Urgence ! Cette femme va accoucher et je n’y connais rien ! - ft Claire & Dante

Je ne suis pas sûr de savoir ce que Nath en penserait, mais j’ai l’impression que cela ne perturbe pas trop Elaine de me voir l’accompagné chez sa mère. De toute manière, s’il lui manque son devoir pour demain, elle va se faire emmerder en cours, donc c’est pas comme-ci j’y allais juste pour rencontrer Claire … Surtout après leur dernière discussion. Si le brun ne m’a pas tout dit, c’était déjà bien assez pour que je lui rétorque qu’il avait agi comme un crétin. Rien de méchant, juste un fait. La dame est enceinte, à deux doigts d’accoucher et il vient jusque chez elle la confronter et enfoncer le couteau dans la plaie. Je n’ai rien, mais alors rien du tout avec le fait que Nath parle avec ses ex. je suis jaloux, oui, mais ce sont là mes propres démons que je combats et non eux-mêmes. Après tout, Shawn vient régulièrement passer des soirées avec mon homme et il va à droite à gauche parler avec Claire ou qui sais-je encore. Je ne veux pas une liste exhaustive de ses conquêtes et quand je me rends au bar, je me rends déjà bien assez compte qu’il y a plus d’un mec et d’une nana qui lui parle avec beaucoup de familiarité. De là à savoir les détails, non merci. Encore une fois, pas envie de me rajouter plus de démons et j’ai confiance en Nath pour ne pas aller voir ailleurs maintenant que nous sommes ensemble. Bon d’accord, une bague au doigt m’aurais sans doute rassuré, mais je préfère qu’il refuse pour les bonnes raisons plutôt que d’accepter pour les mauvaises et me rassurer n’est pas une bonne raison. Mes nombreux complexes d’infériorité et ma tendance maladive à me rabaisser vont finir par lui courir sur le haricot. J’ai tout intérêt à travailler sur ma personnalité plutôt que l’inverse.

Le GPS m’indique enfin que nous arrivons au domicile de la jeune fille lorsqu’elle n’est pas chez son père. Les pneus de la Tesla crissent sur les graviers de l’allée et je me tourne vers la demoiselle.

« Et voilà ma belle ! Est-ce que ça t’embête si je descends avec toi ? Je pense qu’il serait grand temps que j’aille au moins me présenter à ta mère, ne serait-ce que par politesse si tu es d’accord bien sûr ? »


L’avis du barman … j’avoue, j’ai pas demandé, par contre, je ne me vois pas aller contre la volonté de la jeune fille et je suis soulagé de l’entendre me donner son aval.

Nous sortons tous deux de la voiture et je la laisse me guider jusqu’à la porte d’entrée. Je réajuste mon col et passe une main dans ma chevelure, pour me recoiffer certes, mais aussi m’assurer que ma perle n’a pas bougé. Nerveux ? Pas qu’un peu. Je prends très à cœur de me sentir « valider » par la famille de mon mec. Si Claire aujourd’hui est son ex, elle reste la mère d’Elaine et je ressens un besoin de m’excuser pour la stupidité du brun. Je sais, ce n’est pas ma place, mais je n’y peux rien et s’il veut, il me le fera payer plus tard de m’être mêler de ce qui ne me regarde pas.

Made by Neon Demon

Elaine est chez son père, elle ne devrait plus tarder à rentrer. Paul était à son cabinet et avait promis de ne pas rentrer tard. Il n'avait plus accepter d'affaires ces derniers temps pour ne pas s'empêcher de pouvoir être là quand le moment serait venu. Il avait quelques affaires en cours mais aucun n'avait de procès prochainement, il avait donc un peu plus de temps.

J'entends la porte s'ouvrir et ma fille me prévient de son retour. Mon cœur ne fait qu'un bond. Il n'y a rien d'autres qui me fasse plus plaisir dans la vie, rien qui ne me rassure plus que de savoir ma fille à mes côtés. Je descends aussi vite les escaliers que ne me le permet ma condition physique.

- Ça a été ton week-end ? Comment vont-ils ?

Si je m’intéressais à la vie de mon ex et son nouveau compagnon ? Oui toujours. Cet homme fait partit de moi que je le veuille ou non et surtout ils font partit de la vie de ma fille chérie; rien que pour ça je paraissais le reste de ma vie à m’intéresser à eux, qu'ils le veuillent ou non; sans non plus rentrer trop dans le détail, je ne suis pas maso non plus.

J'arrive enfin en bas des marches, lorsque j'aperçois un homme dans l'encadrement de la porte. Je crois qu'il me sourit, mais rien n'est moins sur.

- Bonjour. Qui, qui êtes vous ?

Je jette un regarda alentour, cherchant à apercevoir ma fille. Elle est à la porte du salon. Visiblement elle sait de qui il s'agit. Elle sourit.

Made by Neon Demon

Je souris, c’est un fait, je suis plutôt heureux de rencontrer la mère d’Elaine et non pas l’ex de Nath. Cela ne sert à rien de ressasser ce qui n’est plus et autant se concentrer sur ce qu’elle représente vraiment pour moi … Ironique de la part d’un vampire qui n’arrive pas à enterrer son passé d’humain. Je suis toujours prompt à ne pas appliquer les conseils que je donne aux autres.

« Bonjour Claire ! Excusez-moi de m’imposer, je suis Dante. »

Le copain de Nath ? Le beau-père d’Elaine ? Difficile pour moi d’en ajouter plus et le sourire de la petite m’apaise grandement alors que je jette un œil en sa direction. Je tends une main en direction de la brunette et s’il me semble déceler une légère hésitation de sa part, je la remercie intérieurement d’accepter de me la serrer en retour. Sa chaire chaude irradie et je ne peux m’empêcher de ressentir les battements des deux cœurs. Celui du bébé palpite à un rythme effréné. Jamais je n’avais dû être aussi proche d’une future mère pour m’en rendre compte et cela m’arrache un autre sourire que de percevoir ce fragment de vie. Ce sourire sincère et attendri qui ranime mon humanité.

Je lance un regard vers l’adolescente et je suppose que cet échange muet en dit assez long, puisqu’elle s’excuse et file dans sa chambre chercher le devoir qu’il lui manque avant de pouvoir officiellement dire que le week-end est terminé. La jeune fille doit se douter que j’aimerais converser seul avec sa mère et que je ne représente pas une menace pour elle.

« Je préfère être honnête, je viens en me disant que cela doit être inconfortable pour vous de ne pas me connaître, ne pas savoir avec qui Elaine passe son week-end et je pense qu’il était grand temps que j’ose venir me présenter à vous. »

J’aimerais juste qu’elle sache que l’homme avec qui elle était est un homme bien et que nous sommes dans une relation assez stable pour que je puisse être présent dans l’entourage de sa fille. Par-dessus tout, j’aimerais qu’elle sache qu’elle peut compter sur moi pour être présent pour Elaine … Cette petite a gagné une place dans mon cœur rapidement et je me sens légitime d’être son beau-père.

« J’espère que je ne vous importune pas … puis-je prendre un temps pour discuter avec vous ? »

On va pas se mentir, j’aimerais plus que tout autre chose m’excuser pour Nath, mais je suis curieux de découvrir sous un autre jour cette femme qu’il a grand peine à me dépeindre … D’autant plus que Shawn n’aide pas du tout à m’en faire une image positive. Alors oui, aujourd’hui, je viens avec un regard neuf et me débarrasse de tous les préjugés qui pourraient me parasiter.

Made by Neon Demon

Je comprends mieux pourquoi la réponse à ma question sur comment vont son père et son "beau-père" ne vienne pas. Le-dit beau-père est là devant moi, au seuil de ma maison. Il a ramené ma fille et souhaitait me saluer. J'apprécie le geste. Je sers la main qu'il me tend. Elle est si froide... Peut-être est-ce simplement moi. J'ai toujours chaud en ce moment !

- J'apprécie que vous ayez fait le déplacement. Depuis le temps qu'Elaine me parlait de vous, je dois avouer que j'étais curieuse de vous rencontrer. Rentrez un instant!

Je passe devant lui pour rentrer dans le salon. Elaine décide de s'expliquer. Cette jeune fille a le don de disparaître dans les moments comme celui-là et honnêtement je ne peux pas lui reprocher. Je l'entends dans la cuisine. Elle doit en profiter pour se servir un gâteau ou un verre de coca. Elle passe son temps à manger en ce moment. Mais je lui fais confiance pour savoir s'arrêter le moment venu. pour l'instant elle peut se le permettre sans soucis. Surtout qu'elle mange plutôt bien les trois quart du temps et puis c'est de son âge après tout.

- Peut-on vous servir quelque chose ?

Demandais-je assez fort pour qu'Elaine entende et puisse m'aider à le servir. J'ai de plus en plus de mal à marcher : les pieds gonflés et le souffle rapidement court... vive la vie de future maman. Quoique le souffle court, ça va un peu mieux depuis quelques jours. Quand je vous dis que ça sent la fin du calvaire.

- Asseyez vous ! Je vous en prie.

Dis-je en lui montrant le fauteuil le plus proche. Je me permets enfin d'analyser l'homme face à moi. Ce n'est pas très mondain, mais je m'en fiche pas mal. Ma fille passe un certain temps avec lui et je sais de source sure (la bouche de ma fille) qu'il prend soin d'elle, il lui prépare de bons petits plats, il l'aide dans ses devoirs sur les matières qui lui font défaut, un peu comme son petit copain. Petit copain qu'elle a rencontré pour la première fois chez son père aussi si je ne m'abuse... Elle va bientôt avoir de meilleure relation chez lui que chez moi... je devrais peut-être me remettre en question ? Ok je le fais déjà, pas besoin d'en rajouter ! Il à l'air de bien se porter. Il ne ressemble pas à l'idée que je me faisais des relations de Nathan. Je crois qu'il a véritablement évolué sur ce point. A moins que je ne me sois fiat une idée depuis le début ? Non je connais Nathan mieux que personne. je sais qu'il est capable du pire comme du meilleur et avec cet homme présent devant moi, je ne dirais pas qu'on a atteint la perfection, mais on s'en rapproche. Rien que le fait qu'il soit présent dans mon salon le fait monter dans mon estime. Jusque là je ne mettais pas fait mon opinion puisque je ne le connaissais pas, même si je dois avouer que j'avais un peu peur.

- Je vous prie de m'excuser, une envie pressante.

Ces envies était de plus en plus récurrentes ces dernières semaines. Un signal que bébé était descendu. Aujourd'hui plus que jamais se sentait le dénouement proche. Je ne pouvais prédire qu'il reste quelques jours ou quelques heures, mais cela allait arrivé rapidement et j'étais heureuse de ne pas être seule. Il y avait deux personnes dans la maison présentement avec moi et Paul avait prit le reste de la semaine pour ne pas me laisser seule. Nous savions tous les deux d'une que c'était un moment unique pour nous deux et de deux que vu mon âge il y avait d'avantage de risque et Paul souhaitait plus que tout être là.
En me rendant au toilette, je me rappelais à quel point je pouvais aimer et détester cet homme tout à la fois. Sans lui je ne serais pas dans cette position... Je passe un moment au toilette. Lorsque je me relève, je comprends que quelque chose à avancer dans le déroulement du travail; enfin on en est pas encore là, mais ça ne saurait tarder. Je me rends compte que j'ai perdu le bouchon muqueux. Ok pas de panique, ça ne veut rien dire Claire, tu le sais bien ! Oui je me parle à moi-même, qui ne l'a jamais fait, ça aide parfois. Je prends de grandes inspirations et expirations pour me calmer. il me reste visiblement plusieurs heures encore, peut-être même que ça se joue en jour encore. Tant qu'il n'y a que ça la gynécologue m'a dit de ne pas m'inquiéter. Je me souviens avec Elaine nous avions été prit de panique et étions arrivés beaucoup trop tôt à la maternité, ils nous avaient renvoyés chez nous et je n'avais accouché que deux jours plus tard. Avec Oli' ça avait été un poil plus rapide. Disons qu'on était allé à l’hôpital un peu plus tard déjà, le travail avait réellement commencé et on avait même trainé un peu, puisqu'on était à l'anniversaire d'un ami à nous ce soir là. Bref, il est grand temps que je sorte de ces toilettes.

Je me rends de nouveau dans le salon, tout en ayant prit la carafe d'eau au passage dans la cuisine. J'ai extrêmement soif. En revenant je constate qu'Elaine a servit Dante et je l'en remercie intérieurement.Je l'entends là haut et suppose qu'elle est dans sa chambre. Je me permets tout de même un petit :

- Chérie pourrais-tu s'il te plaît aller chercher le sac sous mon lit et le mettre dans le placard sous l'escalier, avec ma veste beige, comme ça je suis sure de ne pas partir sans.

Sait-on jamais. Je prie pour que Paul est le temps d'arriver et surtout que Dante ne soit plus là (question rencontre je ne lui souhaite pas ça), mais mieux vaut prévenir que guérir dit-on !
Lorsque je la vois descendre avec mon sac, pour l’hôpital, je lui fais un signe pour qu'elle vienne m'embrasser. Nous n'en avions pas prit le temps à son retour. Je la remercie avant de la prendre un instant dans mes bras. J'en profite pour sentir ses cheveu, sa peau... ma p'tite fille, mon bébé à moi. Elle sera toujours mon bébé, même si elle a bien grandit.

- Elaine a du vous prévenir, j'arrive au terme de ma grossesse, je dois parer à toute éventualité.

Je me rassois et me sers un verre d'eau que je bois d'une traite.
Elaine nous sourit et repart à l'étage.

Made by Neon Demon

Je me freeze … Ok, ça je n’y ai pas réfléchi à ce que ma belle-fille a pu dire à sa mère et si j’avais pu rougir en cette seconde, autant dire que je l’aurais fait. Merci ma condition de macchabée qui retient tout afflux de sang inopiné. Toutefois, la bienveillance dans la voix de la jeune femme me rassure et j’acquiesce silencieusement. Moi aussi je souhaitais vraiment la rencontrer. Elaine n’en parle jamais en mal et je crois chaque parole qu’elle prononce. Je ne pense pas qu’elle m’ait jamais menti et je ne vois aucune raison pour laquelle elle le ferait. Je ne suis ni son père, ni sa mère et je préfère de loin ma relation d’ami avec elle que de parent. Elle en a déjà bien assez pour ne pas en rajouter un ! Je la regarde se déplacer et toutes les difficultés que sa condition actuelle engendre. Effectivement, il est indéniable que le terme approche à grand pas … Lorsque Claire m’invite à m’assoir, je prends le temps de retire soigneusement ma veste et la poser sur l’accoudoir avant de m’installer. Je croise les jambes devant moi et pose mes mains sur mes cuisses, incertains de l’attitude qu’il convient d’adopter.

« Merci. »

Voir Elaine évoluer dans cet environnement est rafraichissant. Il est vrai que j’oublie que la demeure de Nath n’ait pas vraiment sa résidence principale. Alors qu’elle s’excuse poliment pour se rendre aux toilettes. L’adolescente ressurgit pour me servir un verre d’eau … Elle ne me connaît que trop bien et sait qu’il n’y a bien que cela qui passerait officiellement en l’absence d’hémoglobine ou d’alcool … à se demander quelle image de moi je dois donner à cette jeune fille. Encore une fois, je m’émerveille de la chance que j’ai d’être accepté par sa famille. Un sourire se dessine sur mon faciès alors qu’elle s’adresse à sa fille. Un amour, deux amours et bientôt trois. Je suis niais, j’adore cette petite scène de vie de famille qui se déroule devant moi.

« Oui, je suis très au courant. »

Très au courant que c’est une des raisons principales qui m’aurait fait mettre une pichenette à Nath quand il m’a dit qu’il s’est pris la tête avec elle … Mon boulet d’amour qui arrive pas à être droit dans ses bottes dès qu’il s’adresse à son ex. Mais je lui pardonne, parce que vraiment … il est parfait et j’aime qu’il ait aussi des faiblesses. C’est son humanité aussi.

« C’est imminent, je le concède. »

La demoiselle retourne dans son repère et je me retrouve une fois encore seule avec la mère.

« Vous avez l’air d’avoir tout l’aide qu’il vous faut ici en tout cas ! Elaine est remarquable … »

Je bois une gorgée de mon eau, sentant ma gorge se serrer. J’ai envie de bien faire et je me mets une fois encore la pression pour rien sans doute.

« Vous savez, Elaine compte beaucoup pour moi et si son père m’autorise à faire partie de sa vie, cela m’importe tout autant que vous soyez ok. J’aime Nath et je ne sais pas encore quelle place je vais avoir pour votre fille, mais jamais je n’ai été aussi bien de toute ma vie depuis qu’ils m’ont accueilli dans la leur. Je ne vais pas vous étonner en vous disant que je partais du principe que je n’aurais jamais la chance d’avoir d’enfant, mais Nath m’a offert cette chance et avec lui, j’ai tout pour apprendre à être un bon père. Il est extraordinaire avec sa fille. »

C’est un euphémisme, je le trouve encore une fois parfait et j’aimerais que cela soit évident pour Claire aussi, qu’elle ne reste pas sur la mauvaise impression qu’il arrive à véhiculer tout seul.

« Il est maladroit avec vous si j’en crois ce qu’il m’en dit et j’en suis désolé. »

J’ai les yeux qui brille quand je parle de mon mec ? Possible. Mais il me fait clairement tourner la tête depuis assez d’années maintenant pour que je sache ce que c’est une âme sœur.

« Excusez-moi, ce n’est pas ma place de parler en son nom … »

Je mordille ma lèvre et triture nerveusement la perle dans mes cheveux. Impossible de maintenir le contact visuel avec elle, je commence sérieusement à douter de mes propos et de la portée de ceux-ci. Je suis juste persuadé que la grossesse de Claire renvoie à Nath son échec auprès de son fils et qu’il n’arrive pas à gérer émotionnellement cette tempête. Je suis là pour lui, mais seulement autant qu’il accepte de me laisser entrer et ça … c’est un sacré challenge. On est des murs lui et moi. Jamais rien laissé transparaître que le strict minimum et dès que ça devient intense et sérieux il fuit la conversation. Personnellement, j’aimerais parler. J’en ai besoin, ça devient même vital.

Toutefois, je n’ai pas à faire le médiateur de leur relation sans leur accord et je ne veux certainement pas mettre mal la jeune femme alors que définitivement, elle a d’autre préoccupation dans l’immédiat.

Made by Neon Demon

Elaine et Nathan semblent lui avoir parlé de moi et de ma condition et il paraît que ça "commence" à se voir. Bon ok c'était pas drôle, moi ça m'a fait rire. Il me rappelle que j'ai de la chance d'avoir Elaine à mes côtés.

- Oui, elle a l'air d'apprécié son nouveau rôle de grande soeur. J'ai beaucoup de chance de l'avoir.

Et pour dix mille autre raison.
Il m'explique ensuite le pourquoi de sa visite, son entente avec Elaine et le fait qu'il soit heureux de l'avoir dans sa vie. Je ne peux pas m'empêcher de tiquer. Ma fille est une perle je suis bien placée pour le savoir, mais que mon ex et son nouveau copain le soit ça ça me dépasse un peu plus je vous avoue. J'entends par là que ma fille de ne dois pas être leur raison, leur moyen d'être bien ensemble. Je ne sais pas si ce que je dis est clair, mais la façon dont il présente la situation me fait penser à ça : logique ou pas je ne sais pas. Ma fille n'est pas là pour combler les vides ... Je me retiens pourtant de dire ce que je pense tout de suite, de peur de mal saisir. Je ne suis pas le diable que Nathan veut faire de moi, je sais être courtoise et admettre que je peux me tromper, même si quand ça le concerne, j'ai un peu plus de mal.

- Ma fille est tout pour moi, Dante. Je ne souhaite qu'une chose qu'elle soit heureuse et si pour ça elle doit passer du temps avec Nathan je l'accepte, et si elle est amené à être heureuse à vos côtés, vous m'en verrez ravie, le reste m'importe peu.

Ok j'ai réussi à être désagréable je crois. Je me frappe mentalement. Il a de qui être un bon père au côté de Nathan ? Assurément. J'en ai douté pendant quelques années, mais aujourd'hui qu'il s'est sortit de ses galères de drogues, je n'ai plus de doute. Et je n'ai jamais douté de son amour pour nos enfants, jamais.

- Ne vous excusez pas pour lui, je vous en prie, ce n'est pas à vous de le faire. Et si vous me permettez, je pense connaître assez bien Nathan pour savoir qui il est.... Aucun de nous n'est parfait et surement pas moi. Je mérite certaines des choses qu'il a pu vous dire sur moi, c'est certain. Mais j'espère que vous parviendrez à vous faire votre propre opinion et je pense même que c'est pour ça que vous êtes ici aujourd'hui, pour vous faire votre propre idée de moi.

Comment pourrais-je croire qu'il n'avait qu'une seul but en venant ici ? Je ne suis pas si naïve. Peut-être que je me fais des idées! Peut-être que Dante est un homme meilleur que la majorité, mais je me permets de douter. Si j'en ai le droit ? probablement pas, mais je le prends quand même. Il vient chez moi pour se présenter et passe pas mal de temps avec ma fille. Ce n'est pas un examen, mais peut-être que ça y ressemble, en tout cas à mon sens ça l'est!

- Pardonnez moi, je ne veux pas vous être désagréable. Je suis sûre que vous comprendrez que mes enfants m'importent plus que n'importe quoi d'autres. Je veux qu'ils soient heureux et en bonne santé. Et si Elaine l'est en votre compagnie et en celle de son père, vous m'en voyez ravie, vraiment ! Mais ne parlons plus de Nathan s'il vous plaît.

Rien que de pensez à notre dernière entrevue dans la cuisine à quelques mètres de l'endroit où nous nous trouvons désormais me fait monter les larmes aux yeux... Ou bien est-ce la contraction que je viens de ressentir ? Je l'efface d'un revers de main, espérant que la prochaine soit relativement éloigné encore. Je ne suis clairement pas encore prête. Mais si c'était moi qui décidé ça se saurait.

Made by Neon Demon

Elaine qui apprécie être grande sœur, pas vraiment une surprise vu la marraine extraordinaire qu’elle fait pour notre filleule. Je souris à cette pensée et les paroles qui suivent ne me le retire en rien, même bien au contraire. Elle me donne son ressentie sur la situation et je la sens assez sereine. Dans tous les cas, Elaine est quasiment une adulte, je n’ai pas besoin de m’adapter à son âge, elle comprend tout, voir même plus que la plupart des jeunes de son âge. Ce qui me conforte dans cette idée, c’est qu’elle a trouvé chaussures à son pied en la personne de Tomas qui est dans les études supérieures et non au lycée. Depuis que je fréquente Nath, j’ai pu constater que chaque jour elle changeait, devenait plus mature et prenait une distance normale avec son père, celle d’une jeune femme qui s’émancipe, même si les deux restent de sacrés complices.

Je me retiens toutefois d’ajouter que je ne pense pas qu’ils se connaissent si bien ni l’un ni l’autre, ils ont sans doute trop changé l’un et l’autre et sont assez bornés pour ne pas le voir. Et je me répète, mais Shawn aide en rien avec ses constantes appellations de « veuve noire » lorsqu’il parle de Claire.

« Bien sûr que je suis là pour me faire mon idée de vous, je déteste me baser sur les dires des gens et je serais un piètre détective si je ne prenais pas le temps de parler avec tout le monde … Bon pas que ce soit une enquête ni rien … »

Ok, je rougirais vraiment là tellement je m’emplâtre tout seul. Je ne veux pas qu’elle pense que je suis là pour inspecter ce qu’elle fait ni rien et je regrette d’avoir dit quel métier j’exerce …

« Vous n’êtes pas du tout désagréable, bien au contraire, je vous trouve adorable, votre amour pour votre fille se voit et je ne souhaitais que pouvoir vous délester de certaines questions que vous pourriez avoir sur moi, que vous aussi vous puissiez vous faire une opinion sans passer par les on dit des autres. »

Je ne suis pas dupe, je vois immédiatement que je l’ai fait ressasser leur dernière entrevue et je soupire, mal à l’aise d’avoir retourné le couteau dans la plaie. Je t’aime Nath, mais j’peux pas résister à une femme enceinte qui a l’air aussi mal et me dire que t’as quand même été un vrai éléphant dans un magasin de porcelaine. Sauf que la porcelaine s’avère être une jolie poupée à un moment fragile de son existence et qu’elle avait pas besoin de ça … peut-être n’avait-elle pas non plus besoin de mon intervention et que je suis tout autant brut que mon cher et tendre.

« Pardonnez-moi Claire, je ne voulais pas vous faire de mal. »

Je me lève et cherche des yeux une boite de mouchoirs avant de lui la tendre.

« Si vous préférez que je m’en aille … »

Un je ne sais quoi me fait tiquer … quelque chose est en train de changer ou n’est ce là que mon imagination ?

Made by Neon Demon

Ce qu'il me dit me rassure. Il ne me prend pas pour une idiote déjà et il a conscience de ce qui se joue. Nathan, tu n'a pas choisit un abruti, je te félicite ! Pourquoi ça m'étonne autant ? J'en sais trop rien. Pendant des années j'ai écouté mes parents et mes amis me dire ce que je devais penser de lui, de nous, je me suis laissée influencer avec une facilité déconcertante. Paul ? Il tenait avant tout à notre bonheur à tous les trois (Elaine, lui et moi); il préférait ne pas trop se mêler de mes histoires avec mon ex. J'ai été la pire des peaux de vache avec lui, je l'ai trompé, comme j'ai trompé Nathan (après une de mes fausses couches), il m'en a voulu, il a été déçu bien sur ( même s'il ne le sera jamais autant que j'ai pu l'être de moi-même). Nous avons eu des mots durs lui et moi, envers l'autre, mais il est toujours là aujourd'hui. Il a accepté ce bébé sans aucune restriction. Ses doutes ? Nous avions les mêmes, mais nous les avons surmontés ensemble. Ma vie avec Nathan est mon passé, solidement ancré, inchangeable; celle avec Paul est mon présent et mon futur, qui a évolué au fil du temps, pour me rendre plus forte, celle que je suis aujourd'hui et dont je peux dire que je suis fière. Je n'oublies pas mes erreurs, mais elles m'ont fait grandir, murir.

Je le remercie d'un sourire pour ce qu'il vient de dire. Je suis un peu contente que mon amour pour ma fille se voit. C'est pas le but loin de là, mais c'est agréable à entendre. Surtout depuis quelques temps maintenant, qu'elle me le rend bien. Ça va mieux entre nous, depuis qu'elle peut revoir son père et je le comprends aujourd'hui. Et puis elle a grandit ... si vite... Elle va sur ses dix-sept ans, dix sept années qu'elle est à mes côtés, je n'en reviens toujours pas. Lorsque je me mets à pleurer, il s'excuse.
Une contraction ...

- Vous n'y êtes pour rien Dante. Mon passé avec Nathan est ce qu'il est, nous n'y pouvons rien vous et moi, même si nous le voulions et je n'y tiens pas.

...puis une deuxième. Pourquoi est-ce soudain si rapproché ? Ah c'est la poche des eaux qui vient de se briser. Super ! Me voilà trempée. J'ignore quoi dire, mais je crois de toute façon que c'est inutile de préciser, ça se voit comme le nez au milieu de la figure.

- OK ça veut pas dire grand chose, on a peut-être encore plusieurs heures, mais vu les dires de ma gynéco, avec mon âge "avancé", peut-être pas, probablement pas! Est-ce que vous appelleriez une ambulance le temps que je me change ? Je pense que j'ai au moins le temps de faire ça.

Tout en faisant ça, je me rends dans la salle de bain du rez de chaussée, tout en appelant Elaine, pour qu'elle m'amène mon pantalon qui se trouve présentement sur la chaise de ma chambre à l'étage. Oui je sais, j'aurais pu avoir le réflexe de le descendre et en même temps ça aurait pu m'arriver là haut aussi.... bref...
Je prends deux minutes pour expliquer à Elaine ce qu'il se passe lorsqu'elle arrive avec mes vêtements. Elle me demande si elle peut venir, mais ça il faudra demander aux ambulanciers, des fois ils veulent pas de gens avec eux. Et en même temps, je suis pas sure que ça vaille le coup qu'elle vienne. Elle va probablement attendre plusieurs heures sans pouvoir nous voir... je sais plus trop là, je suis un peu perdu. Quand on dit qu'il y a pas un accouchement pareil c'est bien vrai. j'en suis à mon troisième et j'ai beau faire celle qui connait en vrai je suis morte de trouille.
Elaine ça a duré quelques heures, mais ça s'est fait tout seul. Oliver, ils ont du percer la poche et l'aider ensuite à sortir, ça a été très long et là, ça va un peu vite... Bref, je vais accoucher et j'ai vraiment plus envie!

Made by Neon Demon

Pour l’instant, je gère … je stress comme pas deux, j’ai les mains constamment dans ma chevelure pour jouer avec la perle et vérifier qu’elle reste bien en place et mon sourire gêné cache fréquemment des légères morsures que j’octroie à ma joue. Simple mauvaise habitude de stress. Je mordille, je mordille et j’attends de … J’y crois ! Voilà, c’est ça que j’attendais. Voir que cette femme n’est pas du tout le monstre sans cœur que Shawn décrit ou celle que Nath a peut-être connu. Aujourd’hui c’est une femme accomplie, qui accepte que son histoire avec son ex n’est pas parfaite, mais brode sa vie autour car sait qu’elle a encore beaucoup à faire … notamment redevenir maman pour la deux … troisième fois de sa vie. Vraiment bientôt troisième et je ne peux pas décrire le changement que je ressens. A savoir que les hormones donnent clairement une odeur aux gens, comme l’adrénaline … ou pour son cas je parierais sur l’ocytocine, mais il me faudrait replonger dans mes cours de bio pour être sûr. J’ouvre la bouche, la referme et la rouvre … aucun son ne sort et j’avoue que si je peux devenir encore plus blanc, je deviendrais transparent même … déjà, je rappelle que je suis gay … l’anatomie des femmes, ça me met pas à l’aise et le processus de l’accouchement … non je sais  pas, y’a quelque chose qui me glace à l’idée même qu’un être sorte par … là …

Moralité, je ne m’adresse pas à la jeune femme et sort directement mon téléphone de la poche de mon fute pour m’empresser d’appeler l’ambulance … sinon je l’emmène ? Comment ça se passe ce genre de chose … Je me tourne vers Claire qui disparaît avec sa fille et un pantalon sec … Les urgences répondent et je m’embrouille vaguement sur les informations que je donne. Déjà, rien que de me rappeler de l’adresse me prends trente secondes de plus que ce que cela aurait dû me prendre en temps normal. Je suis détective, me souvenir de ce genre de détails, c’est mon taf. Mais là, j’panique. Heureusement, la jeune femme revient vers moi et finit de me donner les dernières informations nécessaires au hautparleur. Je raccroche et mon regard se plante dans celui de Claire. Je prends une inspiration futile et ferme les yeux pour me concentrer sur ce que j’entends et lâche un soupir de soulagement alors que les battements de cœur du bébé me parviennent.

« Il va bien … »

J’ouvre les yeux à nouveau et sourit à la dame. Pas grave si elle ne comprend pas vraiment comment ni pourquoi je dis cela, mais je suis réellement rassuré et j’espère que l’ambulance n’arrivera pas trop tard. Le hic, c’est que j’ai un vague pressentiment et c’est pas le genre de chose que mon instinct de flic apprécie.

« Si vous le souhaitez, je peux rester avec Elaine en attendant. »

J’espère aussi que son mari ne tardera pas histoire que ce soit lui qui monte dans l’ambulance … Le hic aussi, c’est la légère odeur de sang que je commence à sentir … Je hais ma condition des fois …

Made by Neon Demon

Les contractions sont de plus en plus rapprochés et ce très rapidement. Je mets un moment à me changer dans ces conditions, mais lorsque je reviens il est encore temps pour moi de donner quelques informations au téléphone, avant qu'on ne puisse raccrocher. Il y a visiblement quelque chose qui m'échappe dans cette discussion, mais avec tout ce qui se joue en moi en cet instant, je n'y prète pas vraiment attention et sa réflexion sur le fait que le bébé aille bien, je ne la comprends pas ainsi. Pour moi c'est plus un : tout va bien se passer!
La contraction suivante me clou sur place. Je ne sais bientôt plus comment me tenir. Ok j'avais décidément pas envisager ça comme ça.

- Je suis navrée, Dante, j'ai bien peur que vous n'assistiez à un accouchement. Elaine pourrais-tu appeler Paul, s'il te plaît ?

On dit souvent que les ambulanciers sont à un quart d'heure de route de toute habitation, où un truc du genre, mais je ne suis pas sûre d'avoir envie de savoir, enfin d'avoir le temps de savoir. J'avais oublié cette sensation de ressentir bébé descendre à chaque contraction, de ... ah ! J'ai bien fait de me changer, c'était vachement utile. C'est rapidement une goutte puis plusieurs qui s'échappent de mon corps.

- Ok, je vais peut-être m'asseoir ici !

J'irais bien dans ma chambre, mais mon corps tremble de tous ses membres et je ne suis pas sûre d'y parvenir... Enfaites, c'est sur que je n'y arriverais pas.
Je me colle près du fauteuil, à moitié assise, à moitié allongée.
Chaque nouvelle contraction me coupe le souffle. Pas besoin d'être Einstein pour savoir que c'est imminent. Comment ça a pu changer aussi vite ? Je ne comprends pas ! Je ne suis pas sûre de vouloir qu'Elaine assiste à une telle scène "d'apocalypse". Tout cela n'a rien de glamour ou d'enchanteur. C'est un mauvais moment a passé pour ensuite vivre les meilleurs jours du reste de notre vie.

- Chérie. J'aimerais te demander une dernière chose. Pourrais-tu aller me chercher des serviettes et après ça je voudrais que tu sortes de cette pièce sans poser de question. Tu vas où tu veux, tu fais ce que tu veux, mais tu ne restes pas ici, s'il te plait.

J'en aurais presque les larmes aux yeux, tellement j'ai mal partout et tellement j'aimerais que Paul soit là, mais malheureusement pour moi c'est un inconnu qui est à mes côtés. Malheureusement pour lui aussi du coup. Elaine fais ce que je le lui demande sans sourciller, même si la connaissant je sais que ça ne lui plait pas, mais je n'ai vraiment pas envie de discuter maintenant. Avant de partir, elle prend deux secondes pour prendre ma main et appeler Paul. Je l'entends au bout du fil, dire qu'il arrive. Ensuite elle me fait un bisou sur le front (je t'aime ma fille) et elle sort. J'entends ses pas monter les escaliers. J'aimerais qu'elle soit là avec moi, qu'elle me tienne la main, mais ce n'est pas son rôle.

- Dante, je suis vraiment désolée! Ça ne va rien avoir d'agréable.

Je me déhanche pendant plusieurs secondes pour parvenir à enlever mon pantalon. Je suis assez contente d'avoir perdue du temps à le mettre, à galérer pour l'enlever cinq minutes plus tard. Je pose une des serviettes qu'Elaine m'a apporté sur mes jambes avant d'enlever ma petite culotte.

- Je n'avais clairement pas envisagé cette rencontre entre nous, je vous promets !

J’esquisse un léger sourire, comme un moyen de me détendre et lui aussi, mais pas sûre que ce soit très efficace.
Je ne sais pas s'il y a pire moyen de faire connaissance avec le copain de son ex, en tout cas ça pour briser la glace on est trop fort.

Made by Neon Demon

Ok, on repart sur l’idée de devenir transparent, mais là ça serait plus pour avoir l’option de disparaître et ne pas avoir à assumer ce que la dame me demande d’assumer. J’veux pas dire, mais il est où son mari, parce que là, j’sais pas si c’est elle ou moi qui a le plus besoin de lui en cette seconde, mais il serait de bon ton qu’il ramène son p’tit cul.

Ça s’accélère et sans doute que si j’avais encore un palpitant fonctionnelle, il se mettrait à dysfonctionner. Je panique ou je panique pas …  Soyons honnête, j’ai une capacité extraordinaire à rester impassible alors que mes émotions me hurlent de fuir ou hurler tout du moins.

« Chouette. »

Ok, c’est sortie tout seul et franchement, ça doit pas être le moment pour être ironique, mais j’avale ma salive comme je peux et m’avance vers la jeune femme ne sachant comment l’aider alors qu’elle se tortille pour retirer son pantalon après s’être assise comme elle le pouvait … C’est extraordinaire. Elle douille, ça se voit, garde son calme et prépare son propre accouchement … je ne veux plus jamais entendre la moindre critique envers Claire de toute ma vie sinon je défonce celui qui osera.

Je suis halluciné par la capacité d’Elaine à obtempérer au milieu de cette situation de crise, à moins qu’il n’y ait que moi qui me pense en crise.
Elaine s’exécute pour la dernière fois en ramenant des serviettes, puis s’éclipse dans sa chambre me laissant seul avec sa mère. Reeeeeeeeeste ! Je ris nerveusement lorsqu’elle m’explique que cela ne va ni avoir rien d’agréable, ni qu’elle n’avait envisagé une rencontre de la sorte entre elle et moi.

« Je crois que je suis abonné aux rencontres originales ! Nath en taule, toi à ton accouchement … Bon ok, tu gagnes … »

Bizarrement je fixe son petit manège, intrigué, alors que sa culotte tombe mollement sur le sol.

Les odeurs, les liquides … Oh my … Nath aide moi !!! C’est d’ta faute si j’suis là, tu vas devoir me détraumatiser après ça … sans doute que la réserve de rhum va y passer.


J’expire lentement tout en me disant que ça va être encore plus utile à elle de faire ça qu’à moi.

« Bon, j’te laisse deviner que c’est mon premier accouchement, donc en gentil robot, j’fais ce que tu me dis de faire. »

Pitié qu’elle me demande pas de regarder sous la serviette … je veux pas voir une tête poilu sortir et … Ok, je vais devenir végétarien et revoir tout on régime alimentaire dès que j’arrive à la maison … peut-être même une diète de quelques décennies, ça devrait pas me tuer. Je fais un pas de plus dans sa direction, pas sûr de la distance que je dois garder entre elle et moi ou si au contraire je devrais pas même m’assoir à ses côtés pour qu’elle me prenne la main … et potentiellement la défonce comme dans les films. Eurk …
Je hausse les épaules pour me débarrasser de toutes mes idées débiles et ce n’est pas chose aisée compte tenu du nombre qui s’accumule dans ma tête.

Le truc, c’est que je vais supposer qu’après déjà deux passages, le nouveau a un chemin tout tracé vers la porte de sortie et semble l’avoir très bien compris. Alors, oui, elle pousse gentiment mais surement le petit être vers le bas et s’en sort mieux que moi.

L’autre truc, c’est qu’il va bien falloir le réceptionner ce petit et pas le laisser chuter sur le sol comme un vieux sac. Alors quand elle me dit gentiment qu’il faut que j’y aille. J’y vais. Je regarde, mais genre, je pense qu’il faudra une lobotomie derrière pour oublier et ouais, y’a du sang. Beaucoup de sang. Végétalien voir vegan … voilà, je vais devenir vegan. Et j’ai que mes mains et une serviette pour me mettre entre moi et ce petit bout de vie sanglant qui vient lentement, mais surement. Heureusement que Claire est trop concentrée sur sa besogne pour déchiffrer mon air dégouté et j’aimerais imager ça comme un bouchon de champagne qui saute tellement j’ai l’impression que la petite file entre les organes génitaux de sa mère pour arriver enrouler dans la serviette, toujours raccordée par le cordon ombilical à sa mère. Perso, j’suis juste content d’entendre la sirène dehors et je me rapproche de Claire avec sa fille et lui pose dans les bras.

« Félicitation ! C’est un humain ! »

Non, je me rangerais pas à dire le sexe, je trouve ça débile de valoriser le sexe d’un enfant plutôt que le fait qu’il ait deux jambes, deux yeux ou que sais-je encore. Comment ça c’est pas le moment pour les questions existentielles débiles ? Si Si ! et je m’en sors comme je peux pour survivre à cette expérience. La porte s’ouvre et je vois deux ambulanciers entrer dans la pièce principale. Moi, j’ai la vision trouble et j’vais avoir beaucoup à expliquer à Nath ce soir.

Made by Neon Demon

Plus rien n'a d'importance. Ce qu'il me dit ? Honnêtement je retiens pas tout, pour pas dire rien. Je lui réponds vaguement. Moi aussi je le tutoie sans vraiment m'en rendre compte c'est machinale.

Je lui dit au fur et à mesure ce qu'il doit faire pour m'aider. J'entends rapidement la musique s'allumer dans la chambre d'Elaine et je me dis que ça ne sera probablement pas assez fort pour camoufler mes réactions. C'est de plus en plus délicats pour moi. A la maternité j'aurais voté pour la péridurale, mais ici, dans MON SALON, il allait falloir que je fasse sans. Je souffrais de plus en plus. C'est à en perdre la tête un tel niveau de douleur. Je me demande pourquoi je me relance la dedans pour la troisième fois.
C'est un humain ? Ah bin tant mieux il m'en vois ravie. Je ris à cette réflexion. Dante pose ma petite fille dans mes bras alors qu'il l'a emmailloté dans une serviette. J'entends la sirène de l'ambulance, mais mon regard est braquée sur ma petite puce.

J'entends brièvement Elaine demandée si elle peut descendre. Et un peu hystérique je lui réponds que oui.
Dante s'écarte pour laisse les ambulanciers faire leur travail et je me retrouve dans l'ambulance en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Paul n'est toujours pas là. Est-ce qu'Elaine doit venir avec moi ? Je ne sais pas quoi faire. Elle pourrait repartir avec Dante peut-être ? Dante me propose de venir avec moi le temps qu'il arrive et bien que je n'aurais pas osé lui demander, je suis heureuse qu'il propose. Je ne me voyais pas rester seule. Du coup je demande si Elaine peut monter avec moi dans l'ambulance et que Dante l'a ramène avec lui plus tard. Je doute qu'elle me dise non pour passer un peu plus de temps chez son père. Ma fille me répond qu'elle sera là à la première heure de notre retour de l’hôpital dans quelques jours ... ça ne m'étonne même pas d'elle à vrai dire. Est-ce que j'ai évoqué avec elle les courtes nuits de bébé les premiers temps ? Je pense que oui. Elle y tient quand même. Ma fille est presque parfaite. Dante nous suis donc avec son véhicule. Je rectifie, elle est parfaite puisqu'elle a pensé au sac en dessous de l'escalier que pour ma part j'avais déjà complètement oublié. Dante l'a prit avec lui dans sa voiture.
Pendant le trajet, l'ambulancier qui est derrière avec nous ausculte le bébé, avant de me prendre la tension. Je vais plutôt bien vu la situation. Juste fatiguée; mais ça je crois que c'est plutôt logique. On est à l'hosto en dix minutes environ.
Le bébé et moi sommes rapidement prit en charge et Elaine doit restée un peu avec Dante dans la salle d'attente. Une bonne demie-heure plus tard, c'est dans une chambre que je l'ai retrouve tous les deux. Elaine vient s'asseoir à côté de moi sur le lit. Elle m'explique que Paul est dans les bouchons et qu'il fulminait au téléphone. Je la croit volontiers. Il doit être fou de ne pas pouvoir être là.

- Merci encore Dante. Et merci ma chérie. Tu as pensé à tout, tu es une championne. Tu fais déjà une superbe grande soeur.

Bébé arrive dans la chambre à ce moment là, dans un petit lit que l'on dépose non loin de moi. L'aide soignante nous laisse un moment tout les trois en me disant que je ne dois pas hésiter à appeler au moindre besoin.
Je vois Elaine hésitante.

- Tu peux t'approcher tu sais. Elle mord pas encore !

J'essaie de me réinstaller comme je peux dans le lit pour être plus à l'aise et me tourne vers Dante.

- Du coup j'ai évoqué rapidement qu'Elaine vienne avec vous tout à l'heure, mais je t'ai même pas demandé. Tu penses que c'est possible ? Moi je vais être là deux trois jours et Paul ne prend des jours de congés que la semaine prochaine si je me souviens bien. Je sais qu'Elaine gérerait, mais je n'aime pas la savoir toute seule plusieurs jours.

J'observe Elaine du coin de l’œil. Son regard tendre sur sa petite soeur, dans un silence de cathédrale ne me surprend pas, mais m'attendrit. Je pourrais rester des heures ainsi à les observer toutes les deux. Je sais qu'Oliver aussi la regarde de là où il est.

Made by Neon Demon

J’vous jure que j’étais pas prêt pour ça … Nath va avoir de quoi se moquer de moi jusqu’à ma fin de ma vie – qui risque d’être longue – et je serais toujours pas sûr de m’en être remis. Le plus impressionnant, c’est Claire. Je crois qu’elle passe au-dessus de toute sa douleur, de toutes ses peurs et autres pour m’aider à l’aider.

Une fois notre affaire faite et n’allez pas déformer mes propos, Elaine pointe à nouveau le bout de son nez. Y’a pas à dire, rien que de l’avoir près de moi, c’est mon souffle d’air dont j’avais désespérément besoin. En entendant la conversation qu’elle a avec sa mère, je me permets d’intervenir. Il faut que la jeune fille puisse profiter aussi de la naissance de sa petite sœur et je ne vois pas comment si nous la mettons plus de côté.

« Je  peux venir avec vous si vous le souhaitez … »

Naturellement, Claire à la même idée et propose donc à Elaine de venir avec elle pendant que je les suivrais en voiture. Je pourrais ainsi m’occuper de la demoiselle plus tard s’il faut la ramener ou en attendant que Paul arrive. Une fois à l’hôpital, me voilà à nouveau avec la jeune fille et j’avoue qu’un câlin avec ma belle-fille est chargée d’émotion et je laisse tomber le sac de la jeune maman sur le sol pour la prendre dans mes bras.

« Félicitations ma belle, t’as une jolie petite sœur ! »

Félicitations ? Parce que tu as gardé ton calme, su être la tête froide de ta mère concernant les préparatifs, tu t’es montré un véritable exemple, disciplinée pour ne pas générer plus d’angoisses et dans un calme résolu. Je suis fier de toi.

Elaine en profite également pour avoir son beau-père – l’autre – au téléphone et lui expliquer la situation. Je plains Paul honnêtement et je donnerais ciel et terre pour que nos places soient inversées. Rapidement, nous sommes invités à suivre une sage-femme vers la chambre de Claire. Elle félicite la grande sœur et le papa … euh quoi ?

« Ah non ! Je suis pas le père ! »

Je dis pas que je veux pas d’enfant, mais le quiproquo à être pris pour le mari de l’ex de mon compagnon … C’est cocasse quand même. Je souris à la soignante qui semble perdue. Je ne compte pas lui expliquer à quel point je n’ai aucune légitimité à être dans la chambre de Claire autre que j’étais au mauvais endroit au mauvais moment … ou au bon endroit au bon moment selon le point de vue. Je laisse la jeune fille faire un compte-rendu à sa mère concernant Paul avant de m’approcher discrètement. Je veux juste voir si elles vont bien, mais le bébé n’est pas encore arrivé semble t’il.

Je souris à Claire lorsqu’elle me remercie et acquiesce d’un simple geste de la tête. S’en suit, les paroles tendres pour sa fille et je suis une nouvelle fois ému par leur amour. Est-ce que j’aurais fait un aussi bon parent ? Maintenant c’est foutu de toutes manières …

La brunette me sort de ma mélancolie alors qu’elle s’adresse à moi et je tourne mes iris bleutées vers elle.

« Pas de soucis, je peux gérer mes horaires de travail sans problème et ça me permettra d’emmener Elaine quand elle le désire pour venir te voir quand vous rentrerez. »

Je pose mes yeux sur la petite et sa grande sœur qui transpire la joie et le bonheur devant ce tout petit être et un sourire triste vient se dessiner une fois encore sur mon faciès.  C4est mal d’être jaloux, mais je n’arrive pas à m’en défaire … La chance qu’a Nath et Claire me torture au pont de me retrancher derrière une autre évidence. Ce n’est pas le genre de bonheur que je pourrais apporter à mon homme. Je me terre a l’intérieur de mon mal être en essayant de ne rien laisser transparaître. Heureusement, la jeune femme et la demoiselle ont bien mieux à faire en la présence de la petite et je m’excuse poliment pour m’éclipser. Je sors de la chambre et m’assied dans le couloir, le dos contre le mur, je m’effondre. Je me sens incroyablement seul, incroyablement inutile. J’attends donc en silence que l’une ou l’autre m’appelle pour ramener la jeune fille et les dernières consignes qui iront sans doute avec.

Made by Neon Demon

Ils m'attendent un petit moment, avant qu'on ne les laisse rentrer et la scène qui suit entre l'aide soignante et Dante me fait sourire. Paul serait ravie de savoir qu'on le prend pour le père, plutôt que lui. Lui expliquer toute cette histoire va e^être du genre comique pour moi, lui pas sur que ça lui plaise. mais la vie est ainsi faites, nous n'y pouvons rien. Personnellement j'aurais aimé pouvoir accouché dans cette maternité, avec mon époux à mes côtés, mais c'est tout l'inverse qui s'est produit. Il y a une raison à cela, même si elle nous échappe.

- Merci Dante, merci énormément.

Je ne le vois pas s'éclipser tout de suite. Je profite de mes deux filles chéries. La première ne lâche pas la seconde, qui dort, des yeux. Je les observe un moment, en silence, avant de me rendre compte que je suis entrain de m'endormir.  Je prends un verre d'eau sur la table la plus proche pour rester éveiller un minimum. Je tourne la tête pour constater que le copain de mon ex n'est plus là. je me tourne vers ma fille pour la faire venir vers moi une seconde.

- Je suis entrain de m'endormir chérie. Et je crois qu'on a perdu Dante.

Dis-je en souriant.

- Alors soit vous rentrez tous les deux et tu racontes tout ce qui s'est passé à ton père et tu reviens ici dès que tu veux. Soit Paul te ramènes quand il arrive, mais j'ai peur que les prochaines minutes entre ta soeur et ta mère qui dorment ne soit pas des plus palpitantes... Sans compter qu'on ne sait pas à quelle heure il va arriver !

Comment ça l'option rentre avec ton beau-père Dante me semble plus judicieuse que l'autre. J'ai plus développé ? A peut-être, j'ai pas fait gaffe !
Elle appelle Dante qui n'était visiblement pas très loin. Il fait triste mine, mais je ne relève pas. Cette situation doit lui paraître si étrange ... Je m'occuperais de la mienne de situation un peu plus tard.

- Faut qu'elles se reposent, tu veux bien me ramener.

Ok j'ai du être un poil trop explicite. Elle sourit pourtant en disant ça. Ma fille est un ange. J'ignore ce qu'elle a mangé ce matin au petit déjeuner, mais c'est une autre personne que j'ai fasse à moi. Ou elle a tout simplement grandit plus vite que je n'ai bien voulu le voir.

- Je ne suis pas sure que tu puisses revenir ce soir, vu l'heure. Dans mon souvenir passé une certaine heure y a que Paul qui pourra venir et rester, mais je t'appelle si tu veux. Tu me rappellera comment faire une visio!

Je sais très bien faire une visio, mais elle aime parfois à me rappeler que je suis déjà trop vieille pour certaines choses et ça me fait rire, alors je lui renvoie. C'est un peu comme un jeu. Elle me fait le plus gros câlin qu'elle m'est fait depuis un moment. Et j'en profite pleinement; à la limite de manger ses cheveux. Au creux de l'oreille, je lui rappelle à quel point je l'aime. Et c'est elle qui s'éloigne de moi, j'en étais incapable.

Made by Neon Demon

Je refais surface lorsqu’Elaine m’interpelle et c’est également l’occasion pour moi de remettre mon masque. Faire comme si tout allait pour le mieux, sourire, rendre pétillant mon regard et être enjouer alors que j’ai l’impression de mourir à l’intérieur. Nous quittons l’hôpital et montons dans la Tesla. Il s’en suit des conversations guillerettes avec ma belle-fille, ce qu’elle aimerait acheter comme cadeau pour le bébé et sa mère, ce qu’elle pense pouvoir faire pour l’aider à la maison. Et à chacune de ses propositions, j’acquiesce, enjoué et menteur. Elle est d’une maturité incroyable pour seulement 17 ans et je l’aime réellement. Mais quelle place j’occupe dans sa vie, quelle place ai-je pour son père. Je serais éternellement jeune alors qu’eux grandiront, vieilliront et je les perdrais. Chaque pensée de ce genre m’assène un coup de poignard et je hurle en moi. Je n’ai plus envie de me battre, je ne veux plus avoir mal. C’est une souffrance que je ne comprends plus, que je ne tolère plus. Heureusement, son beau-père la rappelle et je peux m’arrêter, ne plus faire semblant pendant ce laps de temps. Ils s’organisent alors que pour moi, c’est tout autre chose qui se construit gentiment, une porte de sortie pour me libérer de ma douleur. Certes, je retourne à ma solitude … peut être que cela sera toujours difficile, mais je ne risquerais plus de faire mal à Nath dans quelque sens que ce soit. Une autre aubaine, c’est que la jeune fille ne tient pas en place et même lorsque nous arrivons à l’appartement, elle court dans sa chambre pour en parler à ses amies et sans doute son copain de l’incroyable aventure qu’elle vient de vivre. Pour ma part, j’ouvre le congélateur et en extirpe une poche de sang … Je la regarde longuement avant de la jeter furieusement dans la poubelle. Pas que je souhaitais que cela se passe dans ces conditions, mais je me contente de laisser un mot sur la table « Parti chercher à manger » avant de m’éclipser par la fenêtre. Une salle de saignée me conviendra bien mieux, mais si je trouve ne serait-ce même qu’une proie dans la rue, je serais également preneur … je ne la tuerais pas, je ferais attention, mais j’ai besoin d’hémoglobine … être le monstre que je suis réellement.

Made by Neon Demon

Le poker face disparaît à l'instant même ou ma fille et son beau-père ont quitté la pièce et que je suis sûre qu'il n'y a plus personne dans les environs. Je me sens fatiguée, vidée. Je fond en larmes. Je suis la femme la plus heureuse du monde en cet instant, mais ce trop plein de douleur, de bonheur, de fatigue et de peur ressurgit d'un coup, tout en même temps, et je ne le contrôle plus.

Lorsque Paul arrive vingt minutes plus tard, j'ai enfin pu sécher partiellement mes larmes. Il commence par me faire un bisou sur le front, avant de se diriger vers sa fille. Epuisée, je m'endors sur cette vision.
Lorsqu'il se retourne vers moi, il me voit endormit. Il vient s'asseoir près de moi et me fait le plus long câlin depuis une éternité (soit ce matin). Je me réveille environ une demie-heure plus tard, avec une envie folle d'aller au toilette. Il m'aide à m'y rendre. Une fois revenue, nous profitons tous les deux de cet instant magique. Plus tard dans la soirée, j'appelle Elaine en visio ( même pas eu besoin qu'on me dise comment faire). Nous ne restons pas longtemps car l'aide soignante vient nous voir pour voir comment nous allons et nous proposer à manger. Rien ne passe pour moi, mais Paul a droit à un bon steak/frite. Il me ferait presque saliver, mais là vraiment non, y a rien qui passe. Pendant qu'il mange, j'en profite pour lui raconter tout ce qu'il s'est passé avec Dante. A sa tête, je comprends bien vite qu'il aurait préféré mille fois être à sa place et pourtant Dieu sait que Paul a du mal a gérer tout ce qui est sang humain. J'ai bon espoir qu'il revoit ses difficultés avec l'arrivée de bébé ou ça promet des moments plus que comiques.

Le soir venu, je peine à m'endormir, Paul aussi. Pourtant nous devons nous reposer tant que nous le pouvons; il paraît que la première nuit bébé dors, avant à l'inverse de nous nous faire des nuits blanches. Personnellement je ne m'en souviens pas, mais je veux bien vous croire. Paul a un matelas d'appoint pour pouvoir rester avec moi cette nuit. Je finis par m'endormir, en songeant au fait que j'avais intérêt à être d'attaque, car demain entre bébé et nos parents respectifs qui aller se pointer, il allait m'en falloir de la patience et donc du repos.

Made by Neon Demon