Un autre rencard ? - ft Elaine & Tomas

Je pense pas trop me leurrer en pensant qu’Elaine et moi, c’est plutôt une affaire qui roule. J’arrive à lui parler de tout et de rien et j’espère qu’elle aussi sait que je suis là si elle a besoin autant pour les trucs sérieux que pour déconner un bon coup. Je veux dire, ça doit bien être ça le but d’être en couple, sinon je vois pas bien l’intérêt. Je veux être son meilleur ami autant que son chéri et pour moi, qu’elle le devienne aussi. Enfin bref, tout ça pour dire que je me rends plutôt d’un pas guilleret chez la demoiselle. Apparemment son père bosse tard, son beau-père est occupé avec le mien, c’est soirée tranquille chez eux en perspective. Moi ? Je cherche toujours un appart’ et pour l’instant c’est compliqué. Pour le taf, je viens d’avoir encore une montagne de retour négatif et un – et je ne demande pas plus finalement – positif. Ils veulent me revoir pour un second entretien avec cette fois-ci le cadre de l’équipe et la boîte me prendrait comme traducteur à temps pleins. Si j’ai bien compris, ils ont un gros partenariat et la moitié de leur firme est au japon donc voyage là-bas pour le travail et aussi ici. Sans compter qu’ils ont aussi besoin que les documents, chartes autres soient constamment mis dans les deux versions.

J’arrive en bas de chez la jeune fille et sonne à l’interphone, sa jolie voix me répond et je prends l’ascenseur pour accéder à l’étage … y’a des fous qui montent ça a pied tous les jours ? J’suis pas vraiment le type hyper sportif pour deux sous et à part sur console, j’ai aucun sport à mon actif depuis que j’ai quitté la fac.

Je toque et immédiatement la porte s’ouvre sur ma copine. Ça m’arrache un sourire forcément et j’entre avant de l’embrasser pour lui dire bonjour.

« Ça va toi ? L’appart a pas été trop secoué par l’effondrement ici ? »

Oui, parce que dans les trucs nouveaux aussi, y’a un gouffre géant dans la ville qui a ébranlé Chicago en entière. Je savais qu’elle allait bien parce que mon réflexe presqu’instantané après l’incident a été de l’avoir au téléphone juste pour être sûr qu’elle et sa famille vont bien. Depuis quelques jours, lentement, très lentement, la vie reprend son cour. Les écoles rouvrent, les resto et bar aussi et les gens qui n’ont pas fui la ville, reprennent confiance. Les politiques et force de l’ordre essayent de gérer les débuts d’émeute et pour l’instant, ça a l’air de fonctionner à peu près … J’ai pas tout saisi, mais mon paternel m’a fait un débriefing rapide sur l’importance de cette brèche. Je pense qu’il voulait autant pas me faire flipper que quand même me tenir au courant un minimum car cela à l’air de toucher la corde sensible des êtres surnaturels.

Soit son beau-père a nettoyé l’appart au point qu’on se rend compte de rien, soit ils sont situés assez loin pour pas que ça les ait trop impactés, je peux pas en dire autant de ma piaule chez mon paternel … on va dire que le bordel naturel cache le bordel engendré par la secousse.

Je sors de mon sac à dos une bouteille de jus de fruit, du popcorn micro-onde, des chips et un paquet de tomates cerise.

« J’savais pas si on commanderait un truc à manger, mais au moins on a l’apéro ! »

Ce qu’elle veut, je suis preneur, mais vu ce que je compte lui montrer, ça me bouffe assez d’énergie pour qu’impérativement, on se prévoit un truc à se mettre sous la dent à la clé. Je jette un coup d’œil autour de moi.

« Ils sont déjà tous partis ? »

Pas que je veux pas croiser son père, mais lui j’suis moins sûr qu’il a envie de me voir ici avec sa fille.

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Je suis fin prête. J'ai enfin trouvé la tenue pour la soirée; une petite robe d'été rouge avec des fleurs blanches. Je nous ai trouvé quelques chips, des glaces pour le dessert et je pensais commandé des pizzas si ça le tente.
On sonne à la porte. Je file lui ouvrir aussi vite que possible. Je suis content qu'il soit à la maison et qu'on puisse passer du temps ensemble. Avec Leilani, maman et Paul à la maison, j'ai demandé à mon père si on pouvait venir chez lui, ma deuxième maison en somme. Je crois que savoir qu'on serait ici et pas dehors à faire la fête et à risquer je ne sais quoi, le rassurait un peu, mon père. Et puis il me faisait confiance. C'est ce qu'il me disait toujours, alors il allait pouvoir le prouver ce soir.

- Je suis contente que tu sois là.

Dis-je après avoir accepter son baiser et le lui avoir rendu.

- Oui on s'en sort bien. Ils ont du faire un peu de ménage quand même, mais ça nous connait ça. C'était de légères secousses. On est assez loin de la faille.

Je lui propose de venir jusqu'au salon. Sur la table, il dépose tous ses trésors. On est aussi raccord la dessus, c'est parfait.

- J'avais pensé commander des pizzas, mais si t'as une autre idée, tu me dis. Y a un indien aussi pas si loin, qui livre...

On s'installe sur le canapé, une fois tout déballé de son côté et après que je sois allée chercher le plateau préparé qui attendait dans la cuisine.

- Oui Dante est sur une affaire avec ton père et mon père bosse ce soir. Ils seront pas là avant plusieurs heures. Pour mon père tout du moins, Dante je sais pas, ils pourraient bien ne pas rentré, je sais jamais trop.

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