Rajoutez cette boulette à ma note ! - ft Nath & Dante

Je monte les escaliers. C’est déjà une première rien que le fait que je n’emprunte pas les moyens détourner pour atteindre notre appartement. Disons que la dernière fois, j’ai tellement surpris Elaine, la frayeur sur son petit minois m’a convaincu que j’avais une sale habitude. Cela dit, cette méthode se révèle d’une lenteur innommable et je frôlerai la syncope si mon cœur battait encore. Ce soir je suis déchaîné … Je me sens d’une puissance sans nom et pourtant … J’ai encore le goût du sang chaud dans la bouche et j’avoue ne pas être totalement déçu de ma connerie. Enfin, je ne sais pas encore trop quoi en penser. Je sais que la jeune fille – Elaine – est allée dormir chez une amie ce soir – ou un ami ? J’ai pas tout suivi – donc moyen que seul Nath m’accueille à 2h du mat’ à la maison. J’ouvre la porte et trouve mon mec affalé dans le canapé une bulle de bave au coin de la bouche. Et toujours sexy. Tellement sexy … et j’ai encore un peu faim. Arf … il le prendrait comment si je lui demandais de me compléter mon repas de ce soir. Je m’approche de lui à pas de velours avant de m’assoir à ses côtés et dépose un baiser dans son cou suivi d’un léger mordillement. Après tout, je peux bien faire une boulette de plus ce soir, il n’en saura presque rien non ? Je crois que la faim parle pour moi et je m’écarte avant de finir par réellement me sustenter à sa jugulaire.

« Nath … j’ai faim, je peux te croquer ? »

Je lèche son cou alors qu’il émerge. Mon regard se plonge dans le sien et je le vois bien que mon appétence pour l’hémoglobine va finir par ternir ma réputation de vampire respectueux de ses victimes. Ma tête se blottit dans son cou et il me sert contre lui en gros doudou que je suis, je vois bien qu’il n’a pas dû comprendre ma requête ou alors il fait admirablement semblant de l’ignorer, un vrai comédien.

Alors je me redresse et plante mon regard dans le sien à défaut de planter mes crocs dans sa nuque. Par politesse, je réitère ma demande. J’espère juste qu’il dira oui.

« Mon amour, j’ai une irrépressible envie de te mordiller et soit tu me dis non et je fais rien, soit tu me dis oui et je veux juste goûter. »

J’ai très envie de tester le sang du brun, avoir un aperçu de ce qu’il recèle en lui comme je l’ai fait ce soir avec la jeune femme. La suite, c’est qu’il faut quand même que je lui annonce que j’ai créé mon premier infant ce soir …

Je n’ai que pu saisir son nom avant de la ramener à mon ancien appart encore inoccupé … Elisabeth … Cette nuit, elle ne risque pas de faire le moindre mal à une mouche, mais il faudra bien que j’y retourne demain pour la surveiller. Souvent la première faim est redoutable. Je le regarde finir d’émerger et son regard perplexe quant à ma demande. Il réfléchit à comment me rembarrer ou il est tenté ? Bonne question.

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Rentrer du taf à 1h du mat pour trouver l'appart vide, ça me fait presque bizarre, maintenant que je me suis habitué à la présence de Dante et d'Elaine (quand elle dort à la maison) dans les murs. Enfin, ça m'empêche pas de choper un truc dans le frigo (si vous demandez, ça doit être un poisson pané de la veille qui aurait du, normalement, être réchauffé avant ingestion) avant de m'installer sur le canapé, pour essayer de finir le bouquin avec lequel je me casse la tête depuis...une éternité je dirai. Lequel? Dante m'a conseillé de tester le bouquin des films devant lesquels on a sombré, avec Shawn. Le seigneur des anneaux. Voulez savoir? Le bouquin est un pavé de 1000pages écrit en taille 8, et depuis dix jours que je suis dessus (ok, on parle pas de trois heures de lecture par jour), j'ai à peine quitté la Comté. J'me plaindrais plus de la longueur des films. Et quand on lit dans la pénombre à 1h du mat, bien installé sur sa banquette, après une soirée de taf... ben on pique du nez.

Jusqu'à me faire semi-réveiller par Dante, qui a pas l'air dans son état normal. On verra demain. Je l'attire contre moi en vue de replonger dans les bras de Morphée, et avec lui c'est encore mieux. Sauf qu'il insiste, jusqu'à ce que je réalise qu'il est sérieux. Je le repousse légèrement pour pouvoir l'observer entre deux paupières pas trop ouvertes, finissant par me relever sur les coudes pour me retrouver à son niveau.

"Tu vas dire que j'te dit toujours non. Mais t'as une tête de camé là. Et crois-moi, j'sais à quoi ça ressemble."

La seule chose de bien à retirer de mes années de désuétude. Elaine risquerait pas de réussir à me le cacher, le jour où elle déraperait. Bien que j'ai toute foi en ma fille pour que ça n'arrive jamais. Fin, ça reste ma fille, on est jamais à l'abri d'un mauvais gène quoi.

"J't'ai déjà dit que j'étais pas contre, dans la mesure où t'en as besoin. Là t'en as pas besoin, t'en as envie. Alors explique, et si j'pique pas des pois entre deux parce que je suis juste mort, on revoit ça."

Parce qu'il a peut-être bien une très bonne raison. Genre être tombé sur une poche de sang pas frais dans le congel de son bureau. Mais il me planque un truc là, c'est clair, net et précis, et j'compte pas le laisser faire passer ça en se faisant un diner. Il m'explique, et j'vois après.

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Je m’accoude sur le dossier du canapé et fais une moue boudeuse. Je suis frustré, vexé, angoissé et je glisse lentement vers la panique. Le pire c’est qu’il a raison, mais pour une fois que je me sens vampire sans en avoir honte … c’est peut-être bien la première fois et je n’arrive pas à savoir si c’est une bonne chose au regard de la réaction du sorcier. J’ai même plutôt l’impression d’un coup de m’être totalement fourvoyé et j’ai juste envie de disparaître. Forcément, y’a jamais de poudre de perlinpinpin quand on en a besoin, je regrette juste les films de vampires où ils sont capables de se changer en chauve-souris et volettent dans la nuit pour s’enfuir. Alors en bon douteur que je suis, je me mets à me mordiller la lèvre violemment me disant qu’il vaudrait mieux que je déballe mon sac quitte à ce qu’il me vire de chez lui tout de suite. Je ne vais pas non plus lui mentir et rajouter des pierres à mon sac, je coulerais direct. Un soupir s’échappe de mes lèvres alors que je redresse une fois encore mes yeux vers lui.

Sauf que dans les faits, j’ai du mal à laisser les mots franchir mes lèvres. Je reste sans voix et fuyant son regard pour la seconde fois. Merde … je veux pas qu’il me foute dehors en fait. Et je veux pas l’empêcher de dormir. Je ferais pas mieux de lui dire qu’on en parlera demain ? J’attrape le livre qui traîne sur le canapé et fais tourner les pages rapidement. Le bruit des pages qui s’agitent me calme partiellement, mais je ne sais toujours pas ce que je dois dire à Nath. Je me triture les méninges, aucune formulation convenable ne vient. Je vais passer pour un con, un dangereux criminel et un autre vampire qui a pas compris l’ordre naturel des choses. Mais merde, cette adrénaline, ce sentiment de puissance … j’ai jamais ressenti cela avant, ça n’a rien à voir avec ce qu’il peut arriver dans une vie humaine. Lorsqu’elle buvait mon sang, j’ai vibré à cette nouvelle connexion qui naissait entre nous, à notre lien fraichement établi.

Le plus étrange, c’est ce retour à la réalité, pourquoi je me sens honteux devant mon homme ? Pourquoi j’ai l’impression d’avoir perdu un peu de mon humanité ce soir ? Je mordille ma lèvre inférieure nerveusement et cette fois, ma chair craque et je sens une perle de sang se former dans ma bouche. Sinon, je finis par convenir du plus simple, enfin, c’est ce qu’il me semble, mais je risque de déchanter. Deux options : il est trop fatigué, il lâche l’affaire ou il va pas comprendre et s’inquiéter et je suis bon pour la guillotine.

« Non, laisse tomber … »

Honnêtement, j’ai juste mal au ventre de stress et une envie de pleurer. Heureusement que ni l’un ni l’autre ne peut vraiment perturber mon métabolisme surnaturel. Aucune larme ne vient, aucun problème donc. Je m’adosse totalement contre le dossier du siège et espère qu’il aille gentiment se coucher. Je peux même lui promettre de le rejoindre une fois que j’aurais bu une petite poche pour me calmer. Je déglutis attendant la sentence …

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Je commence d'abord par récupérer le coussin sous ma tête pour le poser sur mon visage, envieux de rejoindre les bras de Morphée pour le moment. Sauf que le silence de Dante dure bien trop longtemps avant qu'il ne reprenne la parole, au point où je me demande si il est encore dans la pièce. Je finis par lui envoyer le coussin dans la tête (ou du moins, j'ai cru viser quelque part dans sa direction, notez que je dors encore à moitié), avant de me relever malgré le désaccord de mon dos, le remerciant intérieurement de ne pas avoir besoin de lumière pour se déplacer dans la pièce. Y a rien de pire que la lampe en pleine poire au réveil. Je me traine donc jusqu'à coté de lui, passant mes bras autour de sa taille pour poser mon menton sur son épaule. Me retenant de fermer les yeux trop vite. Même si, malgré la position debout peu confortable pour dormir, sa simple présence m'y encourage fortement.

"Nan, j'laisse pas tomber. Dis moi c'qui t'arrives. Ok?

Je le libère d'un bras le temps de glisser une main à ma bouche pour étouffer un bâillement, tenant peu à lui offrir ma mauvaise haleine du mec crevé, et qui a peut-être bu un verre ou deux au taf, en pleine face, avant de remettre mon bras en place, l'empêchant plus ou moins de se défiler. Disons que c'est mon intention. En prime de me servir de lui comme tuteur.

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Tête de mule et tête de mule … Le problème c’est qu’il faut bien qu’un de nous deux gagne et autant dire que je suis mal embringué pour être celui-là. Mon mec est pire que moi, il n’y a pas à douter et j’esquisse un sourire de dépit face à cette réalité qui va me pousser à dévoiler ma dernière boulette à Nath. Un soupir m’échappe et j’évite soigneusement son regard. Cela dit, avec son air ensommeillé et son parti pris de m’utiliser comme poteau pour éviter de tomber de sommeil me permet de le fuir facilement. Si j’ai déjà assez mordu ma lèvre auparavant, je sens maintenant l’hémoglobine perler et accentuer mon mal-être, ce n’est pas mon sang que je goûte, mais celui de la demoiselle que j’ai sauvée précédemment, enfin … sauvée … condamnée à une vie éternelle d’errance.

« Tu vas me tuer … j’ai fait un truc et j’arrive pas à savoir si j’ai bien fait ou pas. Au début, je me suis dit que je l’ai juste sauvé et puis, j’ai paniqué et elle était presque morte et je ne savais pas quoi faire avec ce cadavre encore tout chaud …  »

Je le sens qu’il se redresse un tantinet, toujours luttant contre le sommeil, mais sans doute confus par mon discours totalement décousu. Ok, mais c’est hyper dur d’annoncer de but en blanc que j’ai transformé quelqu’un en ce que je déteste le plus. Un semblant de moi-même pour une ancienne humaine. Je lève les yeux au ciel et le prend dans mes bras. J’enfoui mon visage dans sa tignasse et respire son odeur.

« Depuis, j’ai faim, j’ai envie de plus de sang et j’ai pas réfléchi en te demandant le tien, mais j’en avais grave envie … C’est pas une bonne idée, on devrait se coucher et j’arrêterai de faire de la merde pour la soirée si on va juste … »

Toujours brouillon … non mais va falloir que j’apprenne à écrire de véritable rapport un jour, tu m’étonnes que Silas pète un câble par moment à comprendre ce que j’ai laissé comme note. Faut juste que je n’oublie pas que les gens ne sont pas dans ma tête et ont pas les vagues morceaux d’histoire que j’élabore en pensée.

Lorsque mon regard croise enfin ses yeux noisettes, je devine qu’il est dubitatif. Il a dû capté vaguement que j’avais un p’tit cadavre sur les bras et pas forcément de mon fait, mais il serait temps que je finalise mon élocution sur le véritable dilemme que j’ai résolu de la pire manière finalement … ou de la meilleure ? J’ai toujours du mal à savoir.

« Ok, je recommence … j’ai croisé un vampire se faisant un casse-croûte au cou d’une jolie demoiselle, je l’ai mis en fuite mais la belle a failli finir au bois dormant pour toujours, sauf que dans la panique, j’ai … je lui ai fait boire mon sang. Donc maintenant, j’ai une fille. »

Ok, elle paraît dix ans de plus que moi et les a sans doute en terme d’années de vie humaine, mais je cache juste mon jeu du haut de mes 65 balais …

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Non mais je vois bien qu'il essaye de me faire passer un message. D'ordinaire, j'suis plutôt doué pour déchiffrer les énigmes qu'une conversation à demi construite peut contenir. J'suis d'ailleurs le premier à pas toujours être clair quand j'ai l'explication dans la tête mais que j'oublie de la donner. Mais quand je manque de sommeil, ok, quand je dors carrément debout, ça met un peu plus de temps à percuter. Un peu beaucoup plus de temps.

"Ouais nan mais j'vois bien que t'essaye mais... tu peux reprendre au début s'teuplait?"

Et le voilà qui réfugie son nez dans mon cou, réussissant à peine à me faire craindre une demi-seconde qu'il ne mette ses envies à exécution. Ses envies? Qu'il me plante ses crocs dans le cou, non? Je glisse un bras dans son dos pour glisser mes doigts dans ses cheveux, alors qu'il essaye de se reprendre. Seconde tentative, pas mieux. La troisième a l'air un peu plus claire. De ce que j'en retiens? Qu'il a une fille, alléluia.

"Et ben Mazal Tov ! Et bienvenue au club des pères foireux."

J'ai quand même un semblant d'éclair de génie et je m'écarte de lui pour m'asseoir sur le pied de la banquette, mettant A, B et C ensemble pour comprendre un truc ou deux.

"Mais elle a quel age exactement? Parce que, excuse-moi de l'expression, mais j'crois que y a un paquet d'années qu'tu tires à blanc. Sans offense."

Si j'ai pas capté le truc d' "avoir une fille" pour un vampire? Il est genre deux heures du mat, alors, à moins de finir par me servir un verre, va pas falloir en demander de trop à mon cerveau. Et encore, j'suis loin d'être sur qu'un verre m'éclaire les neurones. On peut vraiment pas remettre cette conversation à demain? J'm'en fous qu'il ai une fille... enfin non, j'm'en fous pas, mais j'ai eu une vie avant lui, il a eu une vie avant moi, j'crois qu'on est clairs là-dessus. Et vu qu'on a passé nos 15ans depuis un sacré moment, lui et moi, rien de plus normal...

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Je grimace, toutes dents dehors. Je m’emmêle les pinceaux et c’est pas beau à voir, le pauvre va devoir activer plus de deux neurones s’il veut capter une once du charabia que je déblatère. Quant à me réfugier dans son cou ? Non, je n’ai plus pensé une seule seconde à le mordiller pour me repaître de son sang, c’est oublié et son refus m’a refroidi … tout du moins un peu plus que je ne le suis déjà dirons-nous.

« Foireux ? Je sais pas, faut déjà que je voie demain soir à son réveil si elle va avoir une fringale sanguinaire et si je vais réussir à la calmer ou pas … Et sinon, je pense qu’elle doit avoir entre 30 et 35 ans … je sais pas en fait … parce que morte elle avait l’air tellement paisible … »

Je replonge dans mes souvenirs et essaye de repenser le visage de la jeune femme alors que je l’étends sur le canapé de mon ancien appartement. Y’a pas à dire, elle est déjà très belle, mais peut-être pas aussi jeune que je ne le suppute. Enfin, c’est compliqué, je n’ai jamais été une flèche pour estimer l’âge des gens et je n’en vois pas vraiment l’intérêt. Je me tâte toutefois à répondre sur son allégation comme quoi je tire à blanc … hum … ça aurait dû être d’une autre couleur ou …. Héhéhé, non je vais garder mes réflexions débiles pour moi, j’ai bien assez merdé ma soirée pour le moment sans rajouter une bonne couche de mon humour de merde.

« Bon et sinon j’avais pas prévu de faire subir à quelqu’un d’autres de devenir vampire … je le vis déjà bien assez mal moi-même et si c’était pas pour Luka, j’aurais sans doute tenter la corde ! Enfin, maintenant c’est toi mon p’tit rayon de soleil ! Au sens figuratif bien sûr. »

Non, sérieux, j’vais pas m’y essayer, j’aime bien vivre et franchement pour le mec que j’ai dans mes bras à cet instant, j’remercierai jamais assez le souvenir de Luka de m’avoir donné la force de continuer. Sinon, j’ébouriffe vite fait sa tignasse et je capte par la même occasion son regard qui change. Interrogateur, puis une étincelle de lueur qui me notifie qu’il vient de capter. Je fronce les sourcils et plonge mon regard dans le sien. Merde, mais qu’il est beau.

« Je sais pas si ton air contrit doit m’inquiéter, mais t’es trop mignon … Sinon je te prends dans la chambre et je t’assure que j’ai un appétit tout autre qui pourrait s’ouvrir ! »

Un sourire a demi convaincu par ma connerie, mais j’espère juste qu’il va pas flipper par ce que je viens de lui annoncer.

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"Réveil", "fringale sanguinaire", "morte", c'est quoi sa conner...Putain le con, j'crois que j'ai capté un truc!

"Attends, tu veux dire que ta fille c'est aussi un vamp...Oh."

Ok, en fait, quand il dit qu'il a une fille, c'est qu'il a fait d'une fille un vampire? Si il trouve de la fumée derrière mon crane, qu'il s'étonne pas...

"Nan nan, tu causes ni d'corde ni d'soleil. Tu m'montreras demain, si j'peux t'aider."

Je sens sa main dans mes cheveux, son regard qui tente de garder le mien captivé alors que le marchand de sable est passé, mais alors bien passé par ici. Quand à sa proposition plus qu'indécente? C'est le genre de discours que mon cerveau comprend quelque soit mon état de fatigue, je dirai. Je tends le bras vers lui pour attraper le col de son tee-shirt, l'attirant vers moi sans avoir la moindre envie de me relever du canapé. A lui de pas me tomber dessus... ou de me tomber dessus, à vrai dire, j'ai déjà connu situation bien plus dérangeante, en soi. Je l'embrasse avant de passer mes bras autour de son cou, fermant les yeux dans un soupir.

"Laisse-moi dormir deux heures avant. Sinon j'te jure que ton égo va en prendre un coup quand j'vais m'endormir au moment où ça dev'nait intéressant."

J'arrive presque à rire de ma connerie, en étouffant un nouveau bâillement contre son épaule. J'crois que j'irai pas beaucoup plus loin ce soir, avec la meilleure volonté du monde...

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« Ben oui. »

J’ouvre de grands yeux ronds comme des soucoupes moi-même. Je suis tellement dans ma lancé que je ne me suis pas dit une seule seconde qu’il pourrait penser à une fille au sens biologique du terme. Déjà que les femmes et moi ça fait deux, mais avoir un enfant avec … je secoue la tête. Nope ! C’est mort et re-mort ! Un peu comme moi quoi. Et c’est certainement pas avec le peu d’aventures que j’ai eu dans ma vie sentimentale que je risque d’avoir une fille. Petit récap’, de mon vivant, je n’ai eu que Luka.

J’esquisse un sourire alors que mon brun ne capte plus que mes dernières paroles après m’avoir conforté dans l’idée qu’il me soutiendrait s’il le peut dans ma nouvelle paternité vampirique. Deux heures ? J’attendrais, mais promis, dans deux heures top chrono je le réveil. Ça fait peut-être un peu princesse, mais je suis fier d’avoir le rôle du prince charmant dans cette scène, je prends mon endormi dans les bras et le porte jusqu’à sa chambre, il grommèle un peu, aucun doute qu’il aurait aimé me faire croire qu’il puisse marcher jusque là-bas, mais à peine poser sur le matelas que j’entends sa respiration ralentir et son cœur battre à un rythme reposant. Un nouveau sourire se dessine sur mon visage et je l’embrasse tendrement avant de me glisser à ses côtés. Je n’ai pas sommeil et n’en ai pas besoin, mes pensées fusent vers l’inconnue qui doit encore dormir à mon appartement et à tout ce qui nous attend. J’espère qu’un monstre ne naitra pas de ma bonne intention à vouloir la sauver … A mes côtés, Nath se retourne et je l’agrippe contre moi. Je hume son odeur et regrette quelque part qu’il ne m’ait pas laissé l’occasion de savourer à son sang. C’est lui que j’aime et il est la seule personne dont j’ai envie d’avoir le goût. Ma langue glisse furtivement sur mes lèvres comme si je pouvais imaginer les saveurs qui découleraientt de son sang. Je repense à des histoires qui m’ont été contées concernant certain des miens, des vampires ayant vécu avec un humain et ne se repaissant plus que du sang de leur aimé. Bien souvent, des histoires d’amours inavouables parmi la communauté vampirique, chassé par les vampires, craint par les humains, aucune de ces histoires ne se finissent jamais bien. Mes pensées se perdent et bientôt le matin vient poindre le bout de son nez. Zut, j’ai raté les deux heures, trop absorbé par mes réflexions. L’ombre d’un regret passe dans mon regard alors que je porte une dernière attention sur mon homme encore ensommeillé. Un soupire et je file en direction de la salle de bain. J’ai un milliard d’affaires en cours et ce soir risque d’être vite là … je n’ai pas encore décidé si je venais avec ou sans Nath … peut-être qu’il vaut mieux que j’y aille seul, d’autant plus que je crois me souvenir qu’il travail ce soir.

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