Y a lion hors cage - Jack

Me voilà de retour sur l'île, après ma rencontre avec Dante, enfin retrouvailles devrais-je dire, car nous nous sommes rendu compte que nous nous étions déjà vu, ici même. Il était à la recherche d'une jeune femme et de son kidnappeur/meurtrier.
La faille nous avait également retenu un moment en ville. Je n'avais fait qu'entendre parler d'Illusk jusque là, comme d'une légende, mais les langues des êtres surnaturels de Chicago ont commencé à se délier. Je ne comprends pas que les humains ne les ai pas encore démasqué, et nous par la même occasion. heureusement que la magie existe. je souris en pensant à James et sa famille, tous des sorciers. Même lui n'a pas comprit comment une telle protection ( dans de telles proportions en tout cas) était possible.

Je me balade en haut des falaises. J'ai déjà marché plusieurs kilomètres. Nous nous sommes séparés avec Molly, nous sommes à la recherche d'une biche blessée et de son bébé. Bizarrement les traces des deux animaux n'allaient pas dans la même direction. On ne se l'explique pas, mais quand on les retrouvera on en saura probablement plus. Il y a bien des chasseurs sur l'île, c'est l'un de nos principaux moyens de nous nourrir, mais quand on chasse, c'est pour tuer et simplement ce qui nous ai nécessaire et si on enlève les elfes qui ne risquent pas de s'en prendre au moindre animal, peut importe la raison, je connais bien assez les membres de ma meute pour savoir que ce n'est pas eux non plus. Il y a bien le sorcier qui s'est invité il y a quelques mois aussi, mais pour le reste ... Non je ne vois pas qui a pu faire ça. Elle a du être blessée autrement, mais alors comment son bébé et elle ont été séparé ? Je n'y comprends rien, mais ça va venir. J'ai foi en Molly et moi. On fait une bonne équipe, on va trouver les réponses, comme toujours.

Je longe les falaises. Ca me surprend un peu que les traces me fassent venir ici plutôt qu'au cœur de la forêt, mais bon. J'ai prit l'habitude des choses bizarre ici.

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La traversée sur le Hollandais Volant, c'était un mauvais plan, je le savais avant d'embarquer, mais ça s'est confirmé. J'ai pas vomi, petite victoire personnelle, mais j'me suis tout de même retourné l'estomac bien comme il faut. Bref, j'ai pas vomi, j'ai juste balancé une boule de poils de la taille d'un furet à peine arrivé sur la terre ferme et pris une forme plus adaptée pour explorer. Mon coté lion? Nope. Plutôt le chat. Disons que je garde la surprise du lion pour qui aura envie de me rosser le poil. En terre inconnue, vaut mieux jouer la prudence. Ma mère se féliciterait que j'ai appris cette leçon si elle m'entendait...

Et puis, pour être honnête, sentir la terre sous mes coussinets plutôt que le bitume, c'est rafraichissant. Entendre la nature dans mes oreilles plutôt que le bruit des klaxons... non là je fabule, chat blanc = chat sourd, vous vous rappelez? Bref, mes yeux ne sont pas aveugles eux en revanche, et j'apprécie assez le paysage pour me dire que j'accepterai bien de m'emmêler la crinière dans les ronces pour aller avec. Disons que l'idiot que je suis, qui n'a jamais vraiment prêté attention aux humains autour de lui et à leur regard sur lui, a légèrement pris conscience de sa vulnérabilité quand la ville des souterrains toute entière s'est retrouvée à la Une du Chicago tribune ou presque. Alors, me retrouver sur une terre où je peux être moi-même sans me préoccuper du regard des autres, j'adopte et j'achète.

Ce qui m'amène à faire un peu de crapahutage sur les rochers, avant de m'asseoir sur le plus haut de la pile, entourant délicatement mes pattes avec ma queue tout en laissant mes yeux devenir les deux fentes à peine ouvertes qu'ils deviennent face au soleil, alors que je tourne la tête vers l'horizon. Le grondement de tonnerre que j'appelle ronronnement? Ca c'est automatique quand j'me sens au poil, j'y peux pas grand chose.

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Je marche encore un moment. Les traces se font de plus en plus rares, mais toujours présentes, je comprends de moins en moins. Ils ne se sont pas envolés quand même !

Je continue de longer la forêt, tout en étant du côté des falaises, lorsque je ressens la présence d'un confrère, un métamorphe. Il n'est pas de mon clan. Je connais leur odeur à tous et lui/elle n'en fait clairement pas partie. Je m'avance vers l'odeur, prête à me transformer à tout moment, si le besoin s'en fait sentir. La forme me semble petite... Je finis par comprendre qu'il s'agit d'un chat. Vraiment il a rien de mieux ? Après tout, je ne connais que notre clan qui ne se transforme pas en autre chose. Les autres ont souvent deux ou trois animaux dans lequel ils peuvent muter. Je m'approche aussi proche que possible sans qu'il décampe. Il ne bouge pas durant les premiers mètres qui nous sépare... bizarre. Si je sais que les chats blancs sont sourds ? Non absolument pas. J'aime les animaux en général, particulièrement mes cousins félins, mais je ne sais pas tout ce qui les concerne. Je n'ai pas vraiment que ça à faire de mes journées m'voyez.

- Hé oh! Bonjour! Qui êtes vous ? Que faites vous là ?

Je reste sur mes gardes, toujours prête à me transformer au moindre signe d'agression, ou je le balances dans l'eau... chat échaudé... fin vous connaissez le dicton.
Il ne bouge toujours pas. Il fait face à l'océan. Je jurerais qu'il profite du soleil. Il se fiche de moi lui, clairement. Il m'a pas sentit ?

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Lorsque mes pupilles, même rétractées à leur maximum, ne supportent plus la lumière du soleil que je regarde fixement, je ferme les paupières, laissant la chaleur solaire me réchauffer le poil, même si il est connu que le noir absorbe, et le blanc réfléchit la chaleur.
Ce qui finit par me faire tourner la tête, après sans doute un temps relativement long? Pas mon ouïe, ça c'est certain. Appelez ça un sixième sens, comme quand vous sentez avant de le voir qu'il y a quelqu'un dans votre dos. J'ai d'abord un mouvement de recul en me rendant compte ne pas être seul, avant de me rappeler assez rapidement qu'il y a un fossé de l'autre coté, et que je ne suis pas sur que le fameux dicton "un chat retombe toujours sur ses pattes" s'applique à un métamorphe. Enfin, si je tombe de trois mètres, oui, je gère, mais là, y a un petit peu plus.

Bref, j'utilise mes autres sens pour analyser la nouvelle venue, bien que ce soient davantage mes oreilles qui pointent (inutilement) vers elle qu'autre chose, avant que je ne me rapproche d'elle en quelques sauts pour voir si elle mord ou pas. Ce qui signifie? Que si elle me confond avec une peluche, je saurai lui balancer un coup de patte bien senti. Mais en attendant, je me contente de m'asseoir à un mètre d'elle, enroulant de nouveau ma queue autour de mes pattes. Avant de me gratter une oreille, et finir par me lécher consciencieusement la patte, faisant mine de l'ignorer totalement.

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Il fait genre de ne pas m'entendre et ensuite il m'ignore superbement. Bon ok, si il tient vraiment, je vais lui montrer qui je suis, peut-être que ça lui délira la langue. Il ne me faut que quelques secondes pour me transformer en lynx. Je fais environ quinze/vingt kilos de plus que lui et mes crocs sont acérés. Oui je ferais un concours de qui à les plus gros s'il continue.

Je souris de toute mes dents devant sa tête. Je me demande comment il va réagir à ça.

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La transformation en gros chat, je ne l'avais pas vraiment vue venir. D'accord, sur une ile connue pour son clan de métamorphes, j'aurai du m'en douter, mais je ne croise pas de métamorphes tous les jours, exception faite de ma sœur et de mes parents, que je suis bien loin de croiser tous les jours. D'ailleurs, va falloir que je me méfie, je sens venir le coup foireux de Persé pour me forcer à passer un week-end à Milwaukee. Mais bref, on parlait du gros chat qui me fait face. J'incline légèrement la tête devant elle, intrigué, avant de reprendre apparence humaine, quelques secondes, en lui offrant un grand sourire où pointent déjà mes canines. Avant de jouer à "qui est le plus gros" en me transformant en lion. Pour être honnête, deux transformations aussi rapides, ça va me laisser des courbatures de ouf, c'est moi qui vous le dit. Et je suis bon pour quelques crampes au réveil. Mais rien que pour voir sa tête, ça vaut le détour.

Et j'exagère encore en baillant aux corneilles avant de m'ébrouer et m'étirer du bout des pattes au bout de la queue, en profitant pour faire craquer quelques articulations qui peinent à se remettre en place. Ok, pour la course poursuite, je vais attendre deux minutes. En attendant, je me pose sur le sol, couché sur le ventre, tout en gardant le regard plus haut que le sien. A moins qu'elle ne sache se transformer en éléphant, je pense que je gagne cette manche.

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