eu précédemment avec maître Cavannaugh.

- Il ne faut jamais dire jamais !

Je nous sens quelque peu de trop dans cette discussion. Mais je le comprends. Lorsque je me retrouve avec Gloria, j'aime ces moments hors du temps, où il n'y a que nous deux, même si je dois avouer ne pas m'y attendre en cet instant précis. Ils sont adorables.

- Nous allons vous laisser messieurs. Ce fut une agréable soirée en votre compagnie. Merci.

Je ne sais quoi ajouter de plus à tout cela. Ils ont besoin d'intimité et je ne dis pas non pour en avoir avec ma chère et tendre. Nous avons eu une bonne soirée que ce soit pour nos nouvelles rencontres, notre nouveau mécène et le spectacle des jeunes était vraiment pas mal à un ou deux détails près, mais je ne compte pas les empêcher de passer à leur tour une bonne soirée, nous verrions tout cela lundi. Et puis nous n'avons plus vingt ans, ni elle ni moi. Un peu de repos ne nous ferra pas de mal.

- Bonne soirée, messieurs. Au plaisir ! Nos portes restent ouvertes si jamais vous changez d'avis.

Je redépose mon verre, Gloria fait de même. Nous saluons nos deux nouvelles connaissances avant de nous éclipser.

"Moi non plus, mais t'as le bon gout de pas envouter la moitié de la salle toi."

Les deux femmes finissent par nous laisser, ayant certainement convenu que ce rendez-vous à quatre improvisé a bien assez duré. Je les salue rapidement alors qu'elles s'éloignent, appréciant d'avoir une minute en tête à tête avec mon homme. Une minute trop courte comme il me rappelle bientôt à mes obligations, et étant donné que nous sommes sur mon lieu de travail, difficile de prétendre avoir attrapé une grippe entre hier et ce matin... et encore faudrait il que j'ai déjà attrapé une grippe.

"Tout juste... mais je compte bien voler te retrouver à la seconde où je suis libéré pour la soirée."

Je l'embrasse presque chastement, gardant le contact de mes lèvres sur les siennes une seconde de plus que nécessaire avant de m'éloigner à contre-coeur, sachant que ce n'est pas lui qui me poussera à reculer si je ne me met pas un coup de pied pour le faire. Allé Amaël, au boulot.