Je suis de bonne humeur et je partage ! ft Nath & Dante

Il y a des jours où tout nous paraît sombre, triste et morne … ce n’est pas une de ces journées pour moi. Le soleil brille sans doute un peu trop pour que je l’apprécie, mais j’ai fait le sacrifice d’accepter porter ma perle aujourd’hui pour le laisser entrer et aérer notre appart’. La porte fenêtre de la baie vitrée et grande ouverte, les premiers jours de printemps comment à poindre et je viens de passer la barre des 67 ans sans que la moindre ride ne vienne anéantir la douceur de mon visage. C’est quand même chouette pour cela l’immortalité. Certes, j’ai aussi filer un coup de vieux à Nath qui se rend compte seulement lors de ce genre d’occasion que nous avons une petite différence d’âge (j’ai quand même quasi l’âge que devrait avoir son père … a une ou deux années près si je ne m’abuse). Sinon, je m’en fiche qu’il oublie ce genre de date et tout, moi j’aime organiser un truc et on a fait une sortie en amoureux, ciné et promenade au clair de lune, ce qui me va amplement. Les cadeaux, il m’en fait tous les jours rien que par sa présence et toutes les petites attentions qui font que notre couple se porte à merveille depuis mon retour. Il aurait pu m’en vouloir, prendre ses distances pour se protéger. Bien au contraire. Je nous sens plus fusionnel, pas dans le sens chiant de la chose, juste, un regard nous suffit amplement à nous comprendre.

Donc, je disais, la fenêtre ouverte, l’air frais qui entre, j’ai même mis quelques plantes aromatiques sur le balcon, leur odeur n’étant pas insupportable et … c’est toujours pratique d’avoir de la menthe pour faire des mojito ! Plumeau à la main, je mène une lutte sans pareille contre la poussière qui s’évertue à revenir, chantant à tue-tête « Born to be yours » qui passe à la radio et très clairement, en pensant à chaque parole à mon homme. Ce titre nous est dédié, c’est pas possible autrement. Forcément, quand Nath passe le pas de la porte, pas surpris pour deux sous de me voir me déchaîner ainsi, je prends son baiser, sa main et le fait tourner sur lui-même avant de le serrer contre moi en dansant. Il rigole et je crois qu’il doit placer un « t’es fou » quelque part, mais comme j’ai le droit à un second baiser m’obligeant à me stopper dans ma chanson, j’en conclu que mon grain de folie lui plaît bien. Un sourire illumine mon visage et je reprends mon combat contre les moutons de poussière.

Cela laisse amplement le temps au beau brun de se mettre à l’aise, se rafraîchir et se servir un verre d’eau.

« Pff … »

Il me regarde amusé en comprenant très bien ce que je veux dire. Pas que je lui demande de faire des extra à la maison, mais en ce moment, j’aime me poser avec lui et un bon cocktail. Il me fait signe d’être patient, juste le temps que lui se pose aussi. Comme quoi, ce n’est pas parce qu’on devient immortel, qu’on devient aussi moins empressé …

Je m’avance vers lui et l’enlace de dos, ma tête posée sur son épaule. Finalement, je ne suis plus si pressé que cela. Je ferme les yeux et savoure son odeur, me concentre sur le bruit de son cœur et tout ce qui va avec. C’est mon petit bout de bonheur sur terre et j’en ronronnerai, même si c’est plutôt le chat qui vient nous coller qui remplit la jauge de ronron à lui tout seul.

Je jette un œil au félin et capitule pour lui donner sa ration de croquettes, une caresse et je fourre mon nez dans son pelage de chat d’appart’ qui sent bon, voir même l’odeur du chat qui s’est vautré dans les affaires de son maître et y a sans doute laissé son alter égo juste en poil. Parce que oui, le chat sent comme Nath. En attendant, le barman qui a très bien compris pourquoi j’ai acheté de la menthe, est allé faire sa cueillette et je me redresse en le voyant revenir vers la cuisine pour préparer notre mixture. Occasionnellement, de plus en plus fréquemment, je me permets de sortir une poche de sang et j’ajoute un peu d’hémoglobine à mon breuvage. Si lui veut la même couleur, il lui faudra attendre la saison des fraises pour en ajouter ! Il me regarde faire et bien que cela me gêne, je sais qu’il ne fait pas cela pour m’embêter, mais plus pour pouvoir le faire par lui-même. Un coup de shaker et nous trinquons à notre vie de petits bonheurs.

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